Il y a trente-neuf ans, le diagnostic de l’industrie halluinoise s’établissait ainsi :
A cette époque, également, comme tous les centres textiles, Halluin a connu des fermetures et des concentrations.
Depuis 1953, une douzaine de petites et moyennes entreprises ont cessé toute activité ; d’autres ont été reprises, ou ont fusionné. Malgré tout, cette industrie reste la principale.
Si elle occupe le premier plan dans notre commune, elle est également parmi les plus importantes dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, puisqu’en 1967 (année particulièrement difficile) elle a fabriqué 5,65 % de la production (coton et toiles) de ces deux départements, avec un tonnage de 3.813 tonnes.
A cela, viennent encore s’ajouter la laine et les fibres synthétiques, d’un tonnage que nous pouvons chiffrer à plus de 2.000 tonnes.
Les autres industries d’Halluin ont su s’adapter à la concurrence internationale : les chiffres le prouvent.
On a pu croire pendant un certain temps qu’Halluin avait perdu son titre de cité de la chaise : les 350.000 qui ont été fabriquées en 1969 démontrent le contraire.
Les prévisions, dans ce domaine, restaient optimistes, ainsi que dans la branche meubles, bois et stratifiés, sans compter les salons, salles à manger, fauteuils et petits meubles en tous genres.
On pouvait y ajouter également le rotin et tous les articles de vannerie, dont la production était de plus de 500 tonnes par an.
En ce qui concerne l’industrie du papier peint et du papier couché, si les usines ne sont pas nombreuses, elles fabriquent à elles seules 13 à 14 % de la production française.
En 1970, Halluin compte, par ailleurs, de nombreuses et diverses industries : chocolateries, fonderie, plastiques, caoutchouc, teintures, rayonnages et tubes, remorques, brosserie, usine de pigments, dinanderie, encollage à façon, vitraux d’art, et toutes les entreprises du bâtiment : tuilerie, carrelages, menuiserie, peinture et vitrerie, de gros-œuvre et de voirie… qui avaient leur importance, car elles faisaient travailler une bonne partie de la population.
A cette époque, aussi, le poste frontière était parmi les plus importants de France, puisqu’on pouvait chiffrer à 600 le nombre des camions qui passaient chaque jour dans les deux sens.
L’abattoir d’Halluin.
Il pouvait paraître étonnant à certains que la ville d’Halluin dispose de son propre abattoir, mais il suffit de consulter les chiffres qui figurent au tableau ci-dessous pour se rendre compte de son utilité.
En effet, au cours de l’année 1969, l’abattoir d’Halluin a produit près de 2.000 tonnes de viande ; pour être plus exact 1.972.808 kgs. En voici le détail :
2.874 bovins……………… 947.030 kgs
1.141 veaux………………. 111.228 kgs
65 moutons……………….. 1.629 kgs
13.253 porcs……………… 879.418 kgs
83 chevaux……………... 33.503 kgs
A ces chiffres, il faut ajouter 160.000 kgs venant de l’extérieur.
Ce tonnage était en augmentation par rapport aux années précédentes. Non seulement l’abattoir alimentait toute la ville, mais encore il distribuait la viande dans toutes les communes de la vallée de la Lys et même aussi en partie sur Tourcoing et Roubaix.
Les bêtes abattues à Halluin étaient rigoureusement sélectionnées selon des critères de qualité par les chevilleurs qui n’hésitaient pas à faire de longs déplacements pour acheter les plus beaux animaux de viande.
Ainsi la plupart des bœufs venaient du Limousin, de la Vendée et des Vosges ; les moutons de Hollande.
Déjà avant la guerre, l’abattoir d’Halluin était homologué pour l’exportation. En effet, les méthodes modernes d’abattage et de conservation et la rapidité avec laquelle la viande était écoulée, assuraient à celle-ci des qualités de rigoureuse fraîcheur.
L’abattoir d’Halluin était un abattoir rentable, car le droit d’abattage n’était que de 0,10 F, ce qui était d’un excellent rapport pour l’administration, qui n’employait que très peu de personnel à Halluin.
L’abattoir d’Halluin avait sa raison d’être, nul ne pouvait le nier.
C’est en 1897, que Monsieur Victor Ducastel, chevilleur, ouvre un abattoir à gestion municipale.
Les bouchers choisissent leurs bêtes dans les fermes environnantes, les achètent et les amènent directement à l’abattoir. Ce service est très apprécié.
Monsieur Maurice Ducastel et ses fils améliorent la méthode de travail et de conservation, afin de fournir une viande de qualité.
C’est en 1962, qu’est publié un plan gouvernemental d’équipement des abattoirs publics qui doit conduire à la suppression de l’établissement halluinois.
Un arrêté préfectoral du Nord en date du 30 décembre 1969, propose de fixer la fermeture des abattoirs d’Halluin, d’Armentières et de Seclin dès que les travaux entrepris donneront à l’abattoir de Lille une capacité suffisante.
Pour 1971, il y a eu 19088 bêtes abattues dont plus de 3000 bovins, cela représente 2 730 520 kilos de viande.
Finalement c’est le samedi 30 décembre 1972 à 11 H 30, que la dernière bête était abattue à Halluin.
(Archives D.D).
L I E N S : "La Belle Epoque" de l'Industrie Halluinoise.
Un Pan d'Histoire Ouvrière Halluinoise...
Lucien Poncet, un patron d'avant-garde.
Maurice Ducastel, le "président des présidents"
Halluin au temps des "Trente Glorieuses".
La Vie Economique Halluinoise en 20008... Bilan.