Le 30 Novembre 2009, les restos du cœur ouvrent leur 25ème campagne d’Hiver.
L’an passé, les Restos ont accueilli 100 000 personnes supplémentaires, soit 14 % de plus en une seule année au niveau national. Dans 21 départements, le plus souvent ruraux ou semi-ruraux, cette augmentation a même dépassé les 20 %.
Dans leur histoire, les Restos n’ont jamais connu une augmentation aussi rapide et préoccupante du nombre de personnes démunies : à ce rythme, combien de temps encore pourront-ils faire face ?
Les Restos à Halluin…
Après la disparition de Michel Lafont, décédé en septembre 2008, Régis Ferret vient de prendre le relais à la tête d'une équipe de 28 bénévoles.
« C'était dans mes projets de retraite, explique l'ancien commerçant roncquois de 61 ans. Je voulais m'investir dans une association caritative. J'ai choisi les Restos car ça ne se limite pas à la distribution de denrées alimentaires, mais ça comprend un accompagnement social des bénéficiaires, une aide dans leurs démarches... De plus, j'ai été bien préparé par Michel et je retrouve l'équipe dynamique de l'an passé. »
En 2008, alors que les inscriptions viennent de s'ouvrir à Halluin, ils sont une dizaine à accueillir, écouter, enregistrer les bénéficiaires. « Étant donné le contexte économique et social actuel, on s'attend à recevoir davantage de bénéficiaires que l'an dernier , admet R. Ferret, avec davantage de familles monoparentales et beaucoup de retraités ».
(Archives, VdN, 20/11/2008).
Le décès de Michel Lafont
Le président des Restos du coeur d'Halluin s'est éteint le 17 septembre 2008 après une douloureuse maladie.
Il ne fera pas la campagne d'hiver des Restos du Coeur. Michel Lafont, 65 ans, le président de la section halluinoise, est décédé hier matin. L'homme avait commencé à venir en aide aux plus démunis à Tourcoing avant de prendre la tête des Restos d'Halluin.
Deux fois par semaine, il était présent salle Wancquet pour servir les denrées, aider les bénéficiaires dans leurs démarches... En 2007, le maire Jean-Luc Deroo l'avait choisi pour présenter ses voeux aux associations.
(Archives, VdN, 18/9/2008).
LIENS : Le Premier Comité d'Entraide aux Combattants Français était Créé par les Halluinois, Une Première Française !
Au coeur de l'Entraide Halluinoise.
Le Secours Catholique et l'Antenne Halluinoise...
L'Entraide Alimentaire Halluinoise...
Le Centre Communal d'Action Sociale "Maurice Schumann" inauguré le 15 avril 2000.
La campagne 2009-2010…
La campagne halluinoise des Restos du Coeur a démarré le 1er décembre 2009, salle Wancquet. À raison de deux distributions hebdomadaires, 2 500 repas seront servis cette semaine. Un chiffre qui pourrait atteindre mille de plus en fin de campagne, les inscriptions restant ouvertes...
La matinée se termine, salle Wancquet. Pour la vingtaine de bénévoles des Restos réunie autour du président Régis Ferret, c'est l'heure d'une ultime mise au point. « Tout doit être bien huilé pour la première distribution de la saison » dont le coup d'envoi sera donné dans un peu plus de deux heures... Légumes, conserves, boissons, fruits, le stock en provenance de Wattrelos a été installé sur les tables qui longent la salle. À ces provisions s'ajoutent du pain « offerts par les boulangers », des vêtements d'occasion, des jeux pour enfants et même un coin livres lancé l'an dernier. Au centre de tous ces stands se déploie une longue table où prendre le café et un morceau de gâteau.
« D'année en année, on essaie toujours de s'améliorer » poursuit celui qui préside le groupe depuis trois ans. Et cette saison ne fait pas exception avec la mise en place d'une permanence d'écrivain public animée par Michèle et Jacques, deux bénévoles. L'objectif ? « Aider les bénéficiaires qui en expriment le besoin à rédiger un courrier administratif, un CV ou une lettre personnelle, résume R. Ferret.
Il y a quelque temps, nous avions aussi proposé les services d'un coiffeur. Mais faute de bénévole compétent, nous avons dû arrêter. C'est dommage... » Pour cette nouvelle campagne, 160 familles d'Halluin et de Neuville-en-Ferrain sont enregistrées. « C'est à peu près identique à l'an dernier : ça représente un total de 2 500 repas chaque semaine. »
Mais ce n'est qu'un début. En 2008, la campagne s'était achevée sur un rythme de 3 500 repas hebdomadaires. Face au nombre d'inscriptions qui ne cesse de croître au fil des jours, les Restos d'Halluin ont revu leur organisation. « Pour des raisons de sécurité et de qualité d'accueil, nous avons scindé la distribution sur deux jours : le mardi après-midi et le jeudi matin », ce qui diminue l'attente devant le local, une fois l'heure de la distribution arrivée.
« C'est vrai que c'est de mieux en mieux », approuve Franck, 37 ans. Trois ans qu'il fréquente les Restos et au-delà de l'aide alimentaire, il y a trouvé « un endroit sympa, chaleureux, où discuter » et même se lier d'amitié. « On s'est rencontrés autour d'un café, ici », témoigne Arthur, 54 ans, son compagnon de galère. « Ici, on se sent accueillis, attendus », complète Marina, jeune maman de 19 ans. Un coup de pouce « sans lequel je ne sais pas très bien où j'en serai... ».
Restos du Coeur : salle Wancquet, avenue du Stade. Inscription : le mardi de 10 h à 16 h et le jeudi de 9 h 30 à 12 h.
(Archives,VdN, 2/12/2009).
Campagne 2009-2010 en chiffres
228 : Le nombre de familles inscrites en 2009/2010.
560 : Le nombre de bénéficiaires dont 60 parts majorées.
57120 : Le nombre de repas distribué durant la campagne.
28 : Le nombre de bénévoles dont 3 chauffeurs
60 : Le nombre de bénéficiaires en grande précarité qui pourront prétendre à l’inter-campagne de Tourcoing.
(Archives, N.E., 27/3/2010).
Campagne 2010 – 2011
Mardi 30 novembre 2010, les Restos du Coeur d'Halluin ont entamé leur première distribution, salle Wancquet. Au-delà des denrées alimentaires, l'association joue un rôle indispensable de lien social.
Trente minutes que la distribution de denrées alimentaires a démarré, salle Wancquet. Devant leur petite table qui fait office de bureau d'accueil, Yvette et Martine ont déjà fait entrer une cinquantaine de familles. Parmi elles, « beaucoup de nouveaux, des jeunes », estime l'une. « Et puis pas mal de retraités, des personnes entre 55-60 ans », ajoute sa comparse.
Pour cette campagne qui démarre, près de 170 familles d'Halluin et de Neuville sont enregistrées, « soit une dizaine de plus que l'an dernier », estime le responsable, Régis Ferret. Mais les chiffres peuvent encore évoluer, l'association enregistrant les nouveaux inscrits chaque mardi matin.
Comme les années précédentes, les Restos d'Halluin ne se limite pas à la distribution de lait, surgelés, boîtes de conserves... Les bénéficiaires peuvent également bénéficier de vêtements, chaussures et couvertures. « Tout ça, ce sont des dons, explique Sabine, bénévole depuis 10 ans. On a encore eu un carton ce matin ! » A cela s'ajoutent un coin jouets et puériculture, ainsi qu'un espace animé par un écrivain public « vraiment très utile quand on a une lettre à écrire à la CAF, à son propriétaire, aux Assedic... », apprécie Ahmed.
En plus de ces différents services, les Restos d'Halluin ont encore ajouté une nouveauté cette année : un espace coiffure pris en mains par Roselyne, nouvelle volontaire d'Armentières. « C'est ma soeur, bénévole ici depuis plusieurs années, qui m'a emmenée, confie-t-elle. Pour l'instant, je n'ai coupé les cheveux qu'à une seule personne. Mais plusieurs ont déjà pris rendez-vous pour la semaine prochaine. L'important, aujourd'hui, c'est surtout la nourriture. Ils en ont bien besoin... » Comme cette maman attablée devant un petit café, qui par pudeur taira son prénom.
Maman célibataire avec une fille de 21 ans, ses revenus se limitent au RSA. « Ça fait quelques années que je suis inscrite aux Restos, glisse-t-elle. Ce qu'ils me donnent, c'est autant que je n'achète pas. Grâce à ça, je peux payer ma facture de chauffage. » Plus important encore à ses yeux : les après-midi jeux instaurés au printemps dernier (une fois la campagne de distribution terminée) et qu'elle n'a presque pas manqués. « Ça coupe la journée », sourit sa fille. « Surtout, on n'a pas quitté les bénévoles juste comme ça. On a continué à les voir, à pouvoir discuter. C'est ça aussi qui fait du bien... »
Face à elle, Bruno acquiesce. À 51 ans, cet Halluinois vit avec 90 E par semaine. « Du travail ? Je n'en cherche plus. Marre des CDD, des p'tits boulots. » Ce célibataire a vendu tout ce qu'il possédait. Des Restos, il repart « avec de quoi me nourrir » et une veste molletonnée qu'il a déjà adoptée. « Au-delà de la nourriture, ce qu'on trouve ici c'est de la chaleur », intervient son voisin de table de 53 ans. Il l'avoue, il a mis sa fierté de côté quand il a poussé la porte des Restos. Mais ici, il a trouvé « un refuge, des gens avec qui échanger ». Pendant quelques heures, comme beaucoup, il retrouve le bonheur d'avoir une place dans la société. « Ici, on n'est plus des laissés pour compte. »
(Archives, VdN, 1/12/2010).