L'accueil à Halluin, route de Neuville, des deux familles Roms, a été prolongé d'un an dans le cadre d'un conventionnement. Des familles qui expriment leur satisfaction comme le maire, J.-L. Deroo, ou encore l'AFEJI, association qui lutte contre les exclusions.
Jean-Luc Deroo avait été le premier en début d'année 2009 à acquiescer à l'appel de la communauté urbaine destiné à essaimer sur le territoire de la métropole différentes familles roms dans des logements transitoires décents.
La ville d'Halluin et celle de Faches ont ainsi été les premières à accueillir en février 2009 ces familles issues de Roumanie et des pays de l'Est, avant Fives un mois plus tard et avant que Roubaix n'en fasse autant avant la fin de l'année en apportant l'hospitalité à cinq autres familles roms.
Pour les familles Lacatos et Balas, composées de quatre adultes et bientôt six enfants, c'était un soulagement de voir se proposer un mobil-home à Halluin, face au jardin de la Paix. « À Lille, nous étions dans des caravanes, le confort est tout autre ici », souligne l'un des membres de ces familles. Les enfants sont scolarisés quand les adultes suivent deux heures de cours hebdomadaires d'alphabétisation au sein de l'association Mozaïk.
En cours de régularisation à la Préfecture, ces familles ne bénéficient pour l'instant ni du RMI, ni du RSA. En revanche, elles peuvent compter sur la solidarité halluinoise comme sur celle des organismes habilités.
Ainsi, la DDASS a budgété 690 000 euros annuels pour l'accompagnement de 80 personnes (sur les 600 Roms recensés sur la métropole) sur l'ensemble des 4 terrains proposés en anticipant sur celui de Roubaix. 260 000 euros sont consacrés à l'achat des mobil-homes et 430 000 euros à l'accompagnement social.
Ces familles bénéficient par ailleurs de l'aide à l'enfance proposée par le conseil général, comme de bons alimentaires. S'ensuit les aides à la solidarité dispensées par le tissu associatif local (repas et vêtements au Resto du Coeur, colis à l'Entraide alimentaire...). Pour le CCAS, ces deux familles sont considérées comme halluinoises, d'où le paiement de la cantine, des centres aérés et de l'assurance scolaire des enfants. « Ces familles étant domiciliées au CCAS d'Halluin, elles y passent donc régulièrement, de quoi tisser des liens certes plus informels étant donné l'obstacle de la langue », remarque Catherine Fourbe, la directrice de la structure.
Des logements plus autonomes ?
Le maire comme l'AFEJI se félicitent de l'accueil reçu par ces familles à Halluin (enfants scolarisés avec satisfaction à l'école Michelet,etc).« La recette fonctionne, il n'y a aucun problème, des relations de voisinage commencent à se mettre en place, ces familles prennent soin de sortir avec une extrême régularité leurs poubelles,etc », remarquait-on hier après-midi en mairie au cours d'un conseil de la ville.
Un conventionnement a été renouvelé pour prolonger d'une année supplémentaire leur accueil transitoire, en accord avec la DDASS, LMCU et les communes concernées. « Leur accession à des logements autonomes dépend de leur parcours social », reprend Jean-Luc Deroo, « ce qui passe par l'apprentissage de la langue française dont ils en maîtrisent les balbutiements, par l'obtention d'un emploi, via le Pôle éponyme qui leur permettra de trouver un logement. »
Comme le souligne Malik Iffri, responsable de la délégation des gens du voyage à LMCU, « la communauté urbaine ne peut pas rester insensible aux difficultés subies par les familles roms originaires de Roumanie et des pays de l'Est ».
(Archives, N.E., 15/10/2009).
Liens : L'Association Halluinoise "Mosaïque"contre l'Illettrisme...
"Les Restos du Coeur" à Halluin...
L'Entraide Alimentaire Halluinoise...
Le Secours Catholique et l'Antenne Halluinoise...
Le Centre d'Accueil des Demandeurs d'Asile à Halluin.
La Maison d'Accueil "Agnès Fénart" à Halluin...
(...) Tous sont demandeurs d'asile, arrivés en France espérant y trouvés de meilleures conditions de vie à l'image de Mircea et Angela.
Le couple est arrivé en France en 2007 avec leur trois filles, aujourd'hui âgées de 10, 9 et 5 ans. « En Roumanie, il n'y a pas de maisons, elles sont inondées. En France, il n'y a pas ce problème », dit Mircea, dans un français encore approximatif. Pourtant les conditions dans lesquelles ils vivent à leur arrivée sont loin d'être plus confortables. « On vivait à 5 dans une petite caravane, d'abord à Porte d'Arras, puis à Roubaix » , raconte la père de famille. « Après l'AFEJI nous a dit qu'on pourrait avoir un mobil home, ici à Halluin ». Depuis un an c'est chose faite. Et quand il parle de leur nouveau chez eux, le couple a le sourire : « C'est beaucoup, c'est bien. Il y a les douches, le chauffage... ».
Reste à obtenir le récépissé d'autorisation de travail. Un travail qu'ils espèrent pourvoir le plus rapidement : « On a déjà rencontré les gens à Triselec pour travailler ».Mais d'ici l'obtention du précieux sésame (qui ne sera valide que pour trois mois), ils s'accrochent dans leur processus d'intégration comme témoigne leur assiduité aux cours d'apprentissage avec l'association Mosaïque. « Quand on voit des gens comme ça qui sont très motivés, on espère qu'ils soient régularisés. Ils affichent une vrai volonté », souligne Djaffar Arezki (...).
(Archives, N.E., 22/2/2010).
« Vivre dans la dignité »
(…) Retour de l'école, Mircea, 6 ans, dépose un gros baiser sur la joue de sa petite soeur avant de sauter sur son goûter. Shakira, 6 mois, est née à Halluin. Loin de la galère qu'ont connue ses parents depuis leur arrivée en 2008 sur le sol français avec leurs deux petits garçons . De bidonvilles en caravanes de fortune. Expulsion après expulsion. Originaires de Roumanie, Anton Balas, 32 ans, et sa compagne Porumbita Martocsan, 23 ans, sont arrivés à Halluin en février 2009.
Un an plus tard, la pétition du quartier semble être un lointain souvenir mais chez certains la bienveillance a des limites. « Les choses se passent bien. La présence de ces familles ne nous gêne pas du tout » confie une riveraine. Un voisin d'indiquer : « Ils sont discrets. On ne les entend pas. » Chez Stiplast, l'entreprise voisine, rien à redire sur le comportement des familles.
Pour M. Demanghon, son dirigeant, l'amertume est ailleurs : « Je m'interroge sur ce que cela coûte aux contribuables qui par ailleurs doivent se serrer la ceinture. Cet argent aurait pu servir à créer des emplois. Le pays n'arrive déjà pas à résoudre ses problèmes et prend en charge des personnes à qui il ne peut pas offrir d'avenir. Parquer des familles sur un terrain comme dans un zoo, est-ce vraiment faire preuve de respect et de solidarité ? C'est juste un coup médiatique. En plus, on conforte les gens dans l'idée que les Roms sont des nomades. » En 2009, la DDASS avait budgété 690 000 euros pour l'accompagnement de 80 personnes sur les 600 Roms recensés dans la métropole lilloise.
Dans le lotissement situé à l'arrière du site dit du caoutchouc, l'hostilité s'est dissipée mais une certaine incompréhension subsiste : « Il y a aussi des familles halluinoises dans le besoin qui auraient mérité qu'on les aide. » Et d'interroger : « Est-ce que ces familles vont rester là définitivement ? » Le contrat d'hébergement a été prolongé jusqu'au 16 août. D'ici là une concertation avec LMCU, la DDASS et l'AFEJI doit avoir lieu. Association 1901 contre les exclusions, l'AFEJI accompagne et oriente les deux familles depuis leur arrivée à Halluin en lien avec les institutions de tutelle (Conseil Général...) et le CCAS de la commune. Deux familles qui ont été sensibles à la solidarité spontanée du tissu associatif local.
En cours de régularisation à la Préfecture, la famille Balas s'intègre de façon assez naturelle. Corado et Mircea, âgés de 8 et 6 ans, fréquentent l'école Michelet. Anton, le chef de famille, a obtenu une autorisation de travail et décroché un contrat chez Triselec il y a deux mois. « J'aime beaucoup mon travail, je rencontre des gens de toutes les origines, je me sens moins différent », exprime-t-il avec ses mots à lui.
Anton gagne 800 euros par mois. Une fierté et un espoir pour cet homme contraint de fuir son pays pour mettre sa famille à l'abri de la misère : « La vie n'était plus possible là-bas. » Anton suit deux fois par semaine des cours de français avec l'association Mosaïque. Le couple aimerait pouvoir s'installer définitivement en France, « dans un appartement ou une petite maison. »
En attendant, ils profitent pleinement du confort de leur mobil-home : « Avoir de l'eau et du chauffage, on ne savait plus ce que c'était. Cet endroit nous permet de vivre dans la dignité », exprime le couple. Reconnaissant.
(Archives, N.E., 8/5/2010).