Démarrage de l'extension du parc d'activités de La cavale rouge, premières esquisses du Front de Lys, implantation à l'entrée de la rue de la Lys d'une place de 500 m² du nom de Jacques Delors, autant de rendez-vous pour 2011. Jean-Luc Deroo Maire d’Halluin les évoque.
À 64 ans, Jean-Luc Deroo, pour son 4e mandat en mairie et le second en tant que maire laisse à peine planer le doute : « Je ne suis pas Albert Denvers, je suppose vraiment que c'est mon dernier mandat. » Du coup, sans cette bride qu'impose un suffrage universel à venir, le premier magistrat annonce une parole « sans langue de bois ».
Mais c'est sur les dossiers qu'il se montre le plus à l'aise même s'il s'exprime de façon moins corsetée sur le plan politique. Comme sur l'affaire Mickaël Moglia, l'élu invalidé par le Conseil d'Etat pour adresse fictive : « C'est lui qui doit regretter cet épisode et c'est dommage pour le conseil municipal. Je pensais de bonne foi qu'il allait mener les démarches pour sa résidence. » Et de répondre du tac au tac à Gustave Dassonville, le leader de l'opposition, en nommant Gaëlle Thual, une « vraie avocate », à l'animation du groupe En avant Halluin.
« Je pense à désigner un(e) dauphin(e) tout en faisant mienne une citation de Michel Rocard, "quand on prend des responsabilités, c'est plus pour trouver un centre de gravité que pour exprimer une ambition personnelle". »
Ça va changer à la frontière
Le prochain grand rendez-vous pour Halluin, ce sera 2011. Avec l'extension du parc d'activités de la Cavale Rouge qui s'étendra sur 42 ha, « les entreprises vont se nidifier dans des espaces bocagers, ce sera un pôle d'excellence, la tête de pont avec la Flandre ».
Avec les premières esquisses de réalisation du Front de Lys, tryptique de 40 hectares entre la Lys et la rue éponyme : « le 1e tronçon ira de la rue de Lille jusqu'à l'entreprise Cappelle et sera urbain avec l'aménagement d'un parking de 400 places, une passerelle reliant la capitainerie pour désenclaver le port de plaisance, des mètres carrés offerts aux promoteurs pour développer notamment du commerce et ce champ vers le port qui répondrait au souhait d'Espace Naturel Métropolitain d'assurer une meilleure liaison avec les Près-de-Menin.
Le 2e tronçon s'étendra de l'av. du port fluvial jusqu'à Aldi et accueillera des PME-PMI-TPE. L'Etablissement Public Foncier a été missionné par LMCU à ce sujet et je rencontrerai prochainement la Chambre de Commerce et d'Industrie. Le secteur du Petit Baptiste, depuis la ferme Pétillon, restera bâti et il n'y aura pas de démolition. Enfin, de Lemaître Demeestère à la RD 191, l'espace sera dévolu à l'industrie (Provost, Danset...). »
« À LMCU, on fonctionne avec des puzzles mais on ne voit pas les espaces, il ne faut pas que les élus lillois soient dominants, il y a une double polarité de la métropole à réassurer », reprend Jean-Luc Deroo. Et de brandir quelques cartons rouges, à l'adresse de France Telecom pour l'ADSL défaillant à Halluin comme à LMCU pour l'aire d'accueil des gens du voyage prévue en intercommunalité avec Roncq sur le site de la ferme Pagie (entre l'ex-RN17 et le CVE). « Ce dossier a été initié à Halluin en 1996, une aire coûte entre 1,5 et 2 millions d' E, il y en a encore une vingtaine à implanter dans la métropole. Plutôt que d'ouvrir un canal devant le palais de Justice de Lille, ne ferait-on pas mieux de prendre cette question à bras-le-corps d'autant qu'il y avait des subventions de l'Etat sur cette question. »
(Archives, N.E., 23/9/2009).
« Pas le cul du baudet ».
Opiniâtre, Jean-Luc Deroo se félicite de l'attitude de sa majorité, « plus collective » que la précédente. S'il s'inquiète des finances communautaires qui obligeront à obérer des projets, il souhaite que LMCU ne regarde plus Halluin comme le « cul du baudet » de la métropole.
Jean-Luc Deroo adopte le profil d'un coach pour louer « les vertus de son groupe majoritaire, formé de tendances différentes (socialistes, Verts, Modem, communistes) mais oeuvrant pour la ville au sein de la métropole et dans le cadre du développement transfrontalier . Les écoles travaillent dans un climat apaisé, on a retrouvé l'esprit de la fête populaire à l'occasion du cortège des Tisserands pour lequel on a sorti la très belle et très confortable calèche qui servira aux mariages », s'enorgueillit-il.
Les temps s'annoncent plus difficiles avec la réforme à venir des collectivités territoriales et des finances locales. « La suppression de la taxe professionnelle le 1e janvier 2011 ne sera pas sans conséquences sur les projets de la ville. Elle sera remplacée par une taxe sur la valeur ajoutée que le Département et la Région se partageront. LMCU récupérera une grosse part de la taxe d'habitation ainsi que des taxes foncières, le reste étant destiné aux communes, mais à l'arrivée elle va accuser un manque à gagner de l'ordre de 150 millions d'euros, ce qui veut dire moins de projets communautaires. C'est ce qui se prépare dans la loi de Finances ».
Jean-Luc Deroo évoque dans le même temps à l'horizon 2014 la fusion des conseils général et régional pour devenir le conseil territorial au sein duquel les conseillers seraient élus à partir de scrutins de listes en secteur urbain et de scrutins uninominaux en secteur rural. Ainsi, le secteur de Tourcoing-vallée de la Lys pourrait dénombrer de 10 à 15 conseillers territoriaux.
« La crainte avec ces réformes, c'est qu'il y ait moins d'accompagnement en ce qui concerne les projets dans les communes et des incertitudes quand aux dotations futures », termine le maire sur cette question.
La piscine au point mort
Quant à la situation actuelle dans sa ville, Jean-Luc Deroo se montre serein : « On est dans une période sans emprunt, pendant 2-3 ans, on va vivre une phase d'auto-financement à Halluin ». Ce qui veut dire que le projet de terrain de foot synthétique « sera réalisé quand on sera en capacité financière de le faire ».
Et de rappeler les projets en cours : la construction d'un foyer logement pour jeunes travailleurs au Colbras, la demande d'extension du foyer Val de Lys (30 logements supplémentaires) auprès d'Habitat du Nord ou encore la construction d'un béguinage sur le site de la friche Gheysen et Verpoort. Quant à la requalification de la piscine pour un coût de 5 millions d'euros (dans le cadre d'un fonds de concours communautaire), « c'est au point mort » annonce le maire.
Des bonnes nouvelles réjouissent néanmoins le premier magistrat : l'imminence d'un jumelage avec la commune belge de Zulte-Machelen, l'obtention des subventions pour l'installation de caméras de vidéo-protection d'abord place De Gaulle puis au bas de la rue de Lille, et enfin l'animation d'un collectif sur la sécurité urbaine à la communauté urbaine au cours duquel les élus interrogeront des représentants de la police et de la justice.
Enfin, Jean-Luc Deroo dispose désormais d'un blog sur lequel vous pouvez dialoguer avec lui. le blog du maire, www.enavant.halluin.fr/jeanlucderoo
(Archives, N.E., 24/9/2009).
Jean-Luc Deroo : « Il faut forcer LMCU à regarder par ici ».
Rendant hommage à une équipe de la majorité municipale « qui travaille » et « plus collectivement que la précédente », le maire d'Halluin entame une rentrée sereine. L'occasion de faire un point d'étape sur les grands dossiers qui agitent la ville. Le premier concernant l'économique.
La place d'Halluin à la communauté urbaine. « Les grandes compétences qui font une ville et lui donnent son image sont communautaires », constate J.-L. Deroo. « Il faut donc forcer LMCU à regarder par ici ! » La ville cultive une certaine tradition de proximité avec le quotidien des habitants à travers le traitement des résidus urbains. Le CVE, la déchetterie, Gallo Plastics, Plasticollect... sont quelques-uns des symboles de cette tradition.
« En même temps, nous sommes dans un travail de reconquête économique avec la future extension de la Cavale Rouge et les projets du Front de Lys », pointe l'élu.
Autant de promesses d'avenir pour la ville. « Les élus de Lille ne doivent pas être des élus dominants. Ils doivent prendre en compte des intérêts plus larges et arriver à assumer la double polarité de la métropole. Ce doit être une chance pour le secteur Nord. » En résumé : dans ce grand puzzle qui compose LMCU, « plutôt que d'être le cul du baudet, je préférerais que l'on devienne la tête de Flandre ! »
Front de Lys : premières esquisses pour 2011. La mutation de ce quartier de 40 hectares est en marche, selon un schéma divisé en trois morceaux. Le premier s'étend du quartier des Baraques et rejoint Cappelle. Il devient un « morceau urbain » avec un futur parking de 400 places, une place transfrontalière de 500 m² baptisée au nom de Jacques Delors, des liaisons retravaillées vers Menin...
Le second morceau s'étend de l'avenue du Port fluvial jusqu'à Lemaître-Demeestere. Là, l'EPF (Établissement public foncier) a été missionné pour racheter les différents sites. « Les acquisitions sont en cours » ou déjà conclues comme pour Pacofa. À charge ensuite à la CCI Grand Lille de mettre en oeuvre l'aménagement pour accueillir des PME et PMI.
« À noter que le secteur entre la Ferme Pétillon et le Petit Baptiste restera à fond bâti », précise le maire. Enfin, le troisième morceau s'étend d'Aldi au rond-point vers Bousbecque et restera un espace industriel à l'image de Danset, Provost... déjà présents sur place.
Cavale Rouge : un désir d'excellence. Là aussi, les premiers changements sont à l'horizon 2011, avec une ZAC étendue et composée de petites surfaces. « Si LMCU c'est Pierre de Saintignon, ce sera une zone fourre-tout si c'est Martine Aubry, il y aura une meilleure cohérence », analyse le maire. Pour sa part, il souhaite faire de la Cavale Rouge « un site réputé pour son excellence » avec des entreprises porteuses tant d'intérêts communautaires qu'industriels.
Syndicat Lys Nord Métropole : peut mieux faire. Dans quelques mois, le Syndicat intercommunal (10 communes) appliquera sa présidence « tournante ». Ce sera donc au maire d'Halluin de prendre les rênes, pour deux ans. Que souhaite-t-il en faire ? « Lys Nord Métropole doit s'affirmer sa présence et s'offrir aux autres à travers les loisirs, le tourisme, la gestion des cours d'eau... »
Pour Jean-Luc Deroo, si de bonnes choses ont été mises en place, il souhaite que la structure affirme davantage et sa mutualisation des moyens et ses dimensions économique, touristique... « La dimension de territoire et comment peser sur LMCU sont à construire, considère-t-il. Son ambition : en faire une entité homogène.
Un projet contrarié par le poids géographique des communes qui composent Lys Nord Métropole. Le maire d'Halluin souhaite-t-il en faire un club plus fermé ?
(Archives, VdN, 23/9/2009).
Après le volet économique développé, la conférence de presse de rentrée du maire a permis de faire le point sur plusieurs dossiers locaux parmi lesquels l'aire d'accueil des gens du voyage, la sécurité ou encore la politique...
Aire d'accueil des gens du voyage : carton rouge à LMCU. Le futur terrain d'accueil, commun à Roncq et Halluin, a bien été choisi. « Mais nous attendons toujours que LMCU diligente une enquête publique pour le changement de dénomination des sols au PLU », appuie J.-L. Deroo. Autrement dit : le dossier est au point mort depuis des mois... Rappelant qu'un premier délibéré sur la mise à disposition d'un terrain avait été voté en 1996, le maire donne « un carton rouge à LMCU ! »
Rappelons qu'une vingtaine d'aires d'accueil restent encore à réaliser dans la métropole. Leur coût : « entre 1,5 et 2 millions d'euros pour une ! Alors plutôt que d'ouvrir une tranchée face au Palais de justice de Lille pour le plaisir des yeux de vieux lillois, je préférerais une politique plus massive d'accompagnement ! »
Sécurité : feu vert à la vidéosurveillance. La municipalité vient d'obtenir son dossier de subvention pour l'installation de caméras de vidéosurveillance. « Les premières aux abords de la place du Général-de-Gaulle, puis suivront celles au bas de la rue de Lille. »
Autre satisfaction pour l'élu, à son initiative, une future rencontre police-justice à LMCU permettra aux maires d'exposer les problèmes auxquels ils font face au quotidien dans ces domaines (fonction du 17, abandon des commissariats...) et d'obtenir des éclaircissements sur la gestion des services de police et de justice.
Départ de Michaël Moglia : sans regrets ! Le maire regrette-t-il l'épisode malheureux de Michaël Moglia ? « C'est lui qui doit avoir des regrets ! balaye-t-il. Il avait l'occasion de prendre une dimension politique locale. » Dommage quand même que le conseil municipal perde un élu conseiller régional, « c'est toujours intéressant... », concède tout de même le maire qui voit en la décision du Conseil d'État « une confirmation qui permet de vivre ce mandat de manière plus tranquille ».
Aujourd'hui, Gaëlle Thual, avocate de profession qui siège en qualité d'adjointe à la petite enfance, succède à M. Moglia dans son rôle d'animateur de groupe. Mais reste que les séances de conseil municipal sont rarement exemptes d'échanges violents entre majorité et opposition.
Outre la nouvelle configuration de la salle du conseil « pour éviter toute attaque frontale », le maire ajoute qu' « il y a quelques précautions à prendre sur des délibérations un peu sensibles... Peut-être faut-il revoir le contenu des réunions de commissions qui fonctionnent aujourd'hui comme des réunions d'informations »...
Majorité municipale : pas de bonne note sans bonne copie. « La majorité municipale travaille, et plus collectivement que l'équipe précédente », apprécie le maire. Entouré d'un groupe « de militances différentes, mais tourné vers la ville, la dimension communautaire et le transfrontalier », Jean-Luc Deroo estime que si ce mandat était son dernier, « mieux vaut le vivre avec une équipe comme ça ».
Dans cette équipe où figurent bon nombre de jeunes, incités à prendre la parole plus volontairement en séance publique, plusieurs personnalités émergent déjà... « Oui, mais c'est mieux qu'elles se dégagent à partir d'un travail réalisé », met en garde le président de groupe.
Qui sera le dauphin ? « Un dauphin ? J'y pense, bien sûr que oui ! Mais les choses se feront naturellement », juge le maire d'Halluin qui aime citer cette phrase de Michel Rocard : « Prendre des responsabilités est davantage le résultat de forces autour d'un centre de gravité que l'expression d'ambitions personnelles. »
Le nouveau centre de gravité du PS à Halluin ? Jean-Luc Deroo le cherche toujours.
(Archives, VdN, 9/2009).
Réponse de l’Opposition Halluinoise
« 3 années pour rien ».
Gustave Dassonville, le leader d'Unissons Nous pour Halluin, revient à boulets rouges sur la rentrée politique du maire. Mettant en cause « sa communication et sa manière de fuir le débat ». Tout en reconnaissant « le choix obligé d'abandonner temporairement l'emprunt ».
À Gustave Dassonville de faire sa rentrée politique après celle du maire qu'il qualifie d'emblée de « consternante » . « Il nous dit que la ville va s'autofinancer et qu'il ne se passera rien avant 2011 où des projets communautaires sont programmés (Cavale rouge, front de Lys, etc). Depuis sa réélection, il y aura donc eu 3 années pour rien, c'est le prix de l'endettement de la ville accumulé au cours du 1e mandat de Jean-Luc Deroo. »
G. Dassonville s'étonne des cartons rouges brandis par le maire à la communauté urbaine, « c'est à lui-même qu'il devrait se les adresser pour ce qu'il n'a pas fait comme sur la question des gens du voyage. Dans le même temps, avec Martine Aubry, c'est plus que de l'amour puisqu'on va baptiser une place halluinoise du nom de son père ! »
Mais le leader d'UPH s'en prend d'abord à sa manière de communiquer : « je souhaiterai qu'il arrête de baratiner, qu'il reconnaisse ses erreurs, qu'il n'essaie pas de louvoyer, il fait passer des gadgets comme les caméras de vidéosurveillance pour mieux masquer son manque d'ambition. Même si je ne suis pas opposé à la vidéoprotection, reste à savoir qui se trouvera derrière les écrans ?
Le maire dit avoir changé la disposition de la salle du conseil municipal pour éviter l'affrontement mais en fait il veut fuir le débat. Moi, je suis un vrai avocat rompu au débat et serai un opposant pugnace. Il voudrait que tout soit parfait et se donne une posture d'enseignant. »
Et de souhaiter un « vrai maire qui montre l'exemple » : « s'il trouve que LMCU ne fait pas son travail, qu'il aille au bout avec panache et démissionne de son poste de vice-président communautaire ! » Et d'évoquer le « lâchage en règle de Mickaël Moglia » après la décision du conseil d'Etat qui a conduit l'élu à démissionner.
« Je suis contre la proposition d'Halluin-en-Lys, c'est une suggestion saugrenue », reprend-il, « alors que la réhabilitation de la piscine nécessaire au quotidien des Halluinois se résume à une mise au point mort. »
« Les randonneurs à l'hôtel »
La diatribe est aussi virulente à propos du syndicat intercommunal Lys Nord Métropole : « Il nous explique que lorsqu'il prendra la présidence en 2010, on va passer de l'ombre à la lumière, le syndicat va prendre une autre dimension. Quel mépris pour ses collègues et prédécesseurs ! Que le maire fasse preuve de plus de modestie, moi je souhaite que cette présidence halluinoise puisse profiter à la commune comme aux autres. »
Gustave Dassonville voit plutôt dans les « affrontements en conseil municipal avec le maire » une forme de co-responsabilité. « Je sais combien c'est difficile d'être maire, je ne veux pas être démagogue mais que Jean-Luc Deroo arrête de désinformer la population. Je vote de 60 à 80% des délibérations présentées en conseil municipal, les cabanes de randonneurs (ils peuvent aller à l'hôtel) constituent une dépense de 40 000 euros que l'on aurait pu consacrer autrement à la ville et puis je pourrai aussi adresser un carton rouge à son épouse conseillère générale pour les fortes augmentations fiscales imposées par le Département ! »
(Archives, N.E., 27/9/2009).
Gustave Dassonville dénonce « une fuite sur tous les dossiers »
La conférence de presse de rentrée du maire n'a pas laissé indifférent le leader de l'opposition à Halluin. Bien décidé, lui aussi, à laisser la langue de bois au vestiaire, Gustave Dassonville (UMP) martèle :
Carton rouge contre bonnet d'âne. Jean-Luc Deroo veut que la Communauté urbaine regarde davantage vers Halluin. « Mais il n'utilise pas son mandat de vice-président pour peser ! » juge G. Dassonville.
Le carton rouge à LMCU pour le retard de l'aire d'accueil des gens du voyage ? « C'est trop facile ! Comment peut-on à la fois faire partie d'un exécutif et critiquer son fonctionnement ? » Le maire ne veut plus que sa ville soit perçue comme « le cul du baudet » avait-il précisé.
Sur le même thème, c'est un bonnet d'âne que G. Dassonville lui attribue ! « Selon moi, il se décharge de sa responsabilité. On a accueilli les Roms et nous aurons bientôt une place Jacques Delors : ce n'est plus de l'amour mais de la rage avec Martine Aubry ! Mais aux Halluinois, on dit que si quelque chose n'aboutit pas c'est de la faute de LMCU. C'est consternant ! »
2011 : c'est loin. Premières esquisses du Front de Lys, extension de la Cavale Rouge : d'importants projets commenceront à se concrétiser en 2011. « Le problème, c'est qu'il ne va rien se passer avant ! attaque le président d'UPH. D'ici 2011, trois ans se seront écoulés pour rien, soit la moitié du mandat !
Celui-ci déclare que, pendant cette période, la ville va vivre une phase d'autofinancement. Mais comment peut-il y avoir autofinancement quand il n'y a aucun projet ? » Ceux qui se dessinent à l'horizon sont « essentiellement des financements communautaires », note-t-il, soulignant au passage son scepticisme sur le développement annoncé du Front de Lys.
Affaire Moglia : « un lâchage ». Le maire regrette-t-il l'épisode Moglia ? « C'est lui qui doit avoir des regrets ! » avait-il répondu . « C'est un lâchage en règle, classe G. Dassonville. Je suis choqué. » Choqué, il l'est à nouveau quand on évoque la nouvelle configuration de la salle du conseil, revue « pour éviter toute attaque frontale », a concédé J.-L. Deroo.
« Plutôt pour fuir le débat ! » considère son opposant. « Le maire avait donné pour raison à ce changement des essais vidéo » en vue de l'éventuel enregistrement des séances. « Il a désinformé les Halluinois !
Vidéosurveillance : qui et comment ? Des caméras vont faire leur apparition aux abords de la place de Gaulle et au bas de la rue de Lille, « et je ne suis pas contre, acquiesce enfin G. Dassonville,... mais je crains que ça ne soit que de la poudre aux yeux. Où seront les écrans ? Qui sera derrière ? Qui interviendra en cas de problème et comment ? ».
L'élu UMP a bien fait partie de ceux qui se sont prononcés contre l'installation d'une police municipale. « Mais je n'ai pas voté tout seul ! (91,6 % contre au référendum). Tout simplement parce que ça n'aurait pas été vraiment efficace en terme d'insécurité et que ça aurait généré un coût. »
Lys Nord Métropole : de l'ombre à la lumière ? Le maire d'Halluin l'a clairement affiché : il souhaite accélérer le rythme de croisière du syndicat intercommunal dont il prendra la présidence (pour deux années) en 2010. « Alors quoi ? On va passer de l'ombre à la lumière ? ironise G. Dassonville. Je suis choqué du mépris affiché envers les autres maires de LNM.
Je souhaite vivement que le maire ait raison et que sa présidence apporte quelque chose à Halluin et aux autres communes », complète-t-il, tout en rendant hommage à Jacques Rémory « et à sa politique non politicienne ».
Des propositions à faire à la majorité ? « On paye la note d'endettement du premier mandat. Je ne peux pas à la fois dire qu'il n'y a plus de sous et proposer des projets pharaoniques ! » se défend G. Dassonville, quand on lui suggère d'énumérer ses projets pour la ville.
Autrement dit : il adopterait la même pause prudente que celle de Jean-Luc Deroo ? « Si j'avais été élu, j'en aurais été contraint, lâche t-il. Sauf que j'aurais procédé autrement, avec un audit et plus de transparence », termine-t-il. La rentrée politique a effectivement sonné.
(Archives, VdN, 27/9/2009).