Le quartier commercial des Baraques à l’entrée de Menin focalise toutes les récriminations du côté français dès que l’on évoque la fermeture des vitrines halluinoises le dimanche. Mais en 1963, l’affluence était la même de l’autre côté de la frontière ! Explications historiques :
Sur un cliché ancien qui date de mars 1963, prise depuis le pont de Menin (Rijselstraat) vers la frontière française, on discerne à gauche l’un des postes à essence et l’on devine plus loin d’autres enseignes (BP, Mobil, Esso).
Malgré le temps froid, les badauds s’attardent aux vitrines. Les voitures françaises attendent que leurs propriétaires aient fait leurs achats. D’autres se dirigent vers le centre de Menin (B).
L’attente à la frontière (sens inverse) ne commencera que dans quelques heures.
Ce cliché est contenu dans un ouvrage de Dominique Vermander de L’Université des Lettres de Lille (diplôme d’études supérieures de géographie, 1962-1963).
Sur un cliche d’aujourd’hui, on retrouve quasiment les mêmes attitudes, 46 ans plus tard. Certes, les pompes à essence ont disparu comme la douane mais la procession reste similaire. L’attrait commercial du quartier des Baraques ne date vraiment pas d’aujourd’hui !
Les Baraques constituent un quartier étroitement incorporé à l’espace urbain halluinois, comme l’explique Dominique Vermander :
« C’est un trait d’union entre les deux localités. Situé à l’emplacement primitif du bourg d’Halluin, ce quartier s’est reconstitué au cours du XVIIIe siècle. Son nom provient vraisemblablement de ce que toute construction en pierres ou en briques était interdite à proximité des fortifications, et que seuls les baraquements, les habitations légères étaient tolérées en deçà de la frontière ».
Déjà une clientèle étrangère !
« Dès le milieu du XIXe siècle » reprend Dominique Vermander, « ce quartier de Menin dut profiter du développement urbain d’Halluin. Bien des maisons ressemblent en tous points à celles d’Halluin et aucune discontinuité des habitations n’est observée.
Un contraste frappant existe d’une part entre les voies commerçantes (rue de Lille, rue de Mouscron) et les petites rues et impasses où l’habitat et la structure des îlots ne sont guère différents de ceux des quartiers d’Halluin proches de la frontière
Certains secteurs des Baraques sont cependant plus récents. L’église Saint-Joseph et les maisons qui l’entourent ont été construites de 1890 à 1910 selon un plan en damier. A partir de 1920, le quartier s’est également étendu vers l’Est, le long de la route de Mouscron et vers le Nord dans le sens compris entre la Lys et la frontière ouest ».
Un quartier à la fois commercial et résidentiel. En 1963, les cafés étaient les commerces les plus nombreux (23 %), venaient ensuite les articles d’habillement (21 %) puis les commerces alimentaires. Mais déjà, il y a plus de quatre décennies, les articles spécialisés (tabac, fleurs, bijouterie, articles de cuir…) qui s’adressaient à une clientèle étrangère ne manquaient pas !
(Archives Nord Eclair, 13/7/2009).
L I E N S : "Halluin La Rouge : 1919 - 1939" - Historique par l'Halluinois Dominique Vermander en 1978.
La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (31) La Bataille de Machelen (B) et le Cimetière Militaire Français... ou le souvenir respecté.
La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (54) Le Comité des Anciens Zouaves de Coxyde (B) à Halluin, en 1934.
La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (36) 1939 (1) L'amour n'a pas de frontières ! et 1989 (2) des Noces d'Or... comme à la guerre ! Ou le récit détaillé de ces deux évènements historiques.
La Libération d'Halluin - Septembre 1944 (4) Un samedi tragique : le 2 septembre 1944 raconté par un otage, M. Achille Grimonpont.
La Libération d'Halluin - Septembre 1944 (5) Maisons sauvées des flammes le 2 septembre 1944.
La Libération mouvementée de la ville de Menin (Belgique) - Récit du 12 septembre 1944.
La route des Gabelous.
La rencontre du roi des Belges Albert II et du maire d'Halluin Alexandre Faidherbe.
La visite en Mairie d'Halluin, du Consul de France à Bruxelles.
Le Café et Cinéma "Bucksom" : Clap de Fin.
Halluin et la Quinzaine Française à Tournai (Belgique).