Après la dernière assemblée générale de Mosaïque, le président Djaffar Arezki a effectué un point sur l'association, ses actions, et les convictions profondes qui l'animent. « Après quatre ans d'existence, nous participons, par notre devoir humain et citoyen, à la lutte contre l'illettrisme, par des actions d'alphabétisation réalisées par les bénévoles adhérents de l'association. Nous nous interdisons toute appartenance à un parti politique ou à une religion.
Notre groupe est un milieu d'expression et d'échange entre tous les participants, où règne un climat de convivialité, grâce à l'engagement et à la conscience des bénévoles qui donnent de leur temps pour accompagner et transmettre des connaissances et des savoirs à une population en besoin d'insertion et d'autonomie », confie M. Arezki, avec la conviction qu'ont lui connaît.
Les onze membres participent activement à la lutte sans merci contre la barrière des langues, au bris de la solitude par un accueil fraternel, et une aide à l'intégration des étrangers dans le respect des valeurs de chacun. Cela dans des règles de bonnes pratiques, constituant l'engagement du bénévole et ceux de l'apprenant sous forme de contrat, portant sur l'assiduité, la ponctualité et la motivation.
Les cours collectifs sont donnés au foyer ADOMA, c'est-à-dire au 294, rue de Lille, à Halluin.
Ce foyer sert également de lieu d'accueil pour les nouveaux inscrits, qui sont reçus par Marie-Claire Verstraate. Les cours sont dispensés les mardis et vendredis, de 18 heures à 19 h 30. Les cours individuels se déroulent au CCAD, 142, rue de Lille à Halluin. Au sein de cet établissement sont dispensés des cours individuels de français, à raison d'une heure à une heure trente par participant.
La troupe des bénévoles renforcée
Vingt-cinq participants suivent régulièrement ces cours, dont treize viennent du CADA, lieu d'accueil des demandeurs d'asile. Les autres résident à Halluin, Tourcoing et Menin.
Les arrivées de Mme Diane Carissimo, en octobre 2009, et de Jacques Bisbrouck, en janvier 2010, sont venues renforcer la troupe de bénévoles. Le président a donné un satisfecit à toute cette équipe : « Pour les efforts déployés par tous, ils méritent encouragements, remerciements et reconnaissance. Grâce à ces efforts, l'association progressera dans ses projets d'avenir », a conclu le responsable.
Association Mosaïque : 7, allée Pierre-Hachin, 59250 Halluin. Tél. : 03 20 23 78 32 et 06 32 73 30 25 mosaique-alpha@hotmail.fr
(Archives, VdN, 14/2/2010).
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Au cours de l’intégration
Née il y a quatre ans, l'association Mosaïque lutte contre l'illettrisme par l'apprentissage au français. Le mardi et le vendredi, une dizaine de demandeurs d'asile retrouve Marie-Claire pour le cours collectif, essentiel dans leur parcours d'intégration.
Le cours collectif ne débutera que dans un quart d'heure, mais trois participants sont déjà à la salle de cours du foyer ADOMA. Pour faire le point avec Marie-Claire, leur professeur, sur les séances individuelles qu'ils suivent en parallèle. « Ils ont beaucoup progressé car ils sont très motivés », souligne Marie-Claire, bénévole depuis la création de l'association il y a quatre ans.
Derrière elle, le tableau blanc sur lequel, elle a déjà préparé le contenu du cours. J'achète un kilo de carottes, Je voudrais remplir des papiers, Je prépare le repas du soir. Des phrases basiques. « On traite des sujets qui les concerne comme acheter un ticket de bus. Pour que leur communication soit facilitée au quotidien », souligne Djaffar Arezki, président de l'association.Une base essentielle pour trouver du travail, faire ses courses ou encore comprendre la maîtresse quand on va chercher son enfant à l'école.
Ce mardi soir, la dizaine de participants arrive au fur et à mesure. Ahmed, Marocain, arrivé avec sa famille il y a deux ans. Anton, Roumain de 31 ans venu en France il y a aussi deux ans. Zagir, jeune homme Russe arriver à Halluin, il y a plus d'un et demi avec sa femme et sa fille... Tous sont demandeurs d'asile, arrivés en France espérant y trouvés de meilleures conditions de vie à l'image de Mircea et Angela.
Le couple est arrivé en France en 2007 avec leur trois filles, aujourd'hui âgées de 10, 9 et 5 ans. « En Roumanie, il n'y a pas de maisons, elles sont inondées. En France, il n'y a pas ce problème », dit Mircea, dans un français encore approximatif. Pourtant les conditions dans lesquelles ils vivent à leur arrivée sont loin d'être plus confortables. « On vivait à 5 dans une petite caravane, d'abord à Porte d'Arras, puis à Roubaix » , raconte la père de famille. « Après l'AFEJI nous a dit qu'on pourrait avoir un mobil home, ici à Halluin ». Depuis un an c'est chose faite. Et quand il parle de leur nouveau chez eux, le couple a le sourire : « C'est beaucoup, c'est bien. Il y a les douches, le chauffage... ».
Reste à obtenir le récépissé d'autorisation de travail. Un travail qu'ils espèrent pourvoir le plus rapidement : « On a déjà rencontré les gens à Triselec pour travailler ».Mais d'ici l'obtention du précieux sésame (qui ne sera valide que pour trois mois), ils s'accrochent dans leur processus d'intégration comme témoigne leur assiduité aux cours d'apprentissage avec l'association Mosaïque. « Quand on voit des gens comme ça qui sont très motivés, on espère qu'ils soient régularisés. Ils affichent une vrai volonté », souligne Djaffar Arezki.
Car au delà de l'apprentissage, les bénévoles de l'association assure aussi un suivi social. « On les oriente pour le côté administratif. Ce qui est très important lorsqu'ils s'adressent à nous c'est qu'ils trouvent un climat serein et compréhensif », poursuit le président. Un climat serein et compréhensif : à l'image de ce cours où les bénévoles et participants ont ici presque une seconde famille.
(Archives, N.E., 22/2/2010).
Une mosaïque à agrandir…
Créée en 2006, l'association Mosaïque accompagne une trentaine de personnes dans l'apprentissage du français. Les cours sont assurés chaque semaine par sept bénévoles qui aimeraient en attirer d'autres dans cette aventure humaine. Entre petites et grandes victoires.
Mettre des mots sur les gestes du quotidien. C'est naturel pour beaucoup. Si frustrant pour d'autres. Lire un courrier, comprendre un panneau, remplir un formulaire administratif, faire une liste de courses, comprendre la maîtresse quand on va chercher son enfant à l'école... Chaque semaine, depuis cinq ans, les bénévoles de l'association Mosaïque s'investissent auprès de personnes en situation d'illettrisme.
Des cours collectifs ou individuels vécus loin de la théorie par de la mise en situation auprès de profils très différents. Des dames issues de l'immigration qui, une fois libérées de leurs obligations familiales sont soucieuses, d'une certaine autonomie. Aux demandeurs d'asile du CADA qui trouvent un espace de liberté et l'espérance de jours meilleurs dans l'apprentissage de la langue française.
« On s'adapte à chaque personne en abordant les choses de la vie de tous les jours. Il n'y a pas de méthode miracle. On avance à petits pas. Pour certains, le cours se limite à de la conversation mais c'est déjà beaucoup » indique Annie Bagein, l'une des bénévoles. De l'apprentissage de la lecture à l'expression, le chemin est souvent fastidieux. Mais au bout, les victoires sont radieuses.
À l'image de cette famille Roms de trois enfants installée dans le village d'insertion : « Elle ne manque jamais un cours. Elle a trois enfants, fait tous ses déplacements à pied... C'est quelqu'un qui a beaucoup de mérite », poursuit Annie Bagein qui insiste sur l'importance du lien dans le réseau associatif. « L'apprentissage ne s'arrête pas à Mosaïque, il se vit aussi dans les clubs sportifs, à la MJC, aux ateliers-parents... ».
Parmi les bénévoles, beaucoup se souviennent de cet élève marocain, élève assidu pendant deux ans : « Il élevait seul son fils et ne parlait pas un mot de français. Aujourd'hui, il maîtrise parfaitement et travaille chez Trisélec », note Djaffar Arezki, président de Mosaïque, l'un des piliers de l'association au côté de Marc Debucquois.
Tous ont également à l'esprit cette jeune femme d'origine arménienne, brillante universitaire qui, après avoir bénéficié des cours de Mosaïque, a souhaité s'investir un temps dans l'association. Des retours d'autant plus appréciés qu'ils sont rares compte tenu des trajectoires de chacun, de l'aboutissement ou non des procédures...
« Les gens partent et on ne les revoit plus, mais c'est la vie », exprime Marie-Claire Verstraete, retraitée de l'enseignement. « Il ne faut pas une formation spécifique pour rejoindre l'association. Il s'agit d'être à l'écoute de la personne et d'avancer avec elle », poursuit-elle.
Les bénévoles, qui consacrent entre une et dix heures par semaine à l'association, côtoient une dizaine de nationalités : « C'est une vraie richesse d'aller à la rencontre d'autres cultures. À titre personnel, cela m'apporte beaucoup », confie Dorothée Clément investie depuis un peu plus d'un an dans l'association. Un lieu de fraternité et d'échange que Mosaïque aimerait agrandir avec de nouveaux bénévoles. Courriel : mosaique-alpha@hotmail.
(Archives, N.E., 10/2/2011).