Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.
Par brandodean
En janvier 1996, lors de la cérémonie de son cinquantième anniversaire de mariage, aux côtés de son épouse Gilberte, l’halluinois, bien connu de tous, Gaston Danset avait choisi de rédiger lui-même le résumé de sa vie, depuis sa naissance le 14 juin 1921 :
« Né par accident à Tourcoing de parents bien halluinois, j’ai étudié à l’école du Sacré-Cœur chez les Frères, fait ma communion et ma confirmation à Saint-Hilaire, et mes études secondaires au collège Jeanne d’Arc à Lille, interrompues par la mort de mon père à l’âge de 47 ans.
Je deviens alors soutien de famille. Je commence comme apprenti tourneur chez Strypsteen au Molinel et au service de l’entretien des voitures à la papeterie Dalle à Bousbecque.
Vient la déclaration de la guerre, et commence la grande aventure et les parties de cache-cache avec l’occupant.
Je m’échappe de la tenaille de Dunkerque, trouve du travail à Bourbourg, puisqu’il faut bien vivre et manger.
En 1942, avec le refus au service du Travail Obligatoire, la situation devient intenable dans le Nord. Je trouve refuge à Azeraille, petit village à la limite des Vosges ; il faut toujours vivre et survivre dans l’illégalité, sans papier, sans carte d’alimentation.
Un peu de résistance avec le groupe Vosges-Alsace…
Le mal du pays me fait revenir à Halluin pour les combats de la libération, au cours desquels je suis blessé à la jambe et où j’ai la douleur de voir mourir mon jeune frère au pont de Lys du bois Gratry.
Engagé sitôt la libération, j’effectue quinze jours de classe au camp du Val d’Aon dans le Doubs. Je monte sur Mulhouse et passe le Rhin à Neuf Brisac, Fribourg, Lac de Constance, Division Rhin et Danube.
Je suis affecté à la première armée à Zeibrucken puis démobilisé.
Sans perdre de temps, je suis de retour à Halluin, ayant trouvé chaussure à mon pied à Bousbecque avec une charmante modiste travaillant à Tourcoing, et à qui j’avais favorisé le passage du brevet sportif populaire sur le stade de l’Abattoir, quatre ans auparavant.
Le mariage a lieu le 26 décembre 1945 à Bousbecque, et de cette union sont nés deux enfants : Arlette et Philippe, qui depuis ont donné à leur tour quatre petits-enfants.
En 1947, je m’installe en tant qu’artisan réparateur autos, sans beaucoup de moyens, je monte progressivement et au bout de cinquante ans de galère je me retrouve sans beaucoup de moyens mais heureux d’une vie bien remplie, réussie avec l’aide de mon épouse, qui m’a toujours bien épaulé et avec laquelle je n’ai jamais eu un mot plus haut que l’autre.
Ce sera ainsi, je l’espère, encore longtemps. Sur ce bref retour en arrière sur nos carrières, nous pensons aux jeunes et nous leur disons de ne pas se désespérer : l’avenir pour nous non plus n’a pas été toujours rose. Avec du courage, de la persévérance et un peu de chance, ils s’en sortiront ».
M. Gaston Danset, qui nous a quittés en 2004, était président de l’Association des Anciens sous-officiers d’Halluin, et il avait reçu la médaille de la Ville, lors des cérémonies du cinquantenaire de la Libération d’Halluin en septembre 1994.
(Archives et Synthèse D.D., Presse).
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