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  • : Histoire de la ville d'Halluin (Nord). Regard sur le passé et le présent.
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Les Maires d’Halluin… en chiffres depuis la Révolution.

 

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(1957 à 1992) brandodean.over-blog.org/article-5718593.html

 

(1992 à 2007) brandodean.over-blog.org/article-5718818.html 

 

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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 18:07


Pour encadrer les manifestations du 70ème anniversaire de l’Armistice, et notamment la journée du 11 novembre, le personnel de la bibliothèque municipale d’Halluin présentait pendant un mois, un rappel des évènements historiques concernant la guerre 14-18.

 

 

Exposition Municipale

Le visiteur peut y découvrir ce thème d’actualité grâce à un exposé détaillé par le texte et la photo des évènements et des grandes dates de cette période de l’Histoire, ainsi que par divers objets, documents et décorations.

 

Il pourra notamment s’arrêter devant l’authentique drapeau de la fondation de l’Union Nationale des Combattants, section d’Halluin, et sur des photos comme celle montrant l’état d’une partie de la rue de Lille, située en face du commissariat de police, juste après le bombardement du 22 septembre 1917.

 

Comme on peut le voir ce sont les locaux (occupés en 1998 par le journal Nord Eclair) qui semblent avoir le plus souffert. Sur ce document, on reconnaît à partir de la droite les maisons Danset, Degeeter, Loridan et Desprez ainsi que le café de la Boule d’Or. Et au balcon (au centre de cette photo) deux officiers allemands entourant M. Achille Danset, conseiller municipal en 1914. 

 

 

Les cérémonies du 11 novembre 1988


Beaucoup d’Anciens Combattants, un Médaillé et de superbes costumés. Les cérémonies du 11 novembre ont pris un relief particulier. Grâce à des soldats… d’Empire.

 

La matinée entière a été consacrée ce vendredi 11 novembre 1988 à la commémoration du 70ème anniversaire de l’Armistice. Toutes les associations patriotiques participèrent évidemment aux différentes cérémonies, et on remarquait aussi, accompagnant le maire, M. Didier Desprez, le conseiller général M. Alexandre Faidherbe et les élus locaux, de fortes délégations des corps constitués.

 

Derrière Lys-Batterie, l’Harmonie Municipale et un peloton d’honneur du 43e de Lille, un premier cortège se rendit, dès 10 h, au monument aux morts où un dépôt de gerbes précéda la lecture du manifeste officiel par M. Alfred Simono président d’honneur de l’A.R.A.C :

 

« Les anciens combattants entendent être au premier rang de ceux qui oeuvrent pour la paix » affirma-t-il notamment.

 

Après l’office religieux, célébré à l’église Saint-Hilaire, on vit apparaître « l’attraction du jour », à savoir de superbes soldats napoléoniens, des « Voltigeurs » venus de Charleroi qui emmenèrent tout le monde, image insolite et fort appréciée, jusqu’à l’hôtel de ville.

 

Le temps pour le maire de faire tirer à ces grognards admirablement costumés une bruyante salve, et c’est à l’intérieur de la mairie que M. Didier Desprez qualifia ce 11 novembre 88 de :

 

« Journée exceptionnelle, placée sous le signe du rassemblement et d’une fraternité entièrement partagée ».

 

Un hommage en passant aux pompiers encore retenus par l’incendie aux Ets Lejour, et il ne restait plus qu’à lever le verre de l’amitié.

 

 

La Médaille de la Ville à M. Pierre Desprez

 

Afin de rendre hommage à toutes les associations patriotiques de la cité, la municipalité a choisi, ce 11 novembre, d’honorer M. Pierre Desprez, le président de l’Union Nationale des Combattants.

 

Après avoir reçu des mains du maire la Médaille de la Ville (distinction rarement accordée comme on le sait), M. Pierre Desprez exprima sa gratitude à tous ses amis qui lui ont permis de mériter ce moment. Et il ajouta, avant les applaudissements :

 

« Au soir d’une vie que l’on espère avoir réussie, votre geste aujourd’hui le confirme, on peut prétendre avoir réalisé une partie de son idéal, dans la poursuite d’un généreux apostolat ».

 

 

Un anniversaire qui a été une véritable fête


Les associations d’anciens combattants et la municipalité pour marquer le 70ème anniversaire de l’Armistice ont fait l’expérience d’un grand banquet ce 11 novembre. Une première qui a satisfait tout le monde.

 

Jusqu’alors, toutes les associations patriotiques et d’anciens combattants d’Halluin se retrouvaient, après les cérémonies officielles, chacune de leur côté pour un ensemble de banquets privés.

 

Mais pour marquer le soixante-dixième anniversaire de l’Armistice, ces mêmes associations avaient exprimé auprès de la municipalité le souhait de rassembler tous les anciens combattants. Un appel qui a été entendu et qui a donc abouti à une manifestation mémorable…

 

Quelque 370 personnes se sont en effet retrouvées dans la salle du Manège pour le premier banquet du 11 novembre, anciens combattants Halluinois et leurs épouses et élus.

 

Un rassemblement qui ne s’est pas limité au seul repas (de qualité) servi par une équipe de trente bénévoles qui, pour la plupart, participent également au service du repas des anciens.

 

La ville avait en effet tenu, pour faire de cet anniversaire une véritable fête, à ce qu’un programme d’animations vienne égayer tout le repas. C’est ainsi que, après avoir impressionné le public dans les rues de la commune, « Les Voltigeurs Napoléoniens » ont dans l’après-midi évolué dans la salle du Manège, réalisant une parfaite transition entre la cérémonie officielle du matin et la fête de l’après-midi.

 

Leurs tambours et leurs impressionnants uniformes ont ainsi rythmé tout le banquet au cours duquel la foule des invités a pu également applaudir avec beaucoup de chaleur les chansons anciennes de Marguerite Herbaux, les musiciens de la « Fabrique de Musique » ou les « Joyeux Biturier » dans le numéro qui les a déjà fait apprécier de nombreux Halluinois.

 

Avec ces « entremets », le repas n’a guère eu de difficultés à durer toute l’après-midi, et ce n’est que vers 19 h que les convives ont quitté la table.

 

Cette première expérience de banquet du 11 novembre a visiblement été très appréciée par les anciens combattants Halluinois, et une telle réussite leur donnera sans doute l’envie de se retrouver à nouveau tous ensemble l’an prochain à la même date…

 

 

(Archives D.D., NE, 11/1988). 

Sur ce blog vous pouvez consulter l'article intitulé :

La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (30) Pierre Desprez fondateur de l'Amicale des anciens combattants UNC 39-45.

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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 08:00


A Roncq (ville voisine d’Halluin), le dernier combattant de 14-18 s’appelait Julien Deleplace. En novembre 1988, à l’âge de 91 ans, il raconte sa guerre…

 

Il est le dernier à pouvoir raconter dans la commune de Roncq (Nord) ; Après lui, ce sera le silence mais pas l’oubli. En tout cas, cet ancien facteur bien connu des Roncquois, vit encore dans sa tête les épisodes tragiques de sa guerre.

 

Pourtant, derrière ses yeux vifs et rieurs, son visage ridé mais étonnamment alerte, se dissimule une longue vie menée avec volonté et optimisme. Sa « Grande Guerre » à lui, c’est une confusion d’images qui ressurgissent en se bousculant pour finalement évoquer des instantanés d’une vie presque ordinaire.

 

A 19 ans, il se demandait alors pourquoi, il avait été parachuté quelque part sur le chemin des Dames. Pourquoi, il voyait ses camarades disparaître, sa vie remise en jeu à chaque instant aun sein d’un décor surréaliste où la longueur des barbes des combattants devient vite le symbole d’une guerre figée, plantée comme une sale plaisanterie dans un dialogue de sourds.

 

Le dernier combattant roncquois de la « Grande Guerre » encore en vie est né à Lestrem, près de Merville, dans le Pas-de-Calais, le 30 juin 1897.

 

En 1914, il a 17 ans, c’est-à-dire un an de moins que l’âge requis pour être mobilisé. C’est donc tout naturellement qu’il est appelé sous les drapeaux en janvier 1916. Trois mois de préparation suffiront à en faire un fusil-mitrailleur prêt à se battre sur le front, du côté du chemin des Dames, dans l’Aisne. Un voyage au bout de l’enfer en quelque sorte.

 

Incorporé comme 2ème Classe dans le 29ème Bataillon de chasseurs à pied, Julien Deleplace est expédié à l’arrière du front, le temps de « s’adapter ». « On amène les jeunes à aller au front », dit-il simplement aujourd’hui. « C’est ce qui a été le plus difficile pour moi » .

 

Il a failli tuer son sergent !

 

Julien n’était alors pas au bout de son calvaire :

 

« C’était toujours des bombardements incessants, on était obligé de se terrer dans des abris donnant sur les tranchées, on devait reculer en cas d’attaque de l’ennemi » poursuit-il, « J’ai perdu beaucoup de camarades et je m’habituais en fonction également des nombreux déplacements dans la région de Montdidier, à changer de copains toutes les trois semaines.

 

« Au début ça fait drôle d’entendre le canon », indique ce combattant alors aussi anonyme que les autres, « et c’est atroce de voir les camarades tués devant vos yeux et aussitôt enterrés par les jets de terre provoqués par l’éclatement des obus ».

 

Julien fait alors remarquer que tous ces souvenirs reviennent spontanément en lui, satisfait d’être là aujourd’hui. « J’ai eu beaucoup de chance d’être encadré par des vieux de la vieille qui connaissaient bien le point d’impact des obus ». Une chance qui a peut-être suffi.

 

Si Julien voyait très rarement l’ennemi, il était toujours sur le pied de guerre, lorsqu’il montait la garde toutes les nuits, une heure sur deux. « Une fois, mon sergent a voulu vérifier que je montais bien la garde. Il s’est montré si discret que, dès que je l’ai aperçu, je lui ai foutu un coup de revolver. J’ai tiré tout de suite, sans sommations. Il a alors laissé éclater sa colère. J’ai rétorqué en lui disant qu’il aurait fait mieux de s’annoncer ». Ca, c’est l’anecdote, le rire libérateur d’aujourd’hui, l’instant tragique d’hier.

 

Blessé sur le front de la Somme

 

Puis, il a été affecté en Alsace, toujours sur ce front immobile et terriblement ravageur avant de se retrouver à Roye, dans la Somme, afin de porter l’estocade. En effet, l’offensive qui fut déclenché dans les régions de Doullens et de Beauvais le 18 juillet 1918 sera la bonne. Ce sera le 20 août de la même année la blessure de Julien : une balle de mitraillette venue rageusement se loger dans son épaule (Il la garde dans ses tiroirs).

 

Dès lors, la guerre de Julien prit fin. Evacué à Dieppe où il restera hospitalisé trois semaines, puis à Rouen et à Carentan, dans la Manche, c’est finalement dans un lit d’hôpital qu’il accueillera dans une immense joie l’armistice signée à Rethondes le 11 novembre.

 

« Je suis resté à l’hôpital jusqu’à la démobilisation, en décembre 1918. Puis j’ai été affecté dans les services auxiliaires du dépôt du régiment à Epernay ». Et puis ce sera le retour chez ses parents qui ont vu leur maison être détruite.

 

Après avoir pratiqué de nombreux métiers (travaillant dans différents usines et notamment dans la cordonnerie), Julien Deleplace se mariera en 1924 avec une Tourquennoise avant de s’installer à Tourcoing en 1929 et à Roncq en 1933 où il exercera pendant 25 ans le métier de facteur.

 

Aujourd’hui, il peut se féliciter d’avoir donné naissance à une famille nombreuse, composée de cinq enfants, treize petits-enfants et treize arrière-petits-enfants. Grâce à sa blessure et à ses charges familiales, il ne repartira pas une seconde fois sur le front en 39-45.

 

Et malgré la perte cruelle de son épouse en 1987, notre dernier combattant de la « Grande Guerre » que compte la commune paraît toujours animé de la même oie de vivre, dans la salle  à manger de cette maison située en bordure de la rue de Lille où tous les objets comme le poële brûlant témoignent d’un passé jamais oublié.

 

« Ca me ferait plaisir de retourner là-bas », conclut Julien Deleplace. Un voyage de plus qu’il pourra toujours réaliser après avoir reçu ce 11 novembre 1988 des mains du maire de Roncq, une distinction de plus.


Mais il ne parle que de la Croix de guerre, une sorte de récompense fétiche. Il est vrai qu’il ne peut parler de sa barbe de l’époque puisqu’à 19 ans, elle ne voulait pas encore se montrer !

 

M. Julien Deleplace est décédé à Roncq (Nord) le 24 Avril 1991, dans sa 94ème année.

 


(Archives D.D., N.E, Novembre 1988).

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1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 21:21


(…) « Ici on est vraiment bien soigné ». D’une voix douce, mais qui ne chevrote pas le moins du monde, M. Albert Tierrie m’a entraîné dans la visite de son univers. La maison de repos de Ledeghem, près de Dadizeele (B) à quelques kilomètres de Menin.

 

Ici, Albert Tierrie s’y sent bien. « Ca fait plus de onze ans que je suis là » rappelle-t-il sans effort apparent pour retrouver la date, « et je ne m’ennuie jamais ».

 

(. ..)  La main droite pend inerte le long de son corps. Ce bras-là justifierait un roman à lui seul. Un roman aux odeurs de canonnades, aux rumeurs de tranchées boueuses aux couleurs d’obus qui explosent dans un fracas de fin du monde.

 

De cette balle « dum-dum » qui, un matin d’octobre 1918, lui éclata le bras du côté de Soissons. C’était comble d’ironie, trois petites semaines avant l’Armistice. Mais ce sont deux longues années qu’il allait passer à l’hôpital, ne revenant à Halluin qu’en 1920, avec un bras « raccroché » par miracle, mais définitivement inutilisable.

 

« Quand il est parti faire son service, j’avais six mois ; Quand il en est revenu, j’avais six ans. Je ne l’avais jamais vu » explique sa fille. A-t-elle conscience qu’elle vient de raconter, d’une petite phrase toute simple, combien les horreurs de la guerre se vivent pas seulement sur les champs de bataille ?

 

Tandis que j’essaie d’imaginer quelle a pu être la vie de ce bon ouvrier (il était contremaître en tissage chez Defretin) soudainement privé de son meilleur outil, Albert Tierrie a continué à avancer d’un pas régulier à travers les couloirs au sol brillant. Il y a intérêt à s’accrocher pour le suivre ! La suite, ses difficultés à retrouver du travail et à se réinsérer dans la vie « civile », sa réembauche comme concierge chez Defretin, où il travaillera jusqu’à l’âge de 72 ans, ce sont ses enfants qui le racontent.

 

Lui, il est déjà installé près d’une large baie vitrée donnant sur la campagne environnante et il m’interpelle : « Vous voyez ces arbres, là-bas ? (Je chausse mes lunettes de myope, faut-il préciser que lui n’en porte pas ?) Ca y est, vous les voyez ? Eh bien, juste à cet endroit, c’est le terrain d’aviation de Ledeghem, à deux kilomètres d’ici. Tous les dimanches, il y a des ballons qui viennent, des gros dirigeables, et puis des avions qui lancent des parachutistes. Tous les dimanches, je m’installe dans ce fauteuil et je regarde les parachutistes, ça fait une belle distraction ».

 

Je viens à peine de repérer le fameux bouquet d’arbres - ne parlons pas des éventuels parachute – qu’il est déjà reparti, marchant à peine voûté, sans canne ni appui d’aucune sorte : on m’avait prévenu mais il est quand même bien difficile de croire que cet homme là aura 98 ans au mois d’août !

 

« Venez voir le beau sapin », me lance-t-il. Délaissant l’arbre « naturel » installé à son étage, il nous entraîne à travers couloirs et ascenseurs jusqu’au grand hall d’entrée où trône un sapin artificiel, tout doré, Ca c’est un beau sapin », s’émerveille-t-il, tel un enfant en adoration devant tout ce qui brille. Mais voilà ses infirmières qui passent. Il les accroche. Droit comme un « I » il pose fièrement pour une photo de famille devant l’arbre, toutes d écorations en bataille.

 

Ses décorations… Si je ne les cite pas toutes, je vais me faire appeler Arthur ! Allons-y :

Légion d’Honneur, Médaille Militaire, Médaille de Verdun, Médaille du Combattant, Médaille des Grands Blessés de Guerre, de la Ville d’Halluin, pour n’en citer que quelques-unes. Et la Croix du Combattant, avec palmes et étoile ;

 

« C’est noté, les palmes ? », vérifie-t-il d’un air un tantinet soupçonneux en scrutant une nouvelle fois mon bloc-notes…

 

Ne croyez surtout pas qu’Albert Tierrie, est un de ces « petits vieux » acariâtre et jamais satisfaits de son sort. C’est au contraire un homme plein d’humour, facile à vivre, content de tout, visiblement adoré de tous ceux et de toutes celles qui s’occupent de lui à Ledeghem.

 

D’autant que son grand âge en fait le doyen des Halluinois mais aussi de Ledeghem et du foyer-logement. Une maison qui n’a jamais compté de centenaire ! Inutile de dire qu’on le soigne aux petits oignons, l’Albert…

 

Notre mini-marathon est terminé, et nous sommes enfin attablés dans sa jolie chambre. Albert Tierrie allume un petit cigare (il fume une douzaine de cigarettes et trois cigares par jour depuis près de 70 ans !) et une fumée bleue et odorante emplit la pièce, faisant tousser le non-fumeur que je suis, à son grand étonnement.

 

« Vous voyez, d’ici j’aperçois le terrain de sport, et puis un peu plus loin c’est la Maison des Jeunes. Des fois, le samedi, quand je me lève la nuit pour boire un verre d’eau, il est au moins trois heures du matin, eh bien c’est encore tout illuminé, et on entend de la musique. Ah, ce sont de sacrés gaillards », apprécie-t-il en sirotant une menthe à l’eau.

 

Parfois l’émotion vient voiler son regard, quand il évoque ses parents, ses frères et sœurs dont une superbe photo est accrochée aux murs. Tous sont morts depuis des décennies, et pourtant quand il parle son œil s’humecte légèrement. Alors de lui-même, il change de sujet et « rattaque » sur quelque chose de plus gai.

 

Sa santé, tient parlons-en. Il vient d’avoir un mauvais rhume. Vous comprendrez qu’à 97 ans (il est né à Halluin, le 7 Août 1887) on ne plaisante pas avec ces choses-là. Mais le médecin de l’établissement l’a bien soigné, et ça va mieux : il a retrouvé sa tension de jeune homme, 16,5.

 

Non vraiment, en dehors de l’ouïe, tout « fonctionne » vraiment bien chez Albert Tierrie. On a peine à imaginer en le voyant téter énergiquement sur son cigare, que cet homme-là avait déjà 27 ans à la déclaration de guerre (14 bien sûr), qu’il a échappé à la plus sinistre boucherie de l’Histoire de l’Humanité (malgré deux années de front à Verdun et trois graves blessures), qu’il a ensuite connu  encore quatre générations d’Halluinois en passant au travers des maladies qui guettent le grand fumeur, et on en passe…

 

Et on s’en veut un peu de prendre congé, surtout lorsqu’à son annonce, son regard s’ouvre d’une discrète perle. Dans le hall de sa grande maison Albert Tierrie m’a tendu la main gauche. Puis il m’a embrassé, en me demandant de saluer tous ses amis d’Halluin, de leur souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année, un joyeux Noël.

 

Au fait, il a quel âge, le Père Noël ? Ne serait-ce pas dans les… cent ans ?

 

Les salutations du doyen

 

M. Albert Tierrie profite de cet interview pour remercier en son nom et celui de ses enfants M. Maurice Ducastel et M. Albert Desmedt respectivement président d’honneur et actif du groupe des mutilés de guerre d’Halluin, ainsi que les membres de la commission, pour leurs fréquentes visites, toujours accompagnées de douceurs et d’encouragements.

 

M. Albert Desmedt, en tant que premier magistrat de la ville d’Halluin, est allé plusieurs fois déjà saluer celui qui est actuellement le doyen d’Halluin, le plus âgé également de la maison de repos.

 

Grand merci également à M. l’abbé Lommez,  doyen de Saint-Hilaire, qui régulièrement vient lui apporter un précieux réconfort et ce depuis son arrivée à Halluin.

 

Il remercie grandement la supérieure, la communauté, ainsi que tout le personnel de la maison de repos pour les bons soins et leur grand dévouement qui permettent à M. Tierrie de conserver cette excellente forme dans sa 97ème année.

 


     
                                                                                         Philippe Martin

 

 

(Archives D.D. N.E. 26/12/1983).

 

Quatre mois après, Albert Tierrie s’en est allé le 10 Mai 1984, il sera inhumé au cimetière d'Halluin. 

 
A ma connaissance, le dernier ancien halluinois de 14-18 était Fernand Boucherie qui est décédé le 9 Novembre 1987 à l' âge de 93 ans à Menin (Belgique).

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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 21:26


Dans la presse locale, sous la plume du journaliste Albert Desmedt, on pouvait lire ceci :

 

« C’est un grand monsieur, un personnage qui vient de nous quitter. Le docteur Louf est décédé ce jeudi 19 janvier 1978 dans sa 87ème année.

 

Il était né le 3 avril 1891 à St-Pierrebrouck et, après de brillantes études de médecine et avoir fait la guerre 1914-18, il s’était installé à Halluin en 1920 qu’il a quitté en … 1973 !


Durant 18 ans, il avait siégé au Conseil de l’ordre comme vice-président.

 

Les Halluinois connaissaient trop bien le défunt pour qu’il soit utile de s’étendre sur son curriculum-vitae.

 

Encore faut-il rappeler sa croix de guerre, ses citations et sa rosette d’officier de la Légion d’honneur à titre militaire. Son profond attachement aussi à une ville qui était très vite devenue sa petite patrie.

 

Fin 1973, « ce jeune homme de 83 ans » avait quitté Halluin et son poste de médecin, laissant la place à son petit-fils. Nous lui avions consacré à ce moment un article tellement mérité et qui, nous en sommes persuadé, reflétait l’opinion de tous les Halluinois.

 

(…) Pour tous, c’est un bon et loyal serviteur d’Halluin qui s’en est allé. Il va retrouver les innombrables Halluinois qu’il a mis au monde !

 

Nous lui avions dit si souvent : « Au revoir », comme s’il ne devait jamais nous quitter. Comment ne pas éprouver de la peine et infiniment de gratitude en lui disant : « Adieu ».

 

 

(Archives D.D., VdN, 1/1978)

 

 

Hommage du journal paroissial

 

 « La Vie chez Nous » :

 

Un ami nous a quittés.


 

Le Docteur Louf avait pris un repos bien mérité, il y a quatre ans.

 

On le revoyait de temps en temps à Halluin. La foule qui a assité à ses funérailles témoigne du souvenir reconnaissant qu’il a laissé au cœur des Halluinois.

 

Comment ne pas rappeler ici, Docteur, ce que fut votre longue vie Halluinoise, votre profession qui, pour vous, était une vocation, presque un sacerdose.

 

Nous aurions de la peine à reconstituer ne serait-ce qu’une de vos journées ; Au service de tous, soignant, recherchant toujours ce qui pouvait être le plus valable, réconfortant toujours.

 

Qui pourra dire jusqu’où s’étendait votre sens des autres. Nous vous aimions bien, même lorsqu’un peu bourru, sans doute parce que vous saviez que vous alliez faire souffrir, vous essayiez de faire prendre conscience aux malades de la nécessité de tels ou tels soins.

 

Avec quelle patience aussi vous expliquiez comment il fallait procéder. Combien de fois n’avez pas payé de votre personne pour montrer la manière de faire. L’heure n’existait pas tant qu’il y avait quelqu’un à soulager. Lorsque vous quittiez un malade, l’au-revoir était accompagné d’un sourire : vous l’aviez réconforté, aidé.

 

Comment ne pas parler de l’Espérance qui était en toutes circonstancesn, votre manière d’être. Un souffle que vous vouliez faire passer aux autres. Nous nous permettons ici de citer une de vos réflexions :

 

« La vie est un combat. Je l’ai maintes fois répété, dans une houle, il est parfois difficile de remonter le creux de la vague, sachez que l’espérance est la plus grande richesse de la terre. On ne le répétera jamais assez ».

 

Merci Docteur, pour tant d’années de dévouement à notre service. Comment avant de terminer ces quelques lignes ne pas associer à ce témoignage Madame Louf, qui fut toujours votre compagne discrète mais efficace, celle qui vous a permis, par ses renoncements journaliers, d’être aussi pleinement à tous.

 

 

(Archives D.D., La vie chez nous, 1978)

 

 

Le dernier adieu des Halluinois…

 

Le docteur Louf a eu les Funérailles qu’il méritait. Si depuis son départ d’Halluin en 1973, il aimait revenir « chez lui », il aura pour sa dernière visite, retrouvé l’immense foule de ceux qui l’estimaient, lui portaient affection et gratitude.  L’église Saint-Hilaire les contenait difficilement ce lundi 23 Janvier 1978 à 10 h.

 

Une foule recueillie et émue venue dire un adieu à celui qui fut un bon et loyal serviteur de « sa cité ».

 

Parmi l’assistance considérable, MM Albert Houte maire, Bockstaels et Houssin conseillers généraux, les représentant du corps médical de toute la région, les présidents des associations patriotiques, des sociétés locales, de très nombreuses personnalités et surtout ceux qui représentaient la quasi-totalité des familles halluinoises.

 

Il y avait aussi les drapeaux des sociétés patriotiques, les décorations du défunt étant portées par M. Pierre Desmedt, déporté de Dachau, chevalier de la Légion d’honneur.  

 

L’abbé Lommez, curé-doyen, évoqua la mémoire d’Albert Louf, qui fit preuve d’un courage incommensurable jusqu’à son dernier souffle :

 

« Ce n’est pas seulement une grande figure halluinoise qui disparaît, pas seulement un médecin exemplaire, un membre à part entière de la communauté paroissiale, mais un grand ami, un confident qui a partagé les joies et surtout nos souffrances. Un ami qui a usé sa vie jusqu’au bout au service de ses frères… Le docteur Louf est déjà passé de la mort à la vie. Son seul souci était d’aimer Dieu et ses frères avant lui-même…  Pour lui, la vie n’avait de sens que par son contenu d’amour ».

 

 Le doyen rappela alors ses dernières paroles : Je m’en vais, je vais rejoindre tous les miens ».

 

A l’issue de la messe, l’inhumation se déroula ensuite à Audruicq.


 

Petite précision le docteur Albert Louf est le grand-père du docteur André Louf, le Président de l'Association "A la recherche du passé d'Halluin", qui lui succéda comme médecin sur Halluin. 

                       

(Archives et synthèse D.D.).


 Vous pouvez retrouver dans ce blog les articles détaillés intitulés :

Le Docteur Albert Louf, une personnalité et un personnage
(publié le 19/2/2007).

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (58) L'Halluinois Albert Louf élevé au grade d'Officier de la Légion d'Honneur.


L'Association "A la Recherche du Passé d'Halluin" en trois parties  (publiées les 3-8 et 10/1/2008).
 

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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 21:22


A l’heure où les Poilus ont tous disparu, comment passer le flambeau ? Des collines meurtries de l’Artois à Lille, on célèbre le 11 Novembre dans toutes les communes. Des manifestations où se côtoient désormais au moins trois générations avec cette question : comment continuer d’entretenir la mémoire à l’heure où les rangs des anciens combattants s’éclaircissent de plus en plus ?

 

Il ne reste aujourd’hui aucun Poilu en France, mais ils continuent de faire l’actualité au travers de leurs témoignages, des ouvrages qui leur sont consacrés, mais aussi et surtout grâce à cette flamme entretenue dans toutes les associations d’anciens combattants où ils ne sont plus physiquement là.

 

Une flamme qui n’est pas prête de s’éteindre malgré le fait que les rangs des anciens combattants des deux grandes guerres soient naturellement de plus en plus clairsemés. Le fruit d’une démocratisation, d’une ouverture d’esprit et, plus simplement d’une ouverture des portes à des jeunes qui ont la chance de n’avoir jamais combattu.

 

A Lille, la Maison du combattant illustre ce tournant. Là où loge l’Union Nationale des Combattants (UNC), une association apolitique et reconnue d’utilité publique, on accueille des « Soldats de France » depuis 1976.

 

Il s’agit entre autres de jeunes ayant fait leur service militaire. Des jeunes à qui l’on passe peu à peu le flambeau. De futurs héritiers déjà actifs. A Lille, la Maison du combattant est véritablement un lieu de vie. Une quarantaine d’adhérents s’affairent ici quotidiennement pour faire tourner la boutique.

 

Il y a les publications à faire parvenir, les questions de droits à régler, les expositions à organiser. Et cela en plus des préparations de congrès, de cérémonies.. Jusqu’aux discours lus dans les écoles, tout est ici préparé religieusement avec cette prise de conscience que les temps ont changé.

 

En cette année 2003, Victor Blanquart est président départemental de l’U.N.C. et il se souvient des banquets du 11 Novembre après l’Algérie.

 

« Il y avait quantité d’anciens de 14-18 et on sentait bien qu’ils voulaient se retrouver entre eux. Il n’y avait ni femmes, ni enfants, car ils craignaient que leur émotion ne soit pas comprise. E puis, petit à petit, les choses se sont démocratisées. Outre le besoin qu’ils avaient de faire avancer leurs revendications, les anciens combattants de 14-18 ont compris ».

 

Compris qu’ils devaient ouvrir leurs portes pour transmettre et les faits et leurs émotions ou bien souvent couper court à des polémiques récurrentes.

 

« Une guerre est forcément sale et les livres d’histoire comme les médias ne sont pas toujours des reflets exacts ».

 

C’est la raison pour laquelle les anciens combattants sont de plus en plus proches des milieux scolaires. Eux ou ces « Soldats de France » à qui leurs ancêtres ont souvent confié une émotion davantage transmissible par la parole que par l’écrit.

 

Ancien proviseur Victor Blanquart prend encore le temps (il est aussi vice-président national de l’UNC) pour aller à la rencontre des lycéens comme récemment à Saint-André.

 

« Nous nous sommes rassemblés sous un arbre que j’avais planté 25 ans plus tôt et j’ai pu expliquer aux élèves que le feuillage des arbres était bien souvent la dernière chose qu’apercevaient les déportés depuis leurs wagons ».

 

Un exemple mais surtout un symbole qui facilite l’ouverture de discussions qui ne s’oublient pas.

 

Et si ces jeunes qui n’ont pas fait leur service étaient les « Soldats de France » de demain ? Le président départemental de l’U.N.C. n’est pas contre. D’autant qu’à Lille, on n’entretient pas que les récits ou les émotions, il y a, comme dans toutes les sections de France, quantité d’objets ayant tous une histoire. Celle de ces Poilus qui (en 2008) ont tous disparus.

 

 

En 2008, l’UNC compte 250 sections et  14.000 cotisants dans le Nord.

 

 

(Archives D.D., N.E. 11/2003). 

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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 14:25


Le président d’honneur, des sections halluinoises des Anciens combattants et des Mutilés des Guerres 14-18 et 39-45, fondateur du premier comité français d’entraide aux combattants et prisonniers de guerre, s’en est allé ce vendredi 16 septembre 1966, en son domicile, rue de Lille, 172, à l’âge de 72 ans.

 

Une très nombreuse assistance avait tenu à s’associer au deuil de la famille, et à lui témoigner sa sympathie en participant aux Funérailles de M. Henri-France Delafosse, chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la Médaille Militaire, de la croix de guerre 14-18 avec palmes, de la Croix du Combattant, de la médaille Commémorative 14-18, de la médaille de Verdun,  de la médaille de Nieuport et interallié, membre de l’Amicale des anciens zouaves du Nord.

 

Ancien directeur de la banque Scalbert et médaillé d’Or du Travail. M. Delafosse était officier du Mérite social, ancien conseiller municipal de la Libération et ancien membre de la délégation spéciale.

 

Henri-France Delafosse quitte pour la dernière fois son domicile, il est  9 H 45, le long cortège funéraire gagne l’église Saint-Hilaire ce Mercredi 21 Septembre 1966.

 

Le chanoine Jean Malfait procéda à la levée du corps et le drapeau national drapait le cercueil. Le deuil était conduit par les fils et gendres du disparu.

 

En tête du convoi venaient les drapeaux des amicales des A.C. des deux guerres, de l’Amicale des sous-officiers, des mutilés, des anciens des armées d’occupation, de l’Association de la Légion d’honneur, de l’Union des zouaves du Nord, des invalides et victimes civiles de la guerre de Menin (B).

 

Les cordons du poêle étaient tenus par MM le Docteur Albert Louf  officier de la Légion d’honneur, Pierre Duquenne directeur de la banque Scalbert de Tourcoing, Pierre Catteau directeur de la banque Scalbert d’Halluin, Antoine Demeestère président des Anciens combattants de 14-18, et MM., Gabriel Vervaecke président de l’U.F.A.C., Joseph Coone chevalier de la Légion d’honneur, Léon Decottignies retraité de la banque Scalbert, Albert Tierrie président et Louis Verstraeten membre de la commission du groupe halluinois des mutilés.

 

Le coussin où était épinglé la Légion d’honneur du défunt était tenu par M. Pierre Desmedt chevalier de la Légion d’honneur. Le second coussin où figuraient toutes ses autres décorations était porté par M. Ragonnet ancien combattant de 1914-1918.

 

Des plaques avaient été offertes par les anciens combattants U.N.C., le groupe halluinois des mutilés de la guerre, et de la direction et le personnel de la banque Scalbert.

 

Le fourgon funèbre était suivi par une importante délégation des membres de l’U.N.C. et du groupe des mutilés.

 

M. le doyen qui célébrait la messe rendit hommage à la mémoire du disparu et invita l’assistance à prier pour le repos de l’âme du défunt. A l’offrande, assurée par deux prêtres, nous avons remarqué les personnalités que nous nous excusons de ne pas nommer toutes :

 

MM Auguste Scalbert, président directeur général de la banque Scalbert à Lille, H. Scalbert directeur de la banque Scalbert de Roubaix, Charles Vanoverschelde maire, Maurice Lescroart, François Bisbrouck, Declercq adjoints, Michel Desplanque, Jules Delannoy, Albert Houte conseillers municipaux, Marcel Splete Secrétaire général de la mairie, Paul Maes président de l’Association de la Légion d’honneur de Tourcoing et ses cantons, Coursière commissaire de police d’Halluin, Polo officier de police, ainsi qu’une délégation de policiers, l’adjudant Duport commandant de la brigade de gendarmerie d’Halluin, Pierre Létuvé commandant des brigades de douane, Gervais Copin président, Desmaretz vice-président de l’Union des zouaves du Nord et une délégation.

 

MM. Delé et Périn directeur des agences d’halluin de la Banque Nationale de Paris et du Crédit du Nord, Paul Doléans  officier de police aux Renseignements généraux, Paul Charlet fondé de pouvoir en retraite de la banque Scalbert à Roncq, Maurice Vervloedt directeur des Unions Patronales de la vallée de la Lys, Oscar Samyn président d’honneur et Alphonse Geerlandt  président des A.C. belges, Albert Tahon président des invalides de Menin, Louis Scalabre secrétaire du Syndicat patronal, Eugène Boudewyn président, Jean Lezy secrétaire de l’Union Halluinoise, Dhaze président des A.C. 14-18 de Roncq centre, Romain Lehoucq conseil juridique, Michel Lefebvre receveur des P.T.T., Raymond Defretin du C.I.L, André Lanneau  directeur du bureau de la main d’œuvre.

 

MM. Albert Cériez, Marcel Delannoy vice-président, Stanislas Verschae membre de la commission des médaillés du travail, Robert Vanackère, Maurice Ducastel vice-présidents de la Mutuelle des sous-officiers, Paul Ducatillon directeur, Pierre Kok, Eugène Beylemans, Joseph Capelle membres du comité d’honneur de la Philharmonie Concordia, Jules Menet président des A.A.O, Daniel Decottignies du Coin de Terre Halluinois,  Désiré Mesdagh président de l’Association des anciens combattants républicains d’Halluin, Déprez président des A.C. 39-45, Robert Vanackère de la commission des Sous-officiers. Taffin et Joncquiert du W.O., Charles Desot secrétaire de l’Union des familles nombreuses, Adolphe Dieryck président de l’union cycliste halluinoise, Monsieur le Docteur Dereu.

 

MM. Régis Verschae président, Maurice Witdouck secrétaire de l’Amicale des directeurs et employés, Georges Declercq du comité d’honneur de la Lyre Halluinoise, Julien Verhaeghe président de l’Union des commercants du centre, Joseph Ampe président des associations de famille, Joseph Vandamme de la Fraternelle, Aimé Vanoverschelde lieutenant de la Compagnie des Sapeurs-pompiers, Hildevert Wancquet président de l’Union des commerçants de la rue Gabriel Péri, Bertrand Baert chef de bureau et Marceau Oosterlinck de l’état-civil de la Mairie, Joseph Vandewynckele président d’honneur de la Philharmonie Roncquoise, Georges Castelain président du comité d’entraide de Roncq, André Verkindère directeur du C.I.L., Mahieu Receveur-percepteur.

 

MM. Hector Hemelaere vice-président, Noël Devernay de la commission des APG, Albert Myngers président honoraire de la Mutuelle la Prévoyance,  Arthur Six président de l’Amicale des vieux travailleurs C.F.D.T., André Gryspeerdt directeur des Ets Gratry,  Dal receveur des Douanes, Jean Acquette vice-président du Syndicat agricole, Bayard président du groupement des commerçants de Roncq une délégation des élèves de l’E.I.C. Tourcoing conduite par son directeur M. Hornaert et par M. l’abbé Rose, et des élèves de l’école du Sacré Cœur d’Halluin ainsi que de nombreuses autres personnalités de la région.

 

A l’issue de l’absoute, le corps fut conduit au cimetière où, avant l’inhumation dans le caveau de famille, M. Antoine Demeestère, au nom de l’U.N.C. et du groupe des mutilés d’Halluin, fit l’éloge funèbre du disparu en ces termes :

 

 

"Nous avons accompagné jusqu’à sa dernière demeure :

 

Henri-France Delafosse

 

Chevalier de la Légion d’honneur

décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre

de la Médaille Interalliée et des Médailles commémoratives

des champs de bataille de la guerre 1914 – 1918

Officier du Mérite Social et Médaille d’or du Travail. 

 

Président d’honneur de la Section de l’Union Nationale des Combattants

Président d’honneur de l’Association des Mutilés de guerre de notre Ville.

 

 

Notre camarade Henri-France Delafosse a représenté aux yeux de tous, le dévouement au Pays, et cela, parce qu’il avait répondu à l’appel qu’il avait reçu, parce qu’il avait combattu courageusement et parce qu’en faisant son devoir il avait été gravement frappé dans sa santé.

 

Notre ami avait son franc-parler avec chacun et il ne transigeait jamais avec ses principes.

 

Au cours d’entretiens que nous avions avec lui, il disait souvent :

 

"Nous agaçons parfois, avec nos revendications, avec nos défilés, avec nos décorations mais nous devons continuer à élever une protestation contre le péché du monde que sont les guerres, nous devons continuer à être un reproche contre l’oubli et l’ingratitude".

 

Et c’est pourquoi, pendant près de 50 années, Henri-France Delafosse a lutté pour que ne soient pas oubliés ceux qui ne sont pas rentrés des champs de bataille et des camps de prisonniers, pour que soient soutenues les familles des disparus, pour que soient défendus ceux qui ont combattu, pour que soient aidés ceux qui avaient été frappés dans leurs corps et dans leurs santés, ces mutilés de guerre qu’il affectionnait particulièrement.

 

Il n’est pas besoin d’en dire davantage, car toute une vie de dévouement est contenue dans ces quelques phrases.

 

Nous demeurerons tous reconnaissants à Henri-France Delafosse de ce qu’il a fait pour ses camarades de l’Union Nationale des Combattants et pour ses frères de l’Association des Mutilés de guerre.

 

Tous les membres des Groupements patriotiques de notre Ville garderont fidèlement le souvenir de leur ami et présentent à son épouse et à sa famille leurs condoléances les plus émues et les plus sincères".

 

 

(Archives et Synthèse D.D.) 
 
L I E N :   Le premier comité d'entraide aux combattants français était créé par les Halluinois, une première française !

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (40) La Création de l'U.N.C. d'Halluin en 1920.

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (43) Le Groupe Halluinois des Mutilés de la Première Guerre Mondiale.

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (54) Le Comité des Anciens Zouaves de Coxyde (B) à Halluin, en 1934.

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (55) En 1937, l'Amicale Halluinoise des Anciens Combattants élit son nouveau Président Henri-France Delafosse.

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (56) L'Halluinois Henri-France Delafosse fait Chevalier de la Légion d'Honneur à titre Militaire.

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (57) L'Halluinois Joseph Declercq Président-Fondateur des Mutilés de 14-18... Hommage.

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (58) L'Halluinois Albert Louf est élevé au grade d'Officier de la Légion d'Honneur à titre Militaire.

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (70) Des Tranchées de 14-18, à l'Etat-Major du Maréchal Foch.

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (84) Citation d'un Ancien Poilu Halluinois.

La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (2) Une première française à Halluin (Nord)

La Libération d'Halluin - Septembre 1944 (19) Les résistants halluinois de l'ombre...

L'Halluinois Henri-France Delafosse, un homme de "Devoir"

Marie-Antoinette Delafosse Danset nous a quittés.

Funérailles de "La Madelon Halluinoise" Marie-Antoinette Delafosse Danset - Hommage Familial.

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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 07:16


En juin 1964, le groupe halluinois des mutilés de la guerre 14-18 avait fait choix d’un nouveau drapeau.

 

Son inauguration donna lieu à une cérémonie familiale, à laquelle s’associèrent les dirigeants des diverses sociétés patriotiques locales. Cette fête préluda par une messe célébrée à 10 heures, église Saint-Hilaire, à la mémoire des défunts du groupement depuis sa fondation en 1921.

 

Le chanoine Jean Malfait, curé-doyen, qui devait officier, avant de procéder à la bénédiction du nouvel emblème, en rappela toute la signification, symbole d’amour et point de ralliement.

 

Après la cérémonie de la bénédiction, le nouveau drapeau se rangea à droite dans le chœur du sanctuaire, encadré des drapeaux des groupes des mutilés et des anciens d’Indochine de Tourcoing et des A.A.O d’Halluin. A u premier rang on remarquait de nombreuses personnalités entourant les dirigeants du groupe local.

 

La remise officielle du nouvel emblème

 

La pluie devait, à la fin de la cérémonie religieuse, empêcher le défilé qui devait conduire au siège Foyer de la Paix, le nouveau drapeau où devait se dérouler la remise officielle.

 

C’est dans la coquette salle du premier étage qu’eut lieu cette cérémonie.

 

Parmi les personnalités venues témoigner leur sympathie aux mutilés, signalons la présence de MM. François Bisbrouck, adjoint et remplaçant M. Charles Vanoverschelde maire, Léon Dalle maire de Bousbecque, Pierre Létuvé commandant des brigades de douane, Albert Thaon de la F.N.I. de Menin, Emile Hollebecque président des A.C. de Bousbecque, Jules Menet et Paul Faidherbe président et vice-président des A.A.O, Hector Hemelaere vice-président des A.P.G., Mme Christiaens président du groupe des veuves et orphelins, Albert Tierrie président et les membres de la commission du groupe des mutilés, Jérôme Vanlerberghe secrétaire des .A.C Belges, Pierre Desprez vice-président et une délégation de l’U.N.C., Jules Bosquart vice-président honoraire et Marcel Benoit vice-président actif du groupement des mutilés, MM Chosson commissaire et Barbesan receveur des P.T.T. s’étaient excusés.

 

M. Henri-France Delafosse, président d’honneur du groupe halluinois des mutilés, après avoir rappelé le souvenir des défunts et fait observer une minute de recueillement à leur mémoire, dit sa joie de remettre à M. Albert Tierrie ce beau drapeau qui fera comme son prédécesseur honneur au groupement.

 

M. Tierrie, président actif, passe ensuite le nouvel emblème à M. Augustin Declercq, porte-drapeau, qui en aura la charge.

 

Un vin d’honneur est ensuite servi au cours duquel M. Albert Thaon, président de la F.N.I. de Menin, célèbre l’amitié franco-belge qui unit les invalides belges avec leurs camarades du groupe halluinois des mutilés et fait des vœux pour la prospérité et l’amitié des deux groupements.

 


(Archives D.D.).
  

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 21:24


Après avoir été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire en date du 31 décembre 1939, le Docteur Albert Louf, vingt ans plus tard, est élevé au grade d’Officier de la plus haute distinction française.

 

C’est son ami de toujours Henri-France Delafosse, Chevalier de la Légion d’Honneur, Président de l’U.N.C. et des Mutilés de Guerre d’Halluin, à qui revenait la grande fierté de procéder à la remise de la décoration, ceci, après avoir fait l’éloge du récipiendaire, en ces termes :

 

 

Mesdames, Messieurs,

 

Mes Chers Camarades,

 

« Le Journal Officiel du 3 Janvier 1960 nous apportait la nouvelle, que nous attendions depuis quelques mois. Nous y lisions, en effet :

 

Est promu au Grade d’Officier de la Légion d’Honneur LOUF Albert, Médecin Capitaine, 32 ans de service, 6 Campagnes, Chevalier du 31/12/1939.

 

Cette promotion a été accueillie au sein de notre Amicale avec la plus grande joie et je vous remercie, mes Chers Camarades Anciens Combattants, de m’avoir fait le grand honneur d’être votre interprète, pour exprimer à Monsieur le Docteur Louf, notre camarade, toute notre admiration et l’assurer en cette heureuse circonstance, de notre plus vive sympathie, laquelle pour ne lui avoir jamais fait défaut, n’en est aujourd’hui que plus marquée.

 

Cher Monsieur Louf ; Lorsque, en 1920 je crois, vous vous êtes établi à Halluin, nous connaissions de vous peu de choses.

 

Façon de parler, car à dire vrai nous Anciens Combattants nous savions beaucoup.

 

En effet, nous savions que vous étiez des nôtres ; Que durant les quatre années de guerre, vous avez accompli votre devoir de soldat, là, où vos connaissances médicales l’imposaient, c’est-à-dire au Service de Santé d’une de nos vaillantes unités du front.

 

Ancien Médecin Major aux Armées, n’était-ce pas pour vous le plus beau droit de citer, pour nous la meilleure référence. Ce titre n’évoquait-il pas, en nous, anciens poilus, un sentiment non seulement de respectueuse sympathie, mais je dirais même, un véritable estime.

 

Oui, nous gardions tous, en notre cœur, le souvenir du Médecin Major, fut-il de bataillon, ou de régiment lequel, s’il était parfois, pour certains l’homme à la « Consultation motivée » était aussi pour tous, dans les circonstances les plus graves, les heures les plus pénibles, le sauveur compatissant et consolateur, quand ce n’était, trop souvent hélas, l’ultime confident.

 

Ce rôle, vous l’avez accompli de 1914 à 1918, avec tout votre cœur, votre zèle, votre dévouement à toute épreuve, au mépris de tous dangers, et nous n’en voulons d’autre témoignage que votre promotion au Grade de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire, que vous décernait Monsieur le Ministre de la Défense Nationale le 31 Décembre 1939.

 

A pareille date, vous étiez évidemment devenu un véritable Halluinois d’adoption et depuis longtemps déjà, vous aviez vous-même adopté notre bonne Ville d’Halluin, lorsque une seconde fois, la Patrie en danger faisait appel à vos services.

 

Avec quelques uns de vos anciens camarades de la Grande guerre, avec la multitude des nouveaux mobilisés vous avez répondu « Présent ».

 

Cette drôle de Guerre. Que fut-elle pour vous ? Tout d’abord une période d’intense activité. Le Commandement Militaire vous ayant confié les fonctions de Médecin Cher de l’Hôpital de Calais, où tout était à faire, vous avez déployé là, vos grandes qualités d’organisateur, prévoyant jusqu’au plus petit détail ; vous avez fait de ce grand établissement un hôpital modèle et moderne, appelé à remplir dans les conditions les meilleures et les plus rapides, le rôle qu’en attendait, le Service de Santé militaire.

 

Les circonstances ont voulu que ce rôle fût bien éphémère. La foudroyante offensive allemande, anéantissant en quelques heures, les fruits d’un labeur de plusieurs mois, vous surprit en plein travail, soignant avec un extrême dévouement vos nombreux blessés, sous un effroyable bombardement.

 

Situation tragique, qui vous valut par la suite une élogieuse citation, une seconde croix de guerre, mais qui vous contraignit, pour le moment, à tout abandonner, pour suivre avec vos collaborateurs l’âpre chemin de la captivité.

 

Jours particulièrement douloureux entre tous, car si vous avez en vous la satisfaction du devoir accompli jusqu’à l’extrême limite, vous n’en aviez pas moins au cœur la grande peine que vous causaient les malheurs de la Patrie et l’angoisse de tous les vôtres.

 

Le déroulement rapide des évènements vous valut cependant d’être sans trop tarder, rendu à vos occupations civiles.

 

Rentré à Halluin, vous y avez vécu quatre années d’occupation ennemie, faisant face avec calme, sang-froid et dignité, aux vexations de l’occupant.

 

Plus que tout autre, témoin des conséquences de la guerre, des privations et des souffrances de toute une population, votre cœur généreux, votre foi chrétienne aidant (vous ne nous en voudrez pas d’en faire état) votre dévouement à toute épreuve, ont prodigué, non seulement soins matériels, mais aussi le réconfort de vos encouragements, de vos consolations, de votre foi en la victoire finale.

 

Et quand pour notre ville, s’approchait de la délivrance, quand partirent les premiers coups de feu, de nos F.F.I vous étiez là, présent, redevenu le Médecin Militaire prodiguant vos soins aux blessés, sans le moindre souci du danger.

 

Si par ces quelques lignes, nous avons retracé, trop brièvement bien sûr ce que fut votre rôle de Médecin militaire, nous nous en voudrions de passer sous silence votre activité civile. Activité toutefois beaucoup trop étendue pour en présenter tous les détails.

 

Retenons avant tout qu’à Halluin, rien ne vous a laissé indifférent. Ce furent d’abord les divers services médicaux de la ville, qui sous votre impulsion et vos directives ont pris une importance considérable.

 

Goutte de lait, consultation des nourrissons, visite médicale des indigents, des écoliers, œuvre du dispensaire etc, ont bénéficié de votre inlassable et dévoué concours.

 

Nous rappellerons aussi vos études, vos rapports, vos démarches, vos interventions en vue de doter notre ville d’une clinique maternité espoir que des circonstances bien indépendantes de votre volonté ont rendu maintenant bien chimérique.

 

Médecin de l’Administration, des Douanes, de la Gendarmerie, de la S.N.C.F. voilà qui nous indique la grande confiance qu’ont mis en vous, les Pouvoirs Publics, lesquels ont reconnu vos éminents services en vous faisant Chevalier de la Santé Publique.

 

Le corps médical lui-même a tenu à vous honorer, en vous nommant Membre du Conseil de l’Ordre des Médecins et en vous confiant par surcroît les délicates fonctions de Trésorier.

 

Vos rapports avec notre laborieuse population, nous savons et proclamons qu’ils ont toujours été ceux d’un homme d’élite au milieu de ses concitoyens, particulièrement apprécié et estimé, d’une ardeur à tout comprendre, cherchant à tout connaître pour mieux juger, conseiller, guider, consoler.

 

Sur le plan National, vous avez toujours eu trop conscience des dangers qui menaçaient notre Chère Patrie, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, pour ne pas être constamment anxieux, des biens qu’il fallait faire et de la vérité qu’il fallait dire.

 

Cette vérité vous l’avez propagée chaque fois que l’occasion vous en fut donnée. Nous avons toujours aimé vous entendre, ici même en particulier, pour la sûreté de votre jugement, l’opportunité de vos conseils, toujours  exprimés avec votre amabilité coutumière.

 

Et nous tenons à vous porter sans crainte ce témoignage, qu’en vous, toute ambition personnelle ét ait étrangère, tandis que votre dévouement, votre cœur s’ouvraient à toutes les infortunes.

 

Epoux et Père modèle, nous savons combien la famille, le bonheur de vos enfants ont été vos constantes préoccupations.

 

 Et puisque nous parlons « Famille », ouvrons une parenthèse en adressant à Madame Louf nos plus respectueux hommages, en saluant en elle, l’admirable compagne de toute votre vie de labeur, Cher Monsieur Louf, qui avec tant de calme, de résignation supporte les épreuves, les sacrifices qu seules connaissent les épouses de Médecin.

 

Et nous terminerons en proclamant Louf Albert,

 

Homme de grand cœur

Soldat de grande bravoure

Médecin de grand talent

Citoyen de grande valeur.

 

Voilà votre toute dernière citation, celle que nous vous décernons, nous vos anciens camarades de combat, pour lesquels vous avez toujours été l’exemple du devoir, sous toutes ses formes fut-il Confessionnel, Militaire, Professionnel, Familial, Civique ou Social.

 

Le devoir en tout, avant tout, malgré tout.

 

C’est là, ce que nous enseigne votre vie de travail et d’abnégation. Aussi combien applaudissons-nous à cette Rosette d’Officier de la Légion d’Honneur, juste récompense de vos immenses mérites.

 

Soyez-en heureux, Cher Monsieur Louf, comme nous le sommes pour vous et malgré la modestie que nous vous connaissons, soyez-en fier  comme nous en seront fiers avec vous.

 

Permettez-nous, au nom de tous vos anciens de 1914 – 1918 que vous estimez tant, de vous saluer une fois encore et de vous donner l’accolade.

 

 

 

 (Archives personnelles D.D.).  

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27 octobre 2008 1 27 /10 /octobre /2008 20:16



Né en 1891, Joseph Declercq mutilé de la Grande Guerre, titulaire de la Médaille Militaire, fut notamment le créateur du journal de liaison « Le Bulletin Halluinois » et le Président fondateur du groupement halluinois des Mutilés de la Guerre 14-18

 

Lors de son  décès survenu en 1959, son ami Henri-France Delafosse vice-président et co-fondateur du groupement des Mutilés, a fait l’éloge du disparu en ces termes :

 

« Joseph Declercq n’est plus…

 

Telle fut la pénible nouvelle qui se répandit en ville mardi dernier, causant à tous, une indicible émotion.

 

Plus de cinquante années d’amitié profonde me donnent le droit mais aussi le devoir d’adresser un suprême hommage à cet homme de bien, au nom de tous ses camarades Anciens Combattants et Mutilés de Guerre, qui lui doivent tant, car il les a tant aimés.

 

Né en 1891 et descendant d’une très honorable famille halluinoise, j’apprends à le connaître dès son adolescence, et tous ceux qui comme moi l’ont approché, se souviendront de ce grand garçon à la fois réfléchi et jovial, studieux, turbulent, passionné dès sa jeunesse pour toutes les idées généreuses que lui inspire un véritable amour du prochain.

 

Il semblait né pour l’apostolat, cherchant toujours à convaincre et à répandre autour de lui ce qu’il croyait être la vérité. Très jeune, il étonne déjà par ses connaissances étendues, et ses jeunes camarades d’alors ont peine à comprendre la profondeur de son raisonnement, la sincérité qu’il déploie et qu’il s’efforce d’inculquer à son entourage.

 

Mais c’est à l’âge de 18 ans, que se précise sa véritable vocation. Il décide de se consacrer entièrement au service de Dieu, au petit séminaire d’Hazebrouck.

 

Durant deux années, il y perfectionne son instruction, tandis que se développent encore sa grandeur d’âme et la générosité de son cœur.

 

Appelé en 1912 au service militaire, il sert au 91e d’Infanterie de Mézières, y devient Caporal lorsque l’épouvantable cataclysme de 1914 éclate, qui bouleverse son avenir, en meurtrissant son corps.

 

Des combats, il n’a guère qu’un avant goût. Grièvement blessé aux genoux, au cours des premiers contacts avec l’ennemi, il est évacué à Bordeaux, où la gravité de sa blessure nécessite l’amputation de la jambe gauche.

 

Le voilà, à 22 ans, grand mutilé, incapable désormais de poursuivre la route qu’il s’était tracée. Il supporte vaillamment la souffrance durant de longs mois d’hospitalisation, mais ne se décourage nullement. Il songe déjà à une autre forme d’apostolat.

 

La guerre fait d’énormes ravages et déjà de nombreux foyers sont atteints. Combien d’enfants sont orphelins ? Joseph Declercq s’en émeut et voit s’ouvrir à lui, une occasion de se dévouer, de se dépenser.

 

A peine remis de ses blessures, il sollicite et obtient un poste à l’Institut nouvellement créé au profit des Orphelins de Guerre de St Martin en Ré.

 

Sers chers orphelins, combien sont-ils l’objet de sa compassion, de son dévouement, de son amour. Il est pour eux un véritable éducateur, un père ; et la Providence dont les desseins sont parfois impénétrables, veut  que ce soit là, qu’il rencontre celle, qui comme lui, se dévoue à la même cause et avec laquelle, il ne tarde pas à fonder un foyer. , d’où naîtront, l’un après l’autre, de nombreux enfants.

 

La guerre continue avec ses péripéties diverses. Joseph pense souvent à sa chère Ville d’Halluin et aux nombreux Halluinois présents aux Armées ou réfugiés répartis dans toutes les régions de France.

 

Il songe à servir de trait d’union entre les uns et les autres. Il sollicite et obtient certains concours généreux qui lui permettent de mettre sur pied un organe de liaison, le Bulletin Halluinois. Oh ce cher Bulletin, combien de soldats le reçoivent avec une joie intense, trouvant en ses lignes, quelques nouvelles du pays, parfois de parents ou d’amis, mais toujours quelques paroles d’encouragement ou d’espoir dans l’avenir.

 

Pour les Halluinois réfugiés, il est un véritable réconfort, et grâce à ses lignes, combien sont ceux qui retrouvent un lieu d’asile. Et toute la guerre, Joseph Declercq se sacrifie à cette tâche immense, au prix parfois d’énormes difficultés, jusqu’au jour où la victoire acquise il retrouve son cher Halluin.

 

Sa glorieuse mutilation, son œuvre de guerre, sa grande compétence en toutes matières, le font désigner par la Municipalité comme Directeur du Service des Eaux et des Travaux Municipaux. Tâche qui s’avère immense dans cette localité, mais je puis vous dire avec quel dévouement, quel souci du bien public, il l’accomplit et l’accomplira durant 35 années.

 

Immense aussi, la tâche qu’il se donne sur le plan social. Rien ne le laisse indifférent ; jardins ouvriers, syndicats chrétiens, cercles d’études, coopératives, tout ce qui peut, à ses yeux, continuer à améliorer la condition ouvrière, le captive ; mais je ne veux retenir ici que son œuvre parmi les organisations d’Anciens Combattants et de Mutilés.

 

A la création de l’Amicale Halluinoise des Anciens Combattants, il assume, à ses débuts, la tâche écrasante de secrétaire. Son abord agréable, son caractère gai, sa franchise attirent à l’Amicale de nombreux adhérents.

 

Au profit de sa société, il organise des conférences. Chanteur d’un grand talent, compositeur à ses heures, il organise et anime de magnifiques soirées. Il contribue ainsi pour une grande part au développement et à la prospérité de l’Amicale.

 

Mais parmi ses camarades combattants, il en est qui tiennent en son cœur, une place particulière. Ceux  qui, comme lui, ont ramené en leur corps, les traces visibles de terribles blessures, et sont devenus des hommes amoindris, dont certains sont incapables parfois de tout travail.

 

Pour eux, il fonde en 1921 le Groupe Halluinois des Mutilés de Guerre ; il en accepte la Présidence avec générosité.

 

Je n’ai pas besoin de vous rappeler ici, Mes Chers Camarades Mutilés, tout ce que vous devez à votre cher président, mais je tiens à dire à l’assistance que,  jusqu’à son dernier jour, Joseph Declercq a été pour vous un président modèle.

 

Durant plus de 38 années, il n’a cessé un seul jour de songer à vous. Pour vous il a travaillé, pour vous il a composé, pour vous il a chanté, pour vous il a tendu la main, pour vous il a épuisé ses forces, ébranlé ce qui lui restait de santé.

 

Et vous n’êtes pas les seuls. Les veuves, les orphelins sont l’objet de ses préoccupations. Il constitue leur groupement, s’intéressé à tel ou tel sort particulier, ne ménage aucune démarche, et va jusqu’au bout des difficultés, quand il s’agit de faire prévaloir une juste cause.

 

Au cours des innombrables  réunions qu’il préside, il communique son naturel à ses camarades, il ne veut pas qu’ils soient moroses, il relève le moral de ceux qui s’abandonnent, je n’en retiens comme exemple, la création de ce groupe de Madelons des Flandres, qui par leur charme,  animent et égayent nos fêtes.

 

Voilà en un bien court résumé, ce qu’est l’œuvre de Joseph Declercq, au sein de nos Associations. Nous qui avons eu l’inestimable avantage de vivre et de collaborer à ses côtés, pendant de longues années, nous ne pouvons plus, hélas, que nous résigner à la pénible réalité.

 

Depuis plus de deux années ses forces déclinaient petit à petit, mais nous ne pouvions, la semaine dernière encore, croire en une fin aussi proche. Conservant jusqu’au bout toute sa lucidité, entouré de sa chère épouse, de ses enfants dont deux d’entre eux sont entrés au service de Dieu.

 

Joseph Declercq en adressant une dernière pensée à sa famille, à ses amis, rend sa belle âme à Dieu et s’en va pour un Monde où l’homme de bien, l’homme au grand cœur qu’il était, ne tardera pas à recevoir, s’il ne l’a déjà reçu la récompense que le Tout-Puissant réserve à ceux qui, ici bas, ont trop aimé les hommes et la paix.

 

Puissent mes paroles, chère Madame Declercq, atténuer quelque peu votre immense douleur. Celui que vous pleurez, restera toujours votre fierté, vous qui avez partagé sa gloire, mais aussi ses peines et ses souffrances.

 

S’il est vrai que la parenté s’exprime par les liens du sang, nous les Mutilés et les Combattants qui avons mêlé nos sangs sur les champs de bataille, n’avons-nous pas acquis une véritable parenté, qui nous permet de nous incliner respectueusement, et de nous joindre à vos enfants, pour partager votre douleur ». (…)

 

(Archives personnelles D.D.).

 

Liens : Il y a cent ans, les Prémices du "Coin de Terre Halluinois".

 

L'Halluinois Henri-France Delafosse, un homme de "Devoir"

 

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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 21:10


Ce mercredi 14 juillet 1954, à l’issue de la manifestation patriotique au monument aux Morts, à l’occasion de la fête nationale, les sociétés des anciens combattants des deux guerres et du groupe des mutilés furent escortées par les sociétés musicales, au Foyer de la Paix rue Emile Zola, où, à 11 h 45, devait se dérouler la cérémonie de la remise de la croix de chevalier de la Légion d’honneur à M. Henri-France Delafosse, président honoraire de l’Amicale des A.C. des deux guerres, et de la médaille militaire à MM Henri Deblauw et Henri Duhamel, anciens combattants de la guerre 1914-1918 et membres de l’association locale.

 

Cette cérémonie avait rassemblé, outre la famille des récipiendaires, de très nombreuses personnalités parmi lesquelles on pouvait noter la présence de :

 

MM.Maurice Toulemonde président de l’U.N.C. d’Halluin, Leurent vice-président de l’U.N.C. de Tourcoing, Joseph Declercq président des Mutilés de guerre, le docteur Louf président du Cercle des officiers, Victor Hottelaert et Alfred Maret présidents honoraire et actif de la Mutuelle des Sous-officiers ; Pierre Duquenne du Cercle des Sous-officiers, André Dumortier président du groupe des A.C.Belges, Albert Thaon président de la F.N.I de Menin et vice-président du W.O. d’Halluin ; M. l’abbé Dewaele chanoine, curé-doyen de Saint-Hilaire ;

 

MM. Auguste Scalbert directeur général de la banque du même nom, Sprimont adjudant de la gendarmerie, Jean Michel commissaire de Police, Jules Menet président des A.A.O., Adrien Demassiet président du Souvenir des Combattants, Antoine Delesalle président du groupe des Evadés et Passeurs, Edouard Lemaitre président des Prisonniers de guerre 1939-1945, Mme Degryse-Cracco présidente de l’Association des Veuves et Orphelins de guerre, le Très Cher Frère Eudoxie, officier de la Légion d’honneur, des Zouaves du Nord, ainsi que des délégations de la douane et de la police, etc…

 

L’ensemble de la cérémonie était harmonisée par la Concordia-Harmonie.

 

Sur la scène magnifique décorée par les drapeaux des sociétés locales, avaient pris place les nouveaux décorés entourés de MM. Albert Louf docteur en médecine, Maurice Toulemonde président de l’U.N.C., Joseph Declercq président du groupe des Mutilés.

 

 

Toute une vie au service du pays.

 

Parrain de M. Delafosse, M. le docteur Louf, dans son allocution (ci-dessous), rappela la carrière militaire du récipiendaire, qui, déjà titulaire des plus hautes distinctions pour un soldat, ancien zouave, eut au cours de la guerre 1914-1918, une conduite particulièrement admirable :

 

Mesdames, Messieurs,

 

Mes chers Camarades de la Grande guerre,

 

« Tout homme qui s’élève, élève le monde ».

 

Le 11 novembre 1938, à l’occasion de notre 20ème anniversaire, dans cette salle à laquelle nous restons attachés par tant de souvenirs, après avoir évoqué les dangers imminents de l’expression hitlérienne consignée dans le catéchisme de Mein Kampf, nous rendions alors – après avoir donné l’alarme – un fraternel hommage au digne successeur de Gaston Danset : Henri France Delafosse.

 

Les distinctions militaires qu’il porte, avions nous dit, drapent glorieusement sa poitrine mutilée. Ses stigmates de destruction bronchique par l’ypérite, chaque jour lui rappellent, et lui rappellerons, les horreurs d’un progressisme barbare, prélude des camps d’extermination.

 

Aujourd'hui, Mesdames et Messieurs, alors que les chants de jeunesse hitlérienne se sont tus, que les Hommes du IIIe Reich ont pu, à nouveau, tresser une couronne de mort sur leur passage ; dans une atmosphère d’unanime résonance, vous vous êtes associés à la famille, à l’amicale des Zouaves, aux Camarades de combat du Caporal Delafosse, pour lui témoigner votre vénération, reconnaître d’admiration que la Nation voue à ses grands Français.

 

Ceux qui parmi vous aiment à se remémorer des évènements historiques  et par dessus tout reconnaître la Vérité, trouveront ici, un témoignage de satisfaction.

 

Nous savons tous, que si la Médaille Militaire constitue la plus belle récompense pour le Soldat, la Légion d’Honneur pour l’Officier, le parachutage des deux revêt un Hommage suprême, réservé à ceux, qui par leur audace, leur foi indestructible, leur sacrifice volontaire, ont tout donné à la Patrie.

 

Mon cher Delafosse ; votre jour de gloire est arrivé. La Croix de la Légion d’Honneur qui vous est remise marque l’ultime sommet, le couronnement de vos belles pages d’histoire au service de la France.

 

 S’il nous était donné de faire un ample récit de votre passé, nous l’accomplirions dans tous les domaines, avec une sorte de ferveur.  Un tableau sommaire de vos activités militaires, et pour être complet : l’évocation des traits marquants de votre caractère, de certains exemples de votre vie nous suffira pour glorifier votre personnalité déjà bien connue.

 

Vous avez quitté Halluin le 27 Août 1914 à l’époque de la ruée allemande – La bataille de Dinant était achevée et les conquérants avaient franchi la Meuse le 26 pour tenter d’égorger Paris.

 

Le 10 Septembre, alors que nous étions accrochés dans les plaines de la Marne, vous preniez contact dans Alger la Blanche avec le corps d’élite des Zouaves, dont les hommes intrépides ont inscrits dans les cadres de l’Armée française les services les plus brillants.

 

La ligne de feu s’était dès l’automne cristallisée dans le cadre des barbelés et des tranchées. Tapis comme des taupes dans ce labyrinthe de boyaux et de sapes nous observions, silencieux le Molosse accroupi d’en face qui regardait alors la France de travers ses créneaux.

 

Les plaines du Nord, cependant, se prêtaient encore à l’activité débordante des uhlans et, dans ces heures tragiques, chacun s’interrogeait avec angoisse sur la menace d’un débordement. C’est dans cette course à la mer que le 15 janvier 1915 vous preniez le contact avec l’ennemi dans les marais de l’Yser.

 

L’histoire nous dira que le corps spécial des hommes à la chéchia, au symbolique pantalon garance, se retrouvera dans ces jours sombres et incertains, dignes émules des Diables bleus du commandant Driant, et plus tard des hommes des commandos ; de la mer du Nord à l’Alsace, les Diables rouges seront au premier plan pour les tâches audacieuses.

 

Dans les coups durs c’est votre silhouette que l’on rencontre ; mais hélas, l’esprit de sacrifice se paie cruellement : Au cours de l’héroïque bataille de Verdun, dans les sanglants combats de Cumières, dans la défense mémorable du Mort Homme, dans les corps à corps de la côte 304, vous étiez là.

 

Vous restez même l’un des huit survivants de la 4ème section de la 16ème Compagnie, section dont tous les membres sont cités collectivement à l’ordre de l’Armée.

 

Et vous participez  plus tard à l’offensive de la Somme, dans les combats de Chaulnes et de Pressoire, à celle de Champagne : que ce soit à la Main de Massiges, Maison de Champagne, au mont Cornillet.

 

Puis, l’Armée allemande, ivre de ses exploits, dans une nouvelle marche sur Paris se heurte au Corps des Zouave en Forêt de Villers-Cotterets, face au village de Longpont, les expérimentateurs de la Science germanique inaugurent sur vos poitrines des méthodes nouvelles.

 

Votre courage surhumain demeure vain sur un terrain yperité. Il ne vous est plus possible de poursuivre le combat, et après avoir tant de fois vu rôder la mort, vous obtenez pour vos brûlures viscérales la réforme définitive de 50 %. La rançon de la Liberté s’achète à un tel prix.

 

Citation à l’ordre du Régiment, pour avoir entraîné crânement ses Hommes à l’attaque du 21 Octobre 1916, citation à l’ordre du Régiment pour votre rôle de liaison au cours des tirs de barrage à l’attaque du 20 Mai 1917, citation à l’ordre de l’Armée pour votre intoxication grave à votre poste de combat le 17 Juillet 1918, Médaille Militaire le 16 juin 1920.

 

Quelle belle brochette mon cher Ami, en tête de laquelle vient prendre place la Croix de la Légion d’Honneur. Le Colonel Canavy, votre ancien Commandant de Compagnie du 1er Zouaves de marche, aurait été fier de remplir la mission que m’a confiée le Grand Chancelier ; n’avait-il pas dans son rapport du 13 Décembre 1935, conclu en ces termes son appréciation sur votre croisade guerrière :

 

« La conduite pendant la guerre du Caporal Delafosse, représente à « mes yeux », un des plus nobles exemples de l’accomplissement du Devoir Militaire ».

 

La Campagne achevée, votre infirmité physique ne devait pas stériliser vos dons naturels. Vous ne sortiez pas d’un régiment de marche, pour vous complaire dans l’inertie, dans un égoïsme abject, a mesure que se déroule le voyage de votre vie, la position la plus noble reste la vôtre.

 

Et si, comme Pasteur, l’amour du travail avait en vous comme aiguillon, l’amour de la Patrie, nous sommes autorisés en feuilletant le recueil de votre passé, de souligner les traits essentiels de votre vie professionnelle, familial, sociale. Dans chacune de ces fonctions vous avez avec enthousiasme et conviction, pris conscience de la valeur de votre tâche pour rester indifférent à l’effort, guidé  par le seul souci du bien public.

 

Dans le cadre professionnel, vous avez été appelé par la confiance de vos chefs, à des fonctions d’autorité pour lesquelles ils estimaient que vous étiez qualifié. Dieu sait, si votre situation pleine de responsabilités peut servir de ligne de mire de cible précise. Vous avez su néanmoins dégager votre personnalité par vos facultés créatrices, par votre jugement, votre habilité, votre fermeté et assez d’indépendance personnelle pour y rester fidèle.

 

Malgré votre santé précaire, vous avez honoré la famille, constitué sous votre toit, une cellule très importante, une place d’élite parmi les élites ? Vous aviez compris que la vie s’épanouit par la floraison de beaux enfants avec ses joies et ses tristesses, ses appréhensions et ses inquiétudes.

 

Votre rôle social, intimement lié à l’action morale, cachait dans votre esprit un intérêt national, le souci de son évolution, sur des objectifs limités, figurait dans votre programme.

Vous n’étiez pas l’Homme à vous endormir dans des formules périmées. Et, vous êtes resté le conseiller avisé de ceux qui vous approchaient, l’Homme dont on sollicite une opinion et qui souvent détermine la conviction.

 

Ne nous en apportiez-vous pas le témoignage à cette époque troublante de l’occupation, à celle de la libération, lorsque refusant la défaite nous nous retrouvions communément dans le Camp retranché de la Résistance d’inspiration Chrétienne.

 

 C’est alors que guidé par de nobles sentiments patriotiques, alors que notre Société Française semblait en péril par quatre ans d’inertie, vous vous êtes acheminé par devoir vers le corps de la Politique.

 

Vous y avez goûté sans y avoir d’ailleurs consigné une part de fidélité sachant qu’en cette matière, si subtile et si ingrate, l’erreur suit la conviction comme son ombre.

 

Toutes vos étapes représentent, mon cher ami, un palmarès glorieux et votre récolte est en rapport avec vos semailles. Si vous pliant à une dure discipline, vous n’avez jamais cessé de travailler pour la grandeur du pays.

 

Aux heures sombres comme dans les évènements heureux, vous avez mené sans vanité une action spécifiquement française. Vous avez été le conseiller et le guide, l’ami et le confident, l’artisan sûr et laborieux de la Restauration Française.

 

Vous avez, sans pour semblants et sans astuces, élargi votre place et votre action dans le pays. A notre époque où les Hommes de caractère sont si rares, vous constituez dans la Nation une de ces particules solides si nécessaires à son fonctionnement. Et pour occuper un échelon modeste dans ses rouages, vous êtes demeuré grand dans vos aspirations.

 

Je suis heureux d’avoir exprimé publiquement avec toute l’ardeur de ma pensée, vos titres de noblesse, et je suis fier d’épingler la Croix sur une poitrine dans laquelle traîne des souvenirs d’horreur….

 

Sur les fonts baptismaux, mon cher Ami, vous avez été signé du nom de : France. C’était un présage. Vous n’avez pas défailli à votre destin, l’histoire le prouve puisque toute votre vie reste imprégnée de cette pensée sublime : France d’abord.

 

L’homme qui s’est élevé pour remplir cette mystique a gravi les routes fatigantes et périlleuses, du courage, de l’endurance et de la bravoure inscrits en lettre d’or sur la ferronnerie du Monument, élevé à la Mémoire de ceux que nous avons vu tomber et qui, dans leur sacrifice, restent sans doute un peu trop oubliés.

 

Le petit caporal du 1er Zouaves de Marche, peut comme Napoléon, le petit caporal de la grande Armée, redire après lui :

 

« C’est la Volonté, le Caractère, l’Application et l’Audace qui m’ont fait ce que je suis ».  

 

 

Après cet émouvant hommage, M. le docteur Albert Louf, chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre 1914-18 et 1939-45, chevalier de la Santé publique procéda à la remise de la croix de chevalier de la Légion d’honneur à H.F. Delafosse, cependant que jouait la Concordia-Harmonie.

 

C’est au nom de toutes les sociétés patriotiques et militaires de la commune que M. Maurice Toulemonde félicita le nouveau décoré, mit en relief son inlassable dévouement au sein de l’Amical des A.C. dont il fut membre fondateur, président actif et actuellement président honoraire. Il associa à ces congratulations Mme Delafosse, qui fut la première « Madelon » de la société et aussi la première de Flandre.

 

«Vous avez épousé un zouave, lui dit-il, vous avez maintenant un légionnaire » et M. Maurice Toulemonde parla du dévouement  du récipiendaire pour ses camarades de l’U.N.C.

 

En qualité de président des Mutilés de guerre, mais surtout en qualité d’ami personnel et d’enfance de M. Delafosse, M. Joseph Declercq évoqua des souvenirs communs et traduisit les sentiments de fraternelle affection de tous les amis du décoré.

 

Henri-France Delafosse remercia l’assemblée des marques de sympathie qui lui étaient manifestées, dit sa reconnaissance aux anciens combattants qui lui ont offert l’insigne de sa distinction, rappela le souvenir de nos glorieux morts, et fit observer à leur mémoire une minute de recueillement.

 

Il associa à tous ces témoignages dont il était particulièrement sensible, son épouse Marie-Antoinette née Danset, dont il évoqua tout le dévouement et les qualités de mère de famille.

 

 

La Médaille Militaire

 à MM. Henri Deblauw et Henri Duhamel.

 

 

Lors de cette cérémonie officielle, M. Joseph Declercq retraça la carrière militaire de MM Henri Deblauw et Henri Duhamel anciens combattants de 14-18.

 

Après avoir fait l’éloge de ses deux camarades et rappelé leur valeureuse conduite militaire, Henri-France-Delafosse épingla lui-même sur la poitrine des deux Halluinois, la Médaille Militaire, cependant que la Concordia-Harmonie exécutait  « La Marseillaise ».

 

Ce fut enfin au tour de M. Antoine Delesalle, président de la section halluinoise des Evadés de guerre de remettre la médaille des évadés  à M. Joseph Goerlandt.

 

Les nouveaux décorés reçurent fleurs et cadeaux de leurs familles et amis, et un vin d’honneur fut servi.

 

 

(Archives personnelles D.D.).

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Réponse à certaines interrogations…

 

Permettez-moi de préciser que ce blog est la réalisation d’un travail d’archives personnelles ou provenant d’articles publiés dans la presse (La Voix du Nord, Nord Eclair, La Vie Chez Nous etc...), revues et livres divers.

 

Créé à mon initiative, il était normal que ce blog contienne principalement les archives familiales, mais de suite, ne voulant pas me cantonner à cela, j’ai décidé de l’ouvrir à tous les thèmes qui étaient rattachés au passé halluinois et à son histoire.

 

Au fur et à mesure de son installation, j’ai intégré également des informations présentes, liées à la vie halluinoise en priorité ou d'ordre général, susceptibles d’intéresser le plus grand nombre de lecteurs ; en essayant d’être au plus près des évènements et en effectuant, si nécessaire, des mises à jour sur des documents déjà publiés.

 

En ce qui concerne l’Histoire d’Halluin, chacun comprendra que la parution d'un article n'est faisable uniquement pour des documents en ma possession… Mon seul but est d’informer le mieux possible en abordant tous les sujets sans aucune restriction !

 

Ce blog n’ayant aucun caractère officiel, j’invite simplement les personnes qui possèdent des documents sur l’histoire locale, d’ouvrir leur propre blog ou site… Et je serais ravi bien entendu de le consulter.

 

 Aussi, le mien est rédigé dans la mesure de mes possibilités de temps mais aussi d’envie…, et l’espoir, pour ma part, que ce véritable travail reste uniquement le plaisir de faire partager une passion !

 

Merci à vous.  (2008)   

Liens Sites Halluinois
  :
 
  
   
                 

Site officiel de la Ville d'Halluin 59250 :  ville-halluin.fr

"A la recherche du Passé d'Halluin
" (Photos) :
alarecherchedupasse-halluin.net/

 

brandodean.over-blog.org/article-la-politique-halluinoise-et-les-sites-et-blogs-sur-internet-50337926.html

 

Paroisse Notre-Dame de la Lys Halluin : nordnet.fr/ndlys
Les Amis de l"Orgue Halluin : orgue-halluin.123.fr

Propriété "Le Manoir aux loups" Mont d'Halluin : parcmanoirauxloups.com
Le Syndicat d'Initiative d'Halluin : .tourisme-halluin.fr

Ecole de Musique Halluin : ville-halluin.fr/culture.
La Lyre Halluinoiselyre-halluinoise.com

 

M.J.C.  M.P.T. Halluin : mjchalluin.free.fr
Canalblog : villehalluin.canalblog.com/archives

Cercle Généalogique Halluin Lys
:
perso.wanadoo.fr/genealys.halluin
Cinélys Halluin : cinelyshalluin.asso-web.com

 

Tennis Club Halluin : tennisclub.halluin.free.fr
Volley Club Michelet Halluin : volleyclubmichelethalluin.com
Vélo Club Halluin : levcuh.canalblog.com
Club de Musculation Halluin : halluinmusculation.com
Athlétisme Halluin : ahvl.com.fr
Judo - Ju-Jitsu : judohalluin.keogratuit.com
Triathlon Halluin  halluintriathlon.over-blog.fr

Badminton - Halluin http://www.asb.asso.fr

Livre D'or

Texte Libre

Musiques de Films :

deezer.com/fr/music/ennio-morricone 

deezer.com/fr/music/john-williams

deezer.com/fr/music/john-barry

deezer.com/fr/music/maurice-jarre

deezer.com/fr/music/vangelis

deezer.com/fr/music/georges-delerue

deezer.com/fr/music/michel-legrand

deezer.com/fr/music/eric-serra

deezer.com/fr/music/gabriel-yared


Musiques Groupes et Interprètes Divers :

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Revues - Opérettes - Comédies Musicales :

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