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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

L'Halluinois Charles Dereu, médecin et poète.


 

Le 28 février 1985, le Docteur Charles Dereu nous quittait à l’âge de 84 ans.

 

Cette personnalité halluinoise était aussi un personnage de la vie locale, médecin et poète.

 

Lors de son décès, on pouvait notamment lire ceci : « Pour les nombreux halluinois qui l’ont connu, il restera comme un médecin extrêmement consciencieux, toujours à la recherche de la perfection, d’une efficacité remarquable liée à la confiance qu’il inspirait, et aussi comme un homme qui, sous une apparence un peu rigide, laissait paraître d’incontestables qualités humaines ».

 

Il y a plus d’un siècle, naissait à Linselles le 30 juillet 1900 Charles Dereu, troisième d’une famille de cinq enfants, dont le père était secrétaire de mairie dans la commune.

 

Après avoir fait ses études secondaires au collège du Sacré-Cœur de Tourcoing, puis à la faculté libre de médecine de Lille, le docteur Charles Dereu s’est installé à Halluin en 1925.

 

Ancien interne de cette faculté et de la maternité Sainte-Anne, le docteur Dereu passa toute sa carrière à Halluin, puisque son cabinet, situé rue de Lille, fonctionna jusqu’en décembre1969. 

 

Auparavant, il fut mobilisé en 1939 et fit la campagne 39-40 accédant au grade de médecin-commandant après dix mois de campagne. Il a ensuite repris ses fonctions de généraliste et a assuré la défense civile, prodiguant des soins à une dizaine de résistants et à plusieurs blessés en septembre 1944.

 

Charles Dereu était un ardent défenseur de la fonction de médecin de famille, et a fait paraître sur ce sujet plusieurs communications dans « L’Omnipraticien Français ». Il avait aussi à cœur d’actualiser constamment ses connaissances scientifiques, et c’est ainsi qu’il était devenu membre correspondant de la Société française de médecine psychosomatique, membre de la Société internationale de médecine néo-hippocratique, membre des Sociétés française et internationale de psychoprophylaxie obstétricale.

 

Il fut également médecin de l’hospice d’halluin pendant 25 ans, médecin responsable du train des aînés de Lourdes en 1962 et, sur un autre plan, administrateur durant de longues années de la Caisse d’épargne de Tourcoing. A ce titre, il fut promu, en 1934, chevalier du Mérite social, puis officier en 1954.

 

Membre aussi de la commission du Tennis Club Halluinois durant de nombreuses années, le docteur Dereu était père de cinq enfants.

 

En dehors de la médecine, cette éminente personnalité halluinoise avait une véritable passion pour la poésie ; sa grande culture lui ouvrit les portes de la Société des écrivains médecins français et de la Société des poètes français. Il publia, également, divers articles dans les revues régionales. Charles Dereu est notamment l’auteur d’un recueil intitulé : « Au carrefour du sentiment et de la pensée ».

 

 (Archives D.D., Presse).

 

Dans cet ouvrage, j’ai choisi deux poèmes, qui relatent parfaitement le talent du regretté poète halluinois, intitulés : « Jeunesse » et « Dis-moi ton poème »

 

  JEUNESSE

 

                                                         Jeunesse ardente, fontaine

intarissable d’élan,

je m’achemine, Hippocrène,

vers ton charme étincelant.

 

Polymnie, ô tendre muse,

fais taire un temps mon souci :

je te sollicite, infuse

en mon cœur quelque merci.

 

Permets que ta poésie

m’illumine de ses feux

et soit pour moi l’ambroisie

dont se repaissent les dieux.

 

Longue s’est fait ma route

je m’en viens réconforter

un cœur que frôle le doute

en ton séjour enchanté.

 

Jeunesse, étonnante chose,

don divin, temps de l’amour,

sans toi tout semble morose,

triste est le soir d’un beau jour.

 

Connais ta force, jouvence,

sache en faire ton profit,

tire parti de ta chance,

Dieu te fit bien, toi qu’il fit.

 

Que toujours soient des poèmes !

Jeune, sois le fier vainqueur,

mais que tout homme, s’il aime

entende chanter son cœur !

 

 

             Charles DEREU

 

 

DIS-MOI TON POEME

 

Ce poème qui chante en toi,

sur qui s’exerce ta contrainte,

tu t’enclos au chaud de ton cœur,

tu prends garde qu’il se module ;

ne l’étouffe pas plus longtemps,

ne retiens plus son envolée

murmure-moi son doux propos,

fais qu’il bruisse à mon oreille.

 

Tout être porte au fond du cœur,

confus, riche ou non, son poème ;

il n’est que de le concevoir,

d’ouvrir la vanne au gré du flot.

Sens monter toujours, en sa sève,

l’élan vif de ton adhésion

au charme chaud de l’existence.

 

Ne sois jamais le résigné !

Tant que l’amour reste en ton cœur,

tant qu’il le chauffe de sa flamme,

les rides qui plissent ton front

ne réduiront pas ta ferveur.

Il est le message suprême,

il est le souverain devoir ;

nourrir de l’amour pour les autres

n’est-ce-pas se chérir sois-même ?

 

Dis-moi jusqu’où va ton amour.

Aime le divin dans les choses

car l’amour suscite l’amour,

il bondit, exalte, féconde.

Il faut chérir l’homme surtout,

te soucier de le comprendre

et croire en lui, l’aimer toujours

jusqu’à ton holocauste même.

 

Trouverais-tu la vilenie,

efface-toi sur son passage,

détourne-t’en, mets ta fierté

à ne pas te pencher sur elle.

Crois à la justice d’abord

mais crois plus encore à l’amour.

Etre poète, c’est aimer.

Chante-moi, veux-tu ton poème…

 

                  Charles DEREU



L I E N S
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