Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (11 et Fin) Les reconquêtes des années 1990.

30.04.2010

Récit de Roland Verkindère Historien Local

Avec le second mandat de maire d’Alexandre Faidherbe (1995-2001) se termine le voyage dans le temps de 1850 à 2000. Des moments forts de la vie halluinoise évoqués et replacés dans leur contexte.

Halluin comptait 16 000 habitants en 1900, près de 20 000 en 2000. La progression ne faut pas linéaire. La courbe de population a connu bien des soubresauts. Les 20 000 Halluinois (es) d’aujourd’hui ont certes des références territoriales communes : la Lys, les réseaux de transports, les équipements collectifs, un vécu partagé d’une petite vielle encore largement en contact avec la campagne… mais ils sont aussi de générations différentes.

Au moins trois d’entre elles cohabitent aujourd’hui. Celle des après-guerres (14-18, 39-45, Indochine, Algérie…) dont les parents et grands-parents ont connu des périodes plus difficiles encore : habitats salubres, temps de travail élevé, salaires insuffisants, mortalités, rationnements divers, scolarité réduite, maigres retraites…

Celle de l’après 68, sortie et débarrassée des plus gros problèmes de la décolonisation, jouissant d’un assouplissement des mœurs, d’une démocratisation de la vie scolaire et citoyenne mais aussi marquée par la baisse d’une certaine euphorie économique (les « Trente glorieuses », 45-75) suivie d’une anémie économique rampante et diffuse dont nous ne sommes pas encore sortis.

Celle de l’après-chute du mur de Berlin et de la mondialisation, assez éloignée de la simple confrontation patrons-ouvriers du début du siècle dernier et liée notamment à une activité en accordéon avec ses périodes de chômage sans garanties, ses baisses de salaires sans couvertures sociales. Ces trois générations au moins vivent ensemble dans une ville qui a préservé son identité et celle de ses quartiers.

Reconquête et transformations

Alexandre Faidherbe, l’ancien maire de 1989 à 2001, a retricoté la ville sur des sujets qui lui tiennent à cœur : la reconquête de la ville et du centre, avec notamment le réaménagement de friches industrielles des anciennes usines Defretin, Demeestère et Sion, l’embellissement de la rue Marthe Nollet (abords de l’hôtel de ville, façade du Sacré Cœur, salle polyvalente).

Egalement l’ouverture d’un espace fonctionnel et bien situé pour les organisations syndicales de salariés, les mutuelles et les associations autour de la réhabilitation de l’Epi, rue de Lille avec des locaux communs et un secrétariat de gestion ; la réalisation progressive de l’arc Bleu-vert : à partir du quartier des Magnolias , l’étang de pêche de l’ancienne tuilerie, le reboisement du « klüt-put », l’aménagement de la ferme du Mont et du port de plaisance avec la capitainerie ; la recherche de formes modernes d’un développement transfrontalier en plein accord avec la municipalité de Menin ; un programme de rénovation des équipements scolaires et sportifs.

Un même patronyme pour trois figures halluinoises

Pour conclure cette vue panoramique du passé d’Halluin, depuis 150 ans, citons trois Halluinois qui l’ont marqué sous le même patronyme « Declercq » :

Joseph Declercq, mutilé de guerre 14-18, militant du Sillon, de la Jeune République et du MRP, directeur des travaux de la ville d’Halluin, créateur et animateur des jardins ouvriers et familiaux, mais aussi chanteur-compositeur, le barde du Nord, auteur notamment de l’hymne des travailleurs chrétiens de la CFTC d’avant-guerre et que son fils Augustin, frère des écoles chrétiennes, en retraite maintenant mais toujours actif, évoque avec un talent plein d’affection.

Gilbert Declercq, responsable du temps d’Halluin-la-Rouge (1919-1939) des jeunesses communistes puis permanent syndical régional, maire de la ville en 1935 à la mort de Gustave Desmettre, député-maire en 1936, résistant abattu dans le sud-ouest en 1944.

Pierre Declercq, né à Halluin en 1938, enseignant en Nouvelle-Calédonie, fondateur du syndicat laïc des professeurs de l’enseignement catholique au collège de Nouméa, secrétaire général de l’Union calédonienne, luttant pour l’autonomie de ce territoire et assassiné à son domicile le 19 septembre1981.

Trois figures halluinoises dont le destin a marqué la commune, comme d’autres, comme Marthe Nollet, abattue lors de la Libération d’Halluin en 1944.

(Archives, N.E., 4/10/2007).

Liens : Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (1/11) Le choléra frappe la ville en 1866.

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (2/11) Les inventaires 1905 - 1906.

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (3/11) Halluin ville occupée en 1915.

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (4/11) C'était en 1925, "Halluin la Rouge"

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (5/11) Jardin public et Nid de mousse (1930 - 1935).

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (6/11) Halluin renaît après la Libération en 1945.

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (7/11) 1955 : Halluin se remet à vivre.

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (8/11) Halluin et le début de la Ve République (1958 - 1970).

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (9/11) Halluin-Est et le Val de Lys... en 1975.

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (10/11) 1985 : Albert et Henri, Coexistence et Cohabitation.

L'Halluinois Alexandre Faidherbe... Président de la République par le "Canard Enchaîné" !