Pour la mémoire collective relative à la Ville d’Halluin, je me dois de rappeler le souvenir ému de Marceau Oosterlinck le « Monsieur Etat-Civil d’Halluin ».
Durant la guerre de 1939-1945, il fut incorporé au 149e régiment d’infanterie. Fait prisonnier près de Toul le 23 juin 1940, il a passé cinq années de captivité en Allemagne. De cette douloureuse période, il en retira une certaine aisance pour les langues, comme l’anglais, le néerlandais, l’allemand, et un peu le russe, qui lui permit de servir souvent d’interprète dans ses fonctions d'infirmier.
« Marceau » comme on le surnomme, pas seulement pour les intimes, est employé à la mairie d’Halluin, au service de l’état-civil, en 1947, d’abord comme adjoint de M. Léon Huysentruyt (son prédécesseur bien connu lui aussi), puis comme responsable de ce service en 1961.
Sa courtoisie, sa discrétion et sa compétence professionnelle étaient unanimement appréciées par la population halluinoise. Il assistera à environ 2.000 mariages, et lors des dernières années de fonctions il publiait les bans des « enfants » dont il avait enregistré la naissance.
Aussi, on peut dire sans se tromper, qu’à cette époque, il était l’un des responsables de l’état-civil qui, pour une ville de 15.000 habitants, a enregistré le moins de naissances, puisque la presque totalité des Halluinois naissaient à Menin !
« Marceau » abandonnera définitivement ses registres d’état-civil, sa machine à écrire et ses carbones, sans oublier sa… caisse du cimetière, en sa qualité d'administrateur, en Mai 1974.
Pour l’anecdote, à son départ, il fut le premier bénéficiaire de la création de l’amicale du personnel municipal. Malheureusement, sa retraite, bien méritée, aura été de courte durée ; gravement malade, il devait décéder quatre ans plus tard en 1978.
M. Oosterlinck était Chevalier du Mérite Agricole, vice-président du Coin de terre halluinois, membre de la commission des anciens combattants UNC. Il était aussi titulaire de la médaille d’argent départementale et communale, du diplôme des donneurs de sang.
Et n’oublions pas son épouse Geneviève, qui seconda durant plusieurs années Mademoiselle Yvette Vanhoutte, en apportant une aide précieuse à la Maison des Aveugles d’Halluin, totalisant une cinquantaine de voyages comme accompagnatrice du train bleu pour Lourdes !
Marceau Oosterlinck aura indiscutablement rendu beaucoup de services à de nombreux Halluinois et à… la presse dans un métier souvent bousculé et difficile.
Pour ce qui me concerne, le souvenir est rattaché à celui qui fut mon premier chef de service, lors de mon entrée à la Mairie d’Halluin, au service de l’état-civil et des affaires militaires, en septembre 1968.
Un an plus tard, aux côtés de Marceau Oosterlinck et moi-même, c’est le jeune Jean Verhaeghe qui faisait ses débuts à la Mairie… et en 2007, celui-ci est toujours présent, dans le même service de l’état-civil, soit près de quarante ans plus tard !
Assurément, pour cet halluinois aussi, les souvenirs et anecdotes relatifs à la population halluinoise ne manqueront certainement pas !
Daniel DELAFOSSE
(Archives et Synthèse D.D., Presse).