Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.
Par Brandodean
Récit
Depuis longtemps, enfants, vous me dîtes : Grand-père
« Contez-nous, s’il vous plaît votre premier combat
Cette page de deuil de notre France chère
Où pour la liberté vous fûtes un soldat »
Je disais toujours Non car mon âme ulcérée
Etait toujours ouverte au souvenir lointain
Mais aujourd’hui je veux combattre mon chagrin
Et vais vous raconter cette sombre épopée.
Ce Récit le voici :
1er Couplet
On entendait des cris d’alarme
La patrie était en danger.
Tous les Français prenaient les armes
Afin de chasser l’étranger :
Mes deux fils étaient à la guerre
Je restais seul à la maison
Avec Margot ma ménagère
Et ma fillette Jeanneton.
Mon chagrin était sans égal
Lorsque je lus sur un journal
Vers Dijon marche le prussien
Oh me dis-je, cré nom d’un chien !
Je cours de ce pas m’enrôler
Et me faire mobiliser
Plein de soucis je quittais mon logis
Puis à Margot je dis : Femme chérie
Faut pas gémir, sangloter ou souffrir
Si tu me vois partir pour la Patrie.
2ème Couplet
Voici huit jours que l’on travaille
Vers le ciel montent mille bruits
On se prépare à la bataille
Qui doit se livrer
Tout à coup le clairon sonne
La poudre commence son chant
Le tambour bat le clairon sonne
Mobilisés vite en avant !
Gaiement on s’élance au combat
Toute une journée on se bat
Des prussiens dix fois plus nombreux
Crânement on soutient les feux
Et les Français fiers et d’aplomb
Tombent en chantant sous le plomb.
Refrain
Le soir enfants les blessés, les mourants
Recouvraient tout sanglants. L’herbe flétrie
La nuit tombait chacun de nous pleurait
Près du drapeau défait de la Patrie.
3ème Couplet
Après vingt ans que la victoire
A déserté notre pays
J’ai constamment à la mémoire
Les succès de nos ennemis.
De mon cœur la plaie est sanglante
Mes regrets sont toujours cuisants
Car dans cette guerre sanglante
J’ai perdu deux de mes enfants.
Dans la défaite et sous l’affront
Pourtant je relève le front
Et je trouve plus grand honneur
Pour qu’on jette tout le mépris
Aux lâches qui nous ont trahis.
Refrain
Buvons enfants à mes quatre vingts ans
A les soldats vaillants, France chérie
Chacun attend de rentrer dans les rangs
Et de donner son sang pour la Patrie.
Fin.
(Archives personnelles, document original D.D.)
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