Ciao et salut l’artiste !
Le mythe du cinéma italien Marcello Mastroianni, l’acteur aux 140 films qui disait de lui-même : « Qu’il ne jouait pas, mais qu’il s’amusait » vient de disparaître ce 19 décembre 1996 à Paris. Il avait 72 ans.
Daniel Delafosse qui avait pu l’approcher ces dernières années, conservera du comédien, véritable monument du cinéma européen et mondialement reconnu, le souvenir de l’éternel don juan très affable et blagueur, dont la discrétion n’avait d’égale que sa modestie, même s’il prétendait qu’à son âge il refusait toute dédicace.
Le cinéphile halluinois a bien voulu nous transmettre une photo qu’il avait pris le soir de la cérémonie durant laquelle, en 1993, l’acteur reçut l’hommage unanime du public français, par l’attribution d’un césar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
(Archives D.D., NE, Décembre 1996).
Biographie
Acteur italien par excellence, assurément le plus célèbre du monde du cinéma international des trois décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, il conquiert sa notoriété sans faire de vagues, à l'inverse d'autres acteurs de sa génération. De 1938 à 1943, il obtient des rôles de figurant ou « d'utilité » dans quelques films, puis, en raison de l'opposition familiale au fascisme, se voit obligé de se cacher jusqu'à la fin des hostilités de la Seconde Guerre mondiale. Dès 1945, il s'inscrit au Centre universitaire de théâtre (Centro Universitario Teatrale) où il fait la connaissance de Luchino Visconti qui lui procure un rôle dans une pièce de théâtre qu'il dirige, Un tramway nommé désir. Lors de ses prestations théâtrales, il va avoir l'occasion de jouer avec Giulietta Masina et ainsi de lier connaissance avec son mari, Federico Fellini; cette rencontre a une influence considérable sur sa carrière.
Au cinéma, il va de rôles mineurs en rôles très secondaires jusqu'en 1955 où il obtient sa première récompense, un Ruban d'argent pour son rôle de Pasquale dans Jours d'amour (Giorni d'amore) réalisé en 1954 par Giuseppe De Santis et Leopoldo Savona.
Ses capacités d'adaptation aux rôles qu'on lui propose lui permettent de jouer aussi bien avec des réalisateurs de la période des Téléphones blancs tels Mario Camerini en 1953 et 1955 ou Alessandro Blasetti en 1954, 1955, 1956 puis 1965, qu'avec des réalisateurs du néoréalisme tels que Giuseppe De Santis en 1954, Luchino Visconti en 1957 et 1967 ou Vittorio De Sica en 1963, 1964, 1968 et 1970.
Après ce premier Ruban d'argent (il en obtient sept durant sa carrière et un posthume), c'est Luchino Visconti, son mentor de théâtre, qui lui procure un nouveau jalon vers la renommée en 1957 avec le rôle principal de Mario dans Nuits blanches (Le Notti bianche) d'après le roman éponyme de Fédor Dostoïevski.
Puis, en 1960, Fellini lui propose le rôle de Marcello Rubini dans son film La Dolce Vita qui va rapidement se révéler être un film culte et remporter nombre de récompenses dont la Palme d'or la même année. C'est le début de la réputation de « latin lover » pour Mastroianni, ce dont il se défend toute sa vie.
Dès lors, il alterne les rôles dans des comédies à l'italienne (commedia all'italiana) comme Les Joyeux fantômes d'Antonio Pietrangeli, Divorce à l'italienne de Pietro Germi ou Mariage à l'italienne de Vittorio de Sica pour lesquels il obtient des récompenses aussi bien italiennes qu'internationales, et dans des films du courant dit de la politique des auteurs (politica degli autori) tels que La Nuit de Michelangelo Antonioni, Huit et demi de Fellini ou L'Étranger de Luchino Visconti.
Son parcours d'acteur l'amène à jouer avec les plus grands réalisateurs italiens tels que Mauro Bolognini, Ettore Scola, Elio Petri ou Dino Risi y compris ceux du courant cinématographique italien de l'engagement (impegno), Marco Bellocchio et Marco Ferreri. Jusqu'en 1985, de célèbres réalisateurs étrangers, aux styles aussi divers que Jules Dassin, Louis Malle, Terence Young, John Boorman, Nadine Trintignant, Roman Polanski, Jacques Demy, Yves Robert le feront jouer.
À partir de 1985, sans toutefois rompre avec le cinéma italien, sa carrière est de plus en plus axée vers des réalisateurs étrangers. On le voit devant la caméra grecque de Theo Angelopoulos, russo-italienne de Nikita Mikhalkov pour Les Yeux noirs (qui lui valent un Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes), française de Bertrand Blier ou Agnès Varda, américaine de Robert Altman, espagnole de Raoul Ruiz, portugaise de Manoel de Oliveira.
Dans les douze dernières années de sa vie, il ne se passe quasiment pas une année sans qu'une récompense ne vienne l'honorer. Il est nominé trois fois aux Oscar du cinéma en 1963, 1978 et 1988 mais n'obtient jamais la récompense.
Marcello Mastroianni avait un frère, Ruggero Mastroianni, de cinq ans son cadet, décédé trois mois avant lui, qui exerçait le métier de chef monteur, que l'on retrouvait très souvent dans les mêmes génériques que son frère et qui a énormément travaillé avec Fellini. En 1948, Mastroianni épouse une actrice de théâtre, Flora Carabella (décédée en 1999) dont il ne divorce jamais malgré leur séparation en 1970. Ils eurent ensemble une fille, Barbara, née en 1951 qui fait son chemin dans le cinéma en devenant une costumière réputée. En 1971, sur le tournage de Liza de Marco Ferreri, Mastroianni fait la rencontre de Catherine Deneuve avec laquelle il a une fille, Chiara, née en 1972, qui devient actrice et que l'on voit aux côtés de son père dans Les Yeux noirs et Trois vies et une seule mort.
Marcello Mastroianni est décédé à Paris, d'un cancer du pancréas, cinq jours avant Noël, alors que pour lui mourir en paix, c'était le faire auprès d'un sapin décoré.
(Source Wikipedia).
Hommage à Jean Marais par un Halluinois.
Jean Marais est décédé le 8 novembre 1998 à Cannes. Lors de la cérémonie des César 1993, l’Halluinois Daniel Delafosse a eu l’honneur d’approcher et d’échanger quelques mots avec le grand acteur.
Dans les colonnes de notre journal, il résumait la rencontre en ces termes :
« Après un superbe hommage, Jean Marais imperturbable, toujours aussi fringant à près de 80 ans, était tout sourire devant le César d’honneur qui couronnait une impressionnante carrière, et répondait avec sa bonne humeur coutumière aux nombreuses questions des journalistes ».
Au vu de ces écrits – Daniel Delafosse lui avait transmis un exemplaire de notre journal – Jean Marais écrivait ces quelques mots au cinéphile halluinois :
Paris, le 29 avril 93 : Un grand merci pour la photo mais surtout d’avoir pensé à me l’envoyer. Mille amitiés. Jean Marais.
(Archives D.D., N.E. 13/11/1998).
Biographie
Jean Marais, de son vrai nom Jean Alfred Villain-Marais (né le 11 décembre 1913 à Cherbourg, mort le 8 novembre 1998 à Cannes), était un acteur français. Il était aussi un metteur en scène, écrivain, peintre, sculpteur, potier, cascadeur reconnu.
Jean Marais est le fils d'un père vétérinaire et d'une mère quelque peu fantasque. Quand il a 4 ans, elle décide de partir à Paris avec ses deux fils. Elle sera souvent absente. Le petit Jean lui écrit des lettres mais c'est sa tante qui inscrit l'adresse sur l'enveloppe. Il comprendra plus tard que c'était parce que sa mère effectuait des séjours en prison. En effet elle était kleptomane. Il fut élève au lycée Condorcet. Jean Marais ne reverra son père que près de 40 ans plus tard, sans être sûr qu'il soit bien son père. Il a un fils adoptif, Serge. Son père est normand et sa mère franco-allemande, originaire d'Echilleuses, dans le Loiret.
Il fait de la figuration dès 1933 dans les films de Marcel L'Herbier qui ne lui donnera jamais sa chance. En 1937, il échoue au concours d'entrée au Conservatoire et étudie chez Charles Dullin, au Théâtre de l'Atelier. Il y découvre les pièces classiques où il tient des rôles de figuration qui lui permettent de financer ses cours.
Sa rencontre avec Jean Cocteau en 1937 marque le véritable lancement de sa carrière. Le cinéaste tombe amoureux du jeune acteur. S'ensuit une amitié amoureuse qui dura jusqu'à la mort de Cocteau en 1963. Jean Cocteau lui donne d'abord un rôle muet car Marais a une très mauvaise voix pour le théâtre à ses débuts ; pour changer sa voix, il se mettra à fumer. Il lui écrit rapidement une pièce sur mesure: Les Parents terribles qui lui donne la reconnaissance de la profession.
En 1943, il joue un Tristan moderne dans L'Éternel Retour de Jean Delannoy. Il a une vive altercation avec le critique artistique Alain Laubreaux, du journal collaborationiste Je suis partout qui l'avait qualifié de "L'homme au Cocteau entre les dents" (cette altercation a d'ailleurs été reprise dans le Dernier Métro de François Truffaut). Il ne doit son salut qu'aux hautes relations de Cocteau et devient l'idole de sa génération.
En 1944, il monte Arnaud et Artémide, mais la pièce est victime d'une cabale, semble-t-il menée par les collaborationnistes, et s'arrête très vite. Marais gagne encore en popularité et devient un symbole de résistance à l'occupant.
En 1944, Cocteau écrit pour lui La belle et la bête, un film très difficile à tourner et auquel personne ne croyait. Marais entre alors dans la légende. En 1949, il joue dans Orphée, également de Cocteau.
Dans les années 1950, il se détache de Cocteau. Il tourne pour des grands cinéastes Luchino Visconti, Jean Renoir, Sacha Guitry entre autres.
À la fin des années 1940, il entre à la Comédie Française. Il y est à la fois comédien, metteur en scène et décorateur. C'est la première fois qu'une telle fonction est donnée à un aussi jeune comédien (il a moins de 40 ans). Marais quitte le Français après une altercation avec le directeur.
En 1959, il tourne une dernière fois avec Cocteau, Le testament d'Orphée. Il y joue Œdipe. Marais a quitté Cocteau pour un danseur.
En 1959, André Hunebelle lui propose de tourner Le Bossu. C'est le début d'une nouvelle carrière. Il était déjà populaire, ces films moins intellectuels que les précédents lui amènent un nouveau public.
Il tourne Le Capitan avec Hunebelle puis une série de films de cape et d'épée, plus ou moins réussis et finalement enchaîne des films plus médiocres.
Il connaît un nouveau succès avec la série des Fantômas (1964-1966), mais ces films n'ont plus le prestige des précédents et surtout Louis De Funès lui vole la vedette.
Voyant que le cinéma est fini pour lui, il se retire au théâtre.En 1970, Jacques Demy lui donne son dernier grand rôle dans Peau d'âne.
Jean Marais se retire à Vallauris où il pratique la poterie, la sculpture et le théâtre. Il y possédait un magasin où ses poteries étaient vendues. Il ouvre même une galerie d'art grâce à un couple d'amis potiers. Vers 1980, il monte le spectacle Cocteau Marais et devient le gardien de l'œuvre de Cocteau, sans en avoir légalement les droits.
Au cours des années 1980, il joue au théâtre (Don Diègue dans Le Cid, Le Roi Lear, Les Monstres sacrés) et quelques rôles au cinéma (dans Parking de Jacques Demy et dans Les Misérables du XXe siècle de Claude Lelouch). Il joue son dernier rôle au cinéma dans Beauté volée de Bernardo Bertolucci en 1995.
Dans une interview donnée à Bernard Pivot, Jean Marais a précisé n'avoir jamais fait de figuration dans Drôle de drame et avoir été remplacé à la dernière minute.
Il écrit quelques livres, ses Mémoires, L'inconcevable Jean Cocteau, des contes et des poèmes.
Son dernier rôle au théâtre sera celui du berger Balthazar dans L'Arlésienne, en 1997, aux Folies Bergère.
Comme sculpteur, il a réalisé (entre autres) une très belle évocation du Passe Murailles qui a été installée à Montmartre devant la maison où habitait Marcel Aymé, auteur de la nouvelle du même titre.
Jean Marais meurt à Cannes le 8 novembre 1998. Il est enterré dans le petit cimetière de Vallauris, la ville des potiers, où il a passé les dernières années de sa vie
À Montmartre, une place Jean-Marais a été inaugurée le 26 avril 2008.
(Source Wikipedia).
L’Hommage d’un Halluinois à Gérard Oury.
Le maître incontesté de la comédie populaire, Gérard Oury, vient de disparaître ce 20 juillet 2006, à l’âge de 87 ans. Il était le cinéaste aux 18 films et aux 120 millions de spectateurs dans les salles, rien qu’en France.
Passionné de cinéma, Daniel Delafosse a voulu nous faire partager son émotion car il avait approché le cinéaste, lors de la cérémonie des « césar » en 1993, en compagnie de Michèle Morgan qui recevait, ce soir-là, un césar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
Gérard Oury fut l’homme qui façonna le plus grand duo comique du cinéma français que formaient Bourvil et Louis de Funès. Cet immense metteur en scène aimait résumer sa carrière exceptionnelle par ces mots :
« J’ai essayé de traiter des choses sérieuses en faisant rire les gens, les rendre heureux, leur faire oublier leurs soucis, c’est assurément l’une des plus grandes joies de ma vie. »
Par la suite, Gérard Oury avait été ravi de recevoir plusieurs photos prises, par notre cinéphile halluinois, en compagnie de Michèle Morgan et de Danièle Thompson.
Quelques jours après, c’est avec un très grand plaisir que Daniel Delafosse recevait, à son tour, plusieurs photos dédicaces du créateur inoubliable des films comme : « Le cerveau, La Grande Vadrouille, Le corniaud, Rabbi Jacob, La Folie des Grandeurs » entre autres, qui restent, encore, parmi les plus grands triomphes du cinéma français.
Pour l’anecdote, quelques années après, Daniel Delafosse a eu l’opportunité de participer comme simple figurant au film « Décalage horaire » avec Juliette Binoche et Jean Reno, écrit et mis en scène par Danièle Thompson la fille de Gérard Oury.
(Archives D.D.,N.E, 22/7/2006).
Biographie
Gérard Oury a rejoint ses compères
Louis De Funès et
Bourvil. Maître de la comédie populaire à la française, le cinéaste s'est éteint ce jeudi 20 juillet au matin dans sa maison de Saint-Tropez à l'âge de 87 ans. Il aura signé certains des plus grands succès comiques hexagonaux et fait tourner
Louis De Funès,
Bourvil,
Jean-Paul Belmondo ou
Pierre Richard. Une carrière qui lui vaudra d'être fait commandeur de la Légion d'honneur en 1991 et lui rapportera un César d'honneur en 1993 avant d'être accueilli à la section Cinéma de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France en 1998.
Gérard Oury sera enterré à Paris le 24 juillet au matin, dans le caveau familial du cimetière Montparnasse. Il partageait la vie de l'actrice
Michèle Morgan depuis 1960.
"Je suis né le 29 avril 1919 à Paris, 24 rue de La Tour, car les femmes à cette époque accouchaient dans leur appartement. Fils de Serge Tennebaum, violoniste, et de Marcelle Oury, sans profession, je fus déclaré à la mairie du 16e arrondissement sous le nom de Tennenbaum Max Gérard. Max, mon parrain, fut un très célèbre tragédien de la Comédie Française du nom de De Max. Gérard est un prénom que je ne regrette pas, car il est d'origine germanique et signifie "lance de puissance" ! Mes parents divorcèrent lorsque j'eus trois ans, et je fus élevé par ma mère et ma grand-mère. Il était donc naturel que j'adopte leur nom lorsque je décidai d'embrasser le métier d'acteur. Mais la Loi française est piquante : on a certes le droit de prendre le nom de sa mère mais en le modifiant. Ce qui fait qu'aujourd'hui encore mon passeport est libellé comme suit : 'Houry dit Oury Gérard' "
Fils d'un violoniste d’origine juive et russe, Serge Tannenbaum, et de Marcelle Houry, journaliste critique d'art à Paris-Soir, résidant rue de la Tour, à Paris, il mène une scolarité sans histoire au lycée Janson-de-Sailly. Il y côtoie François Périer, Jean Dutourd, Maurice Siegel.
A 17 ans, Gérard Oury rêve d'une carrière d'acteur. Après avoir suivi les cours de René Simon, il intègre le Conservatoire aux côtés de Bernard Blier et François Périer. Trois ans plus tard, il monte sur scène avec la pièce Britannicus mais doit bientôt fuir le régime de Vichy et immigrer en Suisse. Revenu en France en 1945, il continue son activité au théâtre tout en abordant quelques seconds rôles au cinéma (dans Antoine et Antoinette en 1948, Les Héros sont fatigués en 1955, La Meilleure Part en 1956). Fatigué de ces petits rôles, il décide de passer à la réalisation en 1959 avec La Main chaude..
Gérard Oury rencontre le succès en 1961 avec Le Crime ne paie pas qui réunit un casting d'exception, et entre autres Louis De Funès, qui lui conseille de se diriger vers ce qui deviendra son genre de prédilection : la comédie. Le réalisateur suit cette suggestion et tourne Le Corniaud en 1964. Pari gagnant : 12 millions de spectateurs viennent acclamer le tandem Bourvil ? Louis De Funès. Fort de ce succès, Oury reste dans la veine de la comédie populaire avec La Grande Vadrouille en 1966 (17 millions de spectateurs, soit le deuxième film le plus vu de l'histoire du cinéma français), Le Cerveau en 1968, La Folie des grandeurs en 1971 ou encore Les Aventures de Rabbi Jacob en 1973, puis en 1982 avec L' As des As, où il exploite la fibre comique de Jean-Paul Belmondo. Ces films sont plébicités par le public. Pour l'écriture des scénarios, il bénéficie de l'aide et de la complicité de sa fille, Danièle Thompson (fille qui fut le fruit de son union avec l'actrice Jacqueline Roman), elle-même future réalisatrice.
Ses deux collaborations avec Pierre Richard (La Carapate en 1978 puis Le Coup du parapluie en 1980) voguent sur le succès de ses précédents films, tout en accusant une légère perte de vitesse au box-office. Il continue d'appliquer son humour burlesque dans ses films suivants (La Vengeance du serpent à plumes, Vanille fraise, La Soif de l'or) mais le public n'est plus au rendez-vous. En 1993, le cinéaste reçoit le César d'Honneur. Depuis, il se fait rare et n'a tourné que deux films : Fantôme avec chauffeur en 1995, où il réactualise le duo d'acteurs, en confiant à Philippe Noiret et à Gérard Jugnot les rôles principaux, puis Le Schpountz en 1999, dans lequel il aborde les sujets du racisme et de l'intolérance. Auteur d'une pièce de théâtre (Arrête ton cinéma en 1977), Gérard Oury a publié deux autobiographies : Mémoires d'éléphant en 1988 et Ma Grande Vadrouille en 2001.
Le 11 mars 1998, Gérard Oury a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts et reçu sous la Coupole le 1er mars 2000 par Pierre Schoendoerffer. Il a été élu dans la section des créations artistiques dans le cinéma et l'audiovisuel, au siège qu'occupait René Clément. Le cinéaste a rejoint plusieurs confrères dont Roman Polanski, installé en décembre 1999. Son fauteuil est occupé depuis 2007 par Jean-Jacques Annaud.
En mai 2001, Gérard Oury, presque aveugle mais toujours actif a publié Ma Grande vadrouille chez Plon. Loin d'être une autobiographie, ce livre de souvenirs rassemble une série d'anecdotes et de pensées classées par ordre alphabétique. Le lecteur voit ainsi défiler des tranches de vie où apparaissent aussi bien Bourvil que le Général de Gaulle, Coluche, ou l'élue de son coeur Michèle Morgan. Toute la vie de Gérard Oury, comédien passé réalisateur avant d'être intronisé membre de l'Institut, est ainsi contenue dans un abécédaire amusant
Le 14 Mai 2001, le Festival de Cannes a rendu hommage à Gérard Oury. Le réalisateur était entouré à l'occasion de sa famille, mais aussi de Smaïn, Michel Boujenah et Jean-Paul Belmondo. Le cinéaste évoque: "Je n'ai jamais eu de film sélectionné à Cannes. Tout vient à point à qui sait attendre." Il déclare également qu'il n'y a pas de recette pour faire un film, c'est un apport d'auteurs, de techniciens.
Son petit fils Christopher Thompson déclare qu'il a vu son grand-père travailler et son plaisir à travailler. Il évoque également la projection de Rabbi Jacob et le bonheur du public.
La fille de Gérard Oury, Danièle Thompson explique qu'elle a vu ses parents travailler, heureux de faire ce qu'ils faisaient, que c'est un privilège. Elle parle de son père, de son humour mais dit qu'il avait le sens du travail.
L'épouse du réalisateur Michèle Morgan explique qu'elle a tourné avec son mari à ses débuts. Elle parle de lui comme d'un artisan, quelqu'un qui a beaucoup d'humour.
Jean-Paul Belmondo lui, raconte que ce qui l'intéressait dans le cinéma c'était de jouer des vaudevilles, que Gérard Oury lui a donné de grands rôles.
Pour finir, le réalisateur tire la leçon de ses années de cinéma : du travail et une bonne histoire.
En pleine folie cannoise 2005, une rumeur sur un projet de remake du Corniaud courait : Benoît Poelvoorde et Jamel Debbouze avaient donné leur accord pour tourner dans le film et reprendre respectivement les rôles de Bourvil et de Louis de Funès. Mais Gérard Oury, qui a écrit et réalisé ce classique du cinéma français, a annoncé qu'il n'avait jamais donné son accord à un tel projet et que celui-ci n'était « en aucun cas à l'ordre du jour
Gérard Oury meurt le 20 juillet 2006 dans sa maison de Saint-Tropez, à l'âge de 87 ans. Il est enterré à Paris au cimetière du Montparnasse. À ses funérailles, de nombreuses personnalités furent présentes : sa fille Danièle Thompson, son petit-fils Christopher Thompson, sa compagne Michèle Morgan, et de nombreux acteurs comme Anouk Aimée, Richard Anconina, Pierre Arditi, Sabine Azéma, Jean-Paul Belmondo, Michel Boujenah, Jean-Claude Brialy, Robert Hossein, Gérard Jugnot, Pierre Richard, Smaïn, Philippe Torreton, les réalisateurs Alexandre Arcady, Alain Corneau, Claude Lelouch, Claude Pinoteau, Jean-Marie Poiré, Alain Terzian, les écrivains Jorge Semprun et Marek Halter, ainsi que le Premier ministre Dominique de Villepin, le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, l'ancien ministre Jack Lang, les journalistes Claire Chazal et Philippe Labro.[2]
Dominique de Villepin a rendu hommage au réalisateur, en saluant à la fois « l'acteur qu'il fut, le merveilleux cinéaste, l'ami. Je perds un ami et la France perd l'un de ses plus grands cinéastes, une grande figure du cinéma français », a déclaré le Premier ministre. Jacques Chirac a lui salué un « maître du rire et de la bonne humeur » qui était aussi « un formidable créateur de mythes ». Donnedieu de Vabres a rendu hommage à un « maître du rire ». « Au Panthéon du cinéma populaire de haute qualité, (Gérard Oury) figure en première place », avait affirmé peu auparavant son prédécesseur au ministère de la Culture, Jack Lang. Ils étaient tous là pour lui rendre un dernier hommage et l'entrée du cimetière était noire de monde.
Le réalisateur a été enterré au cimetière du Montparnasse à Paris dans le caveau familial, sous un soleil radieux au son de la musique de Rabbi Jacob. « Pour la première fois, le roi du rire nous laisse seuls, lui a su mettre en lumière ce je ne sais quoi qui nous rassemble. Gérard Oury voulait enchanter nos vies en conteur généreux avec le sens du partage, donnant vie à des personnages éternels », a déclaré le Premier ministre devant l'assemblée.
Un hommage a également été rendu par le rabbin Josy Eisenberg qui avait été conseiller technique sur Les aventures de Rabbi Jacob : « selon la tradition juive, remercions Dieu d'avoir donne vie a celui qui nous quitte ».
Trois cents anonymes ont également été autorisés à se rendre sur la tombe du cinéaste à l'issue de la cérémonie, lors de laquelle le cinéaste a été porté en terre au son des musiques de ses films interprétées par un quatuor à cordes. Famille et amis devaient ensuite se retrouver à la Closerie des Lilas pour un verre de l'amitié.
(Source Wikipedia)