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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

Borne Autrichienne ?



Trouvée dans un champ au Mont d’Halluin, elle avait été exposée à la bibliothèque municipale en 1988.


Elle comporte sur une de ses faces l’aigle à deux têtes, emblème de l’Autriche, et sur l’autre, les trois fleurs de lys symbolisant le Royaume de France. Avec une date : 1779.


 Plusieurs de ses sœurs, d’Halluin ou de Reckem, ont été enlevées par les cultivateurs, à cause de la gêne occasionnée pour le labour des champs.

 
On en a retrouvé de semblables jusqu’à La Flamengrie, commune de 355 habitants, qui sert également de frontière avec la Belgique, au nord de Bavay.

C’est que les frontières changent, selon les caprices de l’histoire ! En l’an 800, Charlemagne régnait sur l’ensemble des territoires de la France et du Bénélux, et sur la plus grande partie de l’Allemagne jusqu’au nord de l’Italie : son empire préfigurait ce qui allait devenir l’Europe des six.


Puis il s’est émietté. Dans notre région, l’héritage des comtes de Flandre, a été recueilli par leurs descendants, les ducs de Bourgogne.

 

  Au XVIe siècle, Charles-Quint, empereur germanique, roi d’Espagne et de Sicile, achève de faire un ensemble de ce que l’on a appelé « les Pays-Bas bourguignons », qui allaient du nord des Pays-Bas jusqu’à l’actuel département du Pas-de-Calais.

 Au XVIIe siècle, Louis XIV mène quatre guerres contre «  les Provinces unies des Pays-Bas », dont il grignote le territoire jusqu’à rattacher notre région au royaume de France. Ceci conduit au traité d’Utrecht, en 1713, qui fixe » dans ses grandes lignes l’emplacement actuel de la frontière nord de la France.

 Au XVIIIe siècle, un rapprochement entre la France et l’Autriche s’opère par le mariage de Louis XVI et de Marie-Antoinette. La frontière est retouchée. Deux conventions sont signées en 1769 et 1779 entre l’Autriche (c’est-à-dire en réalité entre le gouvernement qui siégeait à Bruxelles et administrait la partie des Pays-Bas restée sous la domination des descendants de Charles-Quint) et la France.

 Il s’agissait d’échanger de petites portions de territoire pour donner à la frontière un tracé plus régulier et plus commode. Halluin, dont le centre primitif se trouvait à l’emplacement actuel du quartier des « Baraques » avait déjà été rasée par Vauban pour perfectionner la défense de Menin entre 1668 et 1713. Et voilà qu’en 1779, il fallait céder une nouvelle bande du territoire halluinois à la Belgique pour permettre à celle-ci d’établir une chaussée de Menin à Mouscron…


Quelle histoire de fous, dira-t-on ! Une petite consolation : depuis l’ouverture des frontières, on peut examiner les bornes sous toutes leurs faces… Là où elles existent encore !

                                                                    


Ce document a été rédigé par le journal paroissial « La vie chez nous » Paroisse d’Halluin. (Archives D.D.).

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