Le 6 septembre 1978 disparaissait Charles Vanoverschelde qui assuma les fonctions de maire d’Halluin pendant quatorze ans, de 1957 à 1971 année où, il décida, en raison de son âge, de ne plus se représenter.
Daniel Delafosse rappelle le parcours de cette personnalité halluinoise, dont le nom fut attribué au square (inauguré le 11 décembre 1999), et situé à l’intersection de la route de Neuville et du boulevard de Roncq.
Charles Vanoverschelde laisse le souvenir d’un homme authentique et vrai. Il aimait aller à la rencontre des gens, qui trouvaient toujours en lui un sourire, une écoute attentive associés à une grande simplicité et à une étonnante humilité.
Les halluinois l’appelaient officiellement Monsieur le maire, mais aussi, tout simplement, « Charles » car il était l’ami de tous, par un dévouement, une disponibilité et une serviabilité exemplaires.
Véritable terrien du Mont d’Halluin, il naquit le 21 juillet 1896, au 2, du chemin de Neuville. Très jeune, il travaille comme menuisier et s’établit à son compte en 1925, date à laquelle il est venu s’installer au Mont, et y a tenu en même temps une épicerie. Par la suite, il travaillera comme menuisier aux Ets Defretin, puis à la fabrique de fauteuils Socora. Il cessera toute activité professionnelle en 1956.
Sur le plan paroissial, il se dévoue à de nombreuses œuvres du Mont d’Halluin, où il sera, notamment, chantre à Saint-Alphonse et aussi sonneur, dans les années 30, jusqu’à l’électrification des cloches de son église.
Mais c’est surtout, en tant que conseiller municipal, puis maire de la ville d’Halluin, que Charles Vanoverschelde exprima toute sa bienveillance envers les autres. Elu conseiller municipal en 1947, il fut réélu en 1953 et en 1957, date à laquelle il fut désigné aux fonctions de premier magistrat de la ville.
Grâce à son réalisme, de nombreux équipements ont été décidés, et mis en place sous ses mandats. Notamment, le projet d’adduction d’eau au Mont, de l’assainissement, l’amélioration de l’éclairage public (en particulier pour faciliter la circulation des travailleurs de nuit), et du Parc rue de Lille, la rénovation de la place Jean Jaurès, le nouveau château d’eau du Colbras, le remplacement des dortoirs de l’hospice et le début de sa modernisation, la suppression des baraquements au Cobras, l’égout du collecteur au « Petit Baptiste », l’aménagement de nombreux carrefours, et surtout la réalisation de la route de contournement (RN 17 actuelle) ; rappelons-nous, les encombrements et les embouteillages qui paralysaient la rue de Lille et ses environs.
En 1967, au sein du district urbain de Tourcoing, la ville s’est dotée de l’usine d’incinération, dans le domaine scolaire c’est la réalisation de nouvelles écoles, en particulier l’implantation d’un collège d’enseignement technique, et l’ouverture en 1964 du collège d’enseignement secondaire Robert Schuman, la rénovation des cuisines municipales, sans omettre la création de la maison des jeunes, du centre de protection maternelle et infantile, du poste-frontière d’Halluin-est, du stade Hildevert Wancquet, et la décision de construire la piscine, ainsi que l’acquisition de la mairie actuelle (Maison Sion).
Sous sa responsabilité, un effort particulier fut apporté au soutien de l’activité douanière, par la mise en place pour les transitaires, mais aussi dans le secteur de l’habitat, par la construction de nouveaux logements, notamment, la cité du Parc, la résidence Roger Bouvier, la résidence du Molinel, ceci en collaboration avec les services intéressés.
Charles Vanoverschelde pouvait être particulièrement fier d’être aussi l’artisan du premier jumelage entre Halluin et la ville allemande d’Oer-Erkenschwick, avec la signature de la charte en 1969, et dont on fêta le 35ème anniversaire en 2004
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Ses noces d’or seront célébrées, en cours de mandat, de manière exceptionnelle.
Ses éminents services envers la population halluinoise lui valurent de nombreuses distinctions, en particulier, la médaille d’Or de la ville, le Mérite social, ainsi que la remise de la croix de chevalier dans l’Ordre national du Mérite par Maurice Schumann, alors ministre des Affaires étrangères.
Il était aussi : Croix d’honneur des forces combattantes belges, Commandeur de l’œuvre humanitaire, Chevalier du Mérite philanthropique et des Palmes Académiques, Médaillé de la Ville de Dunkerque, Médaillé des Sports, du Mérite diocésain, Pro Eclesia et Pontifice.
Après son retrait des affaires communales, Charles Vanoverschelde arpenta, encore quelques années, les chemins de la haute ville, de cette silhouette bien connue des halluinois, avec l’habituel feutre, et le reste d’une cigarette, confectionnée par ses soins, se consumant sur le coin des lèvres.
Lors des fêtes du Syndicat d’Initiative en juin 1978, M. et Mme Charles Vanoverschelde figuraient dans le cortège qui y retraçait la vie des Halluinois : il ne pouvait y avoir de meilleur choix pour rappeler ces vieux couples halluinois dans « Les Noces d’Or de Pier et de Marie ».
Le 5 septembre 1978, son successeur à la mairie, Albert Houte lui avait rendu visite, l’invitant à se joindre à la délégation qui se rendrait en Allemagne pour les fêtes du 25ème anniversaire du regroupement des deux communes Oer et Erkenschwick
Malheureusement, le lendemain 6 septembre, à l’âge de 82 ans, notre ancien maire s’en est allé, brutalement, mais avec la satisfaction du devoir accompli.
Nombreux sont les Halluinois qui ont tenu assister à ses funérailles. Le Maire et le Conseil Municipal, auxquels s’étaient joints d’anciens Conseillers et de nombreuses délégations, avaient tenu à manifester leur reconnaissance, envers celui qui s’était dévoué si longtemps pour la Ville d’Halluin.
Dans le journal municipal, lors de son décès, on pouvait notamment lire ceci : " Par sa simplicité et sa bonhomie, Monsieur Vanoverschelde dispensait autour de lui la sérénité. Il amenait les problèmes à leur juste dimension en terrien qu’il était. Etait-il vraiment terrien ? Il était à la fois, artisan, sonneur de cloches, commerçant et homme public.
Il a été disponible toute sa vie à sa famille, à son quartier qui s’étendait depuis le chemin de Neuville à partir du « Bon Paysan » où il était né (il aimait le rappeler) jusqu’au Mont. Lorsque plus tard, il était appelé au poste de Maire, son acceptation allait dans le sens qu’il s’était toujours tracé, aidé en cela par une épouse admirable.
Le souvenir qu’il laisse ne s’effacera pas de sitôt de la mémoire des Halluinois. Que son exemple de bonté et de dévouement soit une invitation à de nouveaux engagements au service des autres".
Daniel DELAFOSSE
(Archives et synthèse D.D., Presse et J.M.).
LIENS : Albert Houte, ancien maire d'Halluin, ou l'instigateur du foyer-logement "Val de Lys".
L'Abbé Alphonse-Marie Coulon, le curé bâtisseur de la paroisse du Mont.
Le Mont d'Halluin en 2009... Vu par l'Halluinois Maurice Vanoverschelde.