Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.
Par Brandodean
Nommé pour la première fois au sein du conseil municipal en 1878, Pierre Defretin, fabricant textile, est élu maire du 20 mai 1900 au 10 décembre 1919.
Avec un intérim de deux ans du 27 avril 1906 au 17 mai 1908, pendant lesquels la charge fut exercée par M. Louis Odou-Loridan, son second adjoint.
En 1918, sous l’autorité du Maire Pierre Defretin, le Conseil Municipal était composé ainsi : Lemaitre-Boutry Paul, Wallard, Vanackère, Vandemeulebrouck, Descamps, Declercq, Delesalle, Danset, Beylemans, Lescroart, Devernay, Derveaux, Castelain, Lefebvre, Tiberghien, Sion, Morel, Vanraes, Destailleurs.
Pierre Defretin et l’industrie textile
Le tissage Defretin à Halluin est créé en 1847 par Edouard Defretin. Son fils Pierre le seconde dans l'entreprise avec ses fils Raymond, Georges et Pierre.
Cette usine de tissage, à l’époque situé rue Marthe Nollet, était l’un des plus importants d’Halluin. Il employait plus de 1200 personnes. On y fabriquait des tapis, du tissu d’ameublement, du linge de table.
Sur son immense terrain, on loin de la gare, qui s’étend jusque la rue du Molinel, des ateliers abritent des métiers de toutes dimensions. On y fabrique du linge de table, du linge de maison, du coutil, du satin corset, des tapis, des carpettes, du tissu d’ameublement, du tissu de velours etc…
Pour répondre au besoin en personnel, la main d’œuvre halluinoise est insuffisante. Toute une population ouvrière arrive des régions flamandes de Menin et au-delà. Elle se fixe sur la commune. Elle habite dans des maisons construites par les fabricants où sont installés 1 et même 3 à 4 métiers.
Ainsi Pierre Defretin a construit des maisons dans la rue Jacquard, la rue Neuve (rue Arthur Houte), appelées rangées Defretin. Mais il y a également beaucoup d’autres maisons de tisserands qui sont encore aujourd’hui facilement reconnaissables : ruelle Saint-Jean, ruelle Saint-Roch, rue du Forage etc…
Cette population, grâce à sa connaissance des métiers du textile, fournira dès la mécanisation la main d’œuvre nécessaire au développement des grandes entreprises.
A tous les stades de la préparation et des fabrications, des tisserands aux mécaniciens en passant par les teinturiers, près de 1200 ouvriers, hommes, femmes et enfants travaillent dans cette usine textile. 15 à 20 minutes sont nécessaires deux fois par jour pour canaliser la sortie du personnel. Une vraie fourmilière dont le mouvement croise celui du personnel des nombreuses autres entreprises qui se créent à cette époque.
L’importance et la variété des fabrications ont conduit les responsables à concevoir l’usine en trois départements. Vers 1925, les 3 fils se spécialisent et dirigent un département : Pierre : le linge de table fil et coton, le coutil et le damassé. Raymond : le satin corset, Georges : les carpettes et tapis, l’ameublement.
L’entreprise dès la fin du siècle acquiert une grande renommée, grâce aux dirigeants, mais aussi au savoir-faire et à la compétence de ces hommes et de ces femmes ayant peu d’instruction, mais une habilité manuelle remarquable.
Elle obtient les plus hautes récompenses aux expositions de Paris, Bruxelles, Londres, Saint-Louis… La qualité de leurs produits leur a apporté une importante clientèle en France, en Europe, au Moyen-Orient.
En septembre 1917, pendant la guerre, un violent incendie ravage les bureaux et une partie des ateliers. Pierre Defretin qui est maire depuis 1900, est pris en otage pour son attitude trop patriotique. Il perd la vue suite à ces épreuves et démissionne en 1919.
Le tissage Defretin fermera définitivement ses portes en 1969.
(Archives, "A la recherche du passé d'Halluin).
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