Entraîneur, arbitre, président et aujourd'hui responsable de l'école de basket, Marcel Delafosse, 77 ans, est la cheville ouvrière de l'Inter Club Tourcoing. Pour ce bénévolat, il vient de recevoir le trophée des Associations de Tourcoing.
Né à Halluin, le 28 Février 1933, il a connu les terrains en terre battue quand le basket se jouait encore en plein air dans l'immédiat après-guerre. On est en 1947 et Marcel Delafosse, 14 ans, prend sa première licence à l'Union Halluinoise.
En 1955, il se marie et habite désormais Tourcoing. Le début d'une double histoire d'amour. La première lui donnera 5 enfants, une fille et quatre petits basketteurs. La seconde le lie depuis 1970 à l'Inter Club Tourcoing Basket, né de la fusion entre l'AS Brun Pain, où il évolue depuis 7 ans, et l'association sportive de l'école Saint-Blaise, au Clinquet. Victime d'une entorse en 1962, Marcel Delafosse ne foule alors plus les parquets, mais ne cesse d'arpenter les coulisses du club.
« Pour les gamins »
Tour à tour entraîneur, responsable du matériel, trésorier, secrétaire, sans compter son temps, il accompagne aussi les équipes le samedi après-midi.
Retraité du textile, il prend en main l'école de basket en 1990. Des fonctions qu'il occupe toujours aujourd'hui, après une parenthèse, un septennat comme président du club entre 2001 et 2008.
« On manquait de dirigeant, je n'ai fait qu'un intérim. » Une période qu'il met à profit pour relancer en toute convivialité l'Inter Club et reformer des jeunes. Les effectifs passent alors de 75 à 133 licenciés. Une fierté qu'il avoue à demi-mots. « Je ne regrette pas ce que j'ai fait. »
Désormais, du haut de ses 77 ans, il consacre toute son énergie à encadrer les enfants de l'école de basket, salle Dron à Tourcoing, les mercredis après-midis, les vendredis soirs et samedis matins. « Je fais ça pour les gamins, j'aime bien les gosses. C'est inné... »
En retour, il reçoit la reconnaissance du quartier. « Ici, tout le monde, tous les jeunes me connaissent. Dans la rue, on me salue d'un "bonjour Marcel". Alors que quand je suis arrivé dans le quartier, je ne connaissais personne... C'est ça mon meilleur souvenir... »
Pour le reste, les honneurs, le Plus du bénévolat, ce n'est pas vraiment son truc. « Je n'ai même pas été cherché la médaille du travail. Je préfère travailler dans l'ombre, intérieurement j'ai autant de satisfaction. » Alors s'il a finalement accepté le trophée de la Maison des Associations, c'est « pour faire parler de l'Inter Club. Dans le temps, on disait qu'on était à l'extérieur de Tourcoing, parce qu'on était de l'autre côté du boulevard. »
Rendre hommage à sa femme aussi. « Pour faire du bénévolat, il faut avoir une épouse qui marche avec. Que le ménage aille dans la même direction. Autrement, ce n'est pas possible ! Le travail des épouses n'est pas souvent mis en valeur. »
Et en 2010, avec un fils entraîneur et un petit-fils en équipe première, la relève semble assurée chez les Delafosse.
(Archives, N.E., 5/1/2010).
Une vie sportive consacrée au basket
Alors qu'il était président de l'Inter club Tourcoing basket, Marcel Delafosse n'a jamais lâché le terrain. Il est distingué pour son action dans le bénévolat sportif.
Malgré des fonctions administratives qui l'ont vu aussi assumer les postes de trésorier et de secrétaire au fil de quarante années de bénévolat sportif, il a toujours continué d'entraîner les jeunes du quartier Brun-Pain. D'ailleurs, à 77 ans, Marcel s'occupe, plusieurs jours par semaine, de l'école de basket, salle Dron, qui forme les enfants dès l'âge de 8 ans.
Lorsqu'il a pris sa licence en 1947, à Halluin, ville dont il est natif, le basket-ball n'était pas encore très connu. « On disait que c'était un sport de fillettes, sourit-il parce que l'on considérait qu'il y avait moins d'engagement physique que dans le foot . » Et puis, il y a eu les JO de Londres en 1948 où l'équipe de France a joué en finale contre les États-Unis. Le basket devenait un sport populaire.
Depuis, les techniques de jeu ont évolué, mais pas l'esprit dans lequel Marcel entraîne « ses » jeunes. Un esprit fondé sur l'intégrité et le respect de règles d'or : accorder à tous la même attention éducative. Ne pas pousser à la compétition à outrance, mais au contraire aider et soutenir les joueurs les plus faibles.
« Le petit bonhomme de 8, 9 ans un peu malhabile peut devenir un excellent joueur vers 15-16 ans et un gamin très fort à 10 ans peut se retrouver débordé par les autres au cours de sa carrière. » Fort de son expérience, Marcel est attentif à l'évolution des gens.
Ce qui fait que rien n'est jamais acquis, peut-être, mais surtout que rien n'est figé. Si le monde se transforme, l'individu aussi et l'absurde sélection des meilleurs dès le plus jeune âge n'est pas forcément une garantie de succès futur...
L'ancien contremaître en chef de l'entreprise de textile Paul Bonte à Roubaix est conscient de la reconnaissance de ceux devenus adultes et pères de famille, à qui il « a enseigné le basket ». « J'aime ce que je fais », dit-il avec simplicité.
Une passion qui a séduit ses quatre fils, tous licenciés de basket en leur temps, et accaparé aussi son épouse (les fameux et courageux lavages de maillots) et toujours dédiée à un club qui compte aujourd'hui 130 licenciés. Car « les jeunes aiment se sentir bien encadrés » et si on joue pour gagner, on ne joue jamais pour casser l'adversaire.
(Archives, VdN, 13/1/2010).