Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

Evolution démographique halluinoise à travers les siècles.


 

En mars 1999, lors du recensement de la population halluinoise, on enregistra la hausse la plus importante avec 18.997 habitants contre 17.629 lors du précédent recensement de 1990, soit + 0,83 % par an.

 

Cette progression s’explique, notamment, par l’implantation de nouveaux lotissements sur la commune, depuis une quinzaine d’années ; ceci nous a amené à consulter les archives municipales, afin de constater l’évolution démographique de la population halluinoise à travers les derniers siècles.

 

C’est sans doute vers le Ve siècle que les terres délimitant la ville furent appelées Halluin, c’est-à-dire à l’époque des invasions de la Gaule par les tribus venant de Germanie.

 

Toutefois le nom d’Hallewyn apparaît pour la première fois dans l’histoire, dans le célèbre diplôme par lequel le Comte de Flandre Baudoin V en 1066, assigne une dotation à la Collégiale de Saint-Pierre de Lille.

 

Dès le XIIIe siècle, la commune devenait une localité importante ; sa prospérité était due surtout à l’industrie de la draperie. Le développement industriel de la Ville fut enrayé au XIVe siècle par les guerres et les diverses calamités qui s’abattirent sur la Flandre.

 

En 1469, il y avait 56 feux ou maisons soit 300 habitants, puis en 1500 on comptait 200 maisons pour 1000 habitants, et en 1550 on recensait 325 maisons pour 1625 habitants.

 

Au cours de l’histoire, la ville fut démembrée à deux reprises, une première fois en 1686 par Louis XIV qui incorpora à la Ville de Menin une partie du territoire d’Halluin, et en 1779 Louis XV céda le hameau du Cornet soit 179 hectares aux Pays-Bas Autrichiens.

 

En 1795, on dénombrait 2250 habitants, puis en 1804, Halluin comptait 2796 habitants, qui se répartissaient dans 470 maisons pour 570 ménages. Vers 1861, on passait à 10.803 habitants pour 2076 maisons et 2163 ménages.

 

La Ville d’Halluin n’était en 1897 qu’un moutonnement banal de petites maisons basses, sans étage. Sous l’empire, le tissage s’y était développé, et à la population française était venue s’ajouter le flot des émigrants belges de la Flandre Occidentale.

 

Le nouvel essor industriel s’effectua au début du XIXe siècle, grâce au progrès du machinisme, et surtout au développement du textile. De ce fait, la population halluinoise fit un bond spectaculaire et passait ainsi à 16.599 habitants. Mais,  par la suite, on assista à une régression constante, lors des cinquante années suivantes : 1911 : 15.480, 1921 : 13.760, 1931 : 13.588, 1946 : 12.935.

 

On constatera une nouvelle reprise démographique lors du recensement de 1954, où la population passera à 13.345 habitants, avec une évolution sensible, au fil des ans, jusqu’au recensement de mars 1999 ; ainsi nous avions en 1962 : 14.138 habitants, en 1968 : 14.829, en 1975 : 15.491, en 1982 : 16.444, en 1990 : 17.629 habitants. En 2006, la population halluinoise frôle la barre des 20.000 habitants.

 

Faisant suite à cet historique, Monsieur Roland Verkindère, ancien enseignant halluinois a désiré apporter son point de vue, par courrier daté de septembre 1999 :

 

« J’apprécie de manière tout à fait positive la présentation de l’évolution de la population halluinoise décrite ci-dessus ;

 

Ainsi nous sommes, résidents à Halluin, près de 4 fois plus qu’il y a 500 ans. Mais cette évolution n’est pas sans à-coups. Après le bond spectaculaire de la fin du 19e siècle, et du début du 20 e, la population décroît pour augmenter de nouveau depuis 25 ans, et de manière spectaculaire.

 

Pour compléter l’analyse, il convient, me semble-t-il, d’ajouter quelques commentaires.

 

La décroissance à la veille de la guerre de 1914 n’est-elle pas due au ralentissement de l’arrivée d’immigrants flamands, qui bien que travaillant à Halluin, Tourcoing et dans la Vallée de la Lys, résident plus facilement à partir de cette date à proximité de la frontière sans la franchir. D’où d’ailleurs, une différence sensible entre la population active et la population résidente.

 

Qu’on se rappelle un peu plus tard, les passages des frontaliers aux Baraques ! Le recensement en 1921 souligne un drame. Il faut y voir les conséquences de la saignée démographique qu’a connue Halluin entre 1914 et 1918, notre ville étant située juste en arrière de la ligne de front, saignée aggravée par la suite par les conséquences de la crise économique des années 1930.

 

A partir de 1982, la remontée est, elle aussi, tout à fait spectaculaire. Elle peut s’expliquer par, au moins, deux changements majeurs.

 

D’une part, la révolution des transports individuels et une meilleure intégration non seulement  aux villes textiles, mais à tout Lille-Roubaix-Tourcoing ; d’autre part, également, la valorisation spontanée et collective d’un double privilège de situation : la Vallée de la Lys et son environnement rural encore attractif à proximité de services et de commerces de qualité ; le voisinage de Menin et nos liens de cousinage qui donnent à cet ensemble urbain, un poids d’environ 50.000 habitants, dans un contexte européen et frontalier original.

 

Gageons que les résultats plus précis du dernier recensement, nous livreront encore bien d’autres enseignements, et bien d’autres raisons de garder lucidement espoir. »

 

                                                                                            Daniel DELAFOSSE

 

Ce document a été réalisé grâce aux archives de la Ville d’Halluin, et aux archives de Daniel Delafosse .

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article