Ce 3 septembre 2009, Jean Jaurès aurait eu 150 ans. Homme politique, journaliste, pacifiste, il s'est illustré par ses prises de position dans la grève des mineurs de Carmaux, dans l'affaire Dreyfus ou encore dans son refus de voir la Première Guerre mondiale éclater. Après avoir fondé le quotidien « L'Humanité », il a contribué à la naissance de la SFIO.
Cent cinquante ans ont passé, et la popularité de Jean Jaurès, est toujours aussi forte. La quasi-totalité des villes de France ont des rues à son nom. Même dans le métro, il est omniprésent : Paris, Boulogne, ou même dans la métropole lilloise, sur la ligne 2 de Transpole.
Le 3 septembre 1859, à Castres (Tarn), naissait Jean Jaurès. Aujourd'hui, il reste la figure la plus emblématique du socialisme français. Il fut assassiné à Paris le 31 juillet 1914 pour son opposition à la guerre qui allait éclater.
Depuis près d'un siècle, le « jaurèsisme » est synonyme de « socialisme », de « République », mais aussi d'« humanisme » et de « droits de l'Homme ».
Grève des mineurs de Carmaux
Lorsque François Mitterrand fut élu président en mai 1981, son premier geste fut d'ailleurs d'aller s'incliner sur sa tombe au Panthéon où le corps du grand tribun avait été transféré en 1924.
Né dans une famille bourgeoise du Tarn - père négociant, mère au foyer -, il fait ses études au lycée Louis-le-Grand à Paris, et est reçu premier en philosophie en 1878 à l'École normale supérieure, devançant Henri Bergson. Il travaille au quotidien La Dépêche du midi puis est élu local à Toulouse. En 1893, il est élu député, constamment réélu jusqu’à sa mort.
Deux événements changent le cours de sa vie. En 1892, c'est un mouvement social qui le fait basculer dans le socialisme. À cette époque, Jean Jaurès se tient à l'écart de la vie politique nationale. Les mineurs de Carmaux se mettent en grève, et parmi eux, un ouvrier syndicaliste , Jean-Baptiste Calvignac.
Ce dernier, qui est également maire de Carmaux, a été licencié. Motif : ses absences, dues à ses obligations d'élu municipal. Ses collègues mineurs, considérant ce licenciement comme une remise en cause du suffrage universel et des droits de la classe ouvrière à s'engager politiquement, se mettent alors en grève.
Mais les autorités républicaines répliquent et envoient 1 500 soldats pour endiguer le mouvement. Jaurès, lui, soutient les grévistes. Dans ses articles, il accuse la République d'être aux mains de capitalistes préférant la finance au respect. Il découvre ainsi la lutte des classes et le socialisme.
Autre bouleversement dans la vie de Jaurès : l'affaire Alfred Dreyfus. Au départ, il critique le capitaine qu'il pense coupable. Mais le « J'accuse » de Zola dans l'Aurore, en 1898, le convainc. Il se fait alors le plus ardent défenseur du capitaine juif injustement condamné, et finit par prendre aussi ses distances avec l'institution militaire.
Lancement de « l’Humanité » en 1904
Les socialistes sont divisés depuis 1882. Jaurès passe pour modéré alors que le marxiste Jules Guesde est plus à gauche. En 1901, Guesde fonde le parti socialiste de France. En 1902, Jaurès crée le Parti socialiste français, et le 18 avril 1904, lance le quotidien L'Humanité , qu'il dirige jusqu'à sa mort.
Mais tous les courants s'unissent à Paris, en 1905, pour la naissance de la Section française de l'Internationale ouvrière, la SFIO, qui deviendra l'actuel Parti socialiste. Jaurès et Guesde dirigent ensemble la formation, et s'approprient l'idée de la lutte des classes. En 1914, la SFIO rassemble 17 % des voix et obtient 101 sièges de députés.
Œuvrant pour la séparation de l'Église et de l'État, Jaurès plaide notamment pour la liberté syndicale et le contrôle de l' État sur les entreprises.
À Albi, il est à l'origine de la fameuse Verrerie ouvrière. Dans le Languedoc viticole, il visite les vignerons libres de Maraussan qui créent la première cave coopérative.
Ses dernières années sont consacrées à la défense des valeurs républicaines, au développement du socialisme, mais aussi à la conception d'une « armée nouvelle » (titre d'un de ses livres), impliquant l'ensemble de la nation, et opposée à la politique militariste.
Il est assassiné dans le Café du Croissant, près de L'Humanité, le 31 juillet 1914 par un étudiant d'extrême-droite , Raoul Villain, qui sera plus tard acquitté.
(Archives, N.E., 3/9/2009).
L I E N S : http://arlette1941.blogspace.fr/1487249/Brel-et-Jaures/. (Vidéo Chanson).
La Première Liste Socialiste Halluinoise... en 1912.
L' "Espace François Mitterrand" : Hommage et Souvenir de la Ville d'Halluin.
La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (13) La rencontre de l'halluinois Joseph Delattre et François Mitterrand en 1941 !