Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.
A la fin du siècle dernier, l’examen de la couche géologique de notre sous-sol révéla, au Colbras, la présence de terres glaises bleues et vertes à une faible profondeur.
La réputation de ces terres argileuse (klutes) de très bonne qualité nous valut l’installation des 1900 de la Compagnie des Tuileries Mécaniques qui allait trouver là, une matière première parfaite pour la fabrication de millions de tuiles.
La fabrique de tuiles mécaniques fut fondée en 1860 par monsieur Debayser. Le bâtiment mesurait 200 mètres de long sur 20 mètres de large et servait au séchage naturel des tuiles grâce à 2526 fenêtres !
L’extraction de la glaise laissait évidemment une excavation de plus en plus importante, qui fonctionnait tous les jours.
On appela ce trou le Klute-Put du nom flamand de trou d’argile.
Les Halluinois ont appris à nager, sans surveillance mais sans incidents, dans cette eau profonde qui possédait des propriétés bienfaisantes.
Aujourd’hui, le Klute-Put est devenu le lieu de détente du haut du Colbras, et ce sont les canards qui nagent dans le petit étang, au grand bonheur des enfants et des promeneurs.
Au début des années 90, lors d’une séance du conseil municipal, on assista à un amusant échange entre le maire de l’époque Alexandre Faidherbe, et le regretté Jean-Pierre Verschave conseiller municipal, au sujet de l’aménagement en espace vert de l’ancienne décharge de la Tuilerie, route de Linselles. Au lieu-dit « Clut-put ». Et c’est là que le bât chatouilla…
Le maire s’était fait « assister » de Mme Verkindère pour justifier l’appellation de « Kluit-put ». M. Verschave est revenu avec humour sur le sujet pour défendre sa thèse orthographique du « Clut » (ou « klut »).
« Il me suffira peut-être, pour justifier mon opinion, de vous poser une question : celle de savoir pourquoi votre nom, monsieur le maire, s’écrit « Fée-dherbe » ? De la même façon que Mme Verkindère m’a expliqué que le mot « kluit » existe en néerlandais et en flamand, ce qui est exact, vous pourrez me répondre que le mot « fée », sinon la chose existe également.
On lit, par exemple, dans le « Robert » : « Fée : être imaginaire (de forme féminine) auquel la légende attribue un pouvoir surnaturel et une influence sur la destinée des humains ».
« Mais vous pourrez aussi, et je ne doute pas que c’est là ce que, en réalité, vous ferez, me demander si je suis sûr de l’orthographe que j’attribue à votre nom ».
« Adoptant cette deuxième démarche, la première chose qu’il faut nous demander est : de quels éléments disposons-nous pour établir le nom exact de cet endroit ? La seule source d’information disponible, me semble-t-il, est la tradition orale. Or, j’ai l’impression que celle-ci parle du « clutput et non du « cluiput », signifiant par là qu’elle voit dans cet endroit une argilière et non pas une sorte de pluvier… ou un « gros morceau », disons une motte pouvant servir à « doodkluiten » (lapider, approximativement) ».
M. Verschave campa donc sur ses positions, et M. Faidherbe également. Ce dernier qui ne manquait pas plus d’humour non plus, en a profité pour évoquer l’étymologie de son nom « fai » étant à prendre au sens de « faix », « fardeau ». « Un de mes ancêtres, devait être porteur, j’ai donc des origines roturières, mais ne le répétez-pas ! »
Suite à ce « débat » bien sympathique concernant l’orthographe du lieu-dit « klut-put ou kluit-put », l’ancien résistant déporté Pierre Desmedt, néerlandophone distingué, faisait part, à cette époque, de ses réflexions sur le sujet.
Rappelant que le véritable nom de Philippe de Commynes, à savoir Philippe Van Kleite, Pierre Desmedt souligne que « kleite », en ancien flamand, signifiait « glaise », mot devenu, depuis la réglementation de 1954, « klei » en néerlandais moderne.
Une altération du terme, sans doute en patois, aurait localement, comme dans le cas qui nous intéresse, donné « klut », ce qui renforcerait la thèse soutenue par M. Jean-Pierre Verschave.
D’autant le signalait Pierre Desmedt, que « kluite » défendu par Alexandre Faidherbe signifie « motte », ce qui va à l’encontre de la définition du lieu, puisqu’on y creusait pour en extraire de l’argile. « On est donc loin de la motte », explique-t-il encore. En ajoutant, pour notre information, qu’on a cassé l’exploitation de la briqueterie, car il y avait trop de coquillages marins dans l’argile, ce qui fragilisait les briques. Halluin-sur-mer, c’était il y a plusieurs dizaines de millions d’années.
Mais comme le précisait modestement Pierre Desmedt : « Il ne s’agit que d’une supposition, d’une interprétation qui ne s’appuie pas sur des éléments indiscutables ».
« Wait and see », comme ne disent pas les Flamands…
(Archives et Synthèse D.D., Presse).
Un arbre pour une naissance
Bouleau, poirier, chêne, charme ou aubépine : les essences sont nombreuses pour cette exceptionnelle plantation de 298 arbres aux abords du Kluit Put. ...
« C'est un engagement de campagne de planter un arbre pour une naissance à Halluin, explique Jean-Luc Deroo, le maire d'Halluin. Et comme il y a de nombreuses naissances dans notre ville, nous mettons beaucoup d'arbres », se réjouit-il.
Jean-Luc Deroo a donné un coup de main symbolique, cette semaine, pour la plantation des peupliers d'Italie, mais ce sont les services municipaux qui se sont attelés à la tâche, qui doit être terminée en milieu de semaine prochaine. Quelque deux cent dix arbustes vont rejoindre leurs aînés, donnant ainsi un ensemble consistant et varié.
« Nous avons voulu mettre plusieurs essences d'arbres car une seule aurait rapidement épuisé le sol, précise le jardinier. En cas de maladie, nous n'aurons pas de réaction en chaîne et puis les oiseaux seront différents, avec mêmes des papillons ou des lapins qui aiment certains arbustes ».
Pour l'aspect plus politique, ce geste est une façon de montrer l'engagement de la ville pour la préservation de l'environnement.
« Les défis majeurs du vingt et unième siècle, avec la modification du climat et la disparition d'espèces, doivent guider nos actions pour laisser un monde viable », écrit Alain Cappe, en charge de l'Agenda 21 halluinois avec Hamza El Kostiti. Un agenda qui n'est toujours pas connu à ce jour.
L'opération a coûté 3 284 euros pour les 298 arbres, auxquels il faut ajouter vingt-neuf arbres achetés grâce à la dotation annuelle de Lille Métropole Communauté urbaine.
(Archives, VdN, 13/3/2010).