Halluinois de 28 ans, Salvator Cammarata a lancé sa marque de vêtements il y a près de deux ans. CHROME, dédié aux 12-30 ans, amateurs de street et sport-wear. Mais aussi aux adeptes du graff. Rencontre avec un jeune entrepreneur.
Comment en est-il venu à créer sa marque de vêtements ? « Très naïvement, il y a peu près deux ans », explique Salvator Cammarata, Halluinois de 28 ans. Ou plutôt de façon très pragmatique. « J'avais du mal à m'habiller. Les vêtements qui me plaisaient coûtaient un prix pharamineux ou ils étaient trop bariolés de trop de symboles ». Qu'à cela tienne... Puis ce qu'il ne trouve pas ce qu'il cherche Salvator va le créer.
Chanteur issu de la tendance musicale hip-hop depuis plus de 10 ans (il fait partie du groupe Double Impact), c'est donc naturellement qu'il opte pour une de ses mouvances : le graff. « Je côtoyais beaucoup de graffeurs. C'est une des activités du hip-hop les plus méconnues et mal vues. C'est un mode d'expression qui ne rapporte pas d'argent mais beaucoup d'ennuis », sourit-il.
En un clin d'oeil, il invente donc sa marque, CHROME. En lettres capitales, dégoulinantes, comme tout fraîchement « graffées ».
Sobre et discret
Sa cible ? Les 12-30 ans. Les amateurs de street-wear et sport-wear. « CHROME, c'est un marquage sobre et discret. Et de qualité ». Pas de symbole animal, de signes, de chiffres, dont la signification échappe quelquefois.
Pour lancer son affaire, Savaltor s'était d'abord orienté vers la BGE en créant sa micro-entreprise, il y a un an et demi. Mais c'est seul qu'il a préféré poursuivre l'aventure. Sa marque, il la décline sur des tee-shirts, des sweats, des polos, des gilets à capuches. Soit sérigraphiés sur le textile, soit brodés.
« On a aussi des accessoires cagoules, casquette. À la rentrée on va sortir des sacs à dos ». Ses pièces, il les dépose d'abord en dépôt vente dans les magasins : au Luxembourg, en Belgique et dans la région Nord Pas-de-Calais. Depuis deux ans il a vendu 1 000 pièces.
Si son démarrage est encourageant, comme tous les créateurs, Salvator attend le buzz. Entendez, que la marque soit boostée par un artiste connu. Avec une vingtaine d'artistes de la région, ils se soutiennent mutuellement et ont sorti un CD de 18 titres.
En attendant que la sauce prenne, il adapte sa démarche marketing en fonction des lieux de vente. Au Luxembourg, son frère et lui organisent des événementiels : une démo de danse hip-hop devant les boutiques, une démonstration de graff sur un cube géant.
En France, à l'ouest de la Belgique la démarche est plus sobre : Salvator dépose des graffs sur toiles, des affiches, des accessoires qui correspondent davantage à la clientèle.
Pour l'heure, l'auto-entrepreneur réinvestit tous les bénéfices.
Et depuis peu, il dépose en « vente sèche ». « Les boutiques m'achètent mes commandes ». Jusqu'alors ses articles étaient en dépôt, en attendant que les clients les achètent.
CHROME, en vente à Small Price, rue de Mouscron à Menin. Renseignement pour www.chromewearshop.com
(Archives, N.E., 15/6/2010).