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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

Jeanne et Léon Saint-Venant ou toute une vie associative halluinoise.




Jeanne Saint-Venant et son frère Léon Saint-Venant ont reçu le premier trophée du mérite associatif, ainsi que Raymond Vanhalst, décerné par la Ville d’Halluin en janvier 2004.

 

L’engagement de Jeanne et Léon Saint-Venant ont intéressé toutes les généra tions depuis près de 80 ans…

 

Jeanne Saint-Venant, qui a commencé à travailler à l’âge de 13 ans, avait fait partie de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne). Pendant la seconde guerre mondiale, elle milite au Mouvement Populaire des Familles.

 

Dès 1942, à la demande des mères de familles nombreuses, elle a participé à la création d’un service populaire d’aides familiales. Il a été géré par les femmes elles-mêmes, il a répondu à des situations concrètes, comme l’hospitalisation d’un enfant ou celle d’une mère.

 

Ce service a aussi fourni des denrées, des produits de toute première nécessité : pommes de terre, savon, tissu…. Il s’est développé, transformé et renouvelé, avec le concours de nombreuses travailleuses familiales, devenant l’AFAD (Aide Familiale à Domicile), puis à côté, l’ADAR (Aide à Domicile aux Retraités), toujours actives aujourd’hui. Ces associations ont créé ainsi de nombreux emplois.

 

En 1950, elle crée l’ACO (Action catholique ouvrière), avec l’abbé Planckaert, elle en est encore membre. Toujours après guerre, elle a pris activement part à la création des maisons familiales de vacances, qui permettent à des familles de vivre des vacances avec un budget acceptable.

 

En 1948, elle a fait partie de l’équipe fondatrice de La vie chez nous. Elle a longtemps participé à la rédaction assumant la rubrique « Si Halluin m’était conté ».

 

Elle a tenu un rôle actif dans le syndicat des retraités CFDT.

 

En 1987, elle a fondé avec d’autres, dont le docteur André Louf, l’association « A la recherche du passé d’Halluin » ; le tome 1 de l’Histoire d’Halluin est paru en 1989, suivi très vite du second, sur les entreprises ; Jeanne Saint-Venant a apporté sa contribution au troisième. Le travail de l’ARPH fait d’eux les artisans de la mémoire locale.

 

Qu’est-ce qui explique cette implication dans les mouvements ?

 

Jeanne Saint-Venant note qu’Halluin est une pépinière d’associations. Il s’en crée dans les estaminets dès 1850. Elle évoque encore l’exemple familial. Elle souligne que la vie associative naît de besoins ressentis, définis et traités par les gens eux-mêmes.

 

 Léon Saint-Venant a lui aussi travaillé très tôt et milité de même.

 

En 1932, il a été l’un des fondateurs de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) à Halluin. Ce mouvement qui a pour devise « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde », veut améliorer les conditions de travail et de vie, et améliorer l’éducation populaire.


Léon Saint-Venant a exercé d’importantes responsabilités à la JOC, en sa qualité de président de 1932 à 1938,  tout en étant secrétaire de syndicat local, avec des permanences dans les environs d’Halluin. Permanent régional du Mouvement populaire de 1941 à 1943 et Membre de l’Association Familiale Ouvrière, deux ans après la guerre.

 

A ce titre, il a été élu administrateur à la caisse d’allocations familiales de Roubaix-Tourcoing pour y défendre les intérêts des allocataires, et fait partie du Sillon, organisme social et catholique. Il a été militant CFTC puis CFDT.

 

Il a assumé un certain temps de présidence du comité de secteur Vallée de la Lys des retraités CFDT. Avec une équipe de ce comité et aidé d’une dizaine d’associations, il a fondé et présidé dix ans le comité de gérontologie jusqu'en 2002, qui est devenu depuis 2004, l’association des seniors halluinois.

 

Il a également contribué à la restructuration de l’Epi qui abrite aujourd’hui dans des locaux rénovés, depuis quelques années, une dizaine d’associations syndicales et autres.

 

Le syndicaliste halluinois connaît bien les bâtiments de l’Epi. Il y est « comme dans sa maison » même s’il a bien du mal à reconnaître, dans la grande salle qui sert d’espace de réunion et d’exposition, la salle où autrefois les fours à pain doraient 10.000 kig de mie fondante par semaine.

 

«Nous n’avions alors même pas assez de place pour évoluer ». Après des études de comptabilité, il rejoint son père à la coopérative de boulangerie l'Epi. Il en devient le gérant au décès de celui-ci en 1932.

 Léon Saint-Venant a travaillé à l’Epi de 1929 à 1978. Le PDG d’alors passant le relais, il le saisit, pour rendre service bénévolement. C’est donc lui qui connaîtra la fin de l’épopée de cette boulangerie-culte des Halluinois, qui arrêta définitivement ses activités en 1988.

 

Retraité CDFT, l’ouverture de l’Epi en tant que siège de quatre syndicats et d’associations à vocation sociale est pour lui plus qu’une bonne nouvelle, « un rêve réalisé. Quand les activités ont cessé, cela m’a fait de la peine. Je suis heureux, et c’est peu dire que le bâtiment retrouve sa vocation sociale ! » Le cri du cœur.

 

Léon Saint-Venant souligne, lui aussi, l’exemple militant d’un père engagé dans le mouvement coopératif. Il relève au passage qu’à une certaine époque, les mouvements et les associations étaient très fortement marqués idéologiquement, avec des situations difficiles.

 

Pour caricaturer : soit comme chrétiens, soit comme communistes. L’Epi était une boulangerie coopérative précieuse pour beaucoup de familles ; de l’autre côté, la Fraternelle rendait le même service. C’était une époque avec de fortes tensions. On s’engageait beaucoup. Et ajoutait : « Les autres faisaient comme nous, aussi bien que nous… ».

 

En 2004, il fut tout aussi surpris que sa sœur Jeanne par la remise du trophée et souhaitait, comme elle « dédier ce geste à tous ceux, nombreux dans la population d’Halluin et d’ailleurs qui le méritent tout autant, car ils s’engagent dans la vie associative, dans leur quartier, bref, dans la vie de tous les jours ».

 

 

(Archives et synthèse D.D., « La vie chez nous » Avril 2004). 



Sur ce blog, vous pouvez retrouver Jeanne Saint-Venant,  en cliquant sur les trois articles consacrés  à :


L'association "A la recherche du passé d'Halluin" (1) Si Halluin d'Autrefois m'était contée... ou la naissance de l'association.

L'association "A la recherche du passé d'Halluin" (2) "Halluin Images d'autrefois", un deuxième tome pour comprendre la Ville.

L'Association "A la recherche du passé d'Halluin" (3) Mémoire en Images Halluin : Troisième tome.

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