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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

La Libération d'Halluin - Septembre 1944 (12) Du côté de la rue de la Lys.



Un Halluinois ayant vécu la libération, depuis la rue de la Lys, témoigne des évènements vécus dans une lettre adressée à un proche.

 

Un récit (de Septembre 2007) épistolaire et poignant pour lequel on préservera l’anonymat de cet Halluinois.

 

Samedi 2 septembre 1944, dans le secteur de l’usine Gratry :

 

« Les troupes de la veille ont installé un gros canon sur la route prêt à tirer vers Bousbecque, deux autres canons ont été installés dans un champ.

 

A midi, ils reçoivent l’ordre de partir et les avions rôdent immédiatement. A 14 h 30, les FFI commencent à tirer rue de Lille sur des troupes qui venaient de Roncq. La fusillade a duré jusqu’au soir, pas mal de casse ».

 

« Les Allemands arrêtés sur la route ont pris des otages dans les maisons voisines : un jeune homme de 20 ans, des dames âgées, un prêtre âgé… et les ont mis sur leurs camions. Un jeune homme a été tué et les autres ont été libérés à Wevelghem et sont revenus à pied. Avant de partir les troupes ont mis le feu à une des maisons ».

 

Dimanche 3 septembre 1944, au matin :

 

« Personne n’osait aller à la messe (…) A midi, des Allemands sont signalés. Des clous ont été semés sur la rue et nous jugeons plus prudents de nous réfugier dans l’usine.

 

Ayant vu des coups de feu partir de la grille d’une maison située du côté de la douane, une cinquantaine d’Allemands arrivent et entrent dans l’habitation où ils ne trouvent qu’une femme et son fils très vite chassés. Ils mettent le feu.

 

L’après-midi a été calme. Le soir, à l’heure du repas, on vient nous avertir qu’un guetteur doit s’installer à la fenêtre de notre grenier pour renseigner une mitrailleuse placée devant chez Gryspeerdt au bord de la rue. En 10 minutes, nous rangeons tout, prenons des vêtements chauds et nous voilà partis dans l’usine pour y dormir. Tout le quartier a fait comme nous et a déserté sa maison. Tout a été calme ».

 

Lundi 4 septembre 1944 :

 

Dans l’après-midi, alerte. Devant une troupe d’Allemands entourant une voiture à 2 chevaux et une autre plus petite attelée d’un mulet, marchent quatre Bousbecquois les mains sur la tête, revolver au point derrière chacun d’eux.

 

Les FFI tirent, les otages se jettent à terre mais malheureusement deux d’entre eux sont blessés, l’un est mort.

 

Les Allemands se sauvent en débandade à travers les propriétés vers la Belgique ou vers un char tigre qui les avait suivis. Heureusement, celui-ci n’avait plus de munitions (…) ».

 

Mardi 5 septembre 1944 :

 

« Au moment où nous allions souper, les rafales de mitrailleuse sont plus nombreuses. On entend des va-et-vient d’autos ramenant des renforts d’hommes et de munitions, les mitrailleuses et les canons sont installés autour de la maison, dans la rue, dans l’allée du château (Gratry), au bureau des douanes : c’est un feu d’enfer car les Allemands répondent.

 

Des obus sont tombés sur l’usine à 200 mètres de la maison. Dans la soirée, on a installé les enfants à la cave. Nous nous étions endormis sur le matin quand brusquement à 6 h, une détonation formidable nous a tiré du sommeil. Les Allemands avaient fait sauter le pont sur la Lys ».

 

Mercredi 6 septembre 1944 : 

 

«Nous nous pensions libres et nous commencions à respirer. Vers 10 h, six chars anglais sont passés devant la maison venant de Mouscron et se dirigeaient vers Bousbecque : ce fut du délire.

 

Ils sont repassés vers 11 h 30. L’après-midi, tout semblait calme, je me suis hasardé à aller jusqu’à l’église où les six corps des victimes étaient exposés. C’était ma première sortie depuis le jeudi soir précédent ».

 

Jeudi 7 septembre 1944 :

 

« Ver 4 h, nous avons été réveillés par le canon. Les Anglais de la veille délogeaient les Allemands et les chemises noires de Menin.

 

Ils tiraient du canon depuis le mont d’Halluin, jusque vers 6 h (…).

 

Voilà rapidement ce que nous avons vécu ».

 

 

(Archives D.D., Presse).

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