Entre 450 à 600 usagers viennent chaque mois au cybercentre d'Halluin, dans le quartier du Colbras. Pour jouer, communiquer, chercher un emploi ou apprendre à éviter les pièges du net.
A quoi ça sert cette télé ? - Chadad Elmoussaddak, le coordinateur de la structure dépendant du service citoyenneté prévention jeunesse, l'appelle avec tendresse « notre mascotte ». Cette dame de 86 ans est venue à l'espace Condorcet, où est installé le cybercentre depuis 2002, pour communiquer avec ses enfants en Italie. Plus rapide que les lettres, moins onéreux que le téléphone, il a fallu dompter la messagerie instantanée. En un mois et demi, à raison de deux heures de formation par semaine, cette Halluinoise maîtrisait l'outil. Les animateurs l'ont même conseillée pour l'achat d'un ordinateur, réussissant à lui trouver un produit neuf à moins de 400 euros quand les vendeurs en magasin lui proposaient un PC à 1 100 euros !
L'aide des jeunes. - « Quand je suis arrivé il y a deux ans, explique Chadad Elmoussaddak, le cybercentre était surtout fréquenté par les jeunes. J'ai voulu faire venir des retraités et des personnes âgés. Ce mélange a très bien fonctionné puisqu'un jour, Moumin, un jeune du quartier, m'a demandé pour aider une personne plus âgée. Et depuis, il y a un petit groupe de huit jeunes qui donnent des conseils régulièrement. »
De la discipline. - Cette proximité entre différents publics est possible grâce à la discipline qui est exigée. « Ici, pas question de venir et de s'asseoir à un poste sans avoir dit bonjour et s'être vu attribuer un ordinateur », explique Chadad Elmoussadak. Il est également interdit de manger, de boire et d'être à plusieurs devant un écran, sauf autorisation exceptionnelle de Laëtitia ou Julien, les animateurs qui entourent les coordinateurs. Ils sont là 25 heures par semaine. Le centre est ouvert 40 heures.
Vive les logiciels libres. - Équipé de neuf ordinateurs, six imprimantes, quatre scanners et un rétroprojecteur, le centre utilise au maximum des logiciels libres. Que ce soit pour les jeux (ceux trop violents sont proscrits), le contrôle parental, le traitement de texte ou l'aide aux personnes handicapées.
De nombreuses formations. - La mission du centre réside principalement dans la formation. Créer pour réduire la fracture numérique, il répond aujourd'hui à une autre demande. En partenariat avec l'ANPE, Intermaide pour l'insertion sociale, Girpeh pour les personnes handicapées, les animateurs dispensent gratuitement des initiations. Savoir utiliser un logiciel qui grossit 25 fois ce qui est à l'écran ou apprendre à surfer pour trouver une annonce d'emploi. Des parents suivent également des formations pour maîtriser l'Internet et en particulier le contrôle parental.
Avec un conseil qui revient à chaque session : ne pas mettre d'ordinateur dans la chambre de l'enfant mais préférer un lieu de passage.
Autant d'ateliers qui rencontrent un véritable succès : les stages d'initiation pour les personnes âgées comptent aujourd'hui 92 inscrits en listes d'attente. Un chiffre qui parle de lui-même pour montrer la nécessité de cette structure financée par la mairie.
Cybercentre, 77, rue Oer Erkenschwick. Renseignements en mairie d’Halluin.
(Archives VdN, 11/12/2008).