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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

Hommage d'un Halluinois au cinéaste italien Dino Risi.

 


Le cinéaste Dino Risi est décédé ce samedi 7 juin 2008, en son domicile de Rome, la résidence du palais Aldrovandi où il vivait depuis de longues années. Agé de 91 ans, il était considéré comme le père de la comédie italienne et a offert avec 54 films réalisés en un demi-siècle une subtile peinture de la société de son pays

 " A l’occasion du Festival de Cannes en 1995, j’ai eu l’honneur de côtoyer le cinéaste italien, lors d'une rencontre impromptue, dans les allées du Palais des  Festivals, avec un homme d’une discrétion et d’une gentillesse exemplaires, à l’écoute du public et  heureux de partager sa notoriété en toute simplicité.

Il restera le souvenir d’une dédicace et d’une photo en sa compagnie… Encore merci M. Risi de m’avoir procuré cette intense et belle émotion ! ".   Daniel Delafosse.

 

Avec lui, les larmes se mêlaient au rire, le comique ouvrait sur le drame, la satire laissait la place à la critique sociale.

 « Je ressens une grande peine. Ses films étaient à la fois beaux et drôles » a réagi avec émotion l’actrice Sophia Loren, qu’il avait fait tourner. « L’Italie perd un père noble et essentiel de son cinéma et de sa culture » ? A quant à lui estimé le maire de Rome, Gianni Alemanno, décrivant le défunt comme « l’un des maîtres de la saison belle et intense de la comédie italienne ».

Les comédies de Risi au ton souvent tragi-comique, étaient une satire féroce des habitudes et des défauts des italiens, où se côtoyaient le charlatan superficiel, le mari trompeur, le père immoral.  

.Né à Milan le 23 décembre 1916 à Milan, diplômé en médecine et spécialisé en psychiatrie, Dino Risi a d'abord été critique, scénariste et producteur de documentaires avant de se lancer dans le cinéma.

Il fait ses débuts comme assistant de Mario Soldati pour "Piccolo mondo antico" (1941) et d'Alberto Lattuada pour "Giacomo l'idealista" (1942). Il tourne ensuite une vingtaine de courts-métrages dans les années 40.


Dans les années 1950, il s'installe à Rome pour se consacrer entièrement au cinéma. En 1951, il tourne "Vacanze col gangster" et en 1955 "Pain, Amour, Ainsi soit-il", avec Sophia Loren.


Le premier film qui vaut à Risi un succès personnel véritable est "Pauvres mais beaux" ("Poveri ma belli"), farce critique tournée en 1956.


Servi par ses acteurs fétiches - Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi et Marcello Mastroianni - il a excellé dans le film à sketches, comme la série "Les Monstres" (1964, 1978, 1983).


Peu indulgent pour ses contemporains, il a également su se moquer de l’époque fasciste, sujet sensible en Italie, dans « La Marche sur Rome » (1962) et « La carrière d’une femme de chambre » (1976).


Dans ses films, le ton divertissant a souvent cédé le pas au drame, comme dans "Le Fanfaron" (1962), avec Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant, considéré en Italie comme son oeuvre maîtresse.


Il a tourné aussi "Parfum de Femme" (1974), avec Gassman et Agostina Belli, film pour lequel il a reçu en France le César du meilleur film étranger,
(Un  « remake » américain avec Al Pacino avait raflé des Oscars en 1992), "Ames perdues" (1977), avec Catherine Deneuve et Gassman, "Dernier Amour (1978), "Fantôme d'amour" (1981), avec Romy Schneider et Marcello Mastroianni, ou "Fou de guerre" (1985) et « Le bon roi Dagobert » avec Coluche.


 
Dino Risi a reçu un Lion d'Or pour sa carrière à la Biennale de Venise de 2002.


Une ovation debout avait accompagné ce moment de grande émotion pour l’intéressé. « Cela m’a fait ressentir quelque chose que je n’avais plus ressenti depuis des années. Cela m’a profondément ému ».


Le prince de la comédie maniait aussi à la perfection l'autodérision.


Au lendemain de la mort de Michelangelo Antonioni et d'Ingmar Bergman, le 30 juillet 2007, Dino Risi, déjà 90 ans à l'époque, déclarait: "Moi qui pourrais m'en aller d'un moment à l'autre, maintenant je ferais mieux d'attendre, car si je meurs aujourd'hui, les journaux télévisés mettront l'information après les sports".


Antonioni "était bon, mais je ne l'ai jamais aimé, il était un peu ennuyeux", avait aussi commenté Dino Risi, seule voix discordante dans un concert de louanges.


Du haut de son âge et de sa célébrité, Dino Risi n'avait pas peur des jugements à contre-courant.


Peu après la condamnation par le Vatican, en juin 2007, des dépassements dangeureux sur la route considérés comme "une occasion de pécher", Dino Risi répliquait ironiquement: "Alors je suis un assassin", en allusion à son film culte "Le Fanfaron", dont le titre original en italien est "Le dépassement" ("Il sorpasso").


"Je pense que le Vatican perd du terrain et pour cette raison appuie de plus en plus sur l'accélérateur", avait-il ajouté.


Dino Risi avait signé une autobiographie, publiée en 2004 en France sous le titre "Mes monstres".
 

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T
Dino Risi est un de mes cinéastes préférés, un génie de la comédie à l'italienne ou comment traiter des sujets profonds avec une légèreté toute transalpine. Je tiens Il Sorpasso pour un des meilleurs films de tous les temps !
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