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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

70ème Anniversaire de l'Appel du 18 Juin 1940 - 2010 (1/3).

 

Au temps où De Gaulle était étudiant outre-Quiévrain…

Un an d'études à Antoing, une blessure de guerre à Dinant, une visite officielle à Bruxelles : Charles de Gaulle est loin d'être un inconnu en Belgique. Francis Depagie, président du cercle d'études, raconte.

Il a, par son grand-père, un peu de sang français dans ses veines. Mais ceci n'explique pas cela. S'il est si attaché à la personne du Général de Gaulle, « c'est parce qu'il représente quelque chose que nous n'avons plus beaucoup en Belgique : le sens de l'État, la patrie, des valeurs en lesquelles j'ai toujours cru. » Francis Depagie, 72 ans, préside le Cercle d'études Charles de Gaulle, une association de 140 adhérents qui fait vivre le souvenir du Général. Un homme du Nord pour qui son pays n'était pas une terre étrangère, loin de là.

Francis Depagie dispose d'un plein album photos qui l'atteste. Et cela commence dès 1907-1908 : avant d'intégrer Saint-Cyr, le Grand Charles passe une année au collège du Sacré-Coeur d'Antoing, près de Tournai, installé dans le château des Princes de Ligne. Il a 17 ans. « C'était tenu par les jésuites français. Suite à la loi Combes interdisant les congrégations religieuses en France, ils s'étaient exilés en Belgique », raconte Francis Depagie.

Et le jeune Charles y montre très tôt des dispositions. Lors d'une retraite de fin d'études, il prend la parole dans ces termes : « On reproche aux élèves des Jésuites de manquer de personnalité. Nous saurons prouver qu'il n'en est rien. L'avenir sera grand car il sera pétri de nos oeuvres ». Des propos prémonitoires. Du reste, quelques années plus tard, Charles ne se rend-il pas sur le champ de bataille de Waterloo ? L'Histoire, déjà.


Blessé à Dinant

L'Histoire, il en est acteur dès 1914. Il est alors jeune lieutenant dans le 33e régiment d'infanterie, et participe à la bataille de Dinant. Sur le pont de la ville (qui porte aujourd'hui le nom de De Gaulle), les Français, sont pris sous le feu ennemi.

 

Nous sommes le 15 août. Charles de Gaulle est blessé à la jambe : « Il est soigné dans un premier temps au château de Bouvignes, puis est évacué par un notaire à Charleroi, où il passe saluer sa soeur qui habite dans cette ville. La maison existe toujours ».Charles de Gaulle reviendra à Dinant en septembre 1927 inaugurer le cimetière et le monument français. Il accompagne alors Pétain.

Octobre 1945. De Gaulle est chef du gouvernement provisoire. À ce titre, il est invité en visite officielle en Belgique. Et la foule est au rendez-vous. À Mons d'abord, puis à Bruxelles. « C'est surtout l'homme de la Résistance, celui qui a dit non, que les Belges sont venus saluer », explique Francis Depagie. Il sera reçu au Palais royal - l'occasion d'un discours vantant l'amitié entre les deux pays, à l'hôtel de ville où il est fait citoyen d'honneur, à l'Université Libre de Bruxelles aussi dont il devient docteur honoris causa.

 

Cette première visite officielle sera aussi la dernière. Jamais plus les Belges ne l'inviteront. Francis Depagie avance une explication : « Entre De Gaulle et le monde politique belge, les relations ont été très tendues dans le contexte de la construction européenne. Les divergences étaient trop profondes. »

 

Après son « Vive le Québec libre », il est même déclaré persona non grata par le Premier ministre de l'époque qui craint un coup d'éclat pro-wallon. De Gaulle a pourtant toujours assuré qu'il ne ferait rien contre l'unité de la Belgique.

 

(Archives, N.E., 13/6/2010).

Lien :  La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (7) Charles de Gaulle de 1890 à 1945, principales dates.

 

 

En juin 1940, la région est dans le coma !

Plus d'eau, plus de gaz, plus d'électricité, une région totalement coupée du reste de la France, des centaines de milliers de Nordistes jetés sur les routes de l'exode, les troupes allemandes déjà quasiment partout... C'est dans ce contexte qu'à Londres, un certain De Gaulle...

Sur les ondes radiophoniques, il n'y a pas grand choix en ce mois de juin 1940. Dans le Nord - Pas-de-Calais, on ne capte plus guère que Radio-Bruxelles sur laquelle l'occupant allemand avait mis la main. Il diffuse même des émissions à destination spéciale des habitants de la région. Ici, les Anglais ont fait sauter Radio-Lille, Radio-Paris n'arrive pas dans tous les foyers. Une rupture des ondes qui renforce encore le sentiment d'isolement des populations, totalement coupées du reste de la France.

Juin 1940. C'est le temps de l'exode qui va jeter sur les routes entre 800 000 et un million de Nordistes affolés. Un exode qui se fera par étapes. La région a déjà vu passer les civils belges, fuyant l'envahisseur allemand et si ce sont des foules énormes qui s'entassent sur les routes, peu arriveront à passer la Somme. Dans les 350 000 tout au plus. La plupart partiront vers la Bretagne, la Normandie et la zone libre.

Sous les décombres, des cadavres. Pour les autres, ce sera le chemin inverse, le retour dans un Nord - Pas-de-Calais où l'occupant allemand a déjà pris ses marques. Elles ne sont pas que militaires. Dans les villes les plus touchées par les combats de cette « blitzkrieg » (guerre éclair), notamment celles où les gares de triage et les points de passage ont été pilonnés, c'est un paysage de désolation. Sous les décombres, des cadavres. De la vermine aussi. À Lille, il n'y a plus que deux médecins et les risques d'épidémie obligent les Allemands à libérer des médecins français faits prisonniers pour parer au plus pressé.

C'est un vent de panique qui se lève. L'invasion allemande a aussi fait basculer la région dans un état proche du chaos. Il n'y a plus de police. Les gendarmes ? Prisonniers ou évacués. Et puis, il y a le souvenir de la terrible occupation endurée par les populations du Nord - Pas-de-Calais en 14-18.Elle a laissé traces douloureuses et cicatrices indélébiles. C'est un vent de panique qui se lève.

 

L'hémorragie est telle que, juste après l'armistice signé entre le gouvernement de Vichy et l'Allemagne, les autorités françaises et allemandes préparent le retour des réfugiés. Mais Hitler avait déjà signé un décret faisant du Nord - Pas-de-Calais une zone interdite, signe de sa volonté d'annexer la région. Interdiction donc de laisser revenir chez eux les réfugiés. Les autorités de Vichy ne sont même pas au courant ! Elles ne l'apprendront que le 20 juillet...

La région la plus anglophile de France. Les autorités voulaient voir revenir les mineurs et les entrepreneurs en priorité et, pour éviter que la région ne se transforme en passoire, les troupes allemandes tiennent la frontière de la Somme. Du moins jusqu'en décembre 1941, date à partir de laquelle, l'armée allemande a besoin de davantage de soldats sur son front russe. La « frontière » de la Somme tombe alors en désuétude.

Mais le 18 juin 1940, la région est encore sous le choc de ses frontières enfoncées en un temps record et, même si l'armée française a résisté plus qu'on ne le dit, on n'a pas le sentiment ici que les Français ont démérité par rapport aux combats de 1914. Alors, comment comprendre cet armistice signé avec l'ennemi allemand ? Le « Boche », comme on dit alors. Dans cette région qui est alors la plus anglophile de France, oui, on écoute la BBC qui multiplie déjà les messages en français. Elle lance des appels à manifester.

À Lille, des anonymes vont se recueillir au jardin Vauban, là où des soldats britanniques sont tombés. Ils déposent des fleurs. Ça indispose au plus haut point l'occupant. Toujours incitées par la BBC, des mains tracent des V de la victoire à la craie sur les murs, vite effacés. Mais ils réapparaissent.

Et si, effectivement, ils ne sont qu'une poignée à avoir entendu l'appel d'un certain de Gaulle sur la BBC le 18 juin 1940, c'est par le bouche à oreille que les Nordistes apprennent qu'un officier français, un enfant du Nord, a dit non et les appelle à se lever.

 

(Archives, N.E., 13/6/2010).

 

Liens Gilbert Declercq Maire d'Halluin (1935 - 1939) et 1er Halluinois élu Député du Nord (1936 - 1939).  

 

Gaston Petit nommé Président de la Délégation Spéciale en 1939... et Maire d'Halluin en 1941.

 

La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (2) Une première française à Halluin (Nord)

 

La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (5) Maréchal Philippe Pétain.

 

La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (6) Discours du maréchal Pétain le 30 octobre 1940.

 

La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (3) Le récit d'un Halluinois, René Everaert, en Août 1964.

 

La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (4) Réunion de l'Administration Municipale d'Halluin, le 6 avril 1940 , Dénomination de rues.

 

La Guerre 1939 - 1945 - Halluin (11) Hitler à Halluin, ou le récit d'un halluinois André Deblauw.

 

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