La Ville d’Halluin a payé un lourd tribut en 1914-1918 ; les chiffres divergent et se situent entre 417 et 462 Halluinois (civils compris) morts, victimes de l’invasion. Tant de sacrifices, d’héroïsme, de résistance ne pouvaient pas être oubliés.
C’est ainsi qu’en 1924, avec l’appui de la section locale de l’union nationale des combattants, un comité directeur formé de Messieurs Paul Lemaitre-Boutry, Georges Defretin-Loridan et Jules Demeestere-Defretin notamment, décide de la construction d’un monument à la mémoire des victimes de la guerre 1914-1918.
Ce projet du sculpteur Soubricas trouva son accomplissement grâce à une souscription publique effectuée auprès de la population halluinoise, qui répondit généreusement à l’appel du comité.
Cette souscription est rédigée de la manière suivante :
Erection d’un Monument aux Enfants d’Halluin morts pour la France
1914 – 1918
Halluinois !!!
Pensons à nos Morts !!!
366 braves enfants d’Halluin sont tombés au Champ d’Honneur et 51 Civils sont morts victimes de l’invasion !!!
Tous ont fait également leur devoir pour la défense du pays !!
Chaque habitant aura donc à cœur de donner sa part pour édifier un monument digne de nos Morts.
Le Comité de Direction
Pour la Construction du Monument aux Morts
PaulLemaitre-Boutry
Georges Defretin-Loridan, Mutilé de Guerre
Jules Demeestère-Defretin
Louis Sion-Arnould Alcide Mullet
Conseiller d’Arrondissement
Malgré le boycottage de cette initiative par la municipalité communiste emmenée par M. Gustave Desmettre, qui ne cache pas son hostilité aux cérémonies patriotiques,
Le monument est inauguré le 20 septembre 1925* en présence du Préfet du Nord, du Général Lacapelle commandant le 1er Corps d’armée et de la grande foule.
Durant la cérémonie un poème de Victor Hugo, mis en musique par l’halluinois Joseph Declercq, fut chanté par la chorale paroissiale.
En outre, le groupe local des mutilés de guerre, présidé par M. Joseph Declercq et Henri-France Delafosse membre fondateur et vice-président, fit don de la magnifique grille qui entoure le monument arborant les inscriptions en lettres d’or :
Bravoure, Patrie, Endurance, Sacrifice, Honneur, Vaillance, Courage, Héroïsme.
*Inauguration le Dimanche 20 Septembre 1925 et non 21 comme il a été indiqué, par erreur, sur d’anciennes publications.
En 1948, c’est l’amicale halluinoise des combattants de la Grande Guerre, avec à sa tête Messieurs Henri-France Delafosse président d’honneur et Maurice Toulemonde président actif, qui se proposa d’ériger un mémorial aux enfants d’Halluin « Morts pour la France » pendant le conflit 1939-1945.
Lui aussi demanda le concours de la population locale. Des appels et une nouvelle souscription publique permirent à chaque famille halluinoise de contribuer à cette réalisation. Une quête à domicile se déroula d’ailleurs le dimanche 23 mai, son organisation étant confiée à M. Pierre Desprez, président de l’amicale des combattants et mobilisés 1939-1945.
Le groupe des mutilés de guerre organisa, le dimanche 4 avril 1948, une matinée récréative dont le bénéfice fut consacré à la réalisation de ce mémorial. Il a fait appel dans ce but, lit-on dans un document d’époque, aux Compagnons de la Famille qui présenteront un spectacle de comédies dans la vaste salle du Cercle, rue Marthe Nollet.
Au programme, une pièce sentimentale en trois actes « Mon ami Pierrot » de Georges de Tervaque et Colette Cariou ; une saynète très gaie, « La ménagère apprivoisée » du spirituel Pierre Véber.
Sous la présidence d’honneur du maire M. Joseph Wanquet, un comité composé des présidents de toutes les associations d’anciens combattants, décida que ce mémorial serait aménagé et harmonisé dans l’ensemble du monument aux morts, dont l’amicale était propriétaire.
L’inscription de 1939-1945 serait gravée sur la dalle inférieure du monument, tandis que celle des divers noms des morts trouverait place à l’intérieur ; ceci afin de ne pas déformer l’aspect du monument.
L’inauguration officielle de ce mémorial aux victimes de la seconde guerre mondiale eut lieu le mercredi 14 juillet 1948 à 14 H.
Depuis février 1998, le personnel municipal a procédé à un réaménagement du site appelé « Square du Train de Loos » en souvenir de la déportation qui a frappé les Halluinois en 1944.
Si la silhouette du monument ne diffère pas, les abords ont été étudiés, modifiés, embellis dans un véritable écrin de verdure surmonté de quatre grands mâts aux couleurs nationales et européennes. Désormais la solennité des cérémonies patriotiques est plus que jamais rehaussée.
Signalons aussi, à l’angle de la rue de Lille et de la rue Jean Jaurès, qu’une stèle a été érigée, le Dimanche 16 Décembre 1990, par la Municipalité et la section des anciens d’Afrique du Nord, en l’honneur des halluinois disparus durant la guerre d’Algérie. De même, un square en hommage aux Déportés halluinois a vu le jour, le Dimanche 25 Avril 2004, à l’angle des rues Jean Jaurès et du Cardinal Liénart.
AU CIMETIERE d’HALLUIN
Le monument central entretient la même mémoire. Ce monument, érigé à la mémoire des soldats halluinois morts pour la Patrie, fut inauguré le 13 octobre 1895. Des inscriptions évoquent les victimes des guerres du Second Empire, d’Italie, de Crimée et de 1870, ainsi que celles d’Indochine (1947-1954).
Aussitôt après 1918, les corps de plusieurs soldats rapatriés des champs de bataille furent inhumés au pied de la colonne. Autour de la croix, on compte quelque quatre-vingts tombes de soldats tués au cours des deux guerres mondiales.
Tout à côté, les tombes de certains des Halluinois, notamment des résistants, tombés dans la période de la Libération.
On relève ces noms si familiers, puisqu’ils désignent des rues : Charles Windels, Maurice Simono, Marthe Nollet, Henri Deceuninck, Emile Verroye, Georges Vanlaere, Walter Dumoulin, Marcel Vyncke.
Dans ce cimetière, il y a aussi le carré du Commonwealth : quarante-deux tombes disent qu’on est venu de loin pour défendre notre terre.
Le Cimetière Militaire Allemand à Halluin
Une longue bande de terrain parallèle à l’avenue de l’Hôpital accueillit les soldats allemands tombés au front.
Etape de l’armée allemande, Halluin comprenait bon nombre d’hôpitaux militaires pour les blessés.
Parmi les croix diverses, celle d’un soldat mort en 1914 dans un lazaret d’Halluin. On remarque aussi que 5 soldats, tués au front de l’Yser, sont enterrés ensemble.
Au total, 1397 soldats et officiers ont été inhumés dans le cimetière allemand, ouvert fin 1914, à Halluin.
Visiter ces lieux, cela s’impose, afin de réfléchir aux tragédies et aux absurdités qui ont ravagé nos pays, et, si fortement, notre région. Et parce qu’il nous revient, à nous qui ne les avons pas connus, de ne pas oublier ni méconnaître le courage et la souffrance de personnes à qui nous devons, pour une part, notre liberté et notre paix présentes.
Daniel DELAFOSSE
Ce document a été rédigé grâce aux archives personnelles de Daniel Delafosse, du journal paroissial « La vie chez nous » Paroisse d’Halluin et l’association « A la recherche du passé d’Halluin »..
L I E N S : La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (47) Le Cimetière Militaire Allemand d'Halluin, et Ceux de la Vallée de la Lys.
Le "Square Pierre Desmedt (1914 - 2005), Aux Déportés Halluinois".
La Guerre d'Algérie (1954 - 1962) - Halluin (3) Une stèle à la mémoire des anciens combattants d'Afrique du Nord.
La Guerre d'Algérie (1954 - 1962) - Halluin (4) Inauguration du square du 19 mars 1962.
Le Monument aux morts vandalisé !
Un ou plusieurs vandales ont brisé une stèle du monument aux morts de la rue de Lille dans la nuit de samedi à dimanche. Jean-Luc Deroo, le maire, qui était aux foulées halluinoises s'est rendu sur place hier après-midi pour constater les dégâts. ...
« C'est une fois de plus un geste gratuit et criminel qui n'honore pas le responsable ou les responsables de cet acte ». Une plainte sera déposée.
(Archives, VdN, 11/10/2010).