Le village de Séchault dans les Ardennes a fait ériger en 1997 le seul monument en France qui évoque l’engagement des quelque 350 000 soldats noirs américains arrivés sur le sol français dès l’entrée en guerre des USA en 1917.
En bordure de Séchault (Ardennes), un drapeau français et un américain claquent sous le vent au pied d’un obélisque gravé d’un crotale, emblème du 369e régiment d’infanterie US, dit des « Harlem Hellfigthers », libérateur du village en 1918.
Mardi 11 novembre 2008, à l’heure où sonna la fin de la Première Guerre mondiale, il y a 90 ans, le maire Didier Lange a déposé une gerbe au pied de la stèle et demande une minute de silence :
« Pour ces soldats noirs américains morts pour la France ».
Construit en 1997 par les vétérans de ce régiment new-yorkais, le monument est le seul en France qui évoque l’engagement de ces volontaires au sein des troupes françaises en 1918.
Quelques 350 000 soldats noirs américains sont arrivés sur le sol français après l’entrée en guerre des USA en avril 1917. Victimes de ségrégation, ils sont réunis en régiments « colored » sous les ordres d’officiers blancs et cantonnés pour la plupart, à des rôles de services.
L’état-major français, en mal de troupes fraîches à partir du printemps 1918, persuade le commandement américain de lui donner des hommes, ce qu’il refusait jusqu’alors et quatre régiments « colored » dont le 369ème lui sont accordés.
D’un courage et d’une vaillance exemplaires, menant de rudes combats jusqu’à leur entrée dans Séchault le 29 septembre 1918, le 369e a reçu la Croix de guerre et 171 hommes ont reçu la Légion d’honneur pour faits de bravoure.
(Archives D.D., N.E., 11/2008).