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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

L'Halluinoise Marie-Madeleine Fremaux-Leconte... un siècle de vie.




Quand Marie-Madeleine s’est éveillée à la vie, le 15 juin 1904, le Président de la République s’appelait Emile Loubet, le maire d’Halluin Pierre Defretin, le doyen de la paroisse Saint Hilaire l’abbé Deram.

 

L’équipe de France de football disputait cette année-là son premier match et Marie-Madeleine s’apprêtait à traverser l’intégralité de ce vingtième siècle si chahuté.

 

Ce 15 juin 2004, elle deviendra centenaire. C’est l’occasion pour elle de revenir sur cette vie qui n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, mais elle a bien su mener sa barque.

 

Avec le grand âge, ses oreilles lui font défaut. Alors sa fille se penche et lui parle fort. Mais les regards se comprennent dans une tendre complicité. Marie-Madeleine est née et a toujours vécu à Halluin. 60 ans rue Emile Zola où ses parents et ses grands-parents ont été transporteurs jusque dans les années 50

 

« Il y avait une écurie  voûtée pour 14 chevaux et on a eu jusqu’à neuf chevaux dont un venait du Canada » se souvient-elle. Des souvenirs éparpillés, qui rejaillissent par bribes, toujours accompagnés d’un sourire, d’un bref émerveillement des yeux. Les générations ont suivi et elle compte, en 2004, un arrière arrière-petit-enfant.

 

« Cent ans ! » lui dit-on, « mais ce n’est pas moi, c’est une autre », qu’elle répond. Annie Lagouge, sa fille, tente bien d’exhumer de sa mémoire des souvenirs des deux guerres mondiales. De la 1ère, elle se rappelle l’évacuation de Beaumont-sur-Oise où elle passe son certificat d’études.

 

De la seconde guerre, ce sont les images de la Libération, son air de fête, ses drapeaux tricolores agités et les « Boches à la maison » qui se bousculent au fond de son regard étonné et si pur. Elle parle avec candeur après avoir subi les épreuves.

 

Mais elle préfère parler des petits théâtres qui fleurissaient dans le Halluin du début du 20ème siècle, elle qui a été actrice et a interprété le rôle de la maman de Michel Strogoff !

 

Elle préfère parler des robes confectionnées, du trajet en train quotidien pour se rendre aux cours de coupe et couture « dans une grande maison à Lille ».

 

Marie-Madeleine a aussi habité rue Gabriel Péri pendant 20 ans, avant de rejoindre le foyer-logement « Val de Lys » durant 16 ans où elle a longtemps joué au scrabble avec sa meilleure amie, Madame Delangre, ancienne commerçante de la rue Marthe Nollet, décédée à l’âge de 101 ans.

 

« Je suis contente quand je peux faire la sieste l’après-midi parce que je ne dors plus la nuit ». Marie-Madeleine n’ânonne pas, elle s’exprime avec aplomb, elle qui a toujours été active, à l’écart de tout problème de santé à l’exception d’une opération de la thyroïde à l’âge de 92 ans.

 

Elle a été, également, présidente de la chorale paroissiale Saint-Hilaire, conseillère municipale, membre de l’Action Catholique Ouvrière, de la Vie Montante et des Chemins de l’Amitié. Aussi mère de famille, elle a toujours assumé ses responsabilités et son rôle de femme.

 

Notre halluinoise se souvient de cette époque où elle se rendait de La Panne à Calais en vélo, de ces visages familiers qui réapparaissent dans le wagon qui l’emmenait vers Lille. Depuis 16 ans, elle n’est plus jamais sortie dans sa ville, Halluin, à laquelle elle a toujours été fidèle.

 

Marie-Madeleine a refusé deux mariages et a finalement convolé en justes noces à l’âge de 35 ans. Sa fille se souvient, émue, des réunions de famille régulières. « Quand il faisait beau, on sortait au Colbras ou au Mont ». se remémore-t-elle, « et l’hiver on recevait, on jouait aux petits chevaux ou aux nains jaunes.

 

Une carte d’anniversaire vient rompre cette conversation à trois « Il faudra te laisser gâter toute la journée » lui adresse un proche, « Il faut savourer chaque instant ».

 

Et quant Marie-Madeleine rêve, c’est d’envie de voir sa famille. Désormais elle coule des jours paisibles à la Maison de retraite du Mont d’Halluin où a été fêté son anniversaire en présence du maire Jean-Luc Deroo, à l’occasion de la fête des mamans ce 5 juin 2004.

 

Quant à son fils et à sa belle-fille installés au Canada depuis quarante ans, ainsi qu’à ses petis-enfants de là-bas, ils ont pensé très fort à elle, ce jour-là…

 

 

Madame Marie-Madeleine Fremaux Veuve Leconte s’en est allée en 2005.

 

 

(Archives et synthèse D.D.)

 

 

Dans ce blog vous pouvez retrouver l’article intitulé :

 

Delphine Duvoskeldt-Destailleur ou la première centenaire halluinoise.

 

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