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Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (8/11) Halluin et le début de la Ve République (1958 - 1970).

 

 

Récit de Roland Verkindère Historien Local

 

 

Janvier 1965, l’Eglise catholique autorise l’usage du français à la messe à la place du latin, la Grande-Bretagne adopte le système métrique et Tissavel qui exporte dans ce pays révise ses compteurs en ce sens. Au Vatican un « motu proprio » pontifical change le nom de la congrégation du Saint-Office, ancienne congrégation de la Sainte Inquisition, en congrégation pour la Doctrine de la foi. Tout bouge !

 

Halluin n’échappe pas à l’air du temps : cette période marque un tournant nouveau dans la vie politique de la commune.

 

Le renouvellement du conseil municipal en 1957, après dissolution, a débouché sur une situation nouvelle. Charles Vanoverschelde est élu maire au bénéfice de l’âge au troisième tour de scrutin après des interruptions de séances tendues et devant un public tassé dans le couloir de la mairie, à l’époque rue de Lille.

 

Il est placé à la tête d’une coalition entre la liste d’Union sociale et familiale MRP et la liste SFIO. Celle-ci a souhaité et obtenu des assurances sur le respect de la laïcité. Ses chefs de file n’avaient pas apprécié l’ambiance acerbe du dialogue entre le MRP et les communistes de 1953 à 1957. Les socialistes de l’époque se veulent toujours le fléau entre les deux plateaux de la balance. La « charnière ».

 

Auprès de « Charles » les adjoints du maire sont, dans l’ordre Gustave Decamp, Julien Alard, Bernard Legall, Claire Faidherbe et Adolphe Dieryck. Celui-ci est élu grâce notamment aux voix communistes, le MRP votant pour Georges Cériez. Cette alliance immédiatement critiquée par le PC, tient deux ans jusqu’aux élections municipales normales de 1959.

 

A cette date, au premier tour, trois listes sont en présence : - La liste d’union sociale familiale et MRP pour la gestion communale » avec de nouveaux candidats dont Henri Leveugle, François Bisbrouck, André Dewailly, Adrien Verkindère (déjà candidat en 1945). Elle obtient 3250 voix.

 

- La liste de « défense républicaine et laïque » présentée par le PC. 3320 voix. La liste présentée par l’UNR, le parti gaulliste : 1145 voix.

 

Au deuxième tour, retrait de la liste UNR, la liste MRP l’emporte : 4250 voix, les communistes totalisant sur leur liste 3670 voix.

 

De mars 1959 à mars 1965, la gestion municipale est donc assurée par cette équipe encore largement inspirée par des militants se réclamant du MRP.

 

Depuis 1958, le contexte national a bien évolué. Quelques traits : - la fin de la guerre d’Algérie, - l’arrivée des rapatriés et des harkis, - la mise en place de la Ve République, - l’impact important sur le plan local du glissement de la CFTC vers la CFDT ne 1963-1964 avec un abandon par cette dernière de toute référence chrétienne, position refusée par une partie de ses militants qui se réorganisent pour ne pas disparaître.

 

A la veille des élections municipales de 1965 la liste d’union sociale familiale et MRP présente son bilan et son programme. L’équipe s’est renouvelée car Julien Alard, Fernand Graye, Paul Verhulst sont décédés en cours de mandat.

 

Parmi les arrivants, Denise D’huyvetter Dansette, Roland Schepens, Pierre Derudder, Régis Vanhalst, Jean-Marie Chombeau, Gérard Verkindère ne se représente pas.

 

Du bilan 59-65 les sortants mettent en valeur : - la rénovation de la place Jean Jaurès et l’éclairage urbain renouvelé pour faciliter la circulation des travailleurs de nuit, - la cité du Parc et la voirie pour les cités aménagées par le CIL (dont les maisons en accession et en location dans ce qu’on appelle maintenant le vieux « Colbras » et qui quarante ans après n’a toujours pas su résoudre le prolongement de la rue Léon Blum vers le centre ville, l’obsstacle de la voie ferrée restant infranchissable).

 

Mais aussi, - le nouveau château d’eau du Colbras, - le remplacement des dortoirs de l’hospice et le début de sa modernisation, - la suppression des baraquements au Colbras, - l’égout collecteur au « Petit Baptiste », - la création du CES implanté dans ce qui était, à l’origine, prévu pour être une nouvelle école primaire rue de Lille à la hauteur de son emplacement actuel.

 

Une seule liste s’oppose en 1965 à la liste d’union sociale, familiale et MRP : « la liste d’action démocratique laïque et sociale présentée par le PCF.

 

C’est Charles Minnekeer qui la mène. Elle fonde son argumentation sur un refus de la politique nationale instaurée depuis 1958, selon elle, par le pouvoir personnel de De Gaulle.

 

A l’analyse, son programme est peu différent de celui de la liste adverse en ce qui concerne les champs d’intervention et les pouvoirs réels d’une commune. Il n’y a pas d’autres listes en présence : ni SFIO, ni liste gaulliste ou indépendante. Un seul tour suffit. Il donne 4470 voix à la liste d’union sociale familiale et MRP, 3100 voix à la liste présentée par le PCF.

 

Une page se tourne

 

Il semble qu’une page de l’histoire municipale d’Halluin soit définitivement tournée. Une bonne génération après 1939, Halluin la rouge n’est plus qu’un souvenir.

 

L’installation du nouveau conseil municipal halluinois en mars 1965 se déroule donc au sein d’une municipalité homogène. Néanmoins tous les votes ne se font pas à l’unanimité. Charles Vanoverschelde est réélu maire. Ses noces d’or seront célébrées en cours de mandat de manière exceptionnelle.

 

Adrien Verkindère est élu premier adjoint par 24 voix sur 27. Claire Faidherbe Castel est élue deuxième adjoint (26 voix). François Bisbrouck est troisième adjoint, les deux adjoints supplémentaires étant Maurice Lescroart et Jacques Depuydt.

 

Des militants venus de l’école du syndicalisme et des mouvements familiaux populaires accèdent aux responsabilités municipales.  Ils les partagent avec des représentants d’autres catégories sociales, ingénieurs, techniciens, artisans, agriculteurs, chefs de petites ou moyennes entreprises.

 

Une assez bonne représentation de toute la population est ainsi assurée. Mais certaines conditions ont changé et la crise aidant les intérêts et les opinions vont diverger. Un seul exemple : la place des syndicats locaux et des unions locales syndicales dans la vie de la cité.

 

Très longtemps, compte tenu notamment des réticences patronales pour une présence syndicale dans l’entreprise et de la volonté de ne pas être sous la coupe ou le contrôle d’autres syndicats, les cotisations syndicales étaient perçues à domicile parfois en même temps que la mutuelle (Prévoyance ou Fraternelle). Les adhérents préféraient ce mode de fonctionnement.

 

Etait ainsi privilégiée, dans une ville moyenne comme Halluin, l’approche territoriale par quartier avec une bonne connaissance des problèmes des entreprises mais aussi de la vie et des solidarités de quartier. Excellente préparation pour une action au niveau municipal nourrie de ce vécu de proximité.

 

Avec la fin des années soixante et les années soixante-dix la conception qui domine au niveau syndical est plus centrée sur l’entreprise, les cotisations étant versées à ce niveau. Par ce moyen les sections syndicales d’entreprises sont plus actives, mieux mobilisées mais l’action territoriale des unions locales plus réduite.

 

Le Parti communiste reste à cette période très organisé (cellule, rayon…). D’autres organisations sont beaucoup plus démunies pour mettre en place une structure permanente, se doter d’un « corps de doctrine », d’une réflexion préalable à l’action pour ne plus devenir que des coalitions temporaires au moment des élections.

 

D’où des situations nouvelles où ce qui, apparemment, les divise l’emporte sur ce qui les rassemble ou les a  rassemblés. Halluin en 1975 aura-t-elle traversé avec profit cette épreuve ? C’est la prochaine étape.

 

(Archives, La vie chez nous, 2006).

 

Liens :  Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (1/11) Le choléra frappe la ville en 1866.

 

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (2/11) Les inventaires 1905 - 1906.

 

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (3/11) Halluin ville occupée en 1915.

 

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (4/11) C'était en 1925, "Halluin la Rouge"

 

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (5/11) Jardin public et Nid de mousse (1930 - 1935).

 

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (6/11) Halluin renaît après la Libération en 1945.

 

Halluin - Histoire de 1850 à 2000 (7/11) 1955 : Halluin se remet à vivre.

 

Hildevert Wancquet Président de la Délégation Spéciale en 1957 et "Monsieur Union Halluinoise".

 

Charles Vanoverschelde, ancien Maire d'Halluin, bâtisseur de la ville...

 

L'Halluinois Adrien Verkindère succède à Maurice Schumann comme Député du Nord (1967 - 1973).

 

Claire et Paul Faidherbe Castel, un Couple d'Halluinois au Service des Plus Démunis.

 

L'Halluinois Jacques Depuydt Chevalier du Mérite National... La Consécration d'un Militant.

 

Salle Halluinoise "Adolphe Dieryck" dédiée à un fervent défenseur du sport.

 

Jumelage Halluin - Oer-Erkenschwick (Allemagne) : Signature de la Charte le 4 Octobre 1969 (1/4).

 

Jumelage Oer-Erkenschwick (Allemagne) - Halluin : Signature de la Charte le 25 Octobre 1969 (2/4).

 

Mot d'adieu lors des funérailles de Marcel Splète Ancien S.G. de la Mairie d'Halluin.

 

Résultats des Elections Municipales d'Halluin (Nord) de 1789 à nos jours (1/4).

 

Résultats des Elections Municipales d'Halluin (Nord) de 1789 à nos jours (2/4).

 

Résultats des Elections Municipales d'Halluin (Nord) de 1789 à nos jours (3/4).

 

Résultats des Elections Municipales d'Halluin (Nord) de 1789 à nos jours (4/4 suite et fin).

      

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