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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

Auger de Bousbecque, ou le parcours de cet illustre voisin.




Saviez-vous que l’un des ancêtres des Bousbecquois était à la fois éminent diplomate, savant et humaniste reconnu ? Ambassadeur à Constantinople, Auger de Bousbecque a parcouru le monde et on lui doit la découverte de la tulipe, du lilas et d’autres plantes. Son cœur repose à l’église.

 

"Je vous invite donc à faire une légère entorse à notre histoire halluinoise, en découvrant le parcours extraordinaire du plus illustre de nos voisins et amis bousbecquois".

 

Quand on écoute Bousbecque se raconter, on ne peut pas résister à l’histoire du personnage le plus illustre du village : Auger Ghisselin de Busbecq ou Auger de Bousbecque.

 

Un monument lui est dédié rue de Wervicq, ainsi que des noms de rues. ; Un tableau de Huysman représentant Auger de Bousbecque lors de ses pérégrinations trône dans le hall de la mairie.

Plusieurs ouvrages lui ont été consacrés, et des universitaires de toute l’Europe se sont penchés sur son parcours.

 

Qui était donc Auger de Bousbecque ? Il est né à Comines en 1521, fils illégitime de Catherine Hespel, une jeune femme célibataire de condition roturière et Georges Ghisselin, écuyer et seigneur de Bousbecque.

 

En 1549, sur sollicitation, le souverain Charles Quint rend cette filiation légitime. Georges Ghisselin nourrissait de beaux desseins pour son fils Auger qu’il envoya dans de grandes universités : Louvain, Vienne, Bologne, Padoue…

 

A la fin de son cursus, le jeune homme maîtrise sept langues et se passionne pour l’histoire, les lettres et les sciences. Très vite son père le destine à une carrière diplomatique. L’ambassadeur d’Autriche le choisit pour l’accompagner à la cour d’Angleterre à l’occasion du mariage de Marie Tudor avec Philippe d’Espagne.

 

C’est là, en 1554, que Ferdinand de Hasbourg lui confie une mission redoutable : celle d’ambassadeur auprès de Solisman le Magnifique qui règne sur l’empire ottoman.

 

Une ambassade d’importance vu la puissance de l’empire ottoman au XVIe siècle, qui s’étend des confins de la Perse jusqu’aux portes de Vienne.

 

Solisman veut se jeter sur l’Europe et règne sur une flotte et une infanterie colossales. A force de persuasion et de tact, Auger réussit à contenir Soliman le Magnifique et à maintenir ses troupes à bonne distance selon le souhait de Ferdinand de Hasbourg.

 

Il réussit à retarder la guerre, puis, celle-ci ayant éclaté, obtient en 1562 une trêve de 8 ans.

 De Vienne en passant par Budapest, et Constantinople, Auger de Bousbecque accomplit son ambassade dans des tensions très fortes.

 

En 1570, il suit l’archiduchesse Elisabeth à la Cour de France où elle épouse Charles IX .

 

 En 1576, Auger est ambassadeur auprès de la Cour de France. Il vit désormais dans la France des guerres de religion, toujours au service d’Elisabeth, qui meurt en 1592. Auger demande alors à l’empereur le droit de prendre un repos bien mérité, à 70 ans…

 

C’est au cours de ses années passées en Asie, qu’Auger de Bousbecque s’intéresse à l’archéologie, aux sciences naturelles, l’histoire dit qu’il consacrait des cahiers entiers à la description de mammifères.

 

Fin botaniste, il recueille et importe en Europe plusieurs végétaux comme la réglisse et des plantes médicinales. Certains spécialistes affirment qu’on lui doit l’introduction en Europe de la tulipe et du marronnier d’Inde, ainsi que le lilas qu’au XVIIIe siècle Bernardin de Saint-Pierre aurait proposé d’appeler « busbecquia » en souvenir d’Auger de Busbecq.

 

« Certains chercheurs émettent des doutes quant à l’importation de ces plantes par Auger », confie Gérard Desmedt amateur d’histoire locale et ancien élu du conseil municipal de Bousbecque pendant 24 ans. Mais les Bousbecquois n’en ont jamais douté.

 

En revanche à propos du Manoir de la famille d’Auger, Gérard Desmedt est formel :

 

« La propriété était située près de l’actuel club hippique du Gros chêne, rue de Linselles. Des fouilles entreprises par Jean Dalle à cet endroit en 1820 avaient permis de mettre au jour les fondations du château. Beaucoup de gens croient que la demeure d’Auger est l’ancienne ferme Ghestem qui appartient aujourd’hui à l’usine Coramine, rue de Wervicq ».

 

A son retour de Turquie en 1591, Auger fait un détour par la Normandie. La France est secouée par les tensions du régime d’Henri IV. En chemin vers Rouen, Auger est assailli par des brigands.

Recueilli par une comtesse normande à Cailly, il meurt quelques jours plus tard, à 70 ans.

 

Auger de Bousbecque est inhumé en l’église de Saint-Germain après que son cœur soit prélevé et envoyé à Bousbecque en 1598 pour être déposé, comme le voulait la coutume, dans le mausolée familial de l'église.

Personne ne savait précisément où il avait été déposé le cœur d’Auger avant le 23 novembre 1932. Ce jour-là, les ouvriers qui opéraient des travaux dans l’église pour l’installation du chauffage central, ont découvert un coffret en chêne sous les dalles.

 

A l’intérieur, une boîte en plomb épousant la forme d’un cœur renfermait le cœur embaumé d’Auger de Bousbecque.

 

La relique fut confiée au musée des Beaux-Arts de Lille avant de rejoindre à nouveau l’église Saint-Martin, où l’on peut observer une plaque commémorative.

 

 

(Archives D.D., Presse). 

 

 

Précisions importantes mises à jour… 

 

Dimanche 17 octobre 2010, en l'église Saint-Martin, l'association Patrimoine et mémoire organisait son premier événement. L'auteur Ignace Dalle et le comité flamand se sont joints à la manifestation.

 

Pour sa première manifestation, l'association Patrimoine et mémoire s'était bien entourée. Le journaliste et l'historien Ignace Dalle est venu présenter son ouvrage paru en 2008 Un européen chez les Turcs, Auger Ghiselin de Busbecq, 1521-1591.

 

« C'est probablement parce que je suis passé d'innombrables fois devant la statue d'Auger de Busbecq que je m'y suis intéressé, explique en guise d'introduction Ignace Dalle, originaire de Comines, journaliste et spécialiste du Maroc. J'ai été fasciné par le courage de ces hommes animés par un esprit d'aventure en circulant en Europe du XIVe au XVIe siècle. »

 

Pour l'auteur qui a sorti son ouvrage Un Européen chez les Turcs en 2008, le rôle diplomatique d'Auger est assez minime malgré ce qui est inscrit sur le monument : « Il sauva l'Europe de l'Empire Ottoman ». Ignace Dalle a insisté sur sa dimension « profondément moderne, ayant des talents d'observateur et des qualités littéraires remarquables, ayant du respect pour l'Islam a une époque où cette religion terrifiait l'Occident. »

 

« Il est aujourd’hui certain qu’il est mort à 70 ans, en 1591 et non en 1592 à la suite d’une agression dans la rue » Cette année là que s'est éteint cet humaniste du 16e et non en 1592 comme inscrit sur le monument érigé en son hommage. Malgré les sollicitations en mairie, l'erreur n'a pas été rectifiée. Un regret pour Ignace Dalle, né à Comines comme Auger de Busbecq : « Par respect pour lui ça aurait dû être corrigé ».

 

Auger de Busbecq, « un personnage étonnant qui mériterait davantage de considération ou d'intérêt de la part des autorités du département et de la région », souligne le journaliste spécialiste du Proche-orient pour l'AFP.

 

Si de mémoire de Bousbecquois, l'homme est, dixit l'inscription du monument situé rue de Wervicq, un « Humaniste, écrivain naturaliste flamand, ambassadeur à Constantinople, qui sauva l'Europe du joug ottoman ; il ramena de Turquie la tulipe et le lilas ». Ignace Dalle minimise cette influence lorsqu'il étudie l'histoire du personnage.

 

« Je me suis aperçu que les hommages rendus par les historiens spécialistes de l'empire ottoman ou du XVIe siècle à Busbecq ne concernaient pas tellement ses qualités de diplomate que ses talents d'observateur et ses qualités littéraires ».

 

(Archives Presse Octobre 2010).

 

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D
<br /> <br /> Précisions importantes par le journaliste Ignace Dalle.<br /> <br /> <br /> <br />
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