Pendant le mois d'août 2010, six compagnons scouts de la troupe Pays de la Lys ont effectué une opération humanitaire à Haïti, l'un des pays les plus pauvres du monde. Le groupe qui compte avec Bastien Demet et Pierre Dusart, deux Halluinois, revient sur cette expérience.
L'aéroport de Port-au -Prince similaire à « un hangar » et ce « long grillage d'enfants qui demandent de l'argent ». Premiers pas en Haïti et déjà, première rencontre avec la misère. « C'est choquant ». Sacs sur le dos, la troupe de cinq, -sans Roland arrivé une semaine plus tard pour des problèmes de passeport-, rejoint Hinche, commune de 110 000 habitants réputée pour être l'une des plus calmes du pays.
Les scouts sont tout de suite frappés « par l'odeur », « la pollution », les déchets entassés sur le sol. « En arrivant, on pensait que c'était l'une des villes les plus sales, témoignent-ils. C'était en fait l'une des plus propres ». Logements, accès à l'eau potable et aux soins, famines... Les Haïtiens ont d'autres urgences que la propreté des rues depuis le terrible séisme qui a ravagé l'île le 12 janvier dernier.
Les Nordistes sont venus avec deux missions : mettre en terre 550 plantules d'arbres fruitiers et construire un puits. Le projet, prévu de longue date, avait failli tomber à l'eau suite à la catastrophe en fin d'année. Était-il encore pertinent ? Les amis se sont interrogés. Leurs parents aussi.
« Mais ce n'est pas parce qu'il y a un séisme qu'on doit arrêter le reboisement », a finalement conclu l'équipe, motivée comme jamais et avec un budget bouclé à la dernière minute. Sur place, ils sont accueillis par leurs homologues haïtiens de l'ANSH, l'équivalent des Scouts et guides de France. « Ils étaient une quinzaine. Là-bas, on est scouts toute sa vie, ils sont très reconnus. On fait appel à eux pour tout type de missions ».
Dès la rencontre, les deux troupes ne font qu'une. Les « superscouts » haïtiens donnent les clefs de l'île aux Français. Et Bastien apprend aux insulaires les secrets de la natation. Un échange de bons procédés qui se clôturera par une journée de répit à la mer. « On a mis cinq heures pour faire 150 km/h ». Entassés dans un tap-tap, le taxi collectif des Haïtiens. « On avait mal à la tête ! », se souviennent-ils encore.
Autres surprises, les petits-déjeuners composés de pâtes au ketchup et les mygales qui fourmillent. « Les deux premières on a eu peur, mais c'est un animal très craintif ». Pas de piqûre mortelle donc, -seule la turista a frappé-, ni de grosses frayeurs dans un endroit sécurisé.
Les journées sont dictées par « la température qui monte très vite ». « Le jour se levait à cinq heures, après impossible de dormir, détaillent-ils. L'après-midi, c'était impossible de travailler ». La troupe en a profité pour multiplier animations et rencontres. « J'ai beaucoup aimé le contact avec les enfants, relate Maxime. On était blancs, ils nous remarquaient ». Le décalage entre la situation du pays et le mode de vie a surpris. « Un paysan avec une machette qui décroche son portable », citent-ils en exemple.
Avant leur départ, les scouts se sont assurés de la pérennité du projet. Un comité de gestion composé de sept Haïtiens a été mis en place. « C'était important pour nous », termine Pierre, membre d'une troupe qui a apporté sa petite pierre à l'immense chantier haïtien.
Site web : http://compaspaysdelalys.free.fr
(Archives, N.E., 25/9/2010).
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Les Scouts du Pays de la Lys - Rencontre...