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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

Hommage à Guy Môquet, résistant communiste fusillé à 17 ans, et à tous les jeunes résistants.




Lorsque son père Prosper, député communiste est déporté dans un bagne en Algérie en 1939, Guy Môquet, alors âgé de 16 ans (né le 26 avril 1924), décide d’entrer dans les Jeunesses communistes. Quand la guerre éclata, il était un brillant élève du Lycée Condorcet à Paris.

Il prend dans le combat la place de son Père emprisonné à la prison du Puy, entre en liaison avec les jeunes communistes du 17ème arrondissement de Paris.

Clandestin, il est pris en flagrant délit de distribution de tracts clandestine. Arrêté gare de l'Est, on lui demande de dénoncer les amis de son père, on le bat, les perquisitions faites chez lui furent négatives. Il est acquitté, mais Vichy le fait interner à Fresnes, puis à la Santé.

Transféré au camp de Châteaubriant (Loire-Atlantique), il est le seul mineur du Camp. On le fait passer à la chambre froide ; ses camarades manifestent et crient
: "Rendez-nous notre gosse". On l'interroge, il refuse de parler. C'est une vie de bagne, jusqu'à la désignation des otages.

Le jeune homme est fusillé le 22 octobre 1941, avec 26 autres prisonniers du camp, en représailles au meurtre d’un officier allemand. Il est tué le dernier, les nazis ont le raffinement de le faire assister à la mort de ses camarades ; sur la route il chante "Le chant du Départ" et "La Jeune Garde".

Avant de mourir, il écrit une lettre à ses parents dans laquelle il espère que sa « mort serve à quelque chose ».

 

Une station du métro parisien et de nombreuses rues portent aujourd’hui son nom, dont notamment à  Halluin(Nord).

 

Pour sa première décision en tant que président de la République, Nicolas Sarkozy a souhaité,le 16 mai 2007, que cette lettre d’adieu soit lue au début de chaque année scolaire dans tous les lycées de France. Cette lecture facultative sera lue dans les établissements scolaires le 22 octobre.

 

La lettre d’adieu de Guy Môquet

 

Ma petite maman chérie,

Mon tout petit frère adoré,

Mon petit papa aimé,

 
Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’être courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que ma mort serve à quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable, je ne peux le faire hélas !

J’espère que toutes mes affaires te  seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l’escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée.

 

Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j’aime beaucoup. Qu’il étudie bien pour être plus tard un homme.

 

17 ans et demi, ma vie a été courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine.

 

Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d’enfant. Courage !

Votre Guy qui vous aime.

 

Guy

 

Dernières pensées : vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir.

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