Fin septembre 2009, la Maison de la presse implantée au 49 de la rue de Lille fermera pour cause de départ à la retraite. Elle était ouverte depuis 1929. Mme Coudron incarnait la 3e génération.
« C'est mon grand-père qui a ouvert cette librairie-presse en 1929 », confie d'emblée Mme Goeft-Coudron qui dès l'âge de 12 ans aidait ses parents à vendre des journaux et des livres. À près de 62 ans, elle entend tourner une autre page, celle de la retraite avec son mari qui, lui, a déjà quitté son emploi.
Pour l'heure, aucun repreneur sérieux ne s'est manifesté pour reprendre le fonds de commerce comme les murs. Mais, pour la clientèle, cette fermeture s'annonce difficile tant elle était fidèle à cette petite vitrine ouverte plus de 78 heures par semaine, tous les jours de 7 h à 19 h 15 et le dimanche de 7 h à 12 h 30.
Un quotidien au rythme parfaitement huilé avec la réception des journaux et la mise en rayon dès potron-minet avant l'accueil d'une clientèle assidue. Et dès l'après-midi, débute chaque jour la gestion des invendus.
« On n'a jamais fait le total du nombre de titres ici mais il doit bien y en avoir 3 000 », souligne Michel Goeft, le mari de Sabine Coudron. Difficile d'imaginer que ce commerce étroit puisse accueillir autant de références. Et n'allez pas croire que les Halluinois sont les seuls à fréquenter cette maison de la presse, Belges et Hollandais s'y bousculent aussi, à l'affût des mini-voitures ou encore des cartes routières au prix plus élevé chez eux.
« Je vais partir avec un pincement dans le coeur, ça marche vraiment bien ici, le dimanche matin, ce sont par exemple pas moins de 300 clients qui passent chez moi », ajoute Mme Coudron.
Pourtant, l'évolution du métier n'est pas facile avec son lot de contraintes ingrates. « Quand on rentre de vacances comme cette année (la Maison de la presse a fermé jusqu'au 26 août), la SAD (Société Agence Diffusion) nous laisse une camionnette complète de journaux, ceux qu'on aurait dû recevoir durant notre absence, témoigne Michel Goeft. C'est un métier où l'on doit faire preuve d'une disponibilité à chaque instant, où les clients sont nos patrons, où le travail de gestion est lui aussi permanent ».
Mais le contact avec la clientèle balaie cette amertume. Et la proximité demeure un atout. « Dans les grandes surfaces, les gens lisent sur place, ils n'achètent pas forcément, reprennent-ils. Chez nous, on écoute davantage le client, on lui rend service.
Les services ne manquent d'ailleurs pas comme la mise en place d'un relais colis pour les clients de La Redoute et des marques du groupe comme le Vert Baudet, etc. « Il y a aussi les jeux à gratter, la carterie, les DVD, les photocopies, etc. ».
Cette Maison de la presse était sans doute la dernière à avoir préservé son indépendance à Halluin. « Nos deux enfants ont leur parcours, ils ne souhaitent pas reprendre, regrettent-ils. Ils savent aussi que la reprise d'un tel commerce les priverait de nombreuses sorties, qu'il leur faudrait faire preuve d'une patience à toutes épreuves. On assume un gros travail pour de petites marges. C'est plus stressant aujourd'hui par rapport à avant, on nous impose des obligations coercitives de vente avec des délais de paiement infranchissables, on ressent aujourd'hui un malaise qu'on ne connaissait pas autrefois. »
Il n'empêche que la nostalgie, une fois le rideau baissé, sera plus que jamais à l'ordre du jour !
(Ouverture de la Maison Coudron en 1929 et non 1936 comme indiqué dans l’article de presse).
(Archives, N.E., 27/8/2009).
LIENS : Le Tabac du Centre d'Halluin Ferme Définitivement le 30 Septembre 2009.
Les Buralistes Halluinois au 13 H de TF1, ce 7 Septembre 2009.