Publication relative à l'histoire de la ville d'Halluin 59250. Regard sur le passé et le présent.
Récit de Roland Verkindère Historien Local
A l’aube du dernier quart de siècle, Halluin-Est et Val de Lys sont deux réalisations importantes et complémentaires des municipalités qui gèrent la commune durant la période 1965-1975.
Ces deux images symboliques sont objectivement complémentaires : l’une Halluin-Est, vise le maintien de l’emploi, d’un emploi tertiaire bien rémunéré, l’autre le Val de Lys doit assurer un cadre de vie plus confortable pour des personnes âgées volontaires.
Halluin Est
C’est proche de la frontière sur le site de la nouvelle route de contournement à l’endroit où elle atteint la Belgique, à deux pas des postes de douanes français et belges (disparus aujourd’hui), avec l’implantation de locaux pour accueillir les transitaires. Ceux-ci, à cette occasion, quittent en partie le bas de la rue de Lille encombré et peu commode.
Ils peuvent ainsi s’installer à proximité du trafic de poids lourds de plus en plus volumineux qui quittent le territoire national à Halluin après s’être fait dédouaner.
Cet équipement sera utilisé plus d’une vingtaine d’années avant l’ouverture des frontières au 1er janvier 1993 et le repli de l’activité transitaire grosse perte toujours mal compensée pour la commune.
Le Val de Lys
C’est, rue de la Libération, à l’emplacement des bâtiments Lemaitre puis Rover (mais aussi caserne et prison pendant les deux guerres) un projet de réalisation de l’équipe municipale élue en 1971.
Un foyer-logement, une maison d’accueil pour personnes du troisième âge qui préfèrent ce dispositif : logements individuels avec studios et kitchenettes, possibilités de restauration, gardiennage et animations.
Situé en plein centre-ville, cet équipement répond aux besoins de celles et de ceux qui, quittant leur domicile, ne souhaitent pas rentrer en maison de retraite même rénovée au Mont d’Halluin. Succès rapide et durable, la liste d’attente est toujours longue au point qu’un second projet est étudié ; son implantation variant selon les promoteurs : Rouge-Porte ou Consortium rue de Lille.
En 1975, la première pierre est enfin posée, des difficultés diverses ayant freiné sa réalisation pourtant bien attendue.
Où en est Halluin à ce moment ? Certes, se remettre dans le contexte d’une époque est un exercice délicat. Entre 1965 et 1975, des évènements en nombre : - Mai 1968 avec une grève générale qui atteint plusieurs grosses entreprises halluinoises et la plupart des administrations. L’esprit est aux changements.
- Le référendum d’avril 1969 sur la décentralisation et la réforme du sénat au terme duquel De Gaulle, président de la République, démissionne immédiatement comme il l’avait annoncé. – L’élection de Pompidou à la présidence de la République en 1969 et sa mort en 1974. – L’élection de Giscard d’Estaing à la présidence et les droits civiques à 18 ans.
Mais en même temps, la fin des « Trente Glorieuses », ces années de reconstruction et de croissance en 1945 et 1975. – Une région Nord-Pas-de-Calais fragilisée par le début de la crise de ses trois piliers : le charbon, le textile, la métallurgie. La courbe du chômage ne cesse de progresser dans une population aux qualifications très spécialisées avec des retards en termes de scolarisation.
- Les débuts aussi de la communauté urbaine de Lille dont Halluin fait partie, communauté créée le 31 décembre 1966.
Répercussions pour Halluin ?
L’une d’entre elles va perturber l’unité de l’équipe municipale élue en 1965. Adrien Verkindère, premier adjoint de Charles Vanoverschelde, répond positivement à la demande de Maurice Schumann et devient son suppléant aux élections législatives de mars 1967.
Il est élu au premier tour avec à Halluin, 5225 voix, Gilles Jules (PC) en obtient 2878. Gérard Haesebroeck (socialiste), déjà conseiller général dans son canton d’Armentières, 721. Maurice Schumann, ministre, Adrien Verkindère est député. Le même scénario se reproduit après les élections législatives de 1968.
Cette position mécontente certains des conseillers municipaux élus en 1965, orphelins d’une démocratie chrétienne en difficulté et plus attirés par les espoirs d’une gauche en gestation autour de Michel Rocard, Edmond Maire, voire François Mitterrand.
Quand il s’agit de préparer les élections municipales de 1971, en novembre 1970, une partie des conseillers municipaux sortants fait savoir qu’elle ne suivra pas l’administration municipale sortante. Aux électeurs d’arbitrer. Trois listes se présentent aux élections de mars 1971.
- La liste d’union familiale et sociale menée par Adrien Verkindère. Elle recueille au premier tour 2300 voix. – La liste d’union pour une action sociale authentique – Halluin Demain. Tête de Liste Albert Houte, 2900 voix. – La liste d’union de la gauche derrière Fernand Wanquet, 2585 voix. Toute la liste d’Albert Houte est élue au second tour avec 4989 voix. Pour certains, l’histoire moderne d’Halluin débute.
Aux élections législatives de 1973 à Halluin, Maurice Schumann, 3998 voix, est dépassé par Gérard Haesebroeck (PS) 4284 voix. Au premier tour celui-ci avait obtenu 1481 voix, Croës (PC) 2438 voix. Une page se tourne même si Alexandre Faidherbe, en tant que suppléant du nouveau député socialiste, rendra hommage à Maurice Schumann, en reconnaissance de son action en faveur de la commune.
1965-1975… de grosses opérations sont menées
Ainsi, la piscine couverte : décision de principe en 1966 et 68, délibération de réalisation le 28 janvier 1971 (approuvée par le préfet le 7 janvier 1972) et ouverture effective en 1975.
La création d’une maison de jeunes donne lieu à une décision de principe prise en juillet 1966. En 1967, le conseil municipal saisit l’opportunité d’acheter à la Sedop la maison des syndicats libres rue Gustave Desmettre, le bâtiment en front à rue et le cinéma attenant, maison des jeunes et de la culture, maison pour tous, centre culturel, la réflexion est engagée pour savoir comment dimensionner, organiser, gérer et animer cette structure que l’on voudrait ouverte à tous avec des activités attendues : bibliothèque, théâtre, cinéma, spectacles.
Des travaux de rénovation sont nécessaires. Un directeur doit être nommé et rémunéré. Après approbation du conseil municipal, la première convention pour la gestion de la MJC est signée le 13 décembre 1968 entre le maire et le premier président de l’association de gestion Henri Leveugle.
La salle de cinéma ne fait pas partie des locaux concédés. Discussion. Autour de cette question c’est aussi le problème des salles de sports et de l’aire couverte de la Rouge Porte qui est posé compte tenu des activités sportives sur le temps scolaire.
La nouvelle mairie rue Marthe Nollet : L’extension des locaux pour les services municipaux se révélant impossible rue de Lille (actuel bâtiment du trésor public), il est décidé à l’unanimité le 27 novembre 1969 l’achat des propriétés Sion et Defretin rue Marthe Nollet pour y accueillir en centre-ville, les services de la mairie, la salle du conseil et des mariages.
La place « Verte –Jean Jaurès – De Gaulle » jouxtant ces bâtiments est un atout qui conforte ce choix judicieux. L’opération est ainsi lancée avec notamment la démolition de la maison Defretin trop délabrée. Ceci permet la création d’un square (quelques années plus tard agrémenté d’une fontaine riche de symboles).
Le CET et le groupe scolaire du Molinel-Colbras : L’augmentation des logements prévus dans le nouveau Colbras et la recherche d’une meilleure formation professionnelle des jeunes par l’implantation d’un établissement d’enseignement technique (collège d’enseignement technique – CET- et plus tard lycée d’enseignement professionnel –LEP) conduisent la municipalité, dès le 25 mai 1970 à acquérir des terrains longeant la route de Linselles et l’actuelle rue d’Oer (jumelage avec OER en Allemagne en 1969).
La réalisation effective et l’implantation définitive de ces équipements donneront lieu dans la décennie 1970 à bien des interventions au niveau de l’inspection académique, de la communauté urbaine ou des ministres concernés. On n’ouvre pas une école nouvelle du jour au lendemain. D’autant que certains projets, pourtant espérés, ne voient pas le jour.
Ainsi celui de l’implantation d’une école de police à Halluin sur le site du Colbras près du groupe scolaire en préparation du CET. En 1972 le conseil municpal délibère pour décider la cession gratuite du terrain à mettre à la disposition du ministère de l’Intérieur.
Quelle aubaine reconnaissent certains conseillers qui voient dans cet équipement un moyen de mieux faire connaître Halluin et l’équivalent d’une grande industrie. Deux ans après, ce projet est abandonné par les instances nationales au profit de la ville d’Hem.
La suppression du transport des voyageurs entre les villes de Tourcoing et d’Halluin en janvier 1972, ainsi que la fermeture de l’abattoir fin 1973, ne doivent pas masquer un nouvel élan donné à la ville par deux hommes :
André-Jacques Dewailly, devenu secrétaire général de la mairie, a su donner une nouvelle organisation et une densité administrative reconnue. Alexandre Faidherbe cumule à cette époque les mandats d’adjoint aux affaires européennes de la ville d’Halluin, de conseiller communautaire et de conseiller régional.
(Archives, N.E., La vie chez nous, 2006).
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