Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.
Par Brandodean
Alors que le 95ème Tour de France cycliste se termine dimanche 27 juillet 2008, c’est l’occasion de revenir sur le parcours d’un paisible retraité halluinois, décédé le 4 mars 1997 à l’âge de 76 ans, Edouard Klabinski, l’un des meilleurs coureurs professionnels nordistes de l’après-guerre, qui remporta le Dauphiné Libéré et participa à trois tours de France.
Aux côtés des Pawlisiak, Marcelak et autres, il figurait parmi ces « Français de Pologne » qui donnèrent au Nord ses belles histoires de vélo.
Polonais d’origine, né à Herne en Allemagne le 7 août 1920, il est arrivé deux ans plus tard en France, son père, mineur, étant venu y chercher du travail. La famille s’installa à Escaudin et c’est là que le jeune Edouard participa à sa première course.
Dès 13 ans, il travailla à la mine et fit preuve d’une force physique qui en étonna plus d’un ; Bien classé dans une nouvelle course, il reçut, à 18 ans et demi, son premier vélo des mains de son père qui l’encouragea à abandonner la mine pour se consacrer aux courses cyclistes.
Bonne idée : dès 1938, il ne vivra plus que par elle. A l’époque, il en gagne une trentaine par an. Puis c’est la guerre et il faut attendre 1946 pour qu’il remonte en selle.
Un an plus tard, alors qu’il est membre du Vélo Club Lillois, il obtient sa licence de coureur professionnel. Et c’est son premier Paris-Roubaix.
Beaucoup de crevaisons, il ne s’y classe pas particulièrement bien. Mais il aura plus de chance en Belgique. Coureur puissant, excellent sprinteur, Il gagne le Charleroi-Chaudfontaine avec cinq minutes d’avance sur le suivant et s’impose aussi dans le Dauphiné.
L’organisation du Tour de France lui propose de participer à la célèbre course par étapes. Edouard Klabinski hésite, puis accepte finalement. Ce sera pour lui le premier de trois Tours de France (1947 – 1948 – 1949) au sein de l’équipe des Etrangers de France.
Mais il a le sentiment qu’il sert de faire-valoir aux hommes de tête et préfère se retirer. La chose est mal prise par les instances du cyclisme qui le rayent des grandes courses. Cela ne l’empêche pas de participer à la course de la Paix qui relie Varsovie à Prague.
Il entre en vainqueur à Cracovie mais s’efface pour laisser la première place à son frère, Vladek…
Après ses glorieuses courses, Edouard Klabinski n’abandonna pas le vélo. Il fut marchand de cycles et, lorsqu’il prit sa retraite, devant son poste de télé, il garda toujours un œil sur les coureurs.
Il décède le 4 mars 1997 à son domicile halluinois. Même diminué par les rhumatismes inhérents à son âge, il n’hésitait pas à reprendre son vélo pour accomplir des sorties. Quelques jours avant sa disparition, il avait encore accompli une cinquantaine de kilomètres.
Palmarès :
Edouard Klabinski remporta la première édition du Critérium du Dauphiné Libéré en 1947 pour ses grands débuts chez les professionnels.
Vainqueur des principales classiques de la région (Grand Prix de Fourmies, d’Orchies, Paris-Arras, Roubaix – Cassel – Roubaix et Circuit Franco-Belge).
Il a également participé à trois Tours de France (34e en 1947 et surtout 18e en 1948, il abandonne dans la 5ème étape en 1949) et il a failli remporter le championnat du monde 1948, année qui vit la première des deux victoires du Belge Schotte.
(Archives et synthèse D.D.).
Dans ce blog, vous pouvez retrouver l’article, consacré à l'Halluinois Paul Beernaert qui suiva treize Tours de France, intitulé :
Paul Beernaert et Gabriel Malfait
quand la différence n’est pas l’indifférence.
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