Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.
Si les journaux locaux étaient au rendez-vous, pour évoquer le 60ème anniversaire de la Libération d’Halluin, nous ne pouvons pas en dire autant de l’engagement manifesté par la Municipalité halluinoise !
En effet, en dehors de la traditionnelle journée officielle, qui s’est déroulée en cette année 2004 le dimanche 12 septembre, aucun effort marquant n’avait été fait pour commémorer cet évènement.
Si l’on se réfère au 50ème anniversaire, en 1994, trois journées exceptionnelles avaient été consacrées à cette célébration, notamment une importante exposition ouverte non seulement à la population mais aussi aux scolaires, ainsi qu’une conférence-débat et divers faits symboliques.
En septembre 2004, j’ai collaboré avec la presse locale à la publication de plusieurs articles, et je ne peux que regretter l’attitude de la Municipalité, qui n’a pas daigné répondre favorablement aux divers points soulevés dans mon courrier, du 9 Août 2004, adressé à Monsieur le Maire d’Halluin, en ces termes :
«J’ai l’honneur de vous demander de vouloir bien renouveler le geste symbolique effectué, le 25 août 1944, par Monsieur Henry Supply résistant halluinois, à l’occasion du soixantième anniversaire de la Libération de Paris, mais aussi de notre ville, qui se déroula entre le 30 août et le 1er octobre date à laquelle eut lieu le cortège officiel de la Libération d’Halluin.
Symbole de la liberté retrouvée pour tous les Français, je vous suggère que les services municipaux placent le drapeau tricolore, sur l’ange du Mémorial de la rue de Lille, dans sa position originale du 25 août 1944 (photo jointe), du Lundi 23 août jusqu’au 1er octobre 2004 inclus.
Rappelons-nous aussi, la journée historique vécue par les halluinois le mercredi 6 septembre 1944 où, venant de Menin (B) cinq chars anglais sont acclamés rue de Lille. Les troupes alliées étaient là ! Comme prévu les cloches sonnent, il est 11 H 45 !
Cet évènement pourrait être commémoré de la façon suivante :
Le mercredi 6 septembre 2004 à 11 H 40 faire retentir la sirène des pompiers (afin de marquer les hostilités et l’occupation allemande).
Et à 11 H 45 (60 ans après, à l’heure précise) faire sonner les cloches de la paroisse Notre-Dame de la Lys, jusqu’à 12 H éventuellement.
En vous remerciant de l’attention que vous porterez à cette démarche,
Je vous prie…. ».
Réponse de l’Adjoint aux Fêtes et cérémonies en date du 11 août 2004 :
« Faisant suite à votre courrier qui a retenu toute mon attention, je vous remercie de l’attention toute particulière que vous portez aux faits d’héroïsme dans notre Commune durant la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement au moment de la Libération.
Vous comprendrez bien que chaque fait individuel ne pouvant être mis à l’honneur, c’est lors d’une cérémonie qui se déroulera le Dimanche 12 septembre prochain, que nous célébrerons le 60ème anniversaire de la Libération d’Halluin et les actions patriotiques qui s’y sont rattachées.
Lâcher de pigeons sur la Place Charles De Gaulle, défilé de véhicules militaires « d’époque » et fleurissement des Tombes des Résistants halluinois ainsi que celles des Soldats Alliés, par les élus du Conseil Municipal des Enfants et des Jeunes, seront les temps forts de cette cérémonie à laquelle j’ai l’honneur de vous inviter.
Avec mes remerciements renouvelés et dans l’attente de vous rencontrer,
Je vous prie… ».
Conclusion :
J’observe que l’adjoint aux fêtes n’a pas pris le temps de la réflexion et de la concertation, car au lendemain de la réception du courrier en mairie, je recevais sa réponse ci-dessus.
De même, entre le 11 août et le 25 août 2004, les services municipaux avaient tout le temps, pour draper l’ange des couleurs nationales comme cela avait été fait en 1994 ! A cette époque, cela n’avait demandé qu’une petite ½ heure pour procéder à cette opération.
Quant à la demande de faire retentir la sirène et sonner les cloches, aucune allusion n’étant faite dans la réponse de la mairie, concernant ces deux points,
Je me suis adressé à M. Guy Desreveaux (responsable de la paroisse Saint-Hilaire), qui me répondit très favorablement à la proposition de faire sonner les cloches, (Effectivement celles-ci sonnèrent à toute volée le 6 septembre 2004 entre 11 H 45 et 12 H). Encore une fois, grand merci à lui…
Quant à la proposition de faire retentir la sirène, M. Desreveaux me répondit logiquement qu’il fallait une autorisation préfectorale…
Je m’interroge : Cela était-il si difficile au service des fêtes de la mairie d’adresser une simple autorisation en Préfecture…. Répondre par la négative ou ne pas soulever le problème est beaucoup plus rapide, n’est-ce pas !
Tant d’efforts, et de dépenses parfois inutiles, sont faits pour de multiples festivités, qu’il m’est difficile de comprendre, encore aujourd’hui, l’absence d’engouement qu’avait manifesté l’adjoint aux cérémonies.
Chaque année, en septembre, si nous pouvons louer le travail fourni par la municipalité halluinoise pour organiser la Fêtes des Tisserands (en remplacement de l’ancienne fête des Allumoirs), il ne faudrait pas pour autant délaisser complètement, ne serait-ce qu’un effort exceptionnel tous les dix ans !!! le souvenir de la célébration de nos anciens Résistants !
Mais encore, si je partage « l’appel » du Maire d’Halluin afin que les divers historiens de la Vallée de la Lys s’attachent à rédiger cette mémoire collective liée aux différents évènements de la Libération ; encore faut-il que les élus répondent positivement à de simples gestes symboliques, qui ne demandent aucun effort excessif, ni humain, ni financier.
Aussi, le Devoir de Mémoire devrait toujours être aux ordres du cœur, et non uniquement aux obligations traditionnelles voire obligatoires d’une fonction d’élu !
Je pose la question…
Si l’initiative d’intégrer une délégation du conseil municipal des enfants et des jeunes aux cérémonies commémoratives est une excellente idée, par contre, celle de faire lire un document officiel par un de leurs membres est, je crois, sujette à discussion…
En effet, depuis de nombreuses années, à chaque manifestation officielle du souvenir, on assiste, très souvent, de la part des jeunes, à une lecture hésitante, timide, incompréhensible voire inaudible !
Cette constatation est tellement vraie, qu’on peut même percevoir la crispation voire l’agacement des personnalités, quand, effectivement, il arrive à certains jeunes de buter sur des mots simples, ou plus compliqués parce qu’ils ne comprennent pas souvent la signification !
De même, parmi les gens qui assistent aux cérémonies, on peut entendre les réflexions ou chuchotements comme : « On n’entend rien…, Il ou elle bafouille… Ils ne savent pas lire les jeunes… On a rien compris… Articulez…»,
Au point que l’assistance ne prête même plus attention au contenu de la lecture, et la solennité de l’évènement fait place, hélas fréquemment, à la gêne voire au sarcasme !
Ne pourrait-on pas revenir tout simplement à la lecture officielle par un adulte, de préférence un ancien combattant, à l’élocution franche, compréhensible, et surtout audible pour tous ?
Mais aussi, pour les jeunes, les moments forts exprimés par les symboles comme (l’Ange drapé, la sirène, les cloches, ou d’autres) valent certainement mieux, pour la mémoire collective, qu’une lecture parfois incomprise et souvent bafouillée…
Quant au geste symbolique du 25 août 1944, au lieu d’être effectué qu’une seule fois (en 1994) depuis 1944 ! Pourquoi ne pas procéder à cette opération, spécifique à la Ville d’Halluin, chaque année, en drapant l’Ange du drapeau national, du 25 août au 30 septembre inclus (la cérémonie officielle de la Libération d’Halluin s’étant déroulée le 1er Octobre 1944).
Daniel DELAFOSSE