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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

L'association "A la recherche du passé d'Halluin" (2) "Halluin Images d'autrefois", un deuxième tome pour comprendre la Ville.



 En ce mois de Novembre 1996, « Sept ans se sont écoulés depuis la parution du livre « Halluin Images d’autrefois ».

 

Le succès immense qu’a remporté ce premier livre (l’édition originale fut tirée à 1500 exemplaires et il fallut en rééditer 1000 pour satisfaire la clientèle) nous a quelque peu étonnés, mais nous a encouragés à réaliser un second livre » écrit André Louf, président de l’Association « A la recherche du passé d’Halluin », en introduction au nouvel ouvrage, sous-titré « Industries d’hier et d’aujourd’hui ».

 

Ce thème a été retenu compte-tenu de la renommée d’Halluin. Et c’est avec la même rigueur historique et le même sens de l’anecdote et de l’image que Jeanne Saint-Venant, Marie-Thérèse Provost-Decottignies, Claude Rembry et André Louf, avec la collaboration de Pierre Vermeersch et de toute la population locale, ont réalisé un second chef-d’œuvre qui ne manquera pas de trouver une place de choix dans des bibliothèques bien documentées…

 

« Ce livre est un hommage à tous ceux qui ont contribué à l’essor industriel de notre ville » commence M. André Louf. Le livre, d’une qualité exceptionnelle, raconte l’industrie textile et celle du bois, les deux moteurs de l’activité halluinoise, mais sans oublier le papier, l’agro-alimentaire, la construction, les fabriques diverses et bien sûr, l’inévitable monde des transports, marqué par les agences en douane très présentes dans cette zone frontalière.

 

Au fil des pages, l’attention du lecteur est d’abord captivée par une phénoménale collection d’images, de photos, de logos datant souvent du début du siècle. Le rouissage du lin le long de la Lys est ainsi illustré par de nombreuses photographies, parfois des cartes postales oblitérées

 

et d’autre portant la marque déposée « La Belgique historique ».

 

Et quand il s’agit de raconter l’histoire des nombreuses entreprises comme les blanchisseries, les filatures, les tissages, la confection ou les industries annexes, les photos du personnel sont les bienvenues.

 

Les jeunes Halluinois y retrouveront sans doute un grand-père, une grand-tante ou un arrière grand-oncle… Des cartes de visite de ces entreprises, des publicités sont aussi publiées. Certaines n’ont pas vieilli, comme celle-ci : « Réserver tous vos achats de fils à la grande firme française filatures et filteries de France, c’est défendre l’industrie française, combattre le chômage donc hâter la reprise des affaires, c’est donc bien servir ses propres intérêts ! »

 

Dans l’ouvrage de l’association « A la recherche du passé », on trouve aussi bien des photos techniques que des tranches de vie de l’époque. C’est ce qui en fait un livre de très grande qualité qui se dévore comme un bon roman.


Ainsi, à côté des métiers plats des établissements Gratry, trône une photo de l’équipe de football de cette entreprise, en 1947 ! Il y a aussi des photos aériennes très parlantes, des extraits de catalogues de mode ou de tapisserie « made in Halluin »

 

Le chapitre des chaiseries comporte de nombreux documents de grande valeur, sortis de catalogues dans lesquels on retrouve, peut-être, des modèles que seuls nos grands-parents possèdent encore ! Cette industrie a d’ailleurs connu un bel essor grâce aux églises et à leur énorme besoin de Prie-Dieu. Eh oui !

 

On se lèche les babines, aussi, au moment des chocolateries et on s’attarde dans les pages concernant les transports, tant ce secteur économique a évolué aujourd’hui.

 

On sourit aussi, face à cette photo de l’agence en douane Mussche, sur laquelle le joueur de clairon « Cyrille », fait un salut militaire très respectueux à côté de ses collègues plutôt « cool » pour l’époque.

 

On trouve aussi cette belle photo aérienne des années 60 avec le jardin public, la bonneterie Vanackère, les entrepôts municipaux, les deux châteaux d’eau, l’usine Sion, le cimetière etc… et dans le fond le quartier du Mont Fleuri en construction.

 

Egalement de nombreux documents de grande valeurs, comme le bureau de l’octroi à la gare d’Halluin en 1925 ; Beaucoup de photos de groupes aussi : de quoi trouver dans ce livre un membre de chaque famille halluinoise depuis une ou deux générations !

 

Ce deuxième tome était présenté officiellement en mairie d’Halluin, le vendredi 8 novembre 1996, en présence des membres de l’association.

 

Le maire Alexandre Faidherbe n’est pas homme à confier ses sentiments, mais ce soir là, il était d’évidence très ému en feuilletant les quelques 200 pages qui composent le deuxième tome du livre « Halluin Images d’autrefois ».

 

Puisque cet ouvrage retrace le passé de la cité qu’il administre. Déjà en 1989, un premier livre expliquait par le menu la physionomie de la commune. Ses rues, ses cafés, ses pavés.

 

Aujourd’hui, c’est la vie industrielle et artisanale d’Halluin qui est passée au crible par André Louf et de son équipe. Une équipe qui reste d’ailleurs inchangée dans sa composition depuis la publication du précédent ouvrage.

 

Encore une fois donc nous devons ce recueil à Jeanne Saint-Venant, véritable mémoire vivante d’Halluin. Marie-Thérèse Provost-Decottignies et Claude Rembry sont bien connus eux aussi des halluinois. Ils appartiennent également au comité de rédaction. Enfin,  nous devons la conception informatique de l’ensemble à Pierre Vermeersch. Et le résultat de ce travail est surprenant.

 

Tout a disparu

 

 Beaucoup de photographies illustrent ce tome 2. Des épreuves anciennes surtout, sur lesquelles apparaissent des halluinois célèbres ou inconnus, mais qui tous devraient émouvoir les lecteurs. L’on trouve encore une foule d’explications sur cette ville importante de la vallée de la Lys.

 

C’est comme cela que l’on découvre les causes heureuses de l’essor industriel d’Halluin avec ses blanchisseries, ses filatures et ses usines de rempaillage de chaises. Car la ville a grandi grâce à sa situation géographique exceptionnelle. Cela n’est une surprise pour personne. Mais le livre d’André Louf vient le confirmer.

 

En effet, la Lys, cette rivière d’or pour le rouissage du lin, fournissait la matière première pour son industrie textile et ouvrait la ville aux grands ports marchands belges et français. Bien entendu, son positionnement frontalier a fait bénéficier la cité d’un large potentiel de main-d’œuvre venue des proches régions flamandes.

 

Dans l’histoire d’Halluin et plus précisément au début de l’année 1903, l’        abbé Alphonse-Marie Coulon recensait pas moins de quinze fabriques de toile, une de cuivre, cinq de tissages mécaniques de tissu, deux de sacs de toile et d’emballage, deux filatures de lin, une de coton, deux entreprises de caoutchouc, huit de chaises, trois de chicorée, une de construction de ciment armé, une manufacture de carreaux en ciment, deux fonderies de fer, une fabrique d’orgues, une d’huile, une tuilerie mécanique, une tannerie et corroierie, une bonneterie et une vannerie.

 

A Halluin au début du siècle, l’on comptait aussi sept brasseries. Après avoir exporté leurs productions aux quatre coins de la planète, toutes ces entreprises aujourd’hui ne son plus. Elles ont disparu. La dernière usine de chaises, pour ne citer qu’elle, a fermé ses portes en 1995.

 

On le voit, Alexandre Faidherbe avait toutes les raisons du monde d’être ému devant une telle liste de faillites. Et Bien malin qui peut dire pourquoi tant de créativité a été sacrifiée. Sans doute doit-on se retourner contre la crise qui balaie tout sur son passage. Et qui fait fi des particularités d’une région.

 

Le souvenir indélébile

Reste bien sûr le souvenir d’une époque dorée, du plein emploi et donc du bonheur de pouvoir encore travailler. De même nous garderons gravés en mémoire, ses bruits, ses odeurs et puis une ambiance qui plus jamais ne sera égalée.

 

Halluin à l’aube du siècle ne pouvait d’ailleurs pas se concevoir sans sa foule bruyante de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants.

 

Au temps béni de la prospérité, l’on pouvait en dénombrer 8.000, dit-on, qui rejoignaient d’un pas pressé leurs ateliers, leurs usines ou la gare pour ceux qui se dirigeaient vers les plateformes du textile de Roubaix et Tourcoing.

 

Alors un incroyable mouvement s’ébranlait sans que jamais il soit possible de l’interrompre, ou tout le moins de le contrôler.

 

En lisant cet « Halluin Images d’autrefois » tome 2, les plus âgés d’entre-nous entendront peut-être le bruit strident des sifflets qui réveillaient la population halluinoise d’alors. Aigu, grave ou résonant d’une manière sourde tel une corne de brume, chaque sifflet était reconnaissable entre tous. Puisqu’ils avaient un son particulier. Même les écoliers prenaient pour repère ces signaux sonores.

 

Aux heures d’affluence, les rues devenaient impraticables, tant il est vrai que la foule emportait tout. Une marée humaine. Et un vrai spectacle. Chacun s’empressait de regagner son domicile pour une demi-heure. C’est bien suffisant pour avaler une collation, fumer une pipe et détacher le linge qui séchait dehors sur des fils maladroitement accrochés. Et puis, il fallait repartir bien vite, en rangs serrés…

 

Après l’époque du tramway « R » qui circula pendant trente années, ce fut le temps des autocars. Ils traversaient la frontière pour rallier les usines roubaisiennes. Les rédacteurs d’ « Halluin Images d’autrefois » se souviennent avec précision que, pendant longtemps, 49 cars ont sillonné la ville à raison de six fois par jour au rythme des horaires de travail en équipe. Les premiers à 5 heures du matin, les derniers à 22 heures. Joyeuse et espiègle, une atmosphère de ducasse régnait à la frontière.

 

Dans l’air flottait l’inimitable odeur de frites qui se mélangeait à celle des vapeurs d’essence. Tout le long de la rue de Lille stationnaient des camions, patients, majestueux et paisibles qui attendaient de passer la frontière. La file s’étendait parfois jusqu’au monument aux morts diront les plus anciens halluinois.

 

De cela et de bien autres choses encore, il est question dans cet ouvrage dont les trois cents premiers exemplaires sont numérotés.

 

Heureuse ou malheureuse, triste ou épique, les halluinois ont donc rendez-vous de nouveau avec leur histoire. Celle de ces heures laborieuses. Mais toujours empreintes de générosité et d’espoir. Car c’est vrai, les cheminées existent à jamais dans le cœur des gens d’ici. Voilà bien une certitude.

 

Pour raviver la mémoire 

 

La rédaction de ce deuxième tome d’ « Halluin Images d’autrefois «  a été initiée par la délicieuse Jeanne Saint-Venant la « cheville ouvrière » de l’association. Ce vendredi 8 novembre 1996, le maire d’Halluin a même souhaité la remercier pour cela. Alexandre Faidherbe lui a donc offert la médaille de la Ville. 

 

Le président André Louf, après avoir remercié M. Pierre Vermeersch pour son aide technique, s’attacha également à féliciter Jeanne Saint-Venant pour sa volonté d’aboutir et sa grande connaissance de la vie halluinoise, et précisé :

 

 « Tous les jeudis pendant quatre ans, je suis allé la chercher et je la ramenais chez elle à 20 heures. Jeanne Saint-Venant est un exemple. Tout le monde peut s’investir dans une telle entreprise ».

 

Très émue par tant d’honneurs déployés, Jeanne Saint-Venant devait préciser :

 

« Je n’ai pas fait tout cela par nostalgie, mais pour raconter l’histoire et le travail des Halluinois. C’est un travail pour raviver la mémoire ».

 

Nous lui sommes déjà reconnaissants !

 

« Une association ne travaille bien que lorsqu’elle a un bon capitaine de route. Mais le capitaine a préféré que ce soit Jeanne Saint-Venant qui reçoive les honneurs ». conclut le maire avant de remettre la médaille de la ville et des fleurs à celle qui se demande si le tome II sera bien le dernier auquel elle participera.

 

Echanges de procédés.

 

Lors de la présentation du tome 2 d’Images d’Autrefois, deuxième du nom, le docteur André Louf s’est fait un plaisir de remettre cet ouvrage de référence au maire Alexandre Faidherbe.

 

Le président d’ « A la recherche du passé d’Halluin » était loin de se douter que le stand installé salle du  Manège à l’occasion du premier salon des associations les 16 et 17 novembre 1996 allait littéralement être pris d’assaut par les Halluinois.

 

Et outre les honneurs revenant à l’équipe qui a pioché dans ses souvenirs et retourné les greniers (Jeanne Saint-Venant,  Marie-Thérèse Provost-Decottignies, Claude Rembry et André Louf), il restait à connaître les intentions de ces chercheurs tenaces.

 

« Sur quoi allez-vous bien travailler maintenant ? » s’est hasardé le maire… « La vie scolaire ne doit pas être inintéressante » répondit le docteur Louf en attendant la réaction de Jeanne Saint-Venant. A en juger par la mine de celle-ci, la première page du tome III est presque déjà tournée.

 

«Beaucoup de gens doivent avoir ça dans leur grenier » insista le maire qui venait de faire un tour dans le sien. Toujours est-il que dans le registre des bons procédés, Alexandre Faidherbe rappela qu’un certain  docteur Albert Louf (le grand père d’André Louf) l’avait mis au monde un jour de juin 1935.

 

Qu’en conséquence et en reconnaissance de ce jour mémorable, il se faisait un plaisir d’alimenter les archives d’A la recherche du passé d’Halluin » en offrant deux ouvrages de son illustre grand-père, également médecin, Alexandre Faidherbe : Note médicale sur l’ancienne Flandre et un médecin théologien inconnu, respectivement écrits en 1895 et 1896. 

 

 (Archives D.D., Presse 1996).

LIENSL'association "A la recherche du passé d'Halluin" (1) Si Halluin d'Autrefois m'était contée... ou la naissance de l'association.

L'Association "A la recherche du passé d'Halluin" (3) Mémoire en Images Halluin : Troisième tome.

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