Le vendredi 3 septembre 1982, Désiré Dubois, le doyen des Halluinois, est décédé dans sa 106ème année !
C’était devenu une plaisanterie traditionnelle… « Je suis du bois dur ! » s’exclamait chaque année Désiré Dubois avec un clin d’œil en recevant les amis et les personnalités venus fêter son anniversaire.
En juin 1981, pour ses 105 ans, le doyen des Halluinois n’avait pas failli à la tradition, et l’on avait une fois de plus ri de bon cœur. Sacré Désiré, qui poussait encore si bien la romance ! Sa joie de vivre faisait la fierté des Halluinois.
Hélas, Désiré ne nous fera plus rire, et l’on ne l’entendra plus chanter, ni en flamand, ni en français. La mort a terrassé le vieux chêne, vendredi 3 septembre à six heures, au domicile de sa belle-fille, 40, rue Georges Vanlaere.
Désiré, le plus Halluinois des Halluinois qui a résidé sept années durant à Menin chez une belle-fille, est revenu en 1981 dans la ville de sa naissance, où une autre belle-fille l’a, à son tour, accueilli. « J’ai la chance d’avoir une famille qui s’occupe bien de moi » disait-il.
La nouvelle de son décès attristera particulièrement tous les colombophiles de la région, dont il était le doyen. Coulonneux, Désiré l’était resté jusqu’au bout. Il n’avait certes plus très bon pied ni très bon œil, cela ne l’empêchait pas de scruter le ciel chaque dimanche matin pour tenter de voir passer les pigeons. « Quand il y en a un qui vole bas, je le vois », confiait-il avant les vacances à ses amis de la délégation colombophile qui lui rendaient visite.
Les pigeons c’était sa grande passion, le grand amour de sa vie : Ce n’est pas pour rien s’il fut surnommé jadis « l’roi des coulonneux du Mont », du temps où il s’occupait des pigeons au café du Lapin Blanc. C’était dans les années 1910 – 1911…
Tant que la santé le lui permit, il participa aux concours de pigeons. Chaque année, ses amis de l’Entente colombophile lui rendaient une petite visite d’amitié à l’occasion de son anniversaire, lui offraient un cadeau, évoquaient les vieux souvenirs.
Il devait même être décoré en 1972, pour ses soixante-quinze années de colombophilie, par Maurice Schumann alors ministre. Lors de son centième anniversaire, Désiré avait confié : « J’ai dit au ministre M . Schumann que j’vais jamais arriver jusque cent ans ! Peut-être bien que je me suis trompé… » avant de poursuivre « mais j’sais pas si j’irai beaucoup plus loin… ». N’est-ce pas lui également qui, pour avoir toujours l’heure juste, se promenait jusqu’à cent ans passés en compagnie de son inséparable « constateur » ?
Désiré Dubois était natif du « mont » d’Halluin, où il avait vu le jour le 3 juin 1877. Il avait travaillé comme tisserand pendant 56 ans chez Defretin. Il avait également été cafetier durant quarante années. Largement le temps de se composer ce vaste répertoire de chansons dont il savait si bien régaler l’assistance.
Quand on regardait Désiré, qu’on parlait avec lui, on ne pouvait s’empêcher au bout d’un moment de se demander pourquoi, au milieu de centaines de milliers d’individus, quelques-uns seulement, apparemment pas plus « costauds » que les autres, peuvent ainsi défier l’âge et le temps.
Pensez qu’au début de la Première Guerre mondiale, qui paraît déjà si loin aux plus jeunes d’entre nous, Désiré était déjà un homme mûr avec ses 37 ans. Pour l’anecdote, on peut aussi rappeler qu’entre sa jaunisse de retour de captivité, en 1918, et l’année de ses cent ans en 1976, Désiré n’avait pas du une seule fois faire appel aux services d’un médecin ! Et encore, en 76, ce n’était que pour une mauvaise grippe…
Une grande et saine passion, les pigeons, et soixante ans sans prendre un médicament : une partie du secret ? C’était vraiment « du bois dur » que Désiré…« Mais je deviens trop vieux » reconnaissait dernièrement notre centenaire, « tous mes meilleurs camarades sont décédés… ».
Désiré Dubois est parti les retrouver. Au terme d’une vie bien remplie. On ne le verra plus tendre son verre de genièvre en lançant « à la vot’ !. Ses funérailles se sont déroulées le mardi 7 septembre 1982 en l’église Saint-Hilaire d’Halluin et inhumé au cimetière de la ville.
(Archives et Synthèse D.D., Presse).
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