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  • : Histoire de la ville d'Halluin (Nord). Regard sur le passé et le présent.
  • : Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.
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90 volets concernant les évènements

de la Guerre 1914 - 1918

et Halluin.

38 volets concernant les évènements

 de la Guerre 1939 - 1945

et Halluin,


ainsi que 30 volets consacrés à

La Libération d'Halluin en Septembre 1944.

unc.halluin.free.fr

marins.halluin.neuf.fr

1 volet sur l'Afghanistan et Halluin

3 volets concernant les évènements

de la Guerre du Vietnam

(1963 - 1975

 


4 volets concernant les évènements

de la Guerre d'Algérie
(1954 - 1962)

et Halluin

3 volets concernant les évènements

de la Guerre d'Indochine
(1946 -1954)

et Halluin

1 volet sur Les Colonies et Halluin

2 volets concernant les évènements

de la Guerre 1870 - 1871

et Halluin


2 volets concernant les évènements

des Guerres de Crimée (1854 -1856)
 d'Italie (1859)

et Halluin

Trois Grognards Halluinois de l'Empire,
Historique Militaire.

 

 

11 volets concernant l'Histoire

d'HALLUIN de 1850 à 2000.

 

 

Les Maires d’Halluin… en chiffres depuis la Révolution.

 

brandodean.over-blog.org/article-les-maires-de-la-ville-d-halluin-en-chiffres-depuis-la-revolution-

 

Elections Municipales d’Halluin depuis 1789, et diverses depuis 2000.

 

(1789 à 1957) brandodean.over-blog.org/article-5718533.html

 

(1957 à 1992) brandodean.over-blog.org/article-5718593.html

 

(1992 à 2007) brandodean.over-blog.org/article-5718818.html 

 

(Mars 2008 à ce jour) brandodean.over-blog.org/article-18082602.html  


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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 21:39


Exposition

 

Le Cercle généalogique de la Vallée de la Lys présente du 4 au 19 octobre 2008 une exposition sur la guerre 14 – 18 dans la Vallée de la Lys.  Il ne pouvait manquer le 90ème anniversaire de la Première Guerre mondiale.

 

Il offre une exposition à la Ferme du Mont, qui rappelle la vie difficile à Halluin, Bousbecque et Wervicq-Sud, alors occupées. Elle est baptisée « La guerre 14 – 18 : destructions et évacuations dans la Vallée de la Lys ».

 

Des panneaux des Archives du Nord et des documents de l’office national des anciens combattants évoquent ce qu’était la situation politique et économique en France, mais aussi le sort des soldats envoyés au front.

 

Des documents issus des archives municipales des villes évoquent le sort des civils.

 

Trois cents élèves de Roncq, Neuville-en-Ferrain et Halluin sont attendus au cours de la semaine.

 

 

Conférence par l’Historien Halluinois Roland Verkindère


 

La période de la Grande Guerre 14-18 passionne encore les Halluinois si l’on en juge le large public venu à la conférence organisée par le cercle généalogique de la vallée de la Lys et du Ferrain.

 

Jean-Pierre Polnecq, le président du cercle généalogique vallée de la Lys et du Ferrain en collaboration avec André Louf, président de l’association « A la recherche du passé d’Halluin » et Roland Vandenbussche président de l’association de Menin (B) ont mené un vrai travail d’archiviste.

 

Ils avaient invité Roland Verkindère, Halluinois et brillant historien, passionné d’histoire locale, pour animer la conférence sur le thème « 1914-1918, Halluin ville otage ».

 

Cette réunion s’est tenue devant un public très attentif et passionné à la ferme du Mont Saint-Jean. Quatre temps forts ont composé cette conférence fouillée : 1) la vie quotidienne pour la population dans une ville occupée ; 2) les grandes crises d’Halluin pendant ces années ; 3) des lueurs et des raisons d’espérer ; 4) les conséquences pour la commune et ses habitants.

 

La guerre de 1914-1918 a duré 4 ans, près de 1500 jours avec des hivers rigoureux sous l’occupation de Bavarois et de Prussiens. Nous sommes dans l’ambiance de la main mise allemande.

 

En 1914, l’on pense que la guerre sera courte, un peu comme en 1870 qui est encore dans les mémoires des gens nés en 1880, mais dont les parents ont connu la prise de l’Alsace et la Lorraine après le siège de Paris et le traité de Versailles. A la déclaration de la guerre, c’est la mobilisation générale des réservistes, des appelés.

 

Le 2 août 1914 à la gare d’Halluin, c’est le départ des mobilisés, âgés de 18 à 40 ans, même les pères de 4 enfants sont appelés. Halluin comptera 2500 mobilisés qui ne reverront plus leur commune avant au mieux novembre 1918 ; dans l’incapacité de revenir en permission, sans pouvoir faire parvenir des nouvelles à leurs familles.

 

La guerre que l’on espérait brève, s’enlise, s’enterre, la censure s’installe, le bourrage de crâne. Les fabriques ne vont plus travailler que 3 jours par semaine. La réalité pour Halluin est cruelle. A la mi octobre, les troupes allemandes occupent la ville et s’installent pour quatre ans.

 

La Belgique est envahie par l’Est et les Uhlans, cavaliers munis de lance, sèment la terreur et la peur dans la population.

 

Des mesures en urgence sont prises pour assurer un minimum de ravitaillement et de ressources aux plus démunis dans le but aussi de faire face aux réquisitions.

 

Le conseil municipal en août 1914 se réunit chaque semaine et tente d’organiser les répartitions. En septembre 1914, la région résiste à la poussée ennemie avec les troupes françaises, anglaises et belges. Le front va se stabiliser à l’ouest entre Comines, Warneton, Frelinghien sur le secteur de la vallée de la Lys.

 

La ville compte alors 15480 habitants, elle est très endettée pour installer sa distribution d’eau, ses écoles, son hospice, son abattoir, son cimetière, ses chemins…

 

Devant les demandes pressantes des autorités d’occupation, le maire Pierre Defretin s’efforce d’apitoyer l’autorité militaire en rappelant la modestie des ressources de la commune. Sur 3 600 familles, 2 500 sont assistées par le bureau de bienfaisance et 16 % acquittent la contribution mobilière. On assiste à la multiplication des réquisitions de logements, de boissons, de comestibles, de fourrages.

 

Les grandes crises

 

En 1915, Halluin se voit imposer de vivre à l’heure allemande, au point de provoquer une crise majeure quand certaines entreprises se voient contraintes de tisser des sacs pour contenir la terre des tranchées utilisées dans les lignes ennemies du front.

 

Fin juin 1915, la ville connaît une semaine douloureuse et tragique. Le 30 juin à 21 h le conseil municipal et les notables se sont réunis à l’usine Loridan, rue Gabriel Péri. Soixante personnes sont réunies dont certaines emprisonnées depuis deux jours ont été libérées pour assister à ce conseil.

 

L’assemblée refuse que la ville continue le paiement des lourdes réquisitions de salaires des ouvriers dans les tissages et scieries par ordre de l’autorité militaire allemande.

 

Cette dernière menace, d’affamation, de destruction et d’effusion de sang, portée contre la vielle et contre ses habitants sera mise à exécution si, dans les usines, le travail arrêté depuis le 26 juin n’est pas immédiatement repris.

 

Vers 23 h le commandant Schranck, accompagné de son interprète et de soldats en armes, a fait son entrée chez Loridan. Il menace et donne un ultimatum : une réponse avant minuit.

 

L’assemblée se prononce (28 voix contre 25) sous la contrainte et les menaces pour la reprise du travail afin d’éviter à la population le pillage, l’incendie et les meurtres.

 

La reprise du travail se fera non sans réticence. La guerre s’éternise. En 1917, l’évacuation d’une partie de la population s’effectue,femmes, enfants, vieillards sont accueillis et regroupés dans la banlieue de Bruxelles avant de retrouver pour certains la France non occupée, via Genève.

 

De 16 à 50 ans, les hommes restent requis pour un travail forcé. La tension dramatique de juin 1915 laissera encore des traces.

 

Pour tenir, il faut se raccrocher, s’appuyer, se rassembler, contenir sa propre force intérieure, on ne peut vivre continuellement dans l’angoisse et le malheur. La presse de la résistance, modeste mais courageuse, maintient un élan de patriotisme.

 

Le moral des troupes d’occupation n’est plus au beau fixe. Suicides de soldats au repos qui ne veulent plus retourner dans les tranchées. Désertions des soldats, difficultés d’approvisionnement en boissons alcoolisées imposées pour monter aux combats. Les soldats ont la nostalgie de l’absence de leurs familles.

 

Début 1918 marque un tournant incontestable avec de nouveaux moyens mobilisés du côté alliés, plus d’avions, de chars Renault pour protéger les fantassins. Enfin le cauchemar va se terminer en octobre 1918. L’occupant bat en retraite. Comines, Wervicq, Bousbecque, Halluin, Menin sont libérées après un départ précipité.

 

Halluin est en ruines, maisons bombardées, usines pillées et pour la plupart détruites. La ville n’atteint de nouveau 6 500 habitants qu’en décembre 1918. La vie commence de s’épanouir de nouveau.

 

De tels évènements laissent des traces indélébiles qui ont marqué profondément jusqu’à aujourd’hui la vie de la commune et même notre région frontalière. A commencer par la saignée démographique à Halluin.

 

Près de 400 militaires sur les 2 500 mobilisés sont décédés au combat entre août 1914 et novembre 1918, et 50 victimes civiles dont des familles entières. Sans compter les mutilés et les décès dus au ravage de la grippe espagnole.

 

La baisse des mariages et des naissances est conséquente :

 

365 naissances en 1912, 370 en 1914, 266 en 1915, 142 en 1916, 156 en 1917, 121 en 1918. Il faudra attendre 1920 pour enregistrer 375 naissances.

 

Pour les décès : 269 en 1914, 250 en 1915, 267 en 1916, 256 en 1917 et 245 en 1918.

 

Le nombre de mariages a varié aussi considérablement : 154 mariages en 1912, 85 en 1914, 41 en 1915, 76 en 1916, 81 en 1917, 94 en 1918, 237 en 1919, 277 en 1920. Entre 1919 et 1939 la population d’Halluin stagne autour de 13 000 habitants.

 

Il faut ajouter la destruction des habitations, des usines et des difficultés rencontrées pour les plus démunis.

 

Les communes de Comines et Armentières détruite quasi entièrement sont prioritaires pour toucher les dommages de guerre. La modernisation de l’industrie locale se heurte au manque de formation générale et une absence de qualification professionnelle.

 

Pour la jeunesse, l’école s’arrête souvent à 11 ans, gravement perturbée par la guerre. L’apprentissage sur le tas, les cours du soir, les cercles d’études, les écoles partisanes ont plus ou moins compensé ce manque.

 

 

(Archives D.D., N.E., 10/2008).

 

 

Sur ce blog, vous pouvez consulter les articles intitulés :


 

La Guerre 1914 – 1918 – Halluin (11) Séance Extraordinaire du Conseil Municipal d’Halluin – Document inédit du 30 Juin 1915.

 

La Guerre 1914 – 1918 – Halluin  (12) Ville d’Halluin – Demande de reprise du Travail  en date du 3 Juillet 1915.

 

La Guerre 1914 – 1918 – Halluin (13) 1915, Halluin ville occupée.

 

La Guerre 1914 – 1918 – Halluin (14) Halluin occupée sous la responsabilité de M. Paul Lemaitre-Boutry.

 

La Guerre 1914 – 1918 – Halluin (15) La magnifique résistance des Civils Halluinois  sous l’Occupation Allemande.

 

La Guerre 1914 – 1918 – Halluin (16) La Ville d’Halluin prise en Otage durant la Grande Guerre.

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 21:21


(...) Après l’armistice, il ne veut pas être démobilisé comme soldat italien. Il veut être libéré de ses

obligations militaires par la France où il veut retourner. Il se rend au consulat de France à Milan,

montre son livret militaire et se fait reconnaître comme soldat français. Libéré, il rentre à Paris et

reprend son travail de ramoneur.

 

Il fonde avec ses deux frères une entreprise qui compte aujourd’hui près de 4000 employés. Sa devise

est : « Union. Travail. Sagesse ». Cette devise, il en fera la ligne de conduite de toute sa vie.

En 1938, sentant venir la guerre, il demande à être naturalisé Français. Il devient officiellement

Français en 1939. Pendant la guerre il travaille avec la Résistance, fournit des renseignements, cache

des armes, fabrique des explosifs. Il n’a pas le sentiment, une fois encore, d’être un héros, juste de

faire son devoir envers le pays qui l’a accueilli, qui lui a donné sa chance et qui est devenu le sien.

 

Lazare Ponticelli a vécu longtemps. Il est mort à 110 ans, le 12 mars 2008. Comme si dans ce dernier

vivant toute la vie s’était concentrée pour montrer à quel point elle pouvait être plus forte que le

malheur.

 

Lui qui avait connu la plus extrême violence, il s’est éteint en ayant l’air de s’endormir, dit sa fille. Il

avait tout réussi, accompli tous les rêves du petit garçon de 10 ans qui avait quitté son village de

misère pieds nus dans la nuit un siècle auparavant.

 

Ce héros anonyme, qui ne cessa jamais d’être fidèle aux valeurs d’honnêteté, de travail, de loyauté que

son père lui avait enseignées, avait pour destinée de ne devenir célèbre qu’au jour de sa mort, parce

que ce jour-là la Grande guerre allait cesser d’appartenir au souvenir pour ne plus appartenir qu’à

l’Histoire.

 

Comme le visage du caporal Peugeot au moment de sa mort préfigure les visages des millions de

morts qui allaient venir, celui de Lazare Ponticelli à son dernier instant les résume tous.

Avant que ne meure l’avant-dernier survivant, il ne savait pas que le destin lui réservait ce rôle de

dernier témoin. Mais toute sa vie jusqu’à la fin, il n’a cessé de vouloir témoigner.

 

Il disait : « L’horreur de cette guerre je ne l’ai pas oublié, ni pour moi, ni pour ceux qui sont morts.

C’est pourquoi je vais le 11 novembre au monument aux morts ». Il ne manqua pas une

commémoration de toute sa vie.


Aux enfants des écoles, il répétait : « Ne faites pas la guerre ». La guerre, il ne la racontait que pour en

faire sentir l’horreur et pour en faire comprendre l’absurdité qu’il ressentit si fortement au Tyrol quand

soldats autrichiens et italiens fraternisaient entre deux assauts en s’échangeant du pain contre du tabac.

Comme tous les combattants de 14-18, il aurait voulu que cette guerre fût la dernière. Mais il a fallu

que l’Europe se jetât une fois encore dans l’horreur et qu’elle fût menacée d’anéantissement pour

qu’elle se décide enfin à faire la paix avec elle-même pour toujours.

 

L’hommage solennel que la nation tout entière rend aujourd’hui à Lazare Ponticelli, c'est un hommage

à tous ses camarades de combat dont la plupart lui sont inconnus mais qui sont devenus des frères dans

la douleur et la souffrance, cet hommage solennel n’est pas un hommage rendu à la guerre, c’est un

hommage à ceux qui l’ont faite, marin, aviateurs, cavaliers, artilleurs, fantassins, civils, en souffrant et

en risquant leur vie pour l’amour de leur patrie et pour l’idée qu’ils se faisaient de ce qu’ils lui

devaient, pour l’idée qu’ils se faisaient de la liberté, de l’honneur et du courage.

 

Au milieu des circonstances tragiques qui les dépassaient, pris dans un engrenage fatal dont aucun

n’était individuellement responsable, ils n’ont pris les armes au fond que pour une seule raison : parce

qu’ils préféraient mourir en hommes libres plutôt que de vivre en esclaves. Ce qu’ils ont fait c’est plus

qu’on ne pouvait demander à des hommes et ils l’ont fait. Trente ans plus tard, aux Glières où j’irai me

recueillir demain, une poignée d’hommes allaient eux aussi faire le sacrifice de leurs vies en

proclamant : « vivre libre ou mourir ! »

 

Jeunesse de France, souvenez-vous toujours de ce que vous devez aux femmes et aux hommes qui

furent si grands dans l’épreuve et dans le malheur !

 

Nul désormais ne racontera plus à ses petits-enfants ou à ses arrière-petits-enfants la vie terrible des

tranchées, ni les combats de l’Argonne, ni ceux du chemin des Dames. Nul n’entendra plus le vieux

Poilu dire à ses petits-enfants ou à ses arrière-petits-enfants : ne faites plus jamais la guerre.

 

Il est de notre devoir que, par-delà l’Histoire, la mémoire demeure malgré tout vivante. C’est un

devoir national, c’est un devoir humain. On ne construit pas son avenir en oubliant son passé, mais en

l’assumant et en le surmontant.

 

Mais le souvenir est fragile quand la mort est passée.

 

Un autre immigré, engagé volontaire en 1914, avait écrit en partant à la guerre à celle qu’il aimait :

« Si je mourais là-bas sur le front de l’armée

Tu pleurerais un jour et puis mon souvenir s’éteindrait

Si je meurs là bas souvenir qu’on oublie

Souviens t’en quelquefois (…) »

 

Il s’appelait Guillaume Apollinaire, il avait vingt quatre ans, il aimait la vie comme on l’aime à vingt

ans, il n’avait pas de haine. Il était le fils d’un père italien et d’une mère d’origine balte. Il fut blessé à

la tempe. Affaibli par sa blessure, il mourut de la grippe espagnole en 1918.

 

Il est, comme des millions d’autres, le frère de Lazare par delà la mort et pour l’éternité. Il est le frère

de cet homme dont la mort paisible referme les dernières blessures avec lesquelles tant de femmes et

d’hommes ont dû apprendre à vivre. Il est, comme des millions d’autres, le frère de cet homme dont le

sort a voulu qu’il fût l’ultime survivant mystérieusement choisi, peut être parce qu’il en était digne

tout simplement, pour témoigner du grand rêve de fraternité qui unissait tous ceux qui avaient connu

cet enfer où chacun, au milieu du massacre, s’était demandé un jour s’il était encore un homme.

 

En cet instant, dans toute la France la pensée de chacun se tourne vers ces femmes et ces hommes qui

nous ont appris la grandeur du patriotisme qui est l’amour de son pays et la détestation du

nationalisme qui est la haine des autres. Et par delà le silence de la mort, ils nous parlent encore au

nom de ce qu’ils ont enduré. Ils nous disent que la compréhension, le respect et la solidarité humaine

sont les seuls remparts contre la barbarie qui, à chaque instant, si nous n’y prenons pas garde, peut

menacer à nouveau de submerger le monde.

 

Nous ne les oublierons jamais.

                                                                                                   

                                                                                                                    Nicolas SARKOZY
                                                       
                                                                                                                          
 


(Cet article est publié dans ce blog depuis le 18/3/2008).
 

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 21:05


Paris, Lundi 17 mars 2008

Le dernier survivant vient de rejoindre le premier mort de la plus atroce des guerres.


Qui se souvient de ce premier mort ?


Il était Caporal. Le 2 août 1914, en poste dans le village de Joncheray au sud-est du Territoire de

Belfort, il s’oppose à une patrouille allemande qui a violé la frontière. Il fait les sommations d’usage.

En réponse, l’officier qui commande la patrouille sort son revolver et tire. Il est mortellement touché.

Avant de mourir il a le temps de riposter et de blesser mortellement à son tour celui qui vient de lui

ôter la vie.


On pose les deux corps dans une grange côte à côte sur un lit de paille.

 

Le Français a 21 ans à peine. Il est instituteur. Il s’appelle Jules-André Peugeot.

L’Allemand est Alsacien, natif de la région de Mulhouse. Il a tout juste 20 ans. Il s’appelle Camille

Mayer.

Ils aimaient la vie comme on l’aime à 20 ans. Ils n’avaient pas de vengeance, ils n’avaient pas de

haine à assouvir.

Ils avaient 20 ans, les mêmes rêves d’amour, la même ardeur, le même courage.

Ils avaient 20 ans et le sentiment que le monde était à eux.

Ils avaient 20 ans, ils croyaient au bonheur.

Ils sortaient à peine de l’enfance et ils ne voulaient pas mourir.


Ils sont morts tous les deux par un beau matin d’été, en plein soleil, l’un d’une balle à l’épaule, l’autre

d’une balle en plein ventre, ils étaient les premiers acteurs inconscients d’une même tragédie dont le

destin aveugle et la folie des hommes avaient depuis longtemps tissé secrètement la trame sinistre qui

allait prendre dans ses fils une jeunesse héroïque pour la conduire au sacrifice.

 

Ces deux morts de 20 ans ne virent pas la suite effroyable de ce qu’ils avaient commencé, ces millions

de morts tombés face contre terre fauchés par les mitrailleuses, noyés dans la boue des tranchées,

déchiquetés par les obus. Ils ne virent pas non plus l’immense foule de ces millions de blessés, de

paralysés, de défigurés, de gazés, qui vécurent avec le cauchemar de la guerre gravé dans leur chair.

Ils ne virent pas les parents qui pleuraient leurs fils, les veuves qui pleuraient leurs maris, les enfants

qui pleuraient leurs pères.


Ils n’éprouvèrent pas la souffrance d’un soldat qui fume cigarette sur cigarette « pour vaincre l’odeur

des morts abandonnés par les leurs qui n’ont même pas eu le temps de jeter sur eux quelques mottes de

terre, pour qu’on ne les vît pas pourrir ».


Ces deux jeunes de vingt ans ne connurent pas les nuits de pluie, l’hiver, dans les tranchées, « l’attente

silencieuse et grelottante, les minutes longues comme des heures ».


Ils ne croisèrent pas les colonnes qui revenaient du feu « avec leurs plaies, leur sang, leur masque de

souffrance » et leurs yeux qui semblaient dire à ceux de la relève : « N’y allez surtout pas ! »


Ils ne se battirent pas sans relâche contre la boue, contre les rats, contre les poux, contre la nuit, contre

le froid, contre la peur.

 

Ils n’eurent pas à vivre pendant des années avec le souvenir de tant de douleurs, avec la pensée de tant

de vies foudroyées à côté d’eux et des corps qu’il fallait enjamber pour monter à l’assaut.

 

Lazare Ponticelli fut de ceux qui survécurent après avoir connu toutes les souffrances et toutes les

horreurs de cette guerre la plus terrible peut-être que le monde ait jamais connu. La mort l’épargna

miraculeusement, comme si elle avait choisi de le sauver pour qu’il puisse témoigner, pour qu’il fût un

jour le dernier témoin. Et quel témoin !

 

Sa vie commence comme une légende. Elle se poursuit comme un roman, le roman de tous les pauvres

bougres qui n’avaient à offrir que leur cœur, leur courage et leurs mains de travailleurs et qui

donnèrent tout parce qu’ils avaient chevillé au corps l’idée simple du devoir et qui furent français quel

que soit l’endroit où ils étaient nés non par le sang reçu mais par le sang versé.

 

Lui, il naît dans le Nord de l’Italie à la fin du XIXe siècle, sur cette terre montagneuse où la vie est

dure, la misère est partout et l’exil est bien souvent le seul espoir d’échapper à la faim.


Sa mère le met au monde en plein champ un 24 décembre. Pendant trois jours une tempête de neige

empêche de déclarer sa naissance. La déclaration ne sera enregistrée que le 27 décembre. Mais la date

est mal écrite. Officiellement voici Lazare enregistré à la date du 7 décembre !


Il a six ans quand l’aîné de ses frères meurt, bientôt suivi par son père. Sa mère doit s’éloigner de plus

en plus souvent pour trouver du travail.


Sa sœur aînée qui s’est installée en France vient chercher son frère et sa sœur qui vivent encore au

village avec lui. Elle n’a pas assez d’argent pour payer aussi son voyage.

 

A sept ans, il est seul. Il est berger. Il se lève tous les matins à 5 heures et travaille toute la journée en

échange de l’hébergement et de la nourriture. Il rêve de partir. L’Amérique, la France, Paris, n’importe

où. Il veut s’arracher à la fatalité de la misère. Il est prêt à se donner de la peine, à travailler dur, à

faire des sacrifices pourvu qu’il lui soit donné d’espérer une vie meilleure.

 

L’hiver il se fait chasseur de grives pour gagner de quoi se payer le voyage. Il se fabrique lui-même

des chaussures. Et à dix ans il part seul, en clandestin, pour Paris. Il y fait toutes sortes de petits

boulots. A 15 ans, grâce à ses économies, il crée une entreprise de ramonage avec un ami un peu plus

âgé que lui.

 

Il a 16 ans quand la guerre éclate. Il s’engage dans la légion étrangère en trichant sur son âge. « J’étais

Italien, dira-t-il, mais je voulais défendre la France qui m’avait accueilli. C’était une manière de dire

merci ».


Il participe aux terribles combats dans la forêt d’Argonne, entre l’Aisne et la Meuse, où les positions

françaises et allemandes s’enchevêtrent les unes dans les autres, dans la boue argileuse, entre les

étangs et les marécages.


Au premier engagement son régiment perd 161 hommes en dix minutes, 30 tués, 114 blessés, 17

disparus. Un témoin de ces combats appellera l’Argonne « la mangeuse d’hommes ».

 

Avant l’assaut on distribue du rhum aux soldats. Après l’assaut les survivants entendent dans les

tranchées les hurlements des blessés abandonnés entre les lignes et que l’on ne peut secourir qu’une

fois la nuit tombée.


Un jour Lazare rampe jusqu’à un de ces blessés dont la jambe a été arrachée par un éclat d’obus et le

tire derrière les lignes françaises. Il n’a jamais su ce qu’il était devenu. Il n’a d’ailleurs jamais cherché.

Il avait juste fait ce qu’il avait dû. Il ne demandait aucune reconnaissance. Cet homme à qui il avait

sauvé la vie en risquant la sienne l’avait pris dans ses bras et lui avait dit : « Merci pour mes quatre

enfants ». Cela avait suffi à Lazare.

 

En 1915 l’Italie réclame ses ressortissants pour défendre son sol. Lazare refuse de quitter la France et

ses camarades de combat. Après ce qu’il vient de vivre, il se considère comme Français. Il faudra que

deux gendarmes viennent le chercher pour l’amener de force à Turin. Il est envoyé au Tyrol se battre

contre les Autrichiens.

 

Il se bat bien. Il est blessé d’un éclat d’obus à la jambe gauche. Rétabli, il repart au front. Son

comportement au feu lui vaut une citation à l’ordre de l’armée et la plus haute distinction militaire

italienne.




(Voir suite et Fin) 

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 13:54


Lundi 17 Mars 2008 aux Invalides

Hommage de la Nation

au dernier français, de la « der des der ».

Lazare Ponticelli, le dernier poilu

et à tous les combattants

de la guerre 1914-1918.

 

C’est le dernier d’une immense cohorte, celle de 8,5 millions de soldats français de la Grande Guerre.

Lazare Ponticelli, le dernier poilu survivant de la première guerre mondiale, est mort à l'âge de 110 ans.


Doyen des Français et dernier légionnaire de la Grande guerre, est décédé le mercredi 12 mars 2008 à 12h45 au domicile de sa fille, sept semaines après Louis de Cazenave, mort le 20 janvier, également à 110 ans.


Dans un communiqué, le président Nicolas Sarkozy a "exprimé la profonde émotion et l'infinie tristesse de l'ensemble de la Nation".


Un "hommage national" sera rendu lundi matin à Lazare Ponticelli et à l'ensemble de ses camarades de combat lors d'une messe aux Invalides, en présence de M. Sarkozy et de légionnaires et de soldats en uniforme de poilus, a annoncé le secrétaire d'Etat aux anciens combattants Alain Marleix.


Le secrétaire d'Etat s'est incliné mercredi devant le corps de Lazare Ponticelli, transféré dans l'après-midi dans le funérarium du CHU du Kremlin-Bicêtre.

 

Portrait


Né le 7 décembre 1897, ce Franco-Italien, dont la vie s'apparente à un roman, a toujours tenu à participer à ce qu'il considère comme un devoir: "Pendant la guerre, un camarade m'a dit 'Si je meurs, vous penserez à moi', et je n'ai jamais oublié".

Fier de son histoire

Soucieux de témoigner - ce qu'il a fait en racontant la guerre de 1914-1918 dans les écoles -, Lazare Ponticelli est fier de son parcours. Celui d'un petit Italien parti tout seul de son village natal, près de Bettola (nord de l'Italie), à 9 ans et demi, pour fuir la misère et gagner le "paradis" - la France. Il vit avec sa mère et ses frères à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), où réside à l'époque une importante communauté italienne.


"C'est complètement idiot la guerre"

En 1914, il a 16 ans quand il s'engage dans les rangs du 1er Régiment de marche de Sidi-Bel-Abbès (Légion étrangère). Un mois de classes et le voilà au front, "à Soissons, en deuxième ligne", puis en Argonne.

C'est là, en 1915, au fond des tranchées, qu'il sera rattrapé par l'Italie. Comme tous les Italiens engagés dans l'armée française, il doit partir combattre sous le drapeau transalpin après l'entrée en guerre de l'Italie au côté de la France.De l'autre côté de la frontière, qu'il poursuit la guerre, se battant contre les Autrichiens. De ce long conflit, dont il sort indemne excepté une blessure à la joue, il a retenu une chose: "Vous tirez sur des pères de famille, c'est complètement idiot la guerre".

Refus des funérailles nationales


Démobilisé en 1916, il rentre en France en 1921 et lance avec deux de ses frères une entreprise de montage et d'entretien de cheminées d'usine, dont les activités vont s'étendre au secteur du raffinage du pétrole. La société Ponticelli Frères existe toujours et compte 2.000 salariés.


Il est naturalisé Français seulement en 1939. Comme Louis de Cazenave, Lazare Ponticelli a refusé les funérailles nationales promises en 2005 par l'ancien président Jacques Chirac pour le dernier des 8,5 millions de poilus. "Si c'est moi le dernier, je dis non. Ce serait un affront pour les gens qui sont morts sans considération".

 

 

      Historique de la Grande Guerre


Avec Lazare Ponticelli disparaît le dernier combattant français de la guerre de 1914-1918, qui fit dix millions de morts , dont 1,4 million de soldats français: paysans, employés, instituteurs, ouvriers, bretons ou auvergnats, tirailleurs marocains ou sénégalais, tués sur les coteaux de la Marne, dans les tranchées de Verdun ou du Chemin des Dames.


Avec 1,4 million de soldats "morts pour la France", la France a connu une saignée sans précédent : 900 morts en moyenne par jour durant les 51 mois de guerre, du 1er août 1914 au 11 novembre 1918, avec 20.000 tués pour la seule journée du 22 août 1914 en Lorraine.


1,4 million de morts et aussi 3 millions de blessés, dont 1 million d'invalides, amputés ou gazés et 15.000 "Gueules cassées", ces soldats défigurés qui vont rappeler durant des années ce conflit aux Français.


1,4 million de morts et aussi des centaines de milliers de veuves et d'orphelins. Des centaines de milliers de femmes qui remplacent les hommes, partis au front, dans les usines d'armement, les écoles et les hôpitaux.


1,4 million de morts et presque autant de noms inscrits sur les monuments aux morts des 36.000 communes de France, dont une quinzaine seulement n'érigèrent pas de monument car aucun soldat du village n'avait été tué. Mais aussi les mots "Tu ne tueras point" inscrits sur le monument aux morts d'Avion (Pas-de-Calais), ou "Maudite soit la guerre" sur celui de Gentioux (Creuse).


1,4 million de morts, dont des milliers de disparus ou jamais identifiés dans la boue de la Marne ou de Verdun, symbolisés par le Soldat Inconnu qui repose sous la voûte de l'Arc de Triomphe.


1,4 million de morts, la grande majorité dans la "zone rouge" allant de la Mer du Nord à la Suisse avec ces noms gravés dans l'Histoire de France: la bataille de la Marne et ses taxis (septembre 1914); le Bois des Caures, les forts de Douaumont et de Vaux, la "Voie Sacrée" à Verdun (février-décembre 1916); le Chemin des Dames (printemps 1917) et l'échec sanglant de l'offensive Nivelle suivis de mutineries.


1,4 million de morts et les 675 soldats fusillés sous l'uniforme français pour désertion, mutinerie, refus d'obéissance, ou crimes de droit commun, dont 49 au printemps 1917 au Chemin des Dames.


1,4 million de morts, dont le soldat Pierre-Auguste Trébuchon, tué sur les bords de la Meuse le 11 novembre 1918 à 10h50, dix minutes avant la sonnerie du cessez-le-feu à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de 1918.


"Plus jamais ça", dirent alors certains poilus. D'autres affirmèrent que cette guerre serait "la der des ders".


Les huit derniers survivants

 

Huit vétérans de la Grande Guerre de 1914-1918, ayant pris part aux combats sont encore en vie après le décès de Lazare Ponticelli, qui était le dernier poilu français.


Le dernier soldat allemand de la Première guerre mondiale, Erich Kästner, est décédé le 1er janvier 2008, à l’âge de 107 ans.


Dans l’Armée britannique, Henry Alligham, 111 ans est le doyen des vétérans, il est le seul à avoir combattu du début à la fin du conflit. Harry Patch et Claude Choules sont les deux autres derniers combattants britanniques de 14-18.


Deux autres vétérans ont combattu pour l’Italie : Delfino Borroni et Francesco Chiarello, tous deux 109 ans.


Pour l’armée américaine, Franck Buckles, 106 ans est le dernier vétéran de l’armée américaine à avoir servi en zone de combat.


Franz Kûnstler, 107 ans, combattait pour sa part dans les rangs de l’armée austro-hongroise. Il vit actuellement dans le sud de l’Allemagne.


Enfin Yakup Satar, 109 ans s’était pour sa part engagé dans l’armée ottomane en 1915. Dernier vétéran de l’Empire Ottoman, Yakup Satar vit aujourd’hui en Turquie.


(Archives et Synthèse D.D.).

(Article publié dans ce blog depuis le 16/3/2008).

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 13:35


En novembre 2003, lorsque l’on s’aventure à l’interroger sur ses souvenirs de soldat pendant la Grande Guerre, il ne dit pas grand-chose. « Je n’ai pas de mémoire » répond Charles Durieux.

 

A 104 ans, il est né le 29 Mars 1899 à Gommegnies (Nord), l’homme qui vit à Douai, fait partie des trente-six Poilus, tous centenaires, encore en vie dans le pays. Le tout dernier dans la région, alors qu’ils étaient encore sept en 2000…

 

En a-t-il conscience ? Il ne sait pas très bien. « Peut-être », lâche-t-il simplement.

 

Engagé volontaire

 

C’était le 3 février 1918. La guerre de mouvement est de retour. Agé de 19 ans seulement,Charles Durieux s’engage dans le 101e régiment d’artillerie lourde (RAL), avant de rejoindre en avril le 121e RAL.

 

Le jeune homme a quitté son bourg natal de Gommegnies, près du Quesnoy, pour revêtir l’uniforme de l’armée française.

 

Pourtant son père, exploitant forestier, vouloir son fils unique reprendre l’affaire familiale. « Ils ne s’entendaient pas très bien, il s’est engagé volontairement », explique Madeleine, son épouse.

 

Nous n’en saurons pas beaucoup plus. Tout juste apprend-on que sa vie professionnelle fut bien remplie. « Il a fait trente-six métiers », confie son épouse. Charles Durieux  était aussi un grand collectionneur, numismate et philatéliste passionné.

 

Dernier témoin de la Grande Guerre, le vieil homme vit désormais, avec son épouse, dans une maison de retraite de Douai.

 

Il est titulaire de la Légion d’honneur, qui lui a été remise le 11 novembre 1995.

 

 

(Archives D.D., VdN, 11/2003)

 

 

Deux mois et demi après cet entretien, M. Charles Durieux est décédé à Douai (Nord) le 5 Février 2004.


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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 12:08


Le 11 novembre 2003, pour la commémoration du 85ème anniversaire de l’Armistice, la presse locale publiait « L’enfer vécu par un Halluinois » :

 

Du Sud-Oranais (Algérie) à Nieuport (B), sur le front de  l’Yser, de la Mer du Nord, aux offensives de la Somme, Champagne, Aisne, en passant par les tranchées de Verdun jusqu’à l’état-major du Maréchal Foch,  ce « Poilu » halluinois a tout connu. De cet enfer vécu dans cette grande région Nord de la France, où les maisons aux murs noirs s’adossent au ciel assombri par les combats incessants et meurtriers.

 

Le 11 novembre 1918, le cessez-le-feu définitif et général fut annoncé à 11 h 10, six heures après la signature de l’acte d’armistice dans le wagon de Rethondes.

 

Le dernier témoin oculaire de cet instant historique, Henri Deledicq, natif de Lille, était alors secrétaire du PC du Maréchal Foch. Il décéda à Valenciennes en 1985.

 

En effet, dans un réduit du wagon-bureau du train français travaillaient les deux secrétaires-dactylographes de Foch : l’un Henri Deledicq retapera à cinq heures, dans la nuit du 10 au 11, les exemplaires de la dernière page de la convention d’armistice. Etait-ce la pression, l’émotion ? Il plaça le carbone à l’envers. Aucun des signataires des deux parties, en paraphant, à 5 h 10, ne s’en aperçut…

 

Un Halluinois se retrouvera également au commandement en chef des armées alliées du Maréchal Foch, c’est cet épilogue que nous retrace succinctement Daniel Delafosse, amateur d’histoire locale, rendant ainsi hommage à  tous les Poilus qui ont vécu l’enfer sur la terre et sacrifié leur vie pour notre liberté.

 

Ce jeune appelé Halluinois de 19 ans quitte son domicile, sous la pression de l’ennemi, le 27 août 1914 et rejoint son corps à Alger le 10 septembre, affecté à la 67ème compagnie. Volontaire pour le front, il quitte l’Algérie le 15 janvier 1915 et reçoit le baptême du feu à Nieuport (Belgique) dans les rangs du 1er régiment de marche des zouaves.

 

L’héroïque bataille de Verdun

 

Dès lors et sans interruption il participe à toutes opérations où se trouve engagé son régiment de la mer du Nord aux Vosges. Notamment dès le 22 février 1916 lors de l’héroïque bataille de Verdun, dans les sanglants combats de Cumières, dans la défense mémorable du Mort-Homme, dans les corps à corps de la côte 304 où il restera l’un des huit survivants de la 4e section de la 16e compagnie. Il subit de terribles souffrances, après avoir été blessé par éclats d’obus à la tête et soigné sur place.

 

En novembre 1916, le jeune soldat halluinois fut atteint d’un jet de liquide enflammé et fortement brûlé. Il sera cité plusieurs fois à l’ordre du Régiment et de l’Armée.


En 1918, il participe à l’arrêt de l’offensive allemande sous Compiègne de mai à juin, et ne quitte plus l’action, jusqu’au 17 juillet 1918, où après avoir pris part à plusieurs attaques en forêt de Villers-Cotterêts, il est atrocement blessé et intoxiqué par l’ypérite.

 

Le poilu halluinois évacué du front, aveugle et dans un état comateux, est hospitalisé durant huit mois successivement à Tours, Paris et Tarascon.

 

Invalide temporaire à 100 % des suites d’intoxication par gaz, il est reconnu inapte à tout service armé. Il est alors détaché à la 20e section des secrétaires d’Etat-major à Paris, où il occupe différents emplois y compris celui de secrétaire à l’Etat-major du Maréchal Foch.

 

Il retrouve ses parents en 1919

 

Mobilisé depuis cinq ans, dont 42 mois de guerre, la démobilisation l’atteint le 15 août 1919, où il retrouve à Halluin ses vieux parents, pour la première fois, depuis son incorporation !

 

Cet ancien zouave et caporal halluinois recevait, le 16 juin 1920, la Médaille Militaire, la plus haute distinction pour un soldat. En 1954, fait Chevalier de la Légion d’Honneur, Il  décéda le 16 septembre 1966 à l’âge de 72 ans.

 

Devant sa tombe, lors de l’éloge funèbre, Antoine Demeestère président en exercice de l’UNC d’Halluin rappela ces mots que répétait souvent le défunt :

 

« Nous agaçons, parfois, avec nos revendications, avec nos défilés, avec nos décorations, mais nous devons continuer à être les témoins du devoir accompli, nous devons continuer à élever une protestation contre le péché du monde que sont les guerres, nous devons continuer à être un reproche contre l’oubli et l’ingratitude ».

 

 

Ce « Poilu Halluinois » s’appelait Henri-France Delafosse, mon père.

 

 

                                                                                                Daniel DELAFOSSE

 

  (Archives personnelles D.D.).

 

 LIENS :  La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (22) Henri-France Delafosse, Zouave Halluinois de la Grande Guerre... pendant 42 mois. 

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (55) En 1937, l'Amicale Halluinoise des Anciens Combattants élit son nouveau Président Henri-France Delafosse.

 
La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (56) L'Halluinois Henri-France Delafosse fait Chevalier de la Légion d'Honneur à titre Militaire. 

La Guerre 1914 - 1918 - Halluin (60) Les Funérailles de l'ancien Poilu Halluinois Henri-France Delafosse.  

La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (2) Une première française à Halluin (Nord)

La Libération d'Halluin - Septembre 1944 (19) Les résistants halluinois de l'ombre...

L'Halluinois Henri-France Delafosse, un homme de "Devoir"

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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 22:33


Dans le cadre des cérémonies commémoratives du 80ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, la Ville d’Halluin a installé des expositions au centre culturel Albert Desmedt, jusqu’au 20 novembre 1998.

 

Exposition…

 

Sous le titre « La Première Guerre mondiale », les Archives départementales du Nord présentent de grand panneaux avec des reproductions en couleur de documents : affiches, journaux, cartes stratégiques, papiers officiels, etc.

 

La bibliothèque d’Halluin, sous le titre « Images et Textes de la Grande Guerre » met à la disposition du public, différents documents.

 

L’Office du cinéma halluinois a choisi de recenser les films évoquant « 14-18 au cinéma ».

 

Des associations d’anciens combattants et des Halluinois ont apporté aussi leurs témoignages : photos, uniformes militaires, journaux, cahiers, etc.

 

Parmi tous ces documents, certains frappent plus que d’autres. Par exemple, le journaliste local a été étonné d’apprendre que l’armée allemande occupait les locaux de l’Echo du Nord à Lille, où est installé actuellement le siège de La Voix du Nord.

 

Les soldats allemands étaient employés à l’imprimerie, un romancier, un écrivain et un caricaturiste germaniques s’occupaient de rédiger et d’illustrer un journal écrit en allemand intitulé Lillerkriegzeintung (journal de guerre de Lille).

 

Il existait aussi des journaux, moins officiels, pour les réfugiés qui avaient dû quitter notre région pour s’installer derrière le front. Le siège du journal des réfugiés nordistes était à Paris, rue de Dunkerque et il fallait payer d’avance les abonnements.

 

A propos des réfugiés, on apprend aussi qu’il y avait des évacuations forcées pour la population. Puis des évacuations volontaires pour les femmes, les enfants, les malades, les personnes âgées mais dont les hommes en bonne santé étaient exclus. Ces réfugiés ne devaient emporter avec eux que le strict minimum en bagages et en argent. Au gré des mouvements du front, ils pouvaient être de nouveau déplacés et certains ont parcouru de très longs trajets via la Suisse avant d’être « rapatriés » à Lille.

 

Les familles nordistes devaient accueillir chez elles l’occupant et garder propre le logement. Si elles refusaient, elles devaient payer de fortes amendes.

 

La guerre terminée, tout le nord de la France était dévasté et il a fallu reconstruire. Les prisonniers allemands déblayaient les décombres. Des baraquements provisoires servaient de logement à ceux qui n’avaient plus rien. Dans les champs, il fallait tout remettre en état avant de semer et planter. Des vaches et juments arrivaient d’Allemagne pour reconstituer le cheptel.

 

Parmi les documents présentés, les dessins d’Adolf Hitler ne laissent pas indifférents. Jeune soldat, il servait dans un bataillon d’intellectuels. Alors qu’il était en repos à Fournes-en-Weppes, il croquait à la plume et au crayon des paysages de la région : fermes, champs de houblon et… l’église de Comines.

 

Il y a encore des tas de choses intéressantes à découvrir même si l’on croit tout savoir sur la Grande Guerre. Et peut-être aurez-vous la surprise de voir le portrait d’un arrière grand-père sur une des photos exposées…

 

 

(Archives D.D., VdN, 11/1998).

 

 

Cérémonie Commémorative du 11 Novembre

 

Peut-être était-ce le temps ensoleillé ou plus simplement le fait que cette année on célébrait le 80e anniversaire. Toujours est-il que beaucoup de monde s’était déplacé ce 11 novembre 1998 pour la commémoration de l’armistice.

 

Anciens combattants et résistants de la seconde guerre mondiale et de la guerre d’Algérie, le maire, les élus, les représentants des associations patriotiques, du conseil municipal et des corps constitués… tous étaient venus saluer la mémoire de ces poilus tombés au champ d’honneur, lors de ce conflit meurtrier et sanguinaire que fut la Grande Guerre.

 

Une nouvelle fois, le discours du 11 novembre, lu par un représentant du CMEJ, insista sur le devoir de mémoire envers ces soldats morts pour la nation et la liberté et qui, au sacrifice de leur vie sont entrés dans l’histoire. Conscient que les mots de ceux qui l’ont vécu parlent beaucoup plus qu’un discours moralisateur.

 

Le maire Alexandre Faidherbe, lors de l’assemblée à la salle du Manège où se tenait également une exposition consacrée à la première guerre mondiale, avait choisi de lire des extraits de trois ouvrages relatant ces sombres années de l’histoire.

 

Commençant par le récit de Gaston Mercier, jeune caporal nordiste, il lui emprunta quelques lignes :

 

« Homme redevenu sauvage, le poilu est un homme qui souffre, qui meurt, qui court à la mort, qui sait sa fin proche et qui ne se plaint ni de ses souffrances, ni de la courte durée de son existence… C’est celui dont personne à l’arrière ne connaît la vie véritable ».

 

Reprenant ensuite un extrait d’Erich Maria Remarque, auteur allemand de " A l’Ouest, rien de nouveau," puis un autre de Roland Dorgelès :

 

« On oubliera. Les voiles de deuils, comme des feuilles mortes tomberont… ».

 

Ainsi écrivait Dorgelès, à propos des millions de victimes de la Grande Guerre. En relisant ces mots, devant deux cents personnes recueillies, le maire et conseiller général, Alexandre Faidherbe, montre que quatre-vingts ans après, on n’a pas oublié. Les arrière-petits-enfants de ceux qui ont souffert témoignent que même si la vie a pris sa revanche, on n’oublie pas.

 

Le Maire avait choisi ces témoignages en précisant qu’Halluin ne comptait plus de Poilus. Mais les femmes, les enfants, qui ont connu ces combattants ont fait perdurer le souvenir. Témoin cette exposition très intéressante, installée salle du Manège pour l’occasion.

 

Certains anciens combattants des guerres suivantes, qui ont rejoint les associations patriotiques créées par leurs aînés, ont regardé les photos avec émotion :

 

« Voyez, c’était mon oncle, il faisait partie des mutilés… » et les souvenirs ressurgissent : « c’est d’ailleurs l’association des mutilés de guerre qui a offert la grille qui entoure le monument aux morts… ».

 

Des responsables d’associations patriotiques (certains ont disparu avec le décès de leurs membres) et des descendants des Poilus dont l’exposition retrace l’histoire ont posé près de la maquette du monument aux morts et du premier drapeau de l’UNC, conservé précieusement par Madame Henri Delafosse Danset.

 

A la demande de Daniel Delafosse, cheville ouvrière de l’exposition 14-18 à la salle du Manège, cette photo-souvenir rassemblait Alexandre Faidherbe Maire, Mme Henri-France Delafosse, et MM. Bertrand Vangaeveren, Guy Desreveaux, Adolphe Dièryck, Gaston Danset, Gabriel Vervacke, Robert Descamps.

 

 

(Archives et synthèse D.D. 11/1998).

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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 22:17


« Nous sommes les petits enfants de la Grande Guerre ».

 

Le bilan de 14/18 ? Neuf à dix millions de morts de toutes nationalités et des conséquences économiques, sociales ou idéologiques considérables.

 

Les écrits sur la Grande Guerre rempliraient des bibliothèques entières. Avec le quatre-vingtième anniversaire de l’armistice en prime, c’est même la saturation complète ! Mais rares sont les auteurs qui ont su, comme Jean-Jacques Becker, prendre toute la mesure de l’évènement.

 

 Car la guerre de 14/18, ce n’est pas seulement une affaire de manœuvres militaires. C’est un conflit qui bouleverse fondamentalement l’ordre du monde. Sans trop le savoir, par bien des côtés, nous sommes les enfants de ce conflit inhumain aux multiples effets.

 

En novembre 1998, aux questions d’un journaliste de la presse régionale, voici les réponses de M. Jean-Jacques Becker, Professeur à l’université de Paris-Nanterre et président de l’Historial de Péronne.

 

Quelles sont les origines de la Grande Guerre :

 

« Elles sont complexes dans le détail et simples en théorie. C’est l’attentat de Sarajevo, le 28 juin 1914, contre l’archiduc François Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois, dû à des nationalistes serbes, qui a mis le feu aux poudres et a précipité la plupart des pays européens dans la guerre par l’enchaînement presque mécanique des alliances.

 

Mais l’origine fondamentale est la puissance des sentiments nationaux dans les Etats européens. Les hommes d’Etat ont eu conscience d’être débordés par des « forces obscures », c’est-à-dire par la conviction des populations des grands Etats-nations de l’Europe d’être menacées par leurs voisin, l’Allemagne par la Russie, la France par l’Allemagne, pour ne prendre que ces exemples ».

 

A qui la faute si elle s’est éternisée ?

 

« Une raison d’ordre militaire. Après la brève période de la guerre, dite de mouvement, la guerre de position, symbolisée par les tranchées, a posé un problème insoluble aux différents commandements qui ont été dans l’incapacité de parvenir à percer le front adverse.

 

Une raison d’ordre psychologique. Au fur et à mesure que la guerre se poursuivait et que les sacrifices consentis étaient devenus immenses, il apparaissait impossible d’accepter un compromis. La France qui, contrairement à ce que l’on a souvent dit, n’était pas entrée en guerre pour l’Alsace-Lorraine, ne pouvait plus admettre de ne pas récupérer les « provinces perdues ». L’Allemagne qui occupait la Belgique et une partie de la France et dont la « carte de guerre était favorable, ne pouvait admettre de les rendre ».

 

Dans quel état d’esprit les peuples se sont-ils mobilisés ?

 

« Contrairement à la légende, l’enthousiasme fut rare. Après un moment de surprise, souvent consternée, très sensible dans les campagnes frnaçaises, le sentiment dominant fut la résolution de défendre sa patrie ».

 

Est-ce le moment le plus terrible de l’histoire de l’humanité ?

 

« Il n’est pas possible de répondre globalement à cette question, car ce qui a été vrai pour un peuple (ou même une partie d’un peuple) ne l’a pas été pour un autre. Une grande partie du monde n’a pas été affectée par la guerre mais, pour la France, dont le territoire a été le théâtre principal des opérations à l’ouest, c’est effectivement un des moments les plus effroyables de son histoire ».

 

Jusqu’à quel point ce conflit a-t-il marqué le XXe siècle ?

 

« Les conséquences immédiates sont évidentes, économiques (l’appauvrissement des Etats européens) monétaires (l’inflation), démographiques (une énorme ponction humaine due aux morts de la guerre mais aussi à la chute du nombre de naissances), politiques (les quatre grands Empires européens, allemand, austro-hongrois, russe, ottoman, disparaissent et une forme nouvelle d’Etat, la Russie soviétique apparaît), géographiques (la carte de l’Europe est bouleversée par l’éclatement de l’Autriche-Hongrie en une série d’Etats nouveaux (Autriche, Hongrie, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Pologne…) et par le recul vers l’Etat de l’espace russe), mais la conséquence la plus importante a été de faire entrer l’Europe dans l’ère des masses et de donner naissance aux totalitarismes (soviétique, fasciste, nazi) ».

 

Qui a gagné la Première Guerre mondiale ?

 

« D’un point de vue purement factuel, sans aucun doute les alliés franco-anglais grâce au concours américain mais à terme, il n’y a pas eu plus de vainqueurs que de vaincus… Les sacrifices insupportables de sa victoire expliquent l’écroulement de la France en 1940 ».

 

Les pires souffrances ont-elles été endurées à Verdun, dans la Somme,sur le Chemin des Dames ?

 

« A Verdun, parce que ce fut la plus longue bataille, mais pendant les six mois de celle de la Somme, les souffrances ont été équivalentes. D’autres batailles comme celles de Lorraine en 1914 (27 000 morts français pour le seul samedi 22 août) ou du Chemin des Dames en 1917 (40.000 morts en deux semaines) ont connu des pertes effroyables ».

 

Le bilan est terrifiant. Quels chiffres faut-il retenir ?

 

« Pour l’ensemble des belligérants, entre 9 et 10 millions de morts. Pour la France, 1.300.000 morts métropolitains et 70.000 morts pour les troupes coloniales, 1 million d’invalides (au taux de plus 10 %) dont 300.000 mutilés, 680.000 veuves de guerre, 760.000 orphelins… ».


S’il y avait une leçon majeure à tirer… ?

 

« Elles sont au moins deux. La première est l’incroyable capacité de courage, d’héroïsme, de sacrifices, mise par les peuples au service de la cause nationale. Pour ne prendre que les trois grands belligérants occidentaux, ce fut aussi vrai pour les Français que pour les Allemands ou les Britanniques.

 

La deuxième est que cette guerre sans causes réelles n’a apporté que malheurs et souffrances et qu’une seconde guerre mondiale a été nécessaire (et une troisième a bien failli l’être) pour en effacer les pires conséquences… ».


 

Quel sens faut-il donner aux commémorations du 11 novembre ?

 

« Quatre-vingt ans après l’armistice de 1918, dans chaque commune de France, le 11 novembre, le maire et ses conseillers municipaux qui sont souvent les petits-enfants, voire les arrière-petits-enfants, des morts de la guerre de 1914, célèbrent leur souvenir.

 

La persistance de ce rite (malgré tout ce qui s’est passé depuis) montre à quel point la mémoire de la Grande Guerre est profondément intégrée dans la conscience nationale.

 

Les cérémonies du 11 novembre n’ont pas pour but de célébrer une victoire, mais bien de se souvenir des sacrifices inouïs qui ont été acceptés pour la défense du pays. C’est la commémoration des morts et du sentiment national ».

 

 

                                                                                              Bruno VOUTERS

 

 

Jean-Jacques Becker a notamment publié « L’Europe dans la Grande Guerre » (ed. Belin Sup), « Les Français dans la Grande Guerre » (Laffont), « La Première Guerre mondiale » (MA Editions).


 

(Archives D.D., VdN, 11/1998).

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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 08:05


The Star-Spangled Banner "La Bannière étoilée" est un chant patriotique écrit par Francis Scott Key, le 14 septembre 1814, et adopté comme hymne national américain officiel le 3 mars 1831. Key, avocat à Washington, rédigea le texte de l'hymne durant la Guerre de 1812 contre l'Angleterre.


On a cru longtemps à tort que Francis Scott Key avait écrit l'hymne célèbre alors qu'il était retenu en captivité par la flotte britannique au large des côtes de Fort Mc-Henry près de Baltimore. Mais il n'était pas prisonnier de guerre. Il avait rencontré les représentants britanniques pour négocier la libération d'un de ses clients. Pour ne pas révéler les secrets de l'attaque programmée, il fut retenu durant la nuit de l'assaut sur un navire de l'ennemi. Au lendemain de la bataille, voyant le drapeau américain flottant sur le Fort McHenry, il rédigea les célèbres rimes reprises dès la fin du dix-neuvième siècle par l'armée américaine.


La musique serait l'oeuvre du compositeur anglais John Stafford Smith, qui écrivit cet air pour accompagner un poème de Ralph Tomlinson appelé "Anacréon au ciel", l'hymne de la "Société d'Anacréon", un club anglais.


Source
: Ambassade des Etats-Unis


 
Hymne Américain

La Bannière étoilée

The Star-Spangled Banner


Oh, say, can you see, by the dawn's early light,
What so proudly we hail'd at the twilight's last gleaming?
Whose broad stripes and bright stars, thro' the perilous fight,
O'er the ramparts we watch'd, were so gallantly streaming?
And the rockets' red glare, the bombs bursting in air,
Gave proof thro' the night that our flag was still there.
O say, does that star-spangled banner yet wave
O'er the land of the free and the home of the brave?
On the shore dimly seen thro' the mists of the deep,
Where the foe's haughty host in dread silence reposes,
What is that which the breeze, o'er the towering steep,
As it fitfully blows, half conceals, half discloses?
Now it catches the gleam of the morning's first beam,
In full glory reflected, now shines on the stream:
'T is the star-spangled banner: O, long may it wave
O'er the land of the free and the home of the brave!
And where is that band who so vauntingly swore
That the havoc of war and the battle's confusion
A home and a country should leave us no more?
Their blood has wash'd out their foul footsteps' pollution.
No refuge could save the hireling and slave
From the terror of flight or the gloom of the grave:
And the star-spangled banner in triumph doth wave
O'er the land of the free and the home of the brave.
O, thus be it ever when freemen shall stand,
Between their lov'd homes and the war's desolation;
Blest with vict'ry and peace, may the heav'n-rescued land
Praise the Pow'r that hath made and preserv'd us as a nation!
Then conquer we must, when our cause is just,
And this be our motto: "In God is our trust"
And the star-spangled banner in triumph shall wave
O'er the land of the free and the home of the brave!


Version française

Oh ! Regardez dans la clarté du matin
Le drapeau par vos chants célèbre dans la gloire
Dont les étoiles brillent dans un ciel d'azur
Flottant sur nos remparts annonçant la victoire.
L'éclair brillant des bombes éclatant dans les airs
Nous prouva dans la nuit cet étendard si cher !
Que notre bannière étoilée flotte encore,
Emblême de la liberté, de la liberté.
Sur les côtes obscures à travers le brouillard épais
Quand l'ennemi hautain, dans le silence arme;
Quelle est cette douce brise qui doucement s'élevait
Nous le fit découvrir dans le lointain caché !
Les premières lueurs de l'aurore matinale
Rayons de gloire brillèrent au lointain.
Que notre bannière étoilée flotte longtemps
Sur le pays de la liberté, au pays des braves !
Oh ! Toujours tant que l'homme libre vivra
Entre son foyer et la désolation de la guerre
Béni par la victoire et la paix, secouru par le ciel
Célébrons le pouvoir qui a su préserver la nation
Et confiant dans la justice de notre cause
Répétons notre devise "En Dieu est notre espoir".
Et la bannière étoilée en triomphe flottera
Sur le pays de la liberté au pays des braves !


(Paroles françaises de Aerts. Editions Salabert)

-o-o-o-o-o-


 Les Ricains

Paroles Michel Sardou  Musique Guy Magenta  (1967)

 
Si les ricains n'étaient pas là
Vous seriez tous en Germanie
A parler de je ne sais quoi
A saluer je ne sais qui

Bien sûr les années ont passé
Les fusils ont changé de mains
Est-ce une raison pour oublier
Qu'un jour on en a eu besoin

Un gars venu de Géorgie
Qui se foutait pas mal de toi
Est v'nu mourir en Normandie
Un matin où tu n'y étais pas

Bien sûr les années ont passé
On est devenus des copains
A l'amicale du fusillé
On dit qu'ils sont tombés pour rien

Si les ricains n'étaient pas là
Vous seriez tous en Germanie
A parler de je ne sais quoi
A saluer je ne sais qui


-o-o-o-o- 


Hommage à Rosa Parks



Rosa Parks s’est éteinte le 24 octobre 2005, à l’âge de 92 ans, chez elle, à Detroit (Michigan). Pionnière dans la défense des droits des Noirs américains aux côtés de Martin Luther King, Rosa Parks est entrée dans l’histoire des Etats-Unis en 1955 pour avoir refusé, dans un bus, de céder sa place assise à un Blanc. Ce geste de défi, impensable dans une Amérique fortement ségrégationniste, allait marquer le mouvement pour les droits civiques des Noirs américains.

 

Le 1er décembre 1955, Rosa Lee Parks dit «Non ! ». «Non !», lorsqu’on lui demande de se lever à l’avant d’un bus pour céder sa place à un homme blanc. Son refus constitue une violation du règlement local en vigueur à Montgomery, ville de l'Alabama ségrégationniste du Sud américain. «Certains disent que je ne me suis pas levée tout simplement parce que j'étais fatiguée», déclarera quelques années plus tard Rosa Parks; «Ce n'est pas vrai. Je n'étais pas fatiguée physiquement, ou du moins pas plus qu'après n'importe quel autre jour de travail. Mais j'étais fatiguée de céder. J’en avais assez de toujours suivre sans protester les ordres des Blancs.»

«Le courage de Rosa Parks témoigne de ce que chacun d'entre nous a la capacité de contribuer à édifier un monde meilleur et plus juste. Cette femme restera, pour tous les antiracistes, un bel exemple de simplicité, de ténacité et de fraternité», a déclaré dans un communiqué l'organisation française SOS Racisme. Rosa Parks s’est illustrée par un refus de voir traiter les Noirs comme des citoyens de moindre importance. Sa détermination fit des émules.

Aussitôt arrêtée et conduite au commissariat de police, Rosa Parks doit s’acquitter d’une amende de 15 dollars. Un jeune pasteur de Montgomery, Martin Luther King - âgé d'à peine 26 ans - organise alors un vaste mouvement de solidarité: pendant 380 jours, les autobus de la ville sont boycottés par les Noirs. L’«arrestation» de Rosa Parks, notait Martin Luther King en 1958, «fut davantage le facteur déclenchant que la cause de la colère.». En somme, «elle s'est assise pour que nous puissions nous lever», résumera le révérend Jesse Jackson, dans un entretien au New York Times.

Ce mouvement, non-violent, contre la ségrégation et la discrimination sera déterminant pour la reconnaissance des droits civiques des Noirs, débouchant successivement sur un changement de la législation locale, celle de l’Etat, puis la législation fédérale. Un an après, le 13 novembre 1956, la Cour suprême déclare anticonstitutionnelle la ségrégation raciale. Quand il sera lauréat du prix Nobel de la Paix, Martin Luther King rendra hommage à la dignité de Rosa Parks en lui dédicaçant son œuvre intitulée Grande marche vers la liberté : «Votre témoignage original est devenu la force motrice de notre grande marche vers la liberté d’aujourd’hui. »

«Deviens quelqu’un qui sera respecté par les autres et qui les respectera aussi»

Fille d'un charpentier et d'une enseignante, se souvient le Washington Post, élevée par sa mère et ses grands-parents, Rosa Lee Parks a vu son grand-père monter la garde devant la maison familiale, un fusil à la main, alors que le Ku Klux Klan paradait dans leur rue. Il lui répétait: «N’accepte jamais les traitements iniques, d’où qu’ils viennent. Ne baisse jamais les bras devant l’injustice», tandis que sa mère lui disait : «Sois fière d’être ce que tu es. Deviens quelqu’un qui sera respecté par les autres et qui les respectera aussi.».

A vingt ans, elle milite pour le NAACP, le grand mouvement pour les droits civiques, déclarant : «J’ai connu dans ma vie bien des événements dramatiques. J’ai été témoin à plusieurs reprises d’une discrimination raciale qui s’appuyait sur la loi et, comme beaucoup d’autres, j’en ai terriblement souffert». Mais toute sa vie elle s’est souvenue de l’enseignement maternel : [Ma mère] «était une femme courageuse qui croyait dans la liberté et l’égalité. Elle disait qu’il n’existe pas de loi nous obligeant à souffrir. Elle était très hostile au racisme.».

 

I have a dream" par Martin Luther King

"J'ai fait un rêve" discours prononcé par Martin Luther King
au Lincoln Memorial de Washington D.C., le 28 août 1963.


(…) Je vous le dis ici et maintenant, mes amis : même si nous devons affronter des difficultés aujourd'hui et demain, je fais pourtant un rêve. C'est un rêve profondément ancré dans le rêve américain. Je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : "Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux."


Je rêve que, un jour, sur les rouges collines de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.


Je rêve que, un jour, l'État du Mississippi lui-même, tout brûlant des feux de l'injustice, tout brûlant des feux de l'oppression, se transformera en oasis de liberté et de justice.


Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau mais à la nature de leur caractère. Je fais aujourd'hui un rêve !


Je rêve que, un jour, même en Alabama où le racisme est vicieux, où le gouverneur a la bouche pleine des mots "interposition" et "nullification", un jour, justement en Alabama, les petits garçons et petites filles noirs, les petits garçons et petites filles blancs, pourront tous se prendre par la main comme frères et sœurs. Je fais aujourd'hui un rêve !


Je rêve que, un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissés, tout éperon deviendra une pleine, tout mamelon une trouée, et la gloire du Seigneur sera révélée à tous les êtres faits de chair tout à la fois.


Telle est mon espérance. Telle est la foi que je remporterai dans le Sud.


Avec une telle foi nous serons capables de distinguer, dans les montagnes de désespoir, un caillou d'espérance. Avec une telle foi nous serons capables de transformer la cacophonie de notre nation discordante en une merveilleuse symphonie de fraternité.


Avec une telle foi, nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter ensemble, d'aller en prison ensemble, de nous dresser ensemble pour la liberté, en sachant que nous serons libres un jour. Ce sera le jour où les enfants du Bon Dieu pourront chanter ensemble cet hymne auquel ils donneront une signification nouvelle -"Mon pays c'est toi, douce terre de liberté, c'est toi que je chante, pays où reposent nos pères, orgueil du pèlerin, au flanc de chaque montagne que sonne la cloche de la liberté"- et si l'Amérique doit être une grande nation, il faut qu'il en soit ainsi.


Aussi faites sonner la cloche de la liberté sur les prodigieux sommets du New Hampshire.

Faites la sonner sur les puissantes montagnes de l'État de New York.
Faites la sonner sur les hauteurs des Alleghanys en Pennsylvanie.
Faites la sonner sur les neiges des Rocheuses, au Colorado.
Faites la sonner sur les collines ondulantes de la Californie.

Mais cela ne suffit pas.


Faites la sonner sur la Stone Mountain de Géorgie.
Faites la sonner sur la Lookout Mountain du Tennessee.
Faites la sonner sur chaque colline et chaque butte du Mississippi, faites la sonner au flanc de chaque montagne.


Quand nous ferons en sorte que la cloche de la liberté puisse sonner, quand nous la laisserons carillonner dans chaque village et chaque hameau, dans chaque État et dans chaque cité, nous pourrons hâter la venue du jour où tous les enfants du Bon Dieu, les Noirs et les Blancs, les juifs et les gentils, les catholiques et les protestants, pourront se tenir par la main et chanter les paroles du vieux "spiritual" noir : "Libres enfin. Libres enfin. Merci Dieu tout-puissant, nous voilà libres enfin."

                                  
  
Martin Luther King
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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 17:44


ABDOULAYE Ndiaye, le dernier tirailleur sénégalais de la guerre 14-18, est décédé le mardi 10 novembre 1998 à l’âge de 104 ans, la veille du 80ème anniversaire de l’armistice, au cours duquel il devait être décoré de la Légion d’honneur.

 

 Abdoulaye Ndiaye, sans doute le dernier ancien combattant de la Grande Guerre de l’ex-AOF, est décédé, vraisemblablement d’un arrêt cardiaque, dans son village de Thiowor, à 200 km au nord de Dakar, où se préparait une fête pour la remise de sa Légion d’honneur.

 

L’ambassadeur de France au Sénégal, André Lewin, se rendra néanmoins à Thiowor pour lui remettre sa décoration à titre posthume.

 

Le président Jacques Chirac avait demandé que tous les soldats alliés et les combattants des anciennes colonies encore en vie, s’étant battus en France pendant la Grande Guerre, soient décorés ce 11 novembre 1998 de la Légion d’honneur. La décision du président Jacques Chirac de lui décerner la Légion d’honneur, la plus haute distinction française, lui avait été annoncée fin septembre 1998, dans son village par un journaliste de l’AFP.

 

Assis sous un arbre, entouré de ses nombreux arrière-petits-enfants, Mame Abdoulaye, comme on l’appelait affectueusement, avait montré peu d’enthousiasme à l’annonce de cette décision.

 

« J’aurais préféré qu’on m’aide à assurer ma survie », avait déclaré cet ancien combattant au visage buriné par l’âge et le soleil. Il avait été blessé à la tête pendant la guerre, avait une surdité prononcée, mais était toujours alerte malgré son grand âge.

 

Pour ses années de guerre, Abdoulaye Ndiaye percevait une prime d’invalidité et une retraite d’ancien combattant de 1.000 FF par an, là où un ancien combattant français touche 2.600 francs. Il ne savait pas qu’il était probablement l’unique survivant parmi les 400.000 « tirailleurs sénégalais », recrutés dans toute l’Afrique sud-saharienne pour aller combattre l’Allemagne durant la guerre 14-18.

 

A 20 ans, Abdoulaye Ndiaye avait été enrôlé de force dans l’armée française, pour permettre à son oncle, retenu en otage par l’autorité locale, d’être libéré. Embarqué par bateau de Dakar à Marseille, il avait participé aux « âpres batailles » de Verdun, des Dardanelles et de la Somme où il fut blessé de deux balles à la tête. Les balles avaient été heureusement amorties par son casque.

 

Décoré de la Croix de Guerre, il avait refusé de poursuivre sa carrière militaire dans l’armée française et avait regagné son village pour y retrouver ses parents et ses six petits frères, tous disparus depuis lors.

 

Abdoulaye Ndiaye, qui jouissait dans son village d’une grande estime, a rendu l’âme la veille de recevoir sa Légion d’honneur, une distinction qui n’aurait rien changé à ses rudes conditions de vie.

 

 

(Archives D.D., N.E. 11/1998).

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