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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (2/11) Les inventaires 1905 - 1906.

 

 

Récit de Roland Verkindère Historien Local

 

Au tournant du siècle Halluin va connaître, à côté de tensions sociales, une effervescence remarquée. L’application brutale dans la commune de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat et les inventaires « sacrilèges » qui s’en suivent déchaînent les passions.

 

Les luttes pour les salaires, le logement, la santé, l’école montent en puissance. La mécanisation aidant, les familles de tisserands-artisans, enfants compris se retrouvent de plus en plus au travail en usines pour d’interminables journées.

 

Halluin, au début du 20e siècle compte plus de 16000 habitants dont plus de 9000 étrangers (belges en grande majorité), étrangers sous haute surveillance et sous menace d’expulsion. Le flamand est parlé partout de l’atelier à l’usine. Il est à peine toléré à l’école dans la cour de récréation. Très souvent les dirigeants patronaux ne le maîtrisent pas.

 

Depuis 1866 et l’épidémie de choléra des changements sont intervenus. Fin du second Empire, guerre de 1870, Commune de Paris, IIIe République avec des lois scolaires prônant obligation, laïcité et gratuité, affaire Dreyfus, tension entre cléricaux et anticléricaux, sur le plan politique, le contexte s’est modifié.

 

« Halluin-la-Blanche » où la plupart des ouvriers n’ont pas le droit de vote, est plutôt royaliste et n’échappe pas à la surveillance préfectorale.

 

En matière économique et sociale, là aussi, des transformations profondes, usines et ouvroirs rassemblent ouvrier et ouvrières, tensions, grèves parfois violentes, parfois venues d’ailleurs. Télégraphe, téléphone, chemin de fer, gare, avenue de la gare avec constructions bourgeoises, châteaux de ville, place verte… Une cité industrielle est née.

 

60 % des Halluinois vont à la messe

 

1905. La commission de salubrité visite des maisons ouvrières dans la rue Frasez (actuelle rue Henri Barbusse). Devant l’absence de cabinets d’aisance, d’eau potable, de cours, le conseil municipal prescrit la fermeture des dites maisons.

 

Néanmoins à l’aube du 20e siècle, 60 % des Halluinois déclaraient se rendre à la messe dominicale. Tous Les soirs, à 22 h, la petite cloche de l’église sonnait la fermeture des estaminets. C’est dans ce contexte en effet que la loi de séparation des Eglises et de l’Etat entraîne de graves incidents à Halluin trois mois après sa promulgation en décembre 1905.

 

Les biens des paroisses et des communautés religieuses iront, après inventaire, à des associations culturelles, constituées par des laïcs ou à défaut à des établissements communaux d’assistance ou de bienfaisance. Déjà, lors de la discussion du projet de loi à la Chambre des députés et au Sénat, circulait, dans Halluin, une pétition hostile qui avait recueilli plus de 4500 signatures.

 

La position du Pape, condamnant la spoliation des biens ecclésiastiques, refusant la création d’associations culturelles qui échappaient à son autorité et à celles des évêques, cette position rejoint celle des fidèles surtout en ce pays fortement catholique.

 

Milices, échauffourées, armée réquisitionnée pour accélérer les opérations : cette atmosphère de guerre civile larvée prend à Halluin une intensité redoutable. Les incidents survenus à Saint-Hilaire et Saint-Alphonse sont illustrés par des cartes postales.

 

A la suite des ces évènements le maire, Pierre Defretin et ses deux adjoints sont suspendus de leurs fonctions. Le 12 mars 1906 hommage leur est rendu hors réunion officielle du Conseil municipal.  Démis de leurs fonctions ils seront cependant réélus en 1908.

 

Des solutions provisoires seront mises au point pour laisser aux fidèles l’accès à l’église. C’est à cette époque que le denier du culte est établi afin de pourvoir au traitement des prêtres.

 

En 1905-1906, Halluin souffre encore d’un double et triste record : mortalité de la population et mortalité infantile.

 

(Archives, N.E., 31/12/2006).

 

Liens :  Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (1/11) Le choléra frappe la ville en 1866.

 

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (3/11) Halluin ville occupée en 1915.

 

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (4/11) C'était en 1925, "Halluin la Rouge"

 

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (5/11) Jardin public et Nid de mousse (1930 - 1935).

 

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (6/11) Halluin renaît après la libération en 1945.

 

Les Maires de la Ville d'Halluin... de 1789 à 1919.

 

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