La première église d’Halluin date de 1101 ou 1105, elle était située dans ce qui sera le quartier des « Baraques » à Menin (Belgique) ; les anciennes fondations de cet édifice furent mise à jour au moment de la construction de la chaussée de Menin-Mouscron. Elle était très belle avec de nombreuses chapelles et des mausolées des seigneurs d’Halluin.
Un texte de 1468 parle de Saint-Pierre d’Halluin. Dévastée en 1566, lors des guerres de religion, elle est brûlée en 1579, durant la guerre des Gueux, par des mercenaires écossais, qui détruisent aussi le château d’Halluin. Les Offices religieux sont alors célébrés dans une grange qui s'avère insuffisante pour les 1625 paroissiens.
La deuxième église, au même endroit, est consacrée en 1603 par l’évêque de Tournai. Elle a trois façades et trois nefs. Le maître-autel est dédié à saint-Hilaire, (Saint déjà vénéré à Halluin en 1234), l’autel du côté de l’Evangile à la sainte Vierge, et le troisième au Saint-Esprit.
En 1668, Halluin devient française. En 1678, Louis XIV fait construire une citadelle à Menin (B), et démembre Halluin de son vieux bourg au profit de Menin. L’église est rasée et une nouvelle église construite, aux frais de l'Etat, sur l’actuelle place abbé Bonpain. Elle a trois nefs, la chapelle de droite est dédiée à la Vierge, celle de gauche à saint Sylvestre.
La troisième église fut bénite le 14 août 1687 ; cet édifice ne cesse de s'embellir jusque la révolution. Par suite de la saisie des biens d'Eglise, il est mis en adjudication le 24 du mois de Floréal an VII et acquis au 105e feu par le citoyen Louis Poty "pour le prix et somme de 150.000 francs payables en assignats". L'intéressé avait effectué l'acquisition dans le but d'utiliser les matériaux. Les 3/4 de la démolition étaient effectués lorsque le Gouvernement, qui n'avait obtenu paiement fit cesser les travaux. Il restait encore la nef côté Nord.
Ce 1/4 restant, trop petit pour les nombreux fidèles, il y avait alors 2.459 habitants à Halluin, on constuisit une quatrième église en utilisant la nef restante comme nef centrale. Ce travail fut achevé en 1905. Par l'accroissement rapide de la population, il est question, en 1844, d'un agrandissement : ce projet est refusé et dix ans plus tard, on compte alors 8.410 habitants, il est décidé de démolir et de reconstruire une nouvelle église au même emplacement.
La pose de la première pierre de cette église, qui est la nôtre, eut lieu le 3 avril 1856. Longue de 61 mètres, large de 27, 30 mètres, la tour avec la flèche monte à 69 mètres. La nef principale est longue de 39 mètres. Le chœur est éclairé par des vitraux évoquant l’Immaculée Conception, nom sous lequel la Vierge se présente à Lourdes en 1858, année de la fin de la construction de l’église, qui a cinq autels : Le maître-autel est en marbre blanc, l’autel de droite est dédiée à l’Immaculée Conception, celui de gauche au Sacré-Cœur. Sur les côtés latéraux, l’autel de Notre-Dame du Perpétuel Secours, dont l’icône a été bénie par le pape Léon XIII, fait face à l’autel et à la statue de saint Joseph.
Depuis son centenaire en 1956, cette église a traversé diverses tribulations : Inventaire des biens d'églises en 1906, guerre de 1914 où elle sert d'écurie aux troupes allemandes, épargnée de justesse des obus de 40.
A la paroisse mère viendront s'ajouter deux églises. L'Abbé Coulon qui rendait fréquemment service à Halluin avait remarqué le quartier du Mont avec ses nombreux habitants, tisserands ou cultivateurs, qui devaient parcourir une longue distance pour assister aux Offices. Il fonda alors de ses propres deniers l'Eglise Saint-Alphonse, bénite le 17 février 1898.
L' abbé Coulon avait également projeté la construction d'une église à Notre-Dame des Fièvres, mais la guerre modifia ses plans. La construction sera suivie par le curé-fondateur M. l'Abbé Dondeyne, de 1928 à 1931, rappelant une vieille dévotion qui existait déjà en 1490 à la chapelle de Notre-Dame du Tilleul.
(Archives D.D.).