Edouard Pierchon est né à Saint-Hilaire-sur-Helpe (Nord) le 19 mars 1845, il décède à Halluin le 2 septembre 1920.
Il repose, avec son épouse et ses trois enfants, dans la sépulture familiale de la famille Pierchon-Robaut située au cimetière d’Halluin, allée A4. Le caveau est surmonté d’un important monument de granit, où se trouve sur la croix une grande gerbe de bronze avec l’inscription : « La population d’Halluin au Docteur Pierchon reconnaissante ».
En 1877, le Docteur Edouard Pierchon s’installe à Halluin pour y exercer sa profession. C’était un homme fort et puissant, il effectuait toutes ses visites en calèche, tirée par un bon vieux cheval.
Il a trente-deux ans. Très vite il prend conscience de la misère qui règne dans la population ouvrière. La ville détient le record de la mortalité infantile : un enfant sur deux meurt avant l’âge de sept ans.
C’était lui qui criait qu’Halluin était le cimetière des enfants, des articles et des photos des tombes des jeunes enfants parurent dans les journaux parisiens et même dans la presse étrangère, mais il ne fut pas exaucé ; n’oublions pas qu’à l’époque il n’y avait pas de sécurité sociale, donc peu de moyens de payer un docteur.
Alors il crée la consultation des nourrissons.
Il fut aussi le médecin du Bureau de Bienfaisance, des hospices et des écoles.
Sa générosité lui faisait « oublier » de réclamer ses honoraires.
Souvent aussi, il glissait discrètement sous la soucoupe, la pièce de monnaie qui aiderait les familles les plus démunies.
Il mourut brutalement en pleine consultation en 1920.
Le maire de l’époque Gustave Desmettre résumait ce que pensaient tous les Halluinois : « Nous perdons un ami ».
Une rue de la ville a été dénommée en reconnaissance de ce médecin « au grand cœur ».
(Archives D.D., Presse).
D’hier et d’aujourd’hui : la rue du Docteur Pierchon.
Au début des années 60, des courées, des rues étroites, composent de nombreux quartiers d'Halluin. Autant de rues qui ont évolué plus ou moins différemment.
L'exemple d'une belle requalification : la rue du docteur Pierchon.
Souvent construites au 19e siècle, les maisons de ces rues étaient adossées aux usines ou proches des bâtiments industriels où travaillaient de nombreux ouvriers. Sur le cliché ancien de la rue du docteur Pierchon qui date de 1963 et que l'on doit à Dominique Vermander (dans le cadre d'une étude sur Menin-Halluin), il est 3 heures de l'après-midi, la rue est déserte.
Coïncidence heureuse, un marchand ambulant passe, l'âne tirant la charrette. La rue présentait déjà une largeur de 7 mètres.
Les trottoirs, en mauvais état, mesuraient moins de 1 mètre. Et les maisons n'avaient pas d'étage.
Aujourd'hui, la rue du docteur Pierchon n'a plus la même physionomie même si les maisons sont restées les mêmes mais considérablement aménagées. La voirie a été entièrement refaite et les voitures abondent. Seul point commun : l'étroitesse des trottoirs qui rappelle celle d'hier. Et la population ouvrière d'hier a été remplacée par des familles au niveau de vie supérieur.
(Archives, N.E., le 3/9/2009).