Le nouveau bâtiment qui abrite le centre communal d’action sociale et quelques services de la mairie a été baptisé le samedi 15 avril 2000, en présence de l’épouse de Maurice Schumann, ancien député de la vallée de la Lys, sénateur du Nord, ancien ministre, académicien… Et ami personnel du Maire d’Halluin Alexandre Faidherbe.
Après la cérémonieuse coupure de ruban à l’entrée du CCAS, Lucie Schumann a découvert, avec Alexandre Faidherbe maire d’Halluin, les plaques indiquant le nom de Maurice Schumann et ce qu’il représente.
Durant la petite visite des lieux, Madame Schumann n’a cessé de remarquer combien le bâtiment était clair et spacieux. Le Maire lui a présenté l’équipe qui fait vivre ces lieux d’accueil du public : que des femmes. Ou presque ! Même l’architecte, Frédérique Moguez, a apporté sa touche de féminité (la beauté des courbes, la sensibilité dans la configuration des espaces de confidentialité…) à l’ensemble. « Mais c’est le royaume des femmes ! » souligne Lucie Schumann.
« Après plusieurs déménagements, dix ans de travail, d’avancées au niveau de l’action sociale », l’adjointe à l’action sociale Jeannine Gheysen ne souhaite plus « voir le CCAS s’agrandir », et rappelé que « les bénéficiaires ont réfléchi au projet, ce lieu leur appartient. J’espère qu’il y en aura de moins en moins ».
C’est en ces termes que s’exprima l’adjointe au maire, lors de cette inauguration, en insistant sur le rôle d’une action qui n’a cessé de croître au fil des années.
Dans son discours, Le Maire Alexandre Faidherbe remercia tout d’abord très chaleureusement Madame Lucie Schumann pour sa présence qui honore la Ville : « Au travers de votre personne c’est un peu de la France Libre que nous accueillons.
Peu le savent sans doute, mais la jeune Lucie DANIEL, en résidence à Londres chez sa sœur, devait, dès l’Appel du 18 juin, proposer ses services et ainsi, durant toute la durée de la guerre, assurer des tâches d’administration pour la France Libre, au Commissariat de l’Intérieur, sous les ordres d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie.
De cette époque date sa rencontre avec Maurice Schumann qu’elle épousa en novembre 1944 »
Le Maire poursuivit son discours par un rappel de l’historique : « En 1989, le CCAS, c’est une pièce de 20 m2 au rez-de-chaussée de la mairie, pour trois personnes ; dans un espace aussi confiné, il ne peut y avoir ni convivialité, ni confidentialité. (…) Son transfert est décidé en 1990 dans une partie des locaux du centre culturel Albert Desmedt, sur 70 m2. Un mieux, mais qui marque rapidement ses limites, d’autant que notre volonté d’aller de l’avant dans l’action sociale amène une charge de travail plus lourde. Le personnel passe de trois à six personnes ».
Une réflexion s’engage dès 93-94 sur un projet durable, et les regards se tournent vers la friche Vanhoutte, en plein centre-ville, sur 2500 m2 de surface. Acquis 1,050 millions de F (420 F/m2), il permettra aussi la construction d’une salle de sport pour un bon millier d’élèves.
L’essentiel du CCAS est la confidentialité des échanges qui est permise par les bureaux. Ce bâtiment a coûté 3,4 millions de F, l’étage étant dégagé pour quelques services annexes de la mairie.
Autre évolution : le budget du CCAS qui est passé de 550.000 F en 1989 à 1,7 MF aujourd’hui (subvention municipale). Les missions évoluent et l’évolution est forte en ce qui concerne la prise en charge du RMI.
Puis le Maire poursuivit son discours par le devoir de mémoire envers un homme qui fut à 28 ans, député de la Vallée de la Lys et donc d’Halluin de 1945 à 1973, mais également Sénateur du Nord de 1974 à sa mort soit pendant 23 ans :
« Il fut ainsi au travers de ces deux mandats, auquel il convient d’ajouter le mandat d’élu régional à partir de 1974, toujours le fidèle porte-parole et défenseur e la population du Nord.
La plaque apposée à l’entrée de ce bâtiment rappelle ainsi les principales étapes d’une vie particulièrement riche, toute entière tournée vers les autres.
Les différentes étapes sont connues de tous qui le conduisirent ainsi aux plus hautes charges de l’Etat assumant tout à tour la responsabilité du Ministère de la Recherche, des Affaires Sociales, des Affaires Etrangères, endossant enfin l’habit vert d’Académicien et prendre ainsi sa part – quai conti – à la défense de la langue française qu’il maniait de si brillante façon.
En février 1988 alors que je venais d’être élu conseiller général du canton de Tourcoing Nord, poste qu’il avait occupé quelques années avant, me dédicaçant son ouvrage « un certain 18 juin », il écrivait : « En témoignage d’une amitié plus forte que les désaccords légitimes qui ont pu nous éloigner l’un de l’autre sans jamais nous séparer… »
Ces quelques lignes décrivent un des traits essentiels de l’homme politique d’exception que fut Maurice Schumann : l’esprit de tolérance qui fit de lui un homme toujours écouté et respecté.
Le monde politique serait sans doute bien différent si chacun de ses membres était porteur de ces deux qualités qu’incarnat Maurice Schumann, la fidélité en amitié, la tolérance.
Fidélité en amitié, chacun de vous immédiatement pense « Général de Gaulle ».
Elle est certes la plus visible, mais fidélité également à des amitiés plus anciennes qui ont nom Marc Sangnier, le fondateur du « Sillon » ou à Georges Boris, ancien directeur de cabinet de Léon Blum en 1938, avec qui, malgré quelques désaccords il avait su garder, comme il le dit lui-même, des liens de « pleine sympathie ».
C’est ainsi qu’en 1960, à la mort de Georges Boris, il écrivait : « S’Il pratiquait la plus rare des vertus civiques : la tolérance… Comment aurions-nous été sûrs de tenir tellement l’un à l’autre si nous n’avions pas été très souvent en désaccord ? Car les vrais amis politiques ne sont pas ceux qui récitent la même tirade, mais ceux qui croient, comme Saint-Exupéry que « la haine n’ajoute rien à l’exaltation de la course ».
Je tenais dans mon propos à évoquer cette facette de l’homme politique que fut Maurice Schumann car ces deux qualités qu’il portait au plus haut point fondent la grandeur de la vie politique.
Aujourd’hui le CCAS d’Halluin porte le nom de Maurice Schumann. Un Halluinois m’avait écrit pour souhaiter qu’Halluin garde mémoire de son nom.
Au travers de ce que j’ai dit plus haut, vous comprenez que j’y ai volontiers souscrit. Le Conseil d’Administration a entériné à l’unanimité cette décision. Elle est pleinement justifiée.
En guise de conclusion, je laisserai par ma voix s’exprimer Maurice Schumann qui, parlant de Marc Sangnier écrivait :
« C’était un éveilleur d’âmes. Il a puissamment contribué à éveiller mon âme. Il n’a joué aucun rôle dans l’éveil de ma conscience religieuse, dans la naissance de mes convictions religieuses, mais il a joué un très grand rôle dans l’unité de ma vie. Je venais du socialisme. La politique pour moi – ça n’a d’ailleurs jamais changé – c’était « le Social d’abord » et je trouvais dans Marc Sangnier la conciliation qui m’était nécessaire entre un idéal démocratique et social d’une part et mes convictions religieuses d’autre part. Je ne lui dois pas ma vie religieuse. Je lui dois toute la coloration de ma vie politique et je lui suis resté jusqu’à la mort filialement attaché ».
Par ces mots, Alexandre Faidherbe concluait son hommage à Maurice Schumann.
Très émue, l’épouse de Maurice Schumann, Lucie, remercia ensuite le maire pour ces mots qui lui rappelèrent des souvenirs d’immédiat après guerre et insista sur la qualité de l’accueil, sur la chaleur humaine et l’enthousiasme que la ville d’Halluin avait su garder.
Lucie Schumann s’est dite « plus émue que d’habitude par l’amitié » soulignée par Alexandre Faidherbe. Personne, parmi toutes les personnalités représentées, ne contestera ce nom donné au cœur de l’action sociale halluinoise.
Cette inauguration officielle s’acheva par l’exposition de multiples photos et documents exposés sur les murs du nouvel établissement. Ces panneaux, confectionnés par Daniel Delafosse du personnel municipal, relatés toute la vie de Maurice Schumann.
(Archives et synthèse D.D., Presse).
1600 E pour deux associations caritatives.
Mercredi 25 Novembre 2009, au CCAS d’Halluin, la directrice Catherine Foube a accueilli les représentants du club des sociétaires initiatives de la Banque populaire, pour des remises de chèques à deux associations, l'Entraide alimentaire et les Restos du coeur.
Créé en janvier dernier, le club des sociétaires initiatives, présidé par Jean Claude Klimanek, adjoint aux associations, a pour vocation d'aider différents projets, qu'ils soient culturels, caritatifs, pédagogiques... Son but est d'apporter un soutien aux personnes en difficultés, au handicap, à l'éducation, au développement durable.
Le club est composé de 20 membres, clients ou non de la banque, qui étudient les dossiers et émettent à la majorité un avis favorable pour une aide financière. Florence Habourdin, responsable de l'agence d'Halluin a remis un chèque de 1 000 E à l'Entraide alimentaire et 600 E aux Restos du coeur.
« Pour l'Entraide alimentaire en partenariat avec le CCAS, les fonds permettront de financer l'opération "Les carillons de Noël", réservé aux personnes seules, afin d'améliorer le repas de Noël, d'acheter des lots et d'organiser un spectacle avec l'aimable participation des danseuses de la bulle de Yana.
Pour les Restos du coeur, la somme remise est destinée à l'achat d'un ordinateur qui permettra aux bénévoles de rédiger des courriers, de remplir des dossiers administratifs pour les personnes qui le souhaitent ». indiquent Jean Claude Klimanek et Catherine Foube.
Régis Ferré, responsable des restos du coeur d'Halluin, a remercié le club intiative pour ce geste de solidarité. Michel Coquet pour l'entraide alimentaire, quant à lui, s'est empressé de remettre la moitié de la somme aux danseuses de la bulle de Yana qui assureront le spectacle et comme son confrère Régis Ferré, a salué et remercié le club qui permettra aux plus démunis de passer une merveilleuse fête de Noël.
(Archives, N.E., 28/11/2009).